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Critiques de Jeremy Narby (29)
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Deux plantes enseignantes

Avec Deux plantes enseignantes, il nous est proposé une étude scientifique et une approche chamanique de deux plantes : le tabac et l’ayahuasca.

C’est un essai très intéressant même si mes maigres connaissances scientifiques m’ont un peu gènées.

Après la partie avec les chamans et les guérisseurs est beaucoup plus simple. On y découvre une autre culture et une autre vision des plantes qui commence à arriver en Occident.

Jeremy Narby démontre à quel point la barrière linguistique, culturelle peut gêner dans la compréhension de certaines propriétés des plantes. L’auteur ne pousse pas à consommer et nous explique les dangers entraînés en cas de consommation mais aussi certaines dérives dues à l’appât du gain (il n’y a pas qu’en Occident) et aux abus sur les patientes.

Une lecture instructive qui permet à chacun de se faire une idée et agir en conséquence. Avec un chapitre : Vape, snuff, rapé et snus qui montre bien la toxicité du tabac. Étant une adepte de phytothérapie je voulais en savoir un peu plus sur ces plantes dont on parle beaucoup. C’est chose faite.

Merci à Mama éditions

#Deux plantes enseignantes#NetGalleyFrance

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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Jeremy Narby est peut-être raillé par la communauté scientifique puisque, anthropologue, il ose écrire sur la biologie, mais qu'importe ces considérations ! Ce livre est un bijou, une invitation à l'intérêt pour l'Amazonie, ses habitant et leurs coutumes; une invitation à la réflexion, voire au rêve.
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Anthologie du chamanisme

Voilà un recueil d'une soixantaine de textes d'explorateurs, ethnologues et anthropologues ayant côtoyé des chamanes, et livrant leur témoignage par écrit. Un ensemble de textes précieux, dont certains traduits pour l'occasion, et qui témoigne de pratiques à la fois diverses et répondant à des besoins similaires : la quête de nourriture, la santé, la protection, etc.



Des textes qui amènent forcément à réfléchir à nos systèmes de croyance, souvent corrompus par la doctrine du "je ne crois que ce que je vois" (et l'amour, dans tout ça ?). Ici, il est question de fléchettes gardées précieusement dans le corps des chamanes, de cordes qui leurs sortent de la bouche, d'esprits qui visitent ou sont visités, de guérisons par la pratique rituelle cérémonielle, par l'usage de lianes (ayahuasca) ou de tabac sacré.



Bref, nous sommes à la fois loin du scientisme occidental, et pourtant à sa source, puisque comme le soulignent les derniers textes de l'anthologie, les savoirs des chamanes (des hommes-médecines "appelés" par un sacerdoce peu enviable) résultent d'expérimentations parfois dangereuses donnant lieu à de véritables progrès, notamment dans leur appréhension des bienfaits de certaines plantes.



Une lecture qu'on ne peut conseiller qu'aux lecteurs déjà intéressés, et encore davantage aux plus hostiles. Bravo à Jeremy Narby, Francis Huxley pour ce travail, et aux éditions Albin Michel pour l'avoir réédité cette année (et quelle photo de couverture !).
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Anthologie du chamanisme

Qu'avons-nous compris, nous autres, Occidentaux, du chamanisme, au fil des siècles ? C'est la question à laquelle ambitionne de répondre cette anthologie rassemblée par deux illustres ethnologues. Sur une durée de cinq siècles, par des textes d'environ soixante auteurs tantôt très célèbres, tantôt inconnus ou bien oubliés, disposés quasiment en ordre chronologique et répartis dans une scansion rigoureuse et éclairante en sept parties, on peut parcourir en parallèle deux fils conducteurs : la compréhension, toujours plus fine, nuancée, complète et distinctive, du phénomène chamanique partout dans le monde, mais aussi l'histoire de nos moyens d'acquérir et de mettre en forme discursive une connaissance radicalement autre, longtemps impensable. Je ne saurais dire lequel de ces fils conducteurs m'a le plus intéressé, à moins que ce ne soit justement leur dialectique, dans la mesure où elle constitue un emblème de ce qu'une sémiologie particulière permet ou bien empêche d'atteindre comme quantité et qualité d'intelligence. En outre, si une familiarité préalable avec le chamanisme facilite assurément le repérage de certains thèmes-clefs qui émergent de ces textes – contrairement à d'autres qui sont passés sous silence, sans doute considérés comme moins représentatifs d'une époque ou moins probants de l'état d'esprit du chercheur ou de son époque – il faut avouer que cette connaissance n'est pas du tout indispensable : ni pour apprécier la démonstration, ni pour se faire une idée assez complète du chamanisme et des enjeux qui, encore aujourd'hui, nous semblent les plus difficiles à comprendre, les plus éloignés de notre propre vision du monde.



