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Citations de Joël Cornuault (18)


Cet exode des familles modérément
embourgeoisées explique en partie que le faubourg populaire de mon enfance, ancienne banlieue, se soit retrouvé peuplé, une fois de plus dans son histoire, par une seule et même classe : la plus déshéritée.
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Le fond de ce panorama était égayé par les navettes des rames du métro aérien qui défilaient sous la lune entre les parois des immeubles endormis.
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À mesure que la sensibilité de l'enfant se détachait de l'enveloppe protectrice de la mère et devenait perméable aux événements du dehors, il m'apparut de plus en plus clairement qu'il existait deux catégories de bouches de métro. La première, dévolue aux jours de semaine et travaillés; et l'autre, illuminée par la lumière dominicale et les loisirs de tout instant.

( p.49)
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L'apprentissage des langues et de l'histoire, et la sympathie pour des êtres humains différents, vivant dans un contexte différent leurs langues différentes, suffisent à rendre les longs déplacements nécessaires et attirants, spécialement à la saison de la jeunesse. Toutefois contrairement à ce que fait croire la propagande commerciale des Agences Cook de par le monde, voyager n'a été rendu ni plus facile ni plus épanouissant par les vols intercontinentaux. La possibilité de se déplacer à la surface du globe rapidement et sans risque, du moins officiellement, encourage une insatisfaction de consommateurs de paysages, plutôt qu'un sens profond du plaisir géographique et un développement de la géophilie, c'est à dire l'appétence des hommes pour la beauté immédiate de la terre.
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Je suis un simple noteur. Un prospecteur de rochers, de huttes, d'oiseaux, de mots.
Mais j'ai, en différents points, mes entrées.
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Elisée Reclus fut un homme de conviction ardente : loyal, opiniâtre, désintéressé, bienveillant, capable de vivre jusqu’au bout les opinions qu’il professait (...) car il croyait, rare parmi les hommes de plume, en ce qu’il disait ou écrivait
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Au pied de Montmartre, dans la pénombre des cafés de la Goutte d'Or, les travailleurs algériens se réunissaient pour chanter du raï à la fin de leur semaine de " chagrin " chez Renault. J'ai ri sous cape, dernièrement, en découvrant,je cite, " les objectifs du festival citoyen " qui proposait " une série d'événements organisés dans les épiceries, les cafés, au hammam..." À l'issue d'un concert, précisaient les organisateurs de cette chose, une " chargée de recherche animera une conférence sur l'actualité du Maghreb et le rôle des cafés dans la vie des immigrés Maghrébins ". Il était temps !

( p.25)
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Il suffit d'un rien, qui ne répond pas à des recettes préétablies, pour modifier le sentiment cénesthésique d'un lieu, Ce qui importe est l'impression générale, infra sensible, intuitive du monde autour de nous, lié dans toutes ses parties comme l'air qu'on respire. Mais les architectes - les "starchitectes" - n'ont de cesse que d'étonner, de percuter, de défier, de surpasser, de stupéfier en exhibitionnistes plutôt que de se faire oublier - quels commanditaires continueraient à s'adresser à eux s'ils n'affirmaient pas à tout bout de champ leur individualisme architectural ?
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C’est par les chemins buissonniers qu’emprunte le lecteur sans affiliation que je vins à Elisée Reclus.
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Mais j'ai toujours tenu pour une chance d'avoir été amené, très jeune, à découvrir, sans préjugé, de la façon la plus brute qui soit, le donné de ces rues sans célébrité .
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Une pierre sur son lit de gravier au fond du ruisseau, à la considérer, l'enfant entrait dans d'intrépides rêveries. Détachée du roc, elle avait roulé dans son creux. Quand s'était-elle construit ce nid dans l'onde ?
S'il tendait la main pour s'en saisir, il avait le poignet tranché en raison d'un phénomène optique insolite. Et au bout de son poignet engourdi, cinq doigts qui ne lui appartenaient plus évoluaient pour leur propre compte. Le petit les laissait s'ébattre tout leur soûl puis, quand ils le décidaient, aborder le caillou,
Dans la paume de la main, rond, coupant, ou lisse, il procurait un toucher inédit.
La minute d'après, extrait du ruisseau, il brillait comme une pépite.
Le soleil dardant ses rayons à pic, la pierre ne tardait pas à sécher. Il ne restait plus à l'enfant qu'à rebrousser chemin, un bout de montagne glissé dans sa poche. (p 55)
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Pendant ces quelques jours à Phénix, je vais enfin pouvoir me vêtir comme je l'entends. Lézarder dans le sous-bois avec un pantalon effiloché, adopter une tenue plus naturelle pour fréquenter la campagne, après cette longue période passée dans une tenue de convention. Non que je cherche spécialement à m'avilir en présentant une image corporelle dégradante. Pas plus que je ne communie dans la culture du faux vieux, qui fait revêtir aux adolescents des pantalons préalablement déchirés et décolorés. Simplement, je me sens à l'étroit, dans tous les sens de l'expression, dans des habits de ville destinés sinon à séduire l'autre, sinon à gagner la confiance des passants, du moins à m'éviter les œillades soupçonneuses et les histoires embrouillées avec les voisins. Se vêtir à sa guise est un premier moment de réappropriation. Après cela, on peut se faufiler plus commodément dans les interstices, quand il s'en présente devant ou autour de soi.
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Leçons de chose et de poésie se mariaient explicitement, bien entendu, dans le Jardin des Plantes qui proposait un mélange, déjà ancien et, je tiens à le dire, parfaitement " agissant " sur moi, de paléontologie et de botanique à la manière d'un livre de science des éditions Hetzel ouvert dans la ville.De même, la ménagerie : j'étais un de ces visiteurs pleins de fièvre, les yeux plongés dans l'infini de ceux des fauves et des rapaces, dans l'attente de quelque révélation.


