Citations de Jules César (62)
Au milieu de ces pensées, il crut avoir trouvé une occasion favorable. Car, en visitant les travaux du petit camp, il vit qu'il n'y avait plus personne sur la colline qu'occupait l'ennemi les jours précédents, et en si grand nombre qu'à peine en voyait-on le sol. Étonné, il en demande la cause aux transfuges, qui chaque jour venaient en foule se rendre à lui. Tous s'accordent à dire, ce qu'il savait déjà par ses éclaireurs, que le sommet de cette colline étant presque plat, mais boisé et étroit du côté qui conduisait à l'autre partie de la ville, les Gaulois craignaient beaucoup pour ce point, et sentaient que si les Romains, déjà maîtres de l'autre colline, s'emparaient de celle-ci, ils seraient pour ainsi dire enveloppés sans pouvoir ni sortir ni fourrager. Vercingétorix avait donc appelé toutes ses troupes pour fortifier cet endroit.
Cependant César sortit du camp dans le silence de la nuit, et, chassant la garnison (gauloise) avant qu'on ait pu la secourir de la place, il s'empara de la position, y plaça deux légions, et ouvrit du grand camp au petit camp un double fossé de douze pieds de large, afin que même isolément on pût aller de l'un à l'autre à l'abri de toute attaque soudaine de l'ennemi.
Livre VII, chap. XXXVII
La base de la base:
"Gallia est omnis divisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur. Hi omnes lingua, institutis, legibus inter se differunt."
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
Certaines peuplades ont des mannequins de proportions colossales, faits d'osier tressé, qu'on remplit d'hommes vivants : on y met le feu et les hommes sont la proie des flammes.
Les hommes croient volontiers ce qu'ils désirent.
Tu quoque, fili : toi aussi, mon fils.
Le danger que l'on pressent, mais que l'on ne voit pas, est celui qui trouble le plus.
Les Romains ont des lignes d'une telle étendue à défendre, qui ne leur est pas aisé d'être partout en force. Ce qui contribuait encore beaucoup à inquiéter nos gens pendant l'action, c'était d'entendre derrière eux les clameurs du combat, et de penser que leur salut dépendait de la valeur d'autrui ; car on est souvent plus inquiet d'un danger qu'on ne voit pas, que de celui que l'on a devant les yeux.
Septième campagne, 52 avant Jésus-Christ
Sous l'influence de ces raisons, et entraînés par l'autorité d'Orgétorix, ils décidèrent de tout préparer pour leur départ : acheter bêtes de somme et chariots en aussi grand nombre que possible, ensemencer toutes les terres cultivables, afin de ne point manquer de blé pendant la route, assurer solidement des relations de paix et d'amitié avec les Etats voisins. A la réalisation de ce plan, deux ans, pensèrent-ils, suffiraient : une loi fixa le départ à la troisième année. Orgétorix fut choisi pour mener à bien l'entreprise : il se chargea personnellement des ambassades.
[...] César interrompit ce discours : "Ce n'est pas pour faire tort à qui que ce soit qu'il a franchi les limites de sa province, mais bien pour se défendre contre les menées hostiles de ses adversaires, pour rétablir dans leurs pouvoirs les tribuns des la plèbe, chassés de Rome à l'occasion de cette affaire, et pour rendre à lui-même et au peuple romain, qu'opprime une poignée d'individus, la liberté. P19
Alea jacta est : le sort est jeté.
Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux. Par la même raison, les Helvètes surpassent aussi en valeur les autres Gaulois ; car ils engagent contre les Germains des luttes presque journalières, soit qu'ils les repoussent de leur propre territoire, soit qu'ils envahissent celui de leurs ennemis.
Il apprit notamment de Lucius Roscius, qu’il avait mis à la tête de la treizième légion, que des forces gauloises importantes, appartenant aux cités qu’on nomme armoricaines, s’étaient réunies pour l’attaquer (...)