Sommaire [brièvement commenté] :



- Première partie : « Le point de vue chrétien : "des ministres du Démon" », comprend 4 textes, datés entre 1535 et 1672, dont les auteurs étaient des hommes d'Église soucieux d'évangélisation et d'éradication de toute pensée (et pratique) hétérodoxes.

- Deuxième partie : « De "jongleurs estimés" à "imposteurs" : la vision humaniste devient rationnelle », comprend les textes numérotés 5-9, datés 1724-1785, dont un par Diderot (1765). Bien que les Lumières dénoncent partout l'obscurantisme et la crédulité, a fortiori chez l'Autre, le dernier texte (cf. cit. 1 infra) montre une transition vers un effort de compréhension par l'empathie.

- Troisième partie : « Les anthropologues entrent dans la danse », comprend les textes 10-19, datés 1871-1914, dont deux par le grand anthropologue Franz Boas. La démarche s'efforce de se faire scientifique notamment par des tentatives de définition (qu'est-ce qui est et qu'est-ce qui n'est pas du chamanisme ?), et par les premières réflexions méthodologiques du savant sur sa posture d'observation.

- Quatrième partie : « La compréhension s'approfondit », comprend les textes 20-33, datés 1929-1962. Apparaissent les noms illustres de Knud Rasmussen, Alfred Métraux, et Claude Lévi-Strauss avec une contribution essentielle de 1949 : « Chamanes et psychanalystes » (cf. cit. 2). Un texte de Georges Devereux de 1956 fait hélas un peu figure d'arrière-garde... Nous assistons là à deux grandes nouveautés : les études de cas spécifiques, et la parole laissée explicitement à l'Autre.

- Cinquième partie : « Les observateurs se mettent à participer », comprend les textes 34-40, dont les deux premiers remontent à la fin des années 1950 (dont le célèbre témoignage de Gordon Wasson, 1957), mais qui s'étendent globalement sur les décennies 70 et 80, bien que Bronislaw Malinowski ait théorisé la méthode de l'observation participante dès les années 10. La participation des observateurs a pour effet, naturellement, de prendre les chamanes au sérieux.

- Sixième partie : « Récolte de données sur un phénomène protéiforme », comprend les textes 41-51, datés 1967-1994. Désormais il n'est plus question d'évolution chronologique. Ces textes reflètent la sophistication scientifique actuelle ; néanmoins leurs auteurs renoncent – sans doute suite à la publication de l'immense traité de Mircea Eliade – à traiter du chamanisme au singulier, ils privilégient les spécificités d'un terrain de recherche particulier ou bien d'un thème circonscrit.

- Septième partie : « La culture globale et le savoir indigène s'attirent et se repoussent », comprend les textes 52-64, datés, pour la plupart, des années 1990 (exception faite de « Science et magie : deux voies de connaissance » par Claude Lévi-Strauss, 1962). Ces articles sont caractérisés par l'enchevêtrement ou l'interconnexion entre le global et le local.
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Deux plantes enseignantes

Ce livre n'est pas un roman à proprement parler, mais un écrit réalisé par deux auteurs : un anthropologue et un chamane amazonien. Le tout nous est présenté sous la forme d'un dialogue, comme un article que pourrait un journaliste.



Nous découvrons deux plantes : le tabac et l'ayahuasca, vu par la science et par le savoir indigène. Le tabac est vu comme dangereux dans l'occident, mais comme enseignant et guérissant par les peuples indigènes. Quant à l'ayahuasca, elle intéresse beaucoup comme remède à différents maux, mais rend méfiant lorsqu'il y a association avec des hallucinogènes puissants. Il faut s'entraîner pour pouvoir utiliser ces plantes de la bonne façon, sinon c'est le côté "sorcellerie" qui l'emporte.



C'est une lecture intéressante, puisqu'on nous livre deux visions très différentes. On remarque un profond respect entre les deux parties et un réel travail de recherches (il y a des dizaines et des dizaines de pages de Bibliographie).



Le livre en soit ne fait pas 200 pages, loin de là. Nous sommes coupés par les ouvrages cités en fin de chapitres, c'est dommage. J'aurai préféré avoir le tout regroupé en fin de récit, classé par chapitre s'il le faut. Toutefois, en dehors de ce fait je n'ai rien à reprocher !



