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3.78/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jean-Yves Boriaud est un historien, spécialiste de la Grèce Antique, et un critique littéraire.

Il est professeur de langue et de littérature latine à l’université de Nantes.

Spécialiste de le Rome impériale et de la Renaissance italienne, il est l’auteur d’une Histoire de Rome parue chez Fayard. Il a traduit Cicéron et Artémidore pour les éditions Arléa.

Il vit à Montmorillon.

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Jean-Yves Boriaud - La fortune des Médicis : le siècle d'or de Florence


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Autrement dit, la bottega qu’en une dizaine d’années Léonard a réussi à se constituer est un prestigieux atelier de peintres, où, si l’on en croit une lettre qu’il adresse en 1496 à Ludovic, il conserve six personnes à plein temps. Rien à voir avec la foisonnante bottega de Verrocchio, dont il ne reproduit pas le modèle. Ici l’on peint, dans une atmosphère nettement plus feutrée, on observe le maître, dont on imite ou reproduit les œuvres, surtout après le succès de la première version de La Vierge aux rochers, et, plus tard, celui de La Cène. Mais l’on ne sort pas de ce domaine de spécialité. Cela n’empêche pas ledit maître de se tourner, pour son propre compte, vers d’autres domaines artistiques, potentiellement plus prestigieux, dont celui de la fonte du bronze.
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Pour Rodrigo, qui avait manié la simonie comme personne avant lui, c’était, après tous ces conclaves perdus, un véritable triomphe, marqué, dit l’ambassadeur de Mantoue, par « plus de pompe que jamais pour le couronnement d’un pape de notre époque ». On lui proposa de reprendre le nom de Calixte, mais il refusa : il serait Alexandre (VI), ce qui, en soi, valait programme.
Cela, comme le signale avec enthousiasme Bernardino Corio, un chroniqueur milanais, permettait de renouveler la thématique de l’autocélébration mythologique familiale [...]. Surtout, Rodrigo se plaçait ainsi, et sans ambiguïté, dans une tradition purement hispanique, qui faisait d’Alexandre le Grand, en Espagne, depuis le XIVe siècle, un héros de la lutte de l’Occident chrétien contre l’islam.
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À la bibliothèque Vaticane, il existe un fonds Borgia sur lequel le chercheur avide ne peut que se précipiter avec gourmandise, persuadé que dans les tréfonds de cet endroit mythique il va toucher du doigt des documents forcément sulfureux, voire pire ! Ce fonds ne recèle en réalité que de précieux mais bien innocents manuscrits orientaux (coptes, arabes, syriaques…). C’est que le nom de Borgia n’est pas une marque déposée, garantie assurée de scandale et d’infamie, et cette famille célèbre n’est pas à l’abri de la normalité : ce fonds a été en réalité réuni au XVIIIe siècle par le respectable cardinal Stefano Borgia, d’une famille de Velletri alliée – de loin – à ses célèbres cousins catalans, qui ont durablement marqué l’histoire – et l’image – de la papauté.

Si l’Église, qui a la mémoire longue, semble depuis quelque temps hésiter à se choisir un pape français, certains imputent sa perplexité au souvenir de la confiscation de l’institution par la France, qui l’accapara en Avignon, de 1309 à 1418. Et si elle paraît également peu encline à élire un cardinal espagnol, il est fort tentant d’en rechercher la raison dans un autre souvenir, pas si lointain (à l’échelle d’une institution qui a l’éternité devant elle) : celui des frasques imputées au dernier pape « catalan » en date, cet Alexandre VI Borgia qui a suffisamment impressionné les esprits pour laisser dans le langage commun un vocable à vocation générique, un « Borgia » – faut-il le préciser – ne pouvant être qu’un potentat corrompu, débauché et capable de débordements infâmes, transgressant jusqu’aux interdits familiaux…