Il y a une rivière, la Saône, qui va se jeter dans le Rhône en passant par les territoires des Héduens et des Séquanes ; son cours est d'une incroyable lenteur, au point que l'œil ne peut juger du sens du courant. Les Helvètes étaient en train de la franchir à l'aide de radeaux et de barques assemblés. Quand César sut par ses éclaireurs que déjà les trois quarts de leurs troupes avaient franchi la rivière et qu'il ne restait plus sur la rive gauche que le quart environ de l'armée, il partit de son camp pendant la troisième veille avec trois légions et rejoignit ceux qui n'avaient pas encore passé.
César, instruit de ces événements, et redoutant la pusillanimité des Gaulois, car ils changent facilement d'avis et sont presque toujours séduits par ce qui est nouveau, estima qu'il ne devait se reposer sur eux en rien. [ ]. Sous le coup de l'émotion que provoquent ces nouvelles ou ces bavardages, il leur arrive souvent de prendre sur les affaires les plus importantes des décisions dont il leur faut incontinent se repentir, car ils accueillent en aveugle des bruits mal fondés et la pluspart de leurs informateurs inventent des réponses conformes à ce qu'ils désirent.
Les druides n'ont pas coutume d'aller à la guerre ni de payer des impôts comme le reste des Gaulois. Ils sont dispensés du service militaire et exempts de toute espèce de charge. Poussés par de si grands avantages, beaucoup viennent spontanément suivre leurs enseignements, beaucoup leur sont envoyés par leurs parents et leurs proches. Là, ils apprennent par cœur à ce qu'on dit, un grand nombre de vers. Aussi certains demeure-t-il vingt ans à leur école. Ils estiment que la religion interdit de confier ces cours à l'écriture, alors que pour le reste en général, pour les comptes publics et privés, ils se servent de l'alphabet grec. Ils me paraissent avoir établi cet usage pour deux raisons, parce qu'ils ne veulent ni divulguer leur doctrine ni voir leurs élèves se fiant sur l'écriture, négliger leur mémoire. Car il arrive presque toujours que l'aide des textes a pour conséquence un moindre zèle pour apprendre par cœur et une diminution de la mémoire. Ce qu'ils cherchent surtout à persuader c'est que les hommes ne meurent pas mais passent après la mort d'un corps dans un autre. Cette croyance semble particulièrement propre à exciter le courage, en supprimant la crainte de la mort. Ils discutent aussi abondamment sur les astres et leurs mouvements, sur la grandeur du monde et de la terre, sur la nature des choses, sur la puissance et le pouvoir des dieux immortels, et ils transmettent ces spéculations à la jeunesse.
Homines id quod volunt credunt .
Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les plus braves de ces trois peuples sont les Belges, parce qu'ils sont les plus éloignés de la Province romaine et des raffinements de sa civilisation, parce que les marchands y vont très rarement, et, par conséquent, n'y introduisent pas ce qui est propre à amollir les coeurs, enfin parce qu'ils sont les plus voisins des Germains qui habitent sur l'autre rive du Rhin, et avec qui ils sont continuellement en guerre.
Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux. Par la même raison, les Helvètes surpassent aussi en valeur les autres Gaulois ; car ils engagent contre les Germains des luttes presque journalières, soit qu'ils les repoussent de leur propre territoire, soit qu'ils envahissent celui de leurs ennemis. Le pays habité, comme nous l'avons dit, par les Gaulois, commence au Rhône, et est borné par la Garonne, l'Océan et les frontières des Belges ; du côté des Séquanes et des Helvètes, il va jusqu'au Rhin ; il est situé au nord. Celui des Belges commence à l'extrême frontière de la Gaule, et est borné par la partie inférieure du Rhin ; il regarde le nord et l'orient. L'Aquitaine s'étend de la Garonne aux Pyrénées, et à cette partie de l'Océan qui baigne les côtes d'Hispanie ; elle est entre le couchant et le nord.