On va donc en connaître plus sur le tabac, l'ayahuasca, les cigarettes occidentales, les e-cigarettes et les mélanges possibles. On retrouve même à deux où trois petits passages concernant ces produits face à la covid-19.



Personne ne juge personne, on nous instruit seulement et c'est à nous-même de nous faire notre propre jugement, nos conclusions personnelles.
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L'intelligence dans la nature



Les plantes sont-elles capables d'intelligence? C'est la question à laquelle tente de répondre cet essai, écrit à la manière d'un carnet de voyage par Jeremy Narby.

Jeremy Narby est un anthropologue canadien diplômé de l'université de Stanford (Californie). Il a passé plusieurs années dans la forêt amazonienne péruvienne et s'investit aujourd'hui auprès de l'organisation d'entraide Nouvelle Planète pour la défense des peuples indigènes. Il vit actuellement dans le Jura.

 

« Le fait qu’une seule cellule de mucus jaunâtre réussisse à trouver la solution d’un labyrinthe ne confirme-t-il pas que l’édifice de la vie dans sa totalité est porteur d’intelligence ?»

Dans son livre Intelligence de la Nature, nous voyageons entre cette fameuse Amazonie péruvienne, le sud de la France et le Japon tentant de déterminer si le concept d'intelligence peut s'appliquer aux plantes.



 

« On devrait se méfier d’une définition valorisant celui qui la rédige au détriment de ses concurrents […] ».

Comme le fait remarquer Francis Hallé dans la préface de l'ouvrage, tout le débat repose sur la définition d'intelligence. Sont cités Albert Einstein pour qui "la mesure de l'intelligence est l'aptitude à changer" et Darwin pour qui "l'intelligence se fonde sur la capacité que manifeste une espèce à faire ce dont elle a besoin pour survivre". Mais parallèlement, pour les dictionnaires classiques, tels le Larousse en France, l'intelligence n'est qu'une caractéristique humaine.

 

« J’ai demandé au troisième expert, Usi Kamarambi, pourquoi, selon lui, les gringos avaient du mal à comprendre que les plantes abritent des esprits. Il avait un visage joyeux, sans âge. « Parce que, simplement, ils ne savent pas, dit-il, voilà pourquoi. Nous autres, Kandoshi, nous croyons que les plantes, les arbres, que tout a un esprit. »

La difficulté humaine à adapter ses définition d'intelligence aux autres espèces n'est que relative. Nous découvrons par exemple que pour les peuples indigènes en Amérique du Sud, cette difficulté n'existe pas. L'auteur part en effet à la rencontre de chamanes dans la forêt amazonienne péruvienne. Ceux-ci dialoguent avec la nature grâce à des breuvages permettant d'entrer dans une sorte de transe. Pour eux, aucun doute : la nature est dotée d'intelligence...

 

« Que penserait, me demandais-je, le Maître des animaux de l’installation d’un gazoduc au cœur de la biodiversité terrestre ? Il dirait peut-être que nous avons des cervelles d’oiseaux. »

L'auteur aborde son essai avec beaucoup d'humour et de simplicité.

 

« Notre tendance actuelle à épuiser les ressources naturelles du monde, sans porter beaucoup de considération à l’avenir, montre que nous n’avons pas encore maîtrisé notre comportement de prédateur. Bien sûr, notre espèce est encore très jeune. Les pieuvres existent depuis plusieurs centaines de millions d’années, ce qui leur a donné le temps d’aiguiser leurs talents. Par comparaison, nous ne faisons que commencer. »

Ce livre est excellent instrument de réflexion, pédagogique et accessible. Pourquoi dis-je instrument de réflexion? Car l'auteur donne à chaque chapitre son avis mais invite tout un chacun à se faire le sien. Il parle par exemple de prédation dans le cas d'individus végétaliens. Etant une question très actuelle (je précise que le livre est une réédition 2017, mais avait été premièrement édité en 2005 donc précurseur), ceci m'a particulièrement marqué.

 

« Les plantes n’ont pas de cerveau mais agissent plutôt comme un cerveau. »

 

« Les humains peuvent apprendre de la nature. Cela requiert de saisir la capacité de savoir du monde naturel. Nous sommes une espèce jeune et nous commençons tout juste à apprendre. »

De chapitre en chapitre, nous voguons de paysages exceptionnels en personnages passionnants (que dis-je : personnes passionnantes!), nous abreuvant de connaissances sur l'intelligence de ceux que nous négligeons - les végétaux - et nous reconnectant par la même occasion à nos origines : la nature. C'est un joli essai que je conseille. L'auteur ne fait pas de jugement, et élabore calmement sa pensée.
Lien : http://chrisylitterature.jou..
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Anthologie du chamanisme

excellent et complet ! aperçu unique du chamanisme.

du sérieux !
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Anthologie du chamanisme

Une anthologie bien construite, les explications entre les textes sont très intéressantes et permettent de comprendre l'évolution de la perception de cette forme religieuse par les occidentaux sans pour autant manger l’intérêt et la fraicheur des textes par de trop longs intermèdes.