(INCIPIT)
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C'était la ville la plus accueillante et la plus humaine de toutes, dit l'historien grec Denys d'Halicarnasse qui séjourna à Rome à l'époque d'Auguste.
La modeste bourgade fondée par Romulus sept siècles plus tôt supplantait alors les grandes cités héllénistiques.
César, grâce à ses conquêtes, l'avait agrandie, mais en réaménageant le Forum, symbole des institutions républicaines.
Pour qu'elle devînt la "capitale du monde", Auguste y éleva d'impressionnants monuments.
Néron, Titus, Domitien, Trajan, Hadrien, entre autres, embellirent à leur tour la Rome impériale, multipliant Forums, temples, cirques ou thermes qui furent imités dans tout l'empire.
Au début du IV° siècle, Constantin la fit chrétienne et y édifia les premières grandes basiliques pour donner une digne sépulture aux apôtres Pierre et Paul....
(extrait de la quatrième de couverture de l'édition parue chez "Fayard" en 2001)
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Pour le théologien allemand Nicolas de Cues (1401-1464), philosophe et mathématicien bien connu dans les grands foyers culturels italiens (Milan, Florence…), il est trois sortes de mathématiques : les mathématiques intellectuelles, censées rendre compte de l’ordre du monde ; celles de la raison, que nous connaissons et pratiquons dans nos classes d’aujourd’hui ; et les mathématiques sensibles – nos mathématiques appliquées. Mais aux yeux de l’homme de foi qu’il ne cesse d’être, en dépit de sa sensibilité humaniste, tout doit converger vers le problème essentiel (auquel il consacre une douzaine d’ouvrages) : celui de la quadrature du cercle, image du passage du carré, symbole du monde terrestre, au cercle, figure de l’univers céleste, parfait puisque sans origine ni fin.
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À Rome, l’autorité et le prestige d’Alexandre, régulièrement mis en cause, on l’a vu, par les cardinaux ennemis, devaient sans cesse s’appuyer sur le coûteux apparat pontifical. D’où la multiplication de fastueuses fêtes lors des grands moments de la vie romaine, religieuse ou non. Ainsi du carnaval, fête païenne chère au cœur des Romains et « récupérée » par la papauté. Mais la chance d’Alexandre voulut qu’au cœur de son pontificat tombât la date exigée pour une autre manifestation romaine, récurrente, dont le retentissement était à l’échelle de la chrétienté, celle du Jubilé.
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Tout avait bien commencé pourtant avec le dominicain d’origine ferraraise Jérôme Savonarole, venu à Florence dès 1482 tonner contre le luxe des puissants et la dépravation de l’Église, ses velléités réformatrices, en cette matière, rejoignant globalement les intentions du pape en début de pontificat. Mais le problème se compliqua nettement quand Savonarole doubla le rôle messianique dont il se sentait investi de solides prétentions en matière politique.
Si depuis 1484 il prêchait en effet que Florence serait bientôt flagellata et rinovata (« flagellée et ranimée »), il donna sa pleine mesure en 1492, en annonçant dans l’église San Lorenzo, lors du carême, la conversion des infidèles et la proche venue des fléaux, ce qui, à ses yeux, fut confirmé lorsque la foudre, le 6 avril, frappa la coupole de Santa Maria del Fiore : Ecce gladius Domini super terram, cito et velociter ! (« Voici, sans délai et sans retard, le glaive de Dieu sur la terre ! ») Ce glaive entendu comme l’instrument qui punirait la Florence impie de ses péchés ! La « descente » des Français en 1494 fut alors pour lui une divine surprise : Charles VIII était le nouveau Cyrus, le flagello (« fouet ») dont il annonçait régulièrement la venue.
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Léonard opérant alors la synthèse de ses – nombreuses – études de sourires féminins (laïcs et spirituels) pour créer une expression capable, lors d’un instant de grâce, de défier victorieusement la description, et que seule la poésie pourrait – à grand peine – approcher, comme s’y essaie Pétrarque, à propos du brumeux sourire (un sfumato littéraire ?) de Laure de Noves :

L’adorable pâleur qui recouvrit
D’un brouillard amoureux le doux sourire
À mon cœur se montra si souveraine
Qu’il vint à sa rencontre en mon visage.

Ou Dante montrant sa Béatrice « rayonnant d’un sourire tel qu’il rendrait un homme heureux au milieu des flammes » au moment où elle paraît, aux portes du paradis, dans l’éclat de son incomparable beauté : « Ô splendeur d’une lumière éternelle ! Quel est celui qui ne serait pas découragé en essayant de te reproduire telle que tu me parus dans l’air libre, là où le ciel t’environne de son harmonie ? »
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On a donc le sentiment, chez les Sforza, d’une recherche volontariste et assidue de compétences multiformes, susceptibles de faire basculer Milan, de ses traditions « tardogothiques », encore bien vivantes (et avec d’indéniables réussites), dans la modernité humaniste, telle qu’on la pratique depuis quelque temps dans la région, de Venise à Florence, en passant par Ferrare ou Parme. Rien d’extraordinaire, donc, à ce que Léonard, jeune peintre plein d’espérances, se soit intégré à ce mouvement constant d’aspiration de talents nouveaux ou confirmés, et soit venu renforcer les bataillons des artistes censés importer en Lombardie les valeurs nouvelles liées au monde des Médicis.
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« Les influences célestes peuvent faire pleuvoir des dons extraordinaires sur les êtres humains. C’est un effet de la nature. Mais il y a quelque chose de surnaturel dans l’accumulation débordante, chez un même homme, de la beauté, de la grâce et de la puissance (belleza, grazia e virtù). Tel fut Léonard de Vinci. Sa beauté physique défiait tout éloge. Dans le moindre de ses actes résidait une grâce infinie. Son talent si complet et si puissant lui permettait de résoudre aisément toutes les difficultés qu’abordait son esprit. »
(Giorgio Vasari - Vies des plus excellents architectes, peintres et sculpteurs)
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