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Citations de Jérôme Bonnetto (56)


…..j’ai passé la journée à étudier le tchèque et à lire les grands auteurs. J’appris que le mot nevěstka désigne une prostituée alors que nevěsta est la mariée et qu’il vaut mieux ne pas se tromper.
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Tu sais, l’habitude est une canne qui m’aide à marcher.
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…..ma belle-mère elle lésine pas sur la panure, un bon centimètre d’épaisseur avant d’entamer la chair du poisson, bref, elle avait à peine mordu dans sa carpe que zang ! elle s’étouffe !….elle avait survécu aux Allemands et à Staline, et moi qui étais persuadé qu’elle nous enterrerait tous, qu’après la bombe atomique il ne resterait plus que les insectes et ma belle-mère, elle allait mourir là devant nos yeux à cause d’une simple arête de poisson, sur une aire d’autoroute en plus….
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Je me débrouillais toujours mieux avec les problèmes des autres qu’avec les miens dans lesquels je pataugeais comme un enfant de trois ans.
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Après plusieurs semaines de ce régime, la méthode commença à donner des résultats étonnants. Tel un troubadour, je pouvais déclamer les cents premiers vers du grand poème romantique de Karel Hynek Mácha ou les dix premières pages d'"Anděl Exit" de Jáchym Topol. Ca plaisait beaucoup à Mila qui me trimballait, comme un singe savant, dans les brasseries pour me faire réciter ce que je connaissais. Une fois que j'avais commencé à réciter le poème "Ô ébène" d'Oldřich Mikulášek, je vis l'un des habitués taquins (au visage parfaitement marxiste - crinière et barbe blanches émaillées de petits reflets noirs) se lever et réciter à l'unisson le texte. Nous ne nous sommes pas quittés des yeux jusqu'au dernier vers. Alors, tout le monde a applaudi et nous nous sommes tombés dans les bras. C'était le seul poème qu'il connaissait, sa mère le récitait tous les jours (c'était aussi le seul poème qu'elle connaissait...) Alors quelqu'un a sorti une guitare de dessous une table et la soirée a basculé dans l'inoubliable.
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Il fallait venir au cimetière, là, lové en contrebas du village, pour prendre son pouls et lire l'état civil. A Ségurian, il y avait quatre cents âmes qui vivaient et des milliers qui reposaient. On se dit parfois que les vivants ne font pas le poids.
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Plus tard dans la soirée, Míla remarqua pour la première fois le tatouage sur mon poignet.
-C’est quoi cette horreur ?
- Moi, j’aime bien, corrigea Antonín à qui l’alcool rendait un peu de bonté. Alors, je leur ai raconté Pauline, la preuve d’amour.
– Ce n’en est pas moins laid.
Elle avait raison, mais je ne pouvais pas me couper la main.
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On peut se débarrasser d’une personne assez rapidement, mais pas de l’idée d’une personne.
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Une génération entière de jeunes et désespérés. Cela ne devrait pas exister... des jeunes désespérés...
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Il y a une vieille tradition tchèque : personne ne connaît son origine, selon laquelle toucher le bouton de la veste d’un ramoneur le jour de son mariage porte bonheur. En échange de ce service, on donne une petite pièce, parfois plus. Alors à la belle saison – on enchaînait parfois cinq ou six mariages dans la matinée – mon père enfilait son costume, se barbouillait la gueule de charbon et allait traîner aux abords des mairies. En partant le matin, il disait toujours « je vais au bureau ». Et cela marchait bien ! Croyez-moi. Il lui arrivait même de se faire inviter au banquet. C’est que du bonheur, on n’en a jamais de trop d’avance quand on se marie. Et il revenait ivre mort. Et heureux, lui aussi. Il avait bu et bouffé à l’œil, dansé avec la tante, fait marrer le papy. Il nous ramenait toujours quelque chose, des escalopes panées ou du gâteau, même avec deux grammes dans chaque bras.
Il dégagea ses deux incisives en or du paster noster de ses lèvres. Puis :
-Je crois qu’il aimait se déguiser. Ma mère moins. Un jour, il est revenu plus tôt que prévu. En sang. On lui avait arrangé le pif et l’arcade sourcilière. Il en était venu aux mains avec un autre ramoneur des mariages qui voulait lui piquer son affaire.