La réelle utilité d'une telle anthologie tient dans le fait que certains textes rares ou non-traduits peuvent nous parvenir. Je le conseil fortement aux passionnés et intéressés d'histoire, d'ethnologie et de chamanisme !
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Jeremy Narby est docteur en anthropologie et travaille pour l'ONG Nouvelle Planète. Suite à un voyage effectué en Amazonie pour comprendre l'écologie et les connaissances botaniques des ashanincas afin de préserver leur environnement menacé par la destruction, il entreprend une étude approfondie du chamanisme, des plantes hallucinogènes et médicinales, et tente de relier les mondes rationnel et irrationnel. Son point de départ ? Expérience personnelle avec l'ayahusca, où il entrevoit deux énormes serpents, qui, plus tard, le mettront sur la piste de l'ADN. A partir de là, et pendant dix ans, il va écumer les bibliothèques et le savoir anthropologique, scientifique et chamanique, afin de dépasser le fait que « l'analyse académique du chamanisme sera toujours l'étude rationnelle de l'irrationnel, c'est-à-dire un contre-sens ou un cul-de-sac. »



Il convient d'abord de placer le contexte, d'expliquer la mythologie des peuples indigènes d'Amazonie, mais également du chamanisme universel, de faire des analogies avec la mythologie occidentale, et de se concentrer sur l'aspect formel des choses. Lorsque les chamanes ont des visions, ces visions se ressemblent étrangement d'un bout à l'autre du monde, et si mystiques qu'elles paraissent, elles sont finalement plus terre-à-terre que l'on ne peut le penser de prime abord. Car, ce que Jemery Narby découvre au fur et à mesure, c'est que ces visions sont précisément ce qui nous anime profondément, à savoir : des visions d'ADN, de cellules... En définitive, on pourrait dire que c'est l'ADN de la nature, et donc de la planète, qui s'exprime à travers de leur propre ADN pour leur faire comprendre le fonctionnement intrinsèque des choses.



Une enquête et une aventure fascinante qui transcende le monde visible et invisible et qui bouscule les barrières hermétiques qui se trouvent entre la pensée rationnelle et la pensée irrationnelle, qui se rejoignent en un point, entre les deux serpents entrelacés. Et cette histoire se termine avec le commencement, qui est la naissance de la vie sur Terre et de ses vertigineux mystères et bizarreries. Dépouillé de tout a priori et de tout jugement, ce livre-introduction concilie les opposés avec une certaine douceur, un côté poétique et candide, tout en étant murement réfléchi, référencé et analysé, sans avoir la rigidité académique d'un essai scientifique testé en laboratoire ni le langage alambiqué et difficilement compréhensible pour les non-initiés du chamanisme.



(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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L'intelligence dans la nature

Lorsque l'anthropologue va à la rencontre des biologistes sur le thème de l'intelligence dans la nature, l'enquête devient questionnement philosophique.

A première vue il y a un écart irréductible entre le témoignage des chamanes d'Amazonie d'une part, et d'autre part les résultats des recherches récentes en biologie moléculaire et sur le comportement des plantes et des animaux.

Le témoignage du chamane n'est qu'un vécu sans preuve scientifique, une vision immédiate du vivant. Mais j'ai aussi en mémoire ma propre expérience troublante vécue chez les Tsachilas en Équateur. Et pourtant d'après moi, il n'est pas question d'adhérer à leurs croyances et sûrement pas à celles qui cherchent à obtenir l'obéissance dans les communautés.

La démarche scientifique est elle-même plombée par de nombreux préjugés, parfois métaphysiques. Les résultats publiés montrent une connaissance extrêmement limitée, comme toujours dans le domaine du vivant, et pourtant on observe « un accroissement embarrassant de la connaissance ».

Le plus étonnant, c'est que les résultats scientifiques dont il est question ici, ne concernent pas les primates ou autres mammifères déjà «suspectés» d'intelligence, mais des abeilles, des papillons, des amibes, des plantes. Mon expérience préférée, décrite dans ce livre, est celle qui met en évidence la capacité de l'abeille à apprendre une notion abstraite, l'égalité des symboles : Giurfa Martin 2001 « The concept of « sameness » and « difference » in an insect.

