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EAN : 9782100076345
205 pages
Dunod (25/03/2004)
3.44/5   9 notes
Résumé :
L’éducation spécialisée semble en panne. Placés aux avantpostes de la crise sociale, les éducateurs sont souvent déboussolés. Consommateurs parfois passifs d’une culture éclatée, exécutants de politiques sociales de plus en plus disparates,
ils s’interrogent sur le sens de leurs actes et se demandent de quelle façon accomplir au mieux leur mission.
Dans un tel contexte de crise, Joseph Rouzel prône un retour à la source vive du métier : la clinique de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Rouzel est un auteur souvent étudié en début de formation d'éducateur spécialisé. Il a d'abord été lui même éducateur avant de devenir psychanalyste.
Cet ouvrage s'appuie fortement sur les concepts de la psychanalyse et l'auteur y développe, en particulier, une approche lacanienne. le transfert est mis en avant à travers son concept principal qui est la clinique éducative. Il faut entendre celle-ci comme l'éducation au contact direct de l'autre, dans une relation construite au sein d'un cadre institutionnel, étayée par les concepts d'acte et de transfert. Il définit ce dernier en citant Lacan qui nous explique que "le transfert est de l'amour qui s'adresse au savoir". le savoir est ici, en réalité, le sujet supposé savoir, c'est à dire l'éducateur ou le psychanalyste, et l'amour est entendue comme une demande, par la personne accompagnée, de combler un vide fantasmatique par un objet tiers, à savoir le sujet supposé savoir. Pour Rouzel la différence entre la clinique éducative et la clinique psychanalytique réside dans le champ auxquelles elles s'appliquent. En effet la première essaye de faire rencontrer la réalité sociale au sujet, et a pour but la transmission d'un savoir-faire, tandis que la seconde cherche à éclairer le sujet sur sa réalité psychique c'est-à-dire son fantasme. Néanmoins les deux sont supposées utiliser le même outil, à savoir le maniement du transfert.

La réflexion de Rouzel est donc fortement liée aux concepts psychanalytiques, il faut donc y souscrire pour pouvoir l'apprécier. Ce que je trouve dommage dans cet ouvrage c'est qu'on a l'impression que l'auteur cherche à donner son autonomie à une clinique qui serait éducative, mais qui reste finalement très tributaire de la psychanalyse puisque il ne s'intéresse à aucunes autres théories qui permettraient peut-être ce détachement. Ainsi on se demande parfois qui de l'éducateur ou du psychanalyste est en train d'écrire. Par ailleurs, Rouzel a un discours très critique envers la sociologie. Pour lui, dès qu'on sort du cas par cas on tombe dans la massification de la prise en charge et donc dans la manipulation des masses. Il me semble qu'entre une personne et une masse il y a une marge. Quid, par exemple, d'un groupe de 5 ou 6 jeunes au sein d'une structure éducative et des phénomènes qui résultent des interactions entre ses membres ? Quels concepts (je ne parle pas nécessairement de la sociologie mais, par exemple, de la psychosociologie) pour les appréhender, eux qui, pourtant, intéressent fortement les éducateurs, en particulier ceux qui travaillent en internat ?
Au final, il me semble que Rouzel passe à côté de son ambition première et fait preuve d'une étroitesse d'esprit caractéristique de ceux qui ne doutent plus.
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Joseph Rouzel aborde dans cet ouvrage sa pratique du travail d'éducateur spécialisé et développe des réflexions générales sur les enjeux et problématiques du métier. Son approche est fortement conditionnée par les théories de la psychanalyse, et en particulier celles de Freud et de Lacan. L'intérêt que l'on peut porter au propos de l'auteur est donc indexé sur la valeur que l'on attribue en premier lieu à la psychanalyse.

La force de l'ouvrage me semble être sa pédagogie. L'auteur rend accessible des concepts compliqués, propres à la psychanalyse, et tente d'en démontrer la force opératoire dans le champ de l'éducation spécialisée. Il me semble que c'est en même temps la faiblesse de l'ouvrage. La large part faite à l'explication des concepts, interroge quelquefois sur l'objet du propos : le livre porte-t-il sur le travail du psychanalyste ou sur celui de l'éducateur spécialisé ? Hormis les concepts de transfert et de castration qui sont largement recontextualisés par Joseph Rouzel dans le quotidien de l'éducateur spécialisé, je suis resté sur ma faim quant à une transposition à grande échelle des théories de la psychanalyse au travail social.

Une ou deux autres remarques. Tout d'abord, et je l'ai déjà dit, on s'interroge quelquefois sur le positionnement de l'auteur, qui semble changer selon les chapitres. Est-ce un psychanalyste qui parle, un journaliste, un législateur, un éducateur spécialisé, un éduc' ? L'auteur change de style, de champ lexical et de problématique. Pour l'illustrer, on trouve par exemple les mots "putain", "mob pourrie" ou "môme" à côté de textes dont la recherche stylistique et formelle est évidente. C'est sans doute le vécu de hippie de l'auteur qui déborde, et la mauvaise influence d'Eric Cartman qui me le fait remarquer. Autre remarque : on trouve un certain nombre de redites à l'intérieur du texte même, qui laissent penser à une écriture par fragments. Dernier point : Joseph Rouzel qui défend une approche clinique de la relation éducative n'orne pas suffisamment, à mon goût, son propos d'exemples tirés de son expérience. le cas de Jean, très intéressant, est abordé assez longuement. J'aurais bien aimé trouver d'autres exemples des stratégies mises en oeuvre par l'éducateur pour répondre au vécu des femmes et hommes qu'il rencontre.

Dans l'ensemble, l'ouvrage et ses promesses m'ont donc beaucoup intéressés ; ce qui peut réjouir l'auteur du point de vue du transfert. Toutefois, je peux regretter de ne pas y avoir trouver tout ce que j'attendais ; et j'imagine que l'auteur y verra là aussi une forme de castration tout à fait salutaire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’écoute c’est le lieu où vient se déposer la parole. C’est un lieu, j’insiste. Et non une attitude ou une disposition singulière, encore moins une technique professionnelle. L’écoute est le lieu que chacun de nous soutient dans son rapport aux autres pour que la parole puisse avoir lieu. C’est un lieu vide, un lieu silencieux. […]
C’est le lieu de la perte et du silence ; le lieu de l’étrange et de l’étranger, le lieu de l’absence et du vide. (page 94)
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"Camiante, no hay camino...
Se hace camino al andar."
Antonio Machado

Cheminant, il n'y a pas de chemin...
C'est en marchant que se fait le chemin.
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[L']homme tombe sur trois os qui font obstacle à sa volonté de bonheur total : le monde, son corps et les autres.
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Videos de Joseph Rouzel (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Rouzel
Joseph Rouzel "Les deux éthiques" par Joseph Rouzel, Psychanalyste, Ecrivain, Fondateur de Psychasoc. Conférence donnée à l'occasion des Rencontres inter-culturelles pour la Paix première édition "Ethique et accompagnement thérapeutique", organisées par le Centre Ethique International
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