Citations de Joseph Rouzel (16)
L’objectif d’un éducateur n’est pas de faire taire le symptôme, fut-il dérangeant, mais de l’entendre, pour accompagner le sujet dans sa prise en compte, dans la découverte de ce qui, en lui, cherche à se dire.
C'est dans la confusion entre savoir et vérité que commence le règne de la terreur. La vérité ne peut advenir que de la parole de chacun d'entre nous ; elle n'est pas issue de l'accumulation des savoirs ou des pouvoirs.
"Camiante, no hay camino...
Se hace camino al andar."
Antonio Machado
Cheminant, il n'y a pas de chemin...
C'est en marchant que se fait le chemin.
p.6 : "C'est dans le bric-à-brac des idées que la pratique quotidienne du travail social peut prendre une forme. A condition de ne jamais lâcher la rampe de la pratique."
p.55 : "Refusons de réduire l'autre à une image."
p.55 : "L'humain ne résonne que dans son espace de langage."
p.85 : "Le pouvoir est solitaire et aliénant, l'autorité est collective et libérante."
p.94 : "François Tosquelles : il n'y a pas d'urgence, il n'y a que des gens pressés."
p.101 : "Le quotidien, c'est ce qui se répète, bien sûr, mais aussi ce que cette répétition permet d'imprévu, de hasard, de surprise, de vie."
p.135 : "L'acte éducatif, dans les noeuds et rouages du quotidien, peut s'avérer libérateur, à la condition expresse qu'à aucun moment l'éducateur ne quitte son champ d'intervention."
[L']homme tombe sur trois os qui font obstacle à sa volonté de bonheur total : le monde, son corps et les autres.
Le semblant, c'est ce qu'établit la fonction paternelle. Des semblants de jouissance.
Panseur de mots et de maux.
L’écoute c’est le lieu où vient se déposer la parole. C’est un lieu, j’insiste. Et non une attitude ou une disposition singulière, encore moins une technique professionnelle. L’écoute est le lieu que chacun de nous soutient dans son rapport aux autres pour que la parole puisse avoir lieu. C’est un lieu vide, un lieu silencieux. […]
C’est le lieu de la perte et du silence ; le lieu de l’étrange et de l’étranger, le lieu de l’absence et du vide. (page 94)
Le sujet est un processus produit par l'opération du langage. Le sujet est donc naissance et renaissance permanentes. Il est ce par quoi un être humain se fait naître sans cesse.
Le clinicien se fait ici passeur du psychotique dont, finalement, nous avons à apprendre. Les noms de psychotiques célèbres ici convoqués, dont la liste peut être élargie, montrent que cette contribution n’est pas qu’un vain mot ou une métaphore gentille. Ils sont de fait si nombreux et leur contribution est telle que nous ne pouvons pas imaginer ce que serait le monde sans eux – dans ce qu’il a de meilleur et dans ce qui nous permet de l’habiter.
On m'objecta: mais il fallait fermer la porte du pavillon, jouer la sécurité. Qu'on me comprenne bien : je suis farouchement contre tout enfermement. Il me semble que la ligne d'horizon de l'éducateur vise d'abord et avant tout l'ouverture. Surtout avec des sujets deja très enfermés en eux-memes. Question de confiance.
L'extravagance de la psychanalyse est d'avoir surpris l'âme comme un discours du corps et d'avoir découvert ce corps couvert de fantasme.
ce dont il s'agit c'est de rendre aux parents, comme aux enfants cette responsabilité que trop souvent la science et ses avatars, tel le travail dit social, leur confisque. Les parents : responsables, pas coupables !
En tout cas, c'est ce jour-là que j'ai compris quel usage fait un psychotique d'un éducateur : c'est une éponge d'angoisse. Il vous la refile, la transfère et ainsi s'en allège. Alors il peut dormir apaisé.
Je revois Karim et Violaine, et Bernard... Mais à quoi bon ! Le souvenir m'a un peu ridé les yeux et Geneviève me demande : "Mais pourquoi tu souris tout seul dans ton coin ?" Je repense à tout cela : "Quelle Histoire hein !".
L'idée centrale d'Aïchhorn est d'ouvrir, à l'occasion du transfert sur la personne de l'éducateur, d'autres voies et d'autres positions plus viables, au jeune sujet en souffrance qu'il rencontre.