Donc l'enquête en cours sur « l'intelligence dans la nature » n'en dit pas assez et pourtant elle en dit trop.

L'éthique animale, l'expérimentation et la question de la douleur se pose pratiquement au niveau de n'importe quelle espèce vivante (la question divise encore les biologistes). Mais que faire avec ce savoir puisque finalement l'être humain devra toujours tuer pour manger, sans parler de nos modes de vie impactant ordinairement l'environnement. "Quand je roule en voiture en été et que des insectes s'écrasent contre le pare-brise, j'en sais trop ".

Il est certain que ce type de recherche continuera à alimenter une réflexion mécaniste de la vie et son exploitation industrielle, mais il y a peut-être une autre tendance.

Ma conviction profonde, depuis quelques années, est qu'il y a une forme de conscience (hautement respectable) dans chaque espèce vivante. L'homme est tout à fait au milieu du buisson des espèces. Ce livre permet d'envisager un moment où la science confirmera ce type de convictions, indéniablement, créant au passage une émotion inédite.

A mon sens, l'enjeu de cette recherche est énorme car en apprenant à accepter la différence au plus haut point, on a peut-être une clé pour apprendre le respect de l'autre au sein même de notre espèce. Ce serait aussi résoudre le bug de l'intelligence humaine : naturelle, lorsqu'elle permet à chacun de « persévérer dans son être », et délirante, lorsqu'elle va finalement dans le sens contraire.
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Un essai très intéressant sur comment amener la science à ses contradictions face au savoir de culture ancestral ...

Ce mec a un vrai engagement de défense de cette culture et rien que pour ça j'ai beaucoup d'admiration pour lui. L'homme n'a pas pu s'empêcher de détruire ce qu'il ne comprenait pas.



Enjoy



(°_°)
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Je m'attendais à une vraie claque, à ce que ce livre chamboule ma vision du monde... Survendu qu'il m'a été...

Hélas c'est un livre qui peut se résumer en une phrase, une idée. Les développements de cette 'hypothèse' sont intéressants, notamment sur les spécificités de l'ADN, très pointus... mais souvent semblent être des redites, du remâchage, pour faire un livre...

L'aspect enquête et écriture en je peut marcher si vous ne voulez pas lire un livre scientifique classique, ce que cet ouvrage n'est pas.

Un livre métisse qui ne m'a pas bouleversé, donc.
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Le serpent cosmique est un essai étonnant sur le monde mystérieux des chamanes. L'auteur, un anthropologue occidental, est plutôt sceptique et plein de préjugés sur les Indiens d'Amazonie et leurs pratiques spirituelle. Les chamanes sont présentés par ses pairs comme des malades mentaux. Or, en vivant avec eux quelques temps, il découvre qu'ils possèdent un savoir médical efficace, plus efficace même que la médecine classique puisque l'auteur se fait un soigner un mal de dos pour lequel aucune thérapie n'avait pu faire quelque chose. Narby est intrigué par ces chamanes qui expliquent que leur savoir provient d'une communication avec les plantes elles mêmes... Plusieurs années après son séjour en Amazonie, Narby reprend ses notes et commence à trouver de très étonnantes coïncidences entre la mythologie amérindienne et celles d'autres cultures situées à l'autre bout du monde. L'enquête de Jeremy Narby est palpitante et se lit presque comme un roman.
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Mettons toute de suite les choses au point : il s'agit d'un ouvrage pseudo-scientifique, écrit par un anthropologue qui empiète sur d'autres disciplines, comme la biologie, pour élaborer une théorie farfelue. Inutile de préciser que la communauté scientifique l'a descendu en flèche !

Et pourtant, ce livre vaut largement le détour...


Lien : http://www.anges-gaiens.com/..
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Deux plantes enseignantes

C'est en 1985, lors de son séjour chez les Ashanincas d'Amazonie péruvienne, en tant que jeune anthropologue, que Jeremy Narby fait la connaissance de cette communauté indigène qui pense que les plantes, comme le tabac et l'ayahuasca, peuvent transmettre des connaissances à ceux qui les consomment.



Au fil des mois passé à écouter les histoires qu'un chamane du tabac lui conte à propos de cette plante, Jeremy Narby, intrigué, décide de tenter l'expérience. La métamorphose, les sensations qu'il va ressentir vont complètement le chambouler, défiant sa compréhension de la réalité.