( p.57)
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Au-dessus de la fosse de l'écluse et sur les passerelles se réunissait un petit lot d'admirateurs, parents et enfants mêlés derrière les grilles, pour applaudir aux curiosités fluviales. Celles- ci fournissaient à maint éducateur l'occasion d'essayer de prodiguer à sa marmaille- en contrebande, car c'était jour de repos- une petite démonstration scientifique...Cela n'altérait rien: avec quel étonnement tous assistaient, lorsqu'une péniche venait à passer, la circulation batelière n'étant pas très intense, à la lente ouverture des vannes; puis, à l'existence curieusement montante et descendante des mariniers qui invitaient ceux des berges au voyage !

( p.59)
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Une fois la rencontre nouée, une fois que l'amitié était dans l'air, j'aimais progresser, faire halte, repartir. " Nous nous rencontrions presque chaque jour et nous marchions en parlant de poésie et de l'impossibilité de vivre..." La phrase de Philippe Soupault résume parfaitement l'atmosphère ; ou bien ce souvenir de Jean Follain: " Il est doux de remonter avec un ami ces rues neutres où le regard n'est point distrait.Sous les pas, l'on sent le rassurant assemblage des pavés, alors l'on se parle, l'on se revigore le coeur, l'on se livre à des discriminations, des mises au point..."

( p.40)
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Dans la magie des contes d'autrefois, un balai, un carrosse, une marmite étaient dotés de pouvoirs surnaturels. Le cadre était fourni par des étangs embrumés, des forêts sans fond, des cavernes obscures peuplées d'animaux maléfiques.
Le monde imaginaire et le monde humain communiquaient, l'un expliquant parfois l'autre, sans emprunter les voies de la raison, le plus miraculeux intervenant dans le plus humain, et réciproquement.
Où sont dans l'au-delà technique et scientifique les reliefs, les climats, les odeurs, les épousailles avec le monde ?
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Les voies interdites aux véhicules privés [rues piétonnières de nos cités] sont des conduits réservés dans leur moindre détail à la consommation compulsive dans lesquels les foules, délaissant leur quartier ou venant des barres d'immeubles d'outre-périphérique, se déversent mécaniquement. Quand bien même le passant "en état de loisir" (je puise l'expression dans la littérature sociologique) n'acquiert rien ce jour-là, pour la raison que sa bourse est trop plate, ou que "l'offre" ne correspond à aucune de ses demandes réelles, personnelles, il se voit intimer de rendre un culte à la principale religion mondiale, celle de la marchandise, qui, dans ces galeries marchandes à ciel ouvert, décor du temps d'oisiveté programmée, le place sans trêve sous son joug sensoriel.
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Je suis un simple noteur. Un prospecteur de rochers, de huttes, d'oiseaux, de mots.
Mais j'ai, en différents points, mes entrées.
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