Amoureux de la nature, Jean Boucault et Johnny Rasse nous font découvrir l'univers fascinant des oiseaux, leurs espèces préférées et l'infini variété de leurs chants
« Chanteurs d'oiseaux », un livre disponible en librairie : https://arenes.fr/livre/chanteurs-doiseaux/
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Mon père acquiesce: "Oui tu peux me faire le goéland, s'il te plaît?"
Sans un mot, la silhouette de Jean se place au centre de la cuisine. Le silence se fait.
Tout à coup, en haut de mon escalier, un foudroiement me frappe, et me fait trembler des pieds à la tête.
Ce cri, ce cristal qui vient de me traverser le corps, ce cri inhumain et complètement animal, a résonné si fort que ma sœur et mon petit frère se réfugient déjà dans les bras de ma mère, pensant qu'un oiseau est entré par la fenêtre.
La sidération passée, je me précipite pour descendre les dernières marches. Nous découvrons mon père pétrifié sur sa chaise, ma mère médusée devant le spectacle. Jean, les bras étendus comme le plus grands des albatros, est devenu oiseau des pieds à la tête, tournoyant lentement, comme porté par une bourrasque de vent, s'amusant dans une tempête imaginaire. (p.58)
Mon plaisir, c’est d’être en communion avec les oiseaux, au plus près de leurs chants. J’aurais voulu qu’un oiseau se pose sur le canon de leur fusil et en dévie la mire pour toujours. Un oiseau qui chanterait de tout son cœur et leur montrerait la beauté de la nature.
C’est le secret de l’oie cendrée : elle ne répond qu’à ce drôle de cri où se combinent le sifflement et le chant.
Ainsi, dans le brouillard matinal, une cinquantaine d’oies perdent de l’altitude et s’orientent en direction de la cour du collège. Vu d’en haut, le macadam bleu nuit doit ressembler à une immense mare. Les oies prennent visiblement notre cour pour un vaste plan d’eau… Arrivées une dizaine de mètres au-dessus de nous, les pattes sorties, prêtes à se poser à côté de la cantine derrière les tables de ping-pong en ciment, elles comprennent enfin qu’il n’en est rien. En un battement d’ailes, elles font demi-tour et reprennent tranquillement leur route, nous saluant de quelques cris en guise d’au revoir.
Professeurs et élèves, nous sommes tous sous le charme, émerveillés par ces oiseaux, leur beauté, leur envergure, leur vol majestueux. Assister au passage des oies sauvages laisse toujours le sentiment d’une légère nostalgie. Car comme les oies sauvages, les belles choses de la vie nous ravissent et disparaissent à jamais dans un battement d’ailes.
(p. 144-145)