Ce n'est que trente-trois ans après cette première rencontre avec le tabac amazonien que Jeremy Narby, désireux de connaître la meilleure façon d'approcher cette puissante plante enseignante, décide de contacter Rafael Chancari Pizuri, un expert en la matière qui travaille en Amazonie péruvienne, où il forme et soigne les gens avec la médecine indigène.



« le tabac est une plante médicinale importante et sa signification profonde dépend de la façon dont on l'utilise. »



Durant le premier chapitre intitulé « Médecine et malice », c'est de cet échange passionnant dont il est question. Dans le second chapitre « Remède et poison » , Jeremy Narby nous livre ses recherches scientifiques qu'il met en parallèle avec le savoir indigène et les concordances incroyables et considérables qui en résultent.



Voulant poursuivre dans la même lignée, c'est au tour de la liane d'ayahuasca dont il est question dans le troisième chapitre : « La purge à deux faces ».



Ces parallèles entre science et chamanisme sont fascinants et étonnants, car, malgré certaines différences, les perspectives indigènes et scientifiques sur ces deux plantes se complètent et offrent un nouveau domaine de recherche abordé dans le dernier chapitre « Un cocktail thérapeutique déconcertant ».



Cet ouvrage, qui rassemble deux systèmes de savoir, est extrêmement bien documenté. Tout en informant sur les risques et les opportunités qu'elles présentent, j'ai appris beaucoup de chose sur ces deux puissantes plantes et leurs propriétés, ainsi que les connaissances, la discipline et cette relation basée sur le respect qu'il faut acquérir pour travailler avec ces plantes.



Ces deux manières de considérer les plantes psychoactives remettent en question les idées reçues que, nous, occidentaux, nous en avons, nous permettant ainsi d'être mieux informés afin de forger notre propre opinion.
Lien : http://www.leslecturesdeflor..
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Anthologie du chamanisme

Une bible du Chamanisme – incontournable !







Je ne suis pas chamane, mais le chamanisme m’a toujours intéressé et ce pour plusieurs raisons : c’est la plus ancienne des religions et elle perdure aujourd’hui.

De plus c’est elle qui a construit les mythes fondateurs de chaque civilisation et des moindres peuplades de la terre. Une question se pose : que peut-on encore retirer, apprendre des chamanes d’aujourd’hui, je veux dire ceux se réclamant d’une tradition locale, s’il en existe encore, car mangés par la « modernité » et le New-Age ? A la lecture de cette Anthologie, on verra qu’il n’existe pas nécessairement des lignées de chamanes et que la transmission des savoirs et pouvoirs n’est pas linéaire : c’est un appel des Esprits avant tout, qui décident du candidat.



Par-dessus tout, on se rend compte qu’en Asie, avant les « grandes religions », il y avait des chamanes, en Inde, en Chine, au Japon, au Tibet et dans les Corées, etc. Jusqu’à Bali et l’extrême-orient russe. Le Dharma du Bouddha, universel, maléable, a constitué des bouddhismes locaux en assimilant à chaque fois les pratiques religieuses des chamanes qu’il rencontrait (ça c’est une des beautés et forces du Dharma du Bouddha). Vous présenter ce livre que j’ai en haute estime cadre donc tout à fait avec Livres Bouddhistes. C’est un vrai coup de coeur.



J’avais lu en 2017 l’édition de 2009, et voici qu’Albin Michel réédite à ma surprise, dans sa collection Espaces Libres (poche), en 2018, cette fabuleuse Anthologie du Chamanisme sous-titrée : « Cinq cents ans sur la piste du savoir ». On notera qu’Albin Michel l’avait publié la première fois en grand format en 2002.

Cinq cents ans, car voilà déjà un demi-millénaire que les occidentaux, ses savants, ses anthropologues-ethnologues et ses chrétiens missionnaires s’intéressent aux multiples formes de ces expériences religieuses et magiques. Et nous voici donc à lire une histoire du chamanisme sous forme d’anthologie. Enfin il faudrait plutôt dire : cette Anthologie parle de la découverte progressive, dans le temps et dans les esprits occidentaux, du chamanisme, découvreurs qui petit à petit font évoluer leurs points de vue en même temps que naissent les « sciences humaines » (et le bouddhisme en est une !).



Personnellement, ce fut un vrai régal que de lire cet ouvrage. C’est une mine absolue d’informations. J’ai parcouru chaque page avec délice, prenant des notes qui m’ont permis de délimiter le territoire du chamanisme. J’en ai d’ailleurs fais un document.

