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Critiques de Joël Cornuault (9)
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Au col de La Chapelle

Flânerie dans une de mes cavernes d'Ali- Baba...préférées- Librairie Tschann - Bd du Montparnasse- Paris/ vendredi 17 juin 2023



Toute 1ère découverte de cet écrivain qui me semble appartenir à cette sympathique " confrérie " des poètes- marcheurs....de plus publié par les très belles maisons d'édition : Isolato et le Temps qu'il fait...



Tout d'abord très attirée par son dernier opus : " En lisant, en rêvant " présenté sur les tables des publications récentes...j'ai , dans un second temps, eu la curiosité d'aller fouiner dans le " Fonds Littérature "...et j'ai opté pour ce court texte, tant il est singulier, totalement inhabituel de voir mis à l'honneur ce quartier parisien de la Chapelle, tant il est et reste " mal aimé "



"Cet exode des familles modérément

embourgeoisées explique en partie que le faubourg populaire de mon enfance, ancienne banlieue, se soit retrouvé peuplé, une fois de plus dans son histoire, par une seule et même classe : la plus déshéritée."



Un récit à deux temps : le regard de l'enfant qu'était l'écrivain dans les années 1960...et longtemps après, l'adulte est revenu, se souvenant, et se désolant de constater que son territoire d'enfance est toujours aussi mal considéré, " mal-aimé", bien loin, c'est sûr, des quartiers chics...ou d'autres quartiers s'étant embellis et développés...depuis !



Joël Cornuault nous fait partager quelques uns de ses coups de gueule, justifiés et légitimes.Il s'emporte contre les Politiques, les " têtes pensantes" des villes : élus, architectes, urbanistes qui, parfois, enlaidissent, rationalisent à outrance, sans le moindre état d'âme pour les habitants des lieux !?



De beaux passages aussi sur le Jardin des Plantes, enfant, jusqu'à finalement une prise de conscience et de la colère vis à vis de l'enfermement des

animaux !



De plus nombreuses descriptions magiques, poétiques, nostalgiques du Canal Saint- Martin avec ses éclusiers et ses petits métiers...qui constituaient un ensemble populaire unique, vivant et dynamique !



"Au-dessus de la fosse de l'écluse et sur les passerelles se réunissait un petit lot d'admirateurs, parents et enfants mêlés derrière les grilles, pour applaudir aux curiosités fluviales. Celles- ci fournissaient à maint éducateur l'occasion d'essayer de prodiguer à sa marmaille- en contrebande, car c'était jour de repos- une petite démonstration scientifique...Cela n'altérait rien: avec quel étonnement tous assistaient, lorsqu'une péniche venait à passer, la circulation batelière n'étant pas très intense, à la lente ouverture des vannes; puis, à l'existence curieusement montante et descendante des mariniers qui invitaient ceux des berges au voyage ! "



Une prose à la fois poétique et parfois incisive !



Je vais poursuivre ma découverte des écrits de cet "écrivain - flâneur " et enchaîner très vite, avec ce très prometteur " En lisant, en rêvant " !







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Le sentiment des rues

Qu'est-ce qui m'a attiré dans ce petit livre?

D'abord son titre. J'aime les écrivains qui savent parler des lieux où ils pourraient trouver leur chemin dans le noir et bien sûr cela ne va pas sans attachement affectif. Nous mettons du sentiment dans nos rues, voilà qui est joliment dit.

Et les lieux en question ne sont pas les plus attractifs de la capitale. Ce sont des quartiers populaires, témoins de vies modestes, et marqués par l'envers de la modernité: le métro aérien, le chemin de fer, les boulevards devenus autoroutes urbaines.

Personnellement je n'y ai jamais mis les pieds. Alors je me suis laissé guider en faisant travailler mon imagination et en repérant quelques rues, places, ponts de chemin de fer, squares sur Google Maps.

Un petit passe-temps bien plaisant et une découverte d'un autre type.

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Dromomanies

L’humilité du marcheur.