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Quand l’épaule de Joseph se déroba sous la rondelle de bois, saint Barthélemy bascula en avant et se brisa aux pieds du chasseur. La tête se sépara du corps et roula sur deux mètres en accrochant la poussière. Après l’éblouissement, Joseph se releva et la ramassa. Il crut voir alors se dessiner sur le saint plâtre un petit sourire en coin, un sourire de berger. p. 117
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Installé sous le porche des Belles Pertes avec mon panneau mal branlé, mon agrandissement flou et mon texte de ventriloque, je me suis senti tout de suite aussi à l'aise qu'un alexandrin de treize syllabe au milieu d'une tragédie de Racine.
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La beauté de ce pays dépasse l’entendement pour qui est sensible à la douceur. Le moindre chemin, la moindre courbe d’un bois nous ouvre un livre de contes de fées. Rien n’est plat, rien n’est abrupt, et tout y est musical, velouté hypnotique. C’était comme si la surface (..) avait épousé la respiration d’un géant tranquillement endormi après un repas bien copieux, surface ample que le printemps tachetait de fluorescences odorantes. Tous les jours, je mémorisais les courbes du paysage que j’essayais, le soir, de reproduire d’un trait de plume dans mon cahier. Très vite, cette ligne abstraite pour le lecteur profane était devenue ma signature secrète.
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La montagne ouvrait ses chemins et ses tapis de feuilles, elle laissait s'évaporer une humidité de mousse, de lichen et d'herbe froissée.
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Mais ici et maintenant, à l'heure des consciences engourdies, on marche comme on aiguise un couteau avant le sacrifice.

Il y avait un compte rond et les loups ne savent pas compter. C'était un carnage indescriptible. Les dix bêtes étaient alignées dans leur sang, juste devant la grande porte coulissante en fer gondolé de la bergerie.
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Jérôme Bonnetto
Il était tôt, bien trop tôt, mais il y avait des bruits de feuilles froissées là-haut dans la montagne. Des pas écrasaient l'aube et libéraient des parfums de caoutchouc et de poussière mauve. Le village s'était couché tard mais il dormait sur ses deux clochers.
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Jeanne sentait bon la tarte aux myrtilles et aimait s'attacher les cheveux avec une vieille barrette en nacre. Elle aimait écouter Bob Dylan et Téléphone à fond dans sa voiture pourrie qu'elle garait partout de manière acrobatique. Elle aimait noter des petites phrases qu'elle oubliait dans des carnets qu'elle égarait. Elle avait vu tous les films de Truffaut, connaissait par cœur toutes les répliques de Jules et Jim. Elle aimait aussi fermer un œil puis l'autre pour déplacer les objets ou regarder se promener sur le sol le point de lumière perçant à travers le jour d'un volet. Elle aimait les dimanches matins, le bruit de la douche derrière une porte close et les imprimés fleuris. Il lui arrivait de faire couler du café et d'oublier de le boire. Elle aimait aussi quand ça résiste, quand ça fait un peu transpirer, quand il y a une récompense à la clé. Elle était arrivée à bout de Guerre et Paix et elle collectionnait les casse-tête. Elle aimait dessiner les visages des personnages dans les marges des livre. Elle aimait sa poitrine voluptueuse, ses mains, le creux de son aine, mais elle ne supportait pas d'entendre sa voix enregistrée. Elle aimait les mi-saisons, les prunes très mûres et pleurer quand elle était heureuse.
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J’ai rangé mon cliché et je l’ai regardé dépoussiérer un grand baromètre historique qui affichait en guise de prévisions météorologiques : démocratie, corruption, dictature, révolution.
- Celui-là au moins, il ne se démode pas...
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Il me semblait que je donnais ainsi raison à Pauline qui se déliait de moi et il me prit l'envie d'en faire autant, or il n'est malheureusement pas possible de faire un petit break avec soi-même, car on n'a nulle part où aller.
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On ne va jamais aussi loin / que lorsqu’on ne sait pas / où l’on va
incipit (christophe Colomb)
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