On apprend dans cette anthologie autant sur les chamanes et leurs pratiques, que sur les perceptions et pensées des savants occidentaux à leurs sujets. C’est absolument passionnant de voir comment les occidentaux ont évoluer dans leur perception, dans leur manière d’aborder le chamanisme et les chamanes, allant du mépris au respect et à la reconnaissance humaine. Personne ne pourra regretter la lecture d’un tel bouquin sur ce domaine du savoir, sujet d’innombrables fantasmes depuis des siècles.



L’Anthologie du chamanisme de Francis Huxley et Jeremy Narby, forte de 352 pages de petits caractères, se divise en sept parties se répartissant 64 textes.

– La première partie : Le point de vue chrétien : « des ministres du démon » – fleure l’odeur de l’Inquisition et des efforts fanatiques des missionnaires chrétiens qui voulaient évangéliser les peuples « primitifs » par la force et la croix. Les réactions des missionnaires se passent de commentaires… Il y a toutefois peu de rapports écrits de ces missionnaires. C’est tout de même « savoureux » de lire avec quel esprit archaïque ils traient ces « sauvages » et « primitifs ». J’espère que l’Eglise en a honte désormais ! « A l’époque, les Européens croyaient que les esprits avec lesquels on pouvait entrer en communication étaient forcément démoniaques« , ajoutent les auteurs, « Ces croyances ont conduit les Européens à rejeter et déconsidérer les chamanes. Leurs préjugés furent d’autant plus inflexibles que ce sont la plupart du temps des hommes d’Eglise qui écrivirent sur les chamanes« .

– La seconde partie : De « jongleurs estimés » à « imposteurs » : la vision humaniste devient rationnelle – expose cette portion d’occidentaux du siècle des Lumières, faite de nobles du Vieux-Monde partis en voyage et découvrant ébahis et perplexes ces chamanes qu’ils réduisent avec mépris à des êtres fourbes et prestidigitateurs. Plutôt que de la haine, c’est ici la dérision et le cynisme qu’adoptent les occidentaux… On progresse !

– La troisième partie : Les anthropologues entrent dans la danse – nous amène au seuil de la naissance de l’anthropologie, où ses pionniers donnent à voir avec courage, une autre vision de l’humanité « primitive » et font un effort véritable pour comprendre ce qu’on leur donne à voir. Les rapports scientifiques se font précis : les textes de cette partie apportent de réels éléments de considération du phénomène chamanique. On apprend pas mal de choses ici sur les chamanes.

– La quatrième partie : La compréhension s’approfondit – « Au cours de la première moitié du XXème siècle, les anthropologues se mirent à écouter attentivement les chamanes et à enregistrer ce qu’ils avaient à dire sur eux-mêmes. C’est à partir de là que leur compréhension du phénomène s’est approfondie. » Les grands anthropologues surgissent sur fond d’Histoire : Alfred Métraux, Claude Levi-Strauss, George Devereux, Adolphus Peter Elkin, etc. Le structuralisme intègre le champ de recherche. On se rend compte que les chamanes et leurs proches sont eux aussi…des humains. Le phénomène est ici abordé et présenté selon un prisme intellectualiste typique de l’époque. Le chamanisme est enfin « digne d’intérêt ».

– La cinquième partie : Les observateurs se mettent à participer – c’est enfin le moment où les chercheurs deviennent joueurs : il en aura fallu du temps ! On trouve ici des récits, témoignages et rapports d’anthropologues s’essayant aux « états de conscience modifiés » par l’absorption de substances hallucinogènes. « Les écrits de ces derniers se concentrent toutefois davantage sur l’observation de leur propre personne parmi les chamanes que sur celle des chamanes proprement dits. Il ne suffit pas, en effet, de consommer des plantes hallucinogènes pour comprendre des chamanes.«

– La sixième partie : Récolte de données sur un phénomène protéiforme – les chamanes se retrouvent ici à donner directement de leur voix : dans des discussions menées avec les savants, ils exposent leur vérité. Nous sommes passés à des sauvages et sujets du démon, à des chamanes « intellectuels, traducteurs et habiles négociateurs ». L’approche est ici résolument d’égal à égal : des humains parlent à des humains. C’est réjouissant !

– La septième et dernière partie : La culture globale et le savoir indigène s’attirent et se repoussent – « Claude Lévi-Strauss a ouvert la voie en 1962 avec son livre La pensée sauvage. Il montra que la magie et la science se fondent sur les mêmes opérations mentales, et se complètent. Il a rendu théoriquement acceptable de prendre le chamanisme au sérieux. » C’est aussi dans cette partie de l’Anthologie où se cumulent les critiques envers le Néo-Chamanisme récupéré par le New-Age. Voilà où l’on en est depuis les années 90. Ce serait merveilleux si un jour, cet ouvrage se voyait révisé et augmenté d’une huitième partie pour parler du chamanisme et des chamanes à l’ère numérique et mondialisée.