Léger petit livre blanc en lévitation, à l’image du beau pastel de couverture, « Dromomanie » n’est pas un bréviaire de la marche même si elle irrigue en soubassement les dix-neuf textes brefs et ciselés du recueil. L’auteur, libraire et poète, s’y dévoile modestement. Comment ne pas s’y reconnaître quand il introduit son premier texte, « Des fourmis dans les jambes » par une citation de Siri Hustvedt, poétesse américaine d’origine norvégienne : « Mes plus grands bonheurs consistaient à dessiner, à lire et à rêvasser ». Ces trois verbes complémentaires s’enrichissent et définissent un parcours personnel mais, comme le précise Joël Cornuault, ils n’excluent pas les autres, le contact, les échanges, la vie. L’auteur éprouve, sans esprit de caste, une sympathie innée pour « l’être à part », hors des enrégimentements. Ce court texte autobiographique introduit les chapitres suivants faits de connivences avec des hommes écartés des sentiers rebattus, Henry David Thoreau, Elisée Reclus, des productions intellectuelles marginales : « petites publications de poésie, d’anarchisme, d’art singulier, de végétarisme, d’histoire des jardins et de mille passions excentriques », des bistrots de quartier « hantés par des anonymes ». On y trouvera encore une évocation de citadins déambulant, de quartiers de ville se dévoilant, de l’eau de pluie circulant dans les caniveaux, jusqu’aux charmes liés aux lieux quand on égare ses repères sur des terrains archi connus. En guise d’épilogue, « La tombée des flocons » rappelle la joie simple et vive de la marche clandestine en moyenne montagne.

Mine de rien, « Dromomanies » est un livre fraternel, simple dans sa forme, complexe par ses affinités sous-jacentes, dans lequel chacun peut puiser à son gré, trouvant à s’y conforter ou à y dénicher de nouvelles pistes à emprunter, en vagabondant, « par sauts et gambades, par plaisir et enchantement.
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Liberté belle

Je crois bien que c'est un ouvrage que je vais ajouter à la liste de ceux que j'emporterais sur une île déserte. Un livre précieux pour la beauté des images qu'il fait naître dans ma tête et pour les idées qu'il développe.

Il s'agit d'un recueil de textes courts, genre littéraire dans lequel j'ai parfois du mal à entrer, sauf dans le cas présent. Je pense que le fil conducteur est suffisamment solide pour que je puisse sauter sans peine d'un lieu à un autre. L'auteur montre le plaisir que l'on a à marcher et la sensation de liberté qui est le complément indispensable à cet exercice. La lecture de certains passages est véritablement jubilatoire.
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Elisée Reclus: étonnant géographe

Qu’est-ce qui fait que l’on part à la recherche d’un écrivain ? le plus souvent pour moi c’est parce que je lis ici ou là un article, un passage de livre le concernant. Et de temps en temps c’est autre chose. Pour Elisée Reclus je connaissais son nom, de façon très vague et associé à la géographie mais c’est tout.

C’est l’interview de Kenneth White dans une émission de radio qui m’a titillé, il parlait de Reclus avec une telle admiration, mettant en avant les écrits mais aussi l’homme et son engagement personnel. Du coup j’ai voulu satisfaire ma curiosité et je vous propose de faire connaissance avec ce savant, cet humaniste, cet anarchiste « père de la géographie » un peu comme Hérodote est le père de l’histoire.



Vient de paraitre une biographie très complète et qui vient d'obtenir le Prix Fémina de l'essai, mais elle est réservée aux vraiment curieux, pour les autres je propose une balade plus légère avec le spécialiste de Reclus : Joël Cornuault qui anime les Cahiers d’Elisée Reclus et qui a traduit également les livres de John Burroughs.



Quelques éléments biographiques indispensables :

Né en 1830 dans le sud ouest, issu d’une famille protestante, son père pasteur éleva 14 enfants, programmé pour être pasteur il renonce à la théologie et étudie les langues (il en parle 5) la géographie, perd la foi et devient anarchiste.



Homme de convictions il est obligé de fuir après le coup d’état de Napoléon III, il va en profiter pour visiter les Etats Unis, découvre et s’insurge contre l’esclavage. De retour en France il commence sa vrai carrière de géographe en voyageant dans toute l'Europe et le plus souvent à pieds pour les éditions Hachette.

