Joe Haldeman

Je me suis baissé pour soulever la jambe de mon pantalon et,comme un vrai héros, je me suis évanoui.

Mais ne vous faites pas de bile. On a pas perdu un bus de la semaine.

Entre Voyage au bout de l'enfer et Vol au-dessus d'un nid de coucou, ce roman est l'envers du rêve américain, le miroir d'une génération de naufragés, l'un des meilleurs livres sur ces hommes qui n'en sont toujours pas revenus.

1968. L'assassinat de Bobby Kennedy, les sit-in devant la Maison-Blanche, Martin Luther King, Jimi Hendrix, les Doors : l'Amérique explose. La jeunesse danse dans la rue ou crapahute dans les rizières. 1968. le Viêt-Nam prépare l'offensive du Têt. le soldat John Speidel, lui, va connaître l'enfer. La peur, le sang, la boue, la mort ; comme des milliers d'autres, il en reviendra... mort vivant. Interné dans un hôpital militaire, traité à tort pour schizophrénie et homosexualité, John Speidel commence alors sa deuxième guerre, intérieure cette fois-ci, contre son propre pays

Remarque, j'ai appris un truc; pas la peine de se faire de la bile: ou tu t'en sors ou tu t'en sors pas et la plupart des types s'en sortent.

Si tu commences à pleurer sur des types qui se font tuer et que tu connais pas ,tu passeras le restant de ta vie à pleurer.

Ça saigne toujours comme un cochon qu'on égorge. Mais ça veux rien dire.

-Nom de dieu, vous n'avez pas apporté de sang?
-écoute vieux,a fait doc de sa voix trainante. Y a pas la moindre goutte de sang à la base.

Cet avion est plus vieux que certains d'entre vous. Et il y a des chances qu'il survive à certains d'entre vous.

Je me suis dit que c'était impossible de mener cette vie une semaine, ou pire encore, une année entière.

Première attaque ennemie. Et un peu plus, je ne m'en apercevais pas.

Face a cette abondance de chairs nues, je me suis concentré sur les visages, tâchant désespérément de résoudre une équation différentielle à trois Inconnues pour contrecarrer mon réflexe galant

Le monde s'était préparé à l'événement comme il le faisait depuis des millions d'années. Avant que la nova ne brille tout à coup de son éclat aveuglant, les poissons avaient gagné la fraîcheur des profondeurs pour estiver. Les insectes s'étaient confectionné des chrysalides argentées, et les graines de la saison étaient apparues protégées d'un blindage naturel en fibre végétales.
("Estivation")

Une vieille dame mourut sans trop souffrir au niveau 243, chambre 178, résidence Frederick et Henry sut que QUATRE avait envoyé un véhicule du dépôt de RESSOURCES HUMAINES le plus proche la chercher. C'était triste de penser qu'elle manquerait à ses trois enfants et à ses six petits-enfants, peut-être moins triste de penser qu'elle serait hachée menu (après un digne rituel) pour faire de l'engrais pour les champs de soja entourant Frederick, mais la tristesse faisait partie de la beauté.
("Le juré")

Chaim m'observa pendant un long moment. "Ça vous dirait de gagner un bon morceau de deux millions de CUs ?"
Un billet de retour en valait à peu près cent mille. "Ça dépend de ce que j'aurais à faire." Je n'aurais pas, par exemple, accepté de sauter d'un immeuble dans une citerne pleine d'huile bouillante. Dans de l'eau bouillante, si.
("La révolution Mazel-tovienne")

- Il existe toutefois des planètes sur lesquelles les humains naissent par voie naturelle, comme les mammifères. Si ma société vous semble trop étrangère, vous pourrez vous rendre sur l'une d'entre elles. Si vous souhaitez procréer, je ne m'y opposerai pas. De nombreux vétérans me demandent de modifier leur polarité sexuelle vers l'hétérosexualité pour mieux s'adapter à ces sociétés-là. Je peux m'en occuper. Très rapidement.
- Ne t'inquiète pas pour moi, Homme, contente-toi d'imprimer mon ticket.

Ils avaient vraiment dépensé tout cet argent pour nous tuer durant l'entraînement?

Paradis ressemblait beaucoup à la Terre. C'était une planète magnifique, vierge. Ce que la Terre aurait pu rester si l'humanité l'avait traitée ave compassion, et non avec avidité.

J'étais dégoûté par la race humaine, dégouté par l'armée, horrifié à la perspective de vivre encore un siècle avec moi-même...oh, j'avais toujours la possibilité de me faire effacer le cerveau, mais bon.

Ciel [une planète] ressemblait à la Terre, c'était un monde splendide mais non-corrompu : ce que la Terre aurait pu être si les hommes l'avaient traitée avec compassion et non avec convoitise. Des forets vierges, des plages blondes et des déserts naturels.

[Page 169, Édition J'ai Lu]