Pour faire simple, j’affirme que cette « Anthologie du Chamanisme » de Narby et Huxley à la couverture magnifique (apparemment un Bön du Tibet), qui bizarrement ne propose aucun texte de Mircea Eliade mais le cite pourtant, est une bible en soi totalement passionnante, absolument jouissive sur le chamanisme.

Elle est donc pleinement indispensable à tout chercheur en spiritualité. Si vous vous intéressez sérieusement à la chose, vous ne pouvez faire l’impasse sur le livre de poche génial où il y a tant d’informations sérieuses sur le chamanisme. Bien dépouillé, il vous livrera des tonnes d’informations !

Je vous en recommande chaudement la lecture.



Bonne lecture !



Zui Ho.



PS : Je ne suis donc pas né au bon endroit : j’aurais dû être en chamane d’Asie, ou amérindien. Ou anthropologue ici.
Lien : https://livresbouddhistes.wo..
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Anthologie du chamanisme

Cette anthologie du chamanisme est une mine d'informations pour qui souhaite découvrir une autre vision du monde plus proche de l'intuition et des sensations. Les deux auteurs nous permettent de découvrir l'évolution du regard de l'homme civilisé moderne au sujet de la vision du monde indigène grâce à des textes de missionnaires, de découvreurs et de chercheurs, cette vision du monde plus proche de la nature et pour qui dans l'univers, plantes et objets inanimés compris sont dotés d'un certain type d'existence psychologique ou de conscience.

Les auteurs remontent jusqu'au 16 ème siècle et les missionnaires chrétiens pour lesquels le chamanisme est une oeuvre du diable d'où les nombreuses persécutions qui en résultèrent.

Le chamane sert d'intermédiaire entre les divinités et les hommes ordinaires. Il interagit avec son environnement. Il utilise le chant, le tambour. Il fait retraite (jeun et abstinence sexuelle). Suite à l'intervention des missionnaires, les pratiques religieuses mêlent des éléments chrétiens et indigènes.

Les auteurs ajoutent que dans son oeuvre « La Pensée sauvage », Claude Lévi-Straus met en parallèle la connaissance de la magie et la connaissance de la science, l'une très proche de l'intuition sensible et ancestrale, l'autre plus éloignée mais aussi plus jeune et ancré dans la modernité.
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Ce livre, plutôt récit autobiographique qu’essai formel, explore les liens entre la connaissance traditionnelle des peuples indigènes de l’Amazonie et les découvertes de la science moderne, notamment entre les visions produites par les substances hallucinogènes et l’ADN. Il s’appuie sur les témoignages de chamans, qui racontent que les savoirs élaborés de leurs peuples sur la nature, les plantes médicinales et la vie en général pourraient être issus de visions et d’expériences spirituelles provoquées par des psychotropes, particulièrement de l’ayahuasca. Le serpent dans tout ça ? Souvent symbole de sagesse et de connaissance, cette vision récurrente pourrait refléter une compréhension intuitive des processus biologiques fondamentaux, tels que l’ADN et l’évolution. Pas réellement une démonstration scientifique, qui serait de toute façon impossible, mais un récit qui ouvre des petites fenêtres dans nos idées toutes faites. Intriguant.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Le serpent cosmique, l'ADN et les origines ..

Cet ouvrage n’est pas une démonstration scientifique, il apporte un témoignage et émet des hypothèses. J’ai surtout été sensible aux réflexions qu’il soulève, qui prennent encore plus de sens à l’heure où les humains réalisent ce qu’ils ont fait à la Terre, à défaut de réaliser ce qu’ils se font les uns aux autres. Une réflexion intéressante autour de la démarche de recherche scientifique, sur le besoin d’ouverture et d’interdisciplinarité, sur l’obligation, mais aussi la difficulté voire l’impossibilité d’être parfaitement objectifs, aveugles que nous sommes, nous, êtres humains.
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Deux plantes enseignantes

Très intéressant et instructif, ce livre nous fait découvrir deux plantes qui sont : le Tabac et l’Ayahuasca. Il mélangera le point de vue chamanique, mais aussi scientifique pour nous amener vers une nouvelle réflexion. Généralement plus connues pour leurs travers, ces plantes sont à la fois remède et poison et sont bien souvent sous exploitées. À travers leurs « éclairages visionnaires et complémentaires », les auteurs permettent aux lecteurs d’en tirer leurs propres conclusions.

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