Ses convictions anarchistes le lient à Bakounine et il participe à la Commune, condamné au bagne il est sauvé par son renom d’homme de sciences car de nombreux savants intercédèrent pour lui dont Darwin, il est condamné au bannissement, il va désormais vivre à l’étranger, en Suisse, en Belgique. Il devient l’ami de Pierre Kropotkine , amitié qui se poursuivra pendant de longues années.



Il va écrire ses livres les plus célèbres : Histoire d’un ruisseau et surtout une « Géographie universelle » en 19 volumes et « La terre » en 6 volumes, titulaire d’une chaire à l’université de Bruxelles, il fonde l’Institut Géographique, il voyage énormément et meurt en 1905, il est inhumé au cimetière d’Ixelles



Le grand intérêt du livre de Cornuault c’est de ne pas respecter la chronologie mais plutôt de nous introduire dans la pensée de Reclus en quelques chapitres évocateurs : Du sentiment de la beauté, Paysages sonores et rythmes du monde, Elisée et les joies de l’espace.

On découvre dans ces chapitres « l’homme d’abord, le géographe ensuite » comme Reclus se décrivait lui-même

Ce fut, dit Cornuault « un semeur de sciences » et à travers son oeuvre et la qualité de ses écrits « un semeur de beauté »

Le grand projet de Reclus était de mettre les sciences à la portée de tous. Toute son oeuvre est parcourue par une émotion forte, par son admiration de la nature, lui qui combattait l’illusion, le mystère mais qui avait une « chaleur admirative pour les formes de la terre » Il se qualifiait de « Géographe prolétarien » joli nom pour ce socialiste convaincu. Géologue perspicace il eut l’intuition de la dérive des continents.

Dans ce petit livre on découvre aussi son entourage, Camille Pissaro avec qui il a été en relation et qu’un critique de l’époque appellait « anartiste » ce qui était fait pour plaire à Reclus.

Toutes ses oeuvres sont bien sûr illustrées de cartes mais aussi de vignettes dessinées par Frantz Kupka qui deviendra ensuite un peintre abstrait très connu.

J’ai beaucoup aimé ce livre du genre de ceux qui emportent vers d’autres livres



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Le sentiment des rues

J'aime beaucoup les livres de Joël Cornuault (en particulier "Liberté belle", parce que j'aime les sujets qu'il choisit de traiter et que j'apprécie son style. Ma déception, par rapport à ce dernier livre, "le sentiment des rues", ne vient pas des qualités indubitables de l'ouvrage, mais du fait que j'ai eu du mal à accrocher car je connais bien trop mal la ville de Paris, pour apprécier le portrait des rues qu'il dresse avec amour et poésie. J'ai eu le sentiment frustrant de me promener dans un univers, plaisant dans la mémoire de l'auteur, mais totalement inconnu pour moi.
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Elisée Reclus : Six études en géographie sensible

Un recueil de six études à propos d'Elisée Reclus qui donne envie de lire ou de relire (c'est mon cas) les écrits de ce géographe trop mal connu de nos concitoyens. Son approche de la géographie la met à la portée de tous et la rend souvent passionnante.

Bravo à l'auteur de ce petit livre d'avoir su si bien analyser la pensée du géographe anarchiste.
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André Breton et sa malle d'aurores

Vibrant hommage à André Breton, le nouvel essai de Joël Cornuault célèbre le mal nommé pape du surréalisme. Devenue trop banalement courante, l’expression même dévoie la nature vraie du surréalisme, qui ne constitue pas un dogme figé, mais bien plutôt une approche enthousiaste du réel. Incompris, selon Cornuault, par nos contemporains, Breton pourrait servir d’antidote psychologique et intellectuel à une époque pervertie, essentiellement marchande.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Dromomanies

J'ai lu ce titre avec plaisir car j'aime bien ce qu'écrit Jérôme Cornuault, mais je l'ai moins apprécié que "Liberté belle" par exemple. Les billets proposés au lecteur sont d'un intérêt irrégulier, et pour certains, je ne vois guère de rapport avec le "vagabondage" qu'évoque le titre "Dromomanies". Je trouve toujours aussi sympathique la philosophie de l'existence qu'évoque l'auteur.
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