Citations de John Marsden (110)
Mais peut être que non. Peut être que mon instinct me trompe. Je sais que je ne doit pas me laisser aller à croire ça, sinon le monde s'écroule et je n'ai rien à quoi me raccrocher. Il faut que je continue à croire en toi ou je ne peux plus croire en moi même.
Il y a ceux qui se réveillent vite et ceux qui se réveillent lentement. Moi, j'appartiens à la catégorie de ceux qui se réveillent morts.
26 juin
Chère Trace,
Je vais t'écrire tous les jours s'il le faut, jusqu'à ce que j'obtienne une réponse. Pour ne rien te cacher, je commence à avoir peur. Cheryl m'a dit un truc qui m'a flanqué la trouille. C'est-à-dire que, d'une certaine façon, je ne sais pas grand-chose de toi. Je ne sais pas où tu vis, où tu vas en classe. Je n'ai pas de photos de toi. Je ne suis même pas certaine de connaître ton nom. Comme dit Cheryl, tu es peut-être une psychopathe. Rassure-toi, quand même, je ne le pense pas. Il faut que je me fasse confiance, que je me fie à mes sentiments, et je crois sincèrement que tu es quelqu'un de bien. Mais je crois que tu m'as raconté un maximum de conneries. Quand je relis tes lettres, je découvre des choses bizarres. Par exemple, il semble que tu aies perdu un chien et gagné un cheval quelque part. Je serais presque capable de dire quels passages sont vrais et lesquels sont faux. J'espère donc que tu vas m'écrire, au moins une dernière fois, pour m'expliquer tes craques.
Affection (je crois),
Mandy
3 juillet
Fiche-moi la paix. Lâche-moi les baskets. Tu ne comprends jamais rien ? Et n'envoie plus jamais de carte postales. Ils les lisent.
11 février
Cher Tracey,
Pour être franche, je ne sais pas pourquoi je réponds à ton annonce les correspondants, ce n’est pas mon genre, mais c’est un dimanche rasoir, il pleut, tout le monde est sorti, et je me suis dit que ça changerait.[...]
Salut
Mandy
Décidément, l'enfer ne dépend pas du lieu où l'on se trouve, mais des gens qui nous entourent. L'enfer, c'est les autres. Je commençais peut-être à comprendre le sens de cette phrase.
Pourtant je crois me souvenir que lorsqu’on était gamins, on nous avait dit que la vie était juste, qu’elle vous rendait à hauteur de ce que vous aviez donné, et que si vous désiriez quelque chose avec assez de force, vous finiriez par l’obtenir
Aucun de nous ne veut finir oublié de tous, comme un tas d'ossements anonymes, sans que personne ne sache rien des risques que nous savons courus.
Cinquante pour cent de rigidité et cinquante pour cent d'étroitesse, c'est ainsi que Chris décrit son père, et je trouve la formule excellente.
Je me suis éclairci la gorge et j'ai essayé ma voix une fois encore : "J'ai tant de choses à te dire..." (p.194)
Pourquoi faut-il toujours que tu te poses toutes ces questions métaphysiques ! Nous ne savons même pas e qui arrivera demain. Tu peux rester les fesses sur ce tronc toute la journée à te triturer les méninges, tu n'en sauras pas plus quand la nuit viendra. Des supputations, c'est tout ce que tu auras. Mais dans l'intervalle, tu n'auras rien fait, tu n'auras pas vécu, parce que tu auras été trop occupée à réfléchir à tout.
Quoi qu'il en soit, je m'interdisais de sérieusement envisager la possibilité que mon père, ma mère ou qui que ce soit ait pu être blessé ou tué. Évidemment, je n'ignorais pas qu'il s'agissait là d'une conséquence inévitable des invasions, des combats et des guerres, mais à ce moment-là mon esprit logique était enfermé dans une petite boîte. Mon imagination était dans une autre boîte, et je ne laissais pas l'une communiquer avec l'autre. A mon avis, on ne peut jamais réellement envisager la mort de ses parents, ce serait comme imaginer sa propre mort.
C'est étrange tout de même, Sophie est aussi bruyante que je suis silencieuse et, malgré ça, je peux réussir à marquer des points sur elle, presque sans rien faire, et même si je n'ai pas raison. (p.26)
Mais mon coeur se forgeait ses propres règles et refusait de se laisser contrôler par ma conscience. Alors je le laissai vagabonder, explorant les possibilités fascinantes qui s'offraient à moi.
Pour les hommes, cette libellule avalant ce moustique sans pitié pour ses souffrances était l'incarnation du mal. Mais dans la nature, ce mot ne signifiait rien. Le mal était une invention des hommes.
- Fastoche ! Labrador, berger allemand, caniche, épagneul, colley. Et en voilà une grecque, juste pour toi. Cites-moi trois types d'olives.
- Des olives ! mais j'en connais qu'un seul type.
- Eh bien, il y en a trois. Les vertes, les noires et les dénoyautées.
Il rit tellement qu'il faillit quitter la route.
Je regarde ton visage et qu'est ce que je vois ?
Le visage d'un ange tourné vers moi.
A mon avis, on peut deviner énormément de choses sur les autres d'après leurs lectures. (p.45)
Je ne pense pas qu'elle soit très heureuse, mais les autres ne s'en rendent probablement pas compte parce qu'elle le cache derrière une personnalité très forte. (p.25)
Je ne sais pas pourquoi il m’arrivait parfois de parler comme un héros de cinéma. Ce doit être la pression. Je ne me sens jamais, mais vraiment jamais, héroïque.
Le même vieux machin revenait -la violence. J'avais l'impression d'être née dedans, d'y avoir grandi, de l'avoir respirée, mangée.