AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Julien Freu (16)


- Hé, Dario, tu comptais vraiment invoquer un esprit avec un verre à moutarde Amora?
- C'est Michel Platini, sur le verre ? demande Jérémie.
- Je me suis dit que s'il se brisait, ma mère m'en voudrait pas.
- T'aurais pu être possédé par un fantôme de Dijon, dit Aurore.
- T'aurais fais comme la gamine dans "L'Exorciste", enchaîne Guilhem. T'aurais gerbé de la moutarde en couinant "Amora" à l'envers.
- Ta mère se fait des tartines de moutarde à l'ancienne en enfer ! conclut Jérémie
Commenter  J’apprécie          123
Toute particule a son anti-particule avec laquelle elle peut s'annihiler.
Ainsi, il pourrait exister des anti-mondes, peuplés d'anti-gens, constitués d'anti-particules.
Commenter  J’apprécie          91
-Guilhem, ce que tu as vu ta forcément choqué, dit Mme DeSuze.
– Vous voulez savoir ce qui m'a réellement choqué ?
- Je serais ravie de l'entendre.
-C'est I'arrêt de la Cinq.
-Pardon?
- La Cing. La chaine de télé la plus géniale du monde. K2000, Supercopter, Riptide et j'en passe ! Vous vous rendez compte ? Du jour au lendemain, on nous prive de tout ça. On nous laisse orphelins. Vraiment, ça, ça m'a choqué. Le fait qu'un enfoiré ait eu le crâne explosé sous mes yeux, je m'en tape, je vous assure. II méritait pas mieux. Mais l'arrêt de la Cinq, sérieux. OK, Kojak et Shérif fais-moi peur, cétait pourri, mais Michael Knight méritait mieux dans K2000. Baker et Poncherello méritaient mieux. C'est les flics à moto, dans Chips.
Commenter  J’apprécie          42
Les cartables sont prêts. Les fournitures achetées. Les listes délirantes des profs ont été respectées. Les intercalaires de couleur. Les cahiers 96 pages, petits carreaux, sans spirale. Les crayons à papier HB. À bien y réfléchir, ça ressemble à un équipement de survie en territoire hostile.
Commenter  J’apprécie          30
Cédric, l’étudiant professionnel qui avait découvert le caméscope d’Escard, a plusieurs passions dans l’existence. Il aime le punk rock américain, la bière belge, les filles de toutes origines, l’herbe locale et les jeux de rôle.
C’est cette dernière passion qu’il a transmise à Jérémie, Guilhem et Dario à l’occasion d’un atelier qui se tient entre midi et deux, toute la semaine ; à côté du club d’échecs, du labo photo ou de la chorale. Pour Jérémie et Guilhem, ce fut une épiphanie. Pour Dario, ce fut également l’opportunité inespérée de se faire des amis. Dario mesure moins d’un mètre quarante, il a le teint mat et des cheveux bouclés (une véritable toison ovine). Il excelle en classe et, pire que tout, il se passionne pour l’astronomie, les dinosaures et fait des fiches en découpant les pages de son Sciences et Vie Junior. C’est donc, pour tous ses camarades de classe, un taré, un pestiféré.
Commenter  J’apprécie          20
Alexandre était un gosse silencieux, longiligne, qui collectionnait les papillons et les fossiles qu’il dégageait du limon de la Malefête. À 20 heures, il n’était toujours pas rentré. Son père était parti à sa recherche et avait retrouvé son filet à papillons planté au milieu d’un sentier forestier. Son short, son slip, son tee-shirt, ses chaussettes et ses chaussures étaient parfaitement entassés, juste devant. Dans le crépuscule écarlate, la mise en scène était macabre. En découvrant la pile de vêtements pliés, le père d’Alexandre avait eu l’impression qu’une entaille s’ouvrait dans son corps, une déchirure palpitante qui partait du palais, traversait sa gorge et courait jusqu’à ses tripes.
Commenter  J’apprécie          23
Jérémie sursaute quand Armont [le professeur de littérature] se retourne et annonce, d'une voix grave, quasi lugubre :

- En Mésopotamie, il y a cinq mille ans de cela, est née une magie dangereuse. Cette magie, c'était l'écriture. Seuls les prêtres pouvaient la pratiquer. Cette magie était dangereuse car elle permettait de recueillir les paroles et les pensées des autres, des nobles, des souverains notamment. Or, quand ces souverains et ces nobles mouraient, leurs paroles pouvaient encore être entendues. Et quand les prêtres lisaient - à voix haute, évidemment -, les morts parlaient à travers leur bouche. Les morts imposaient leurs pensées aux vivants par l'intermédiaire de signes. Alors les vivants étaient possédés et les mots qu'ils énonçaient étaient ceux des morts qui avaient pris possession de leur langue et de leur esprit.
Commenter  J’apprécie          10
Toute particule a son anti-particule avec laquelle elle peut s'annihiler.
Ainsi, il pourrait exister des anti-mondes, peuplés d'anti-gens, constitués d'anti-particules.

Citation de Stephen Hawking, dans "Une brève histoire du temps."
Commenter  J’apprécie          00
Une fille ne juge pas son père. Elles vous aime et un jour vous les perdez. C'est aussi simple que ça. On devrait nous dire ça tout de suite, à la maternité, la première fois qu'on nous les colle dans les bras : "Vous les perdrez".
Commenter  J’apprécie          00
Pourquoi fallait-il que les adultes se comportent ainsi ? Que leur avait-on fait, dans leur propre enfance, pour qu'ils agissent avec si peu de douceur ? C'était comme si, arrivés à l'âge adulte, on leur avait arraché la gentillesse du cœur, qu'on l'avait exposée à la lumière en disant : "Tu vois ce truc ? Tu n'en as plus besoin. Oublie-le."
Commenter  J’apprécie          00
- On s’en fout de ma coupe de cheveux ! Ils ont des armes chimiques, je te dis ! Ils appellent tous les Arabes à se révolter contre l’Occident. Saddam a fait inscrire Allah Oukabar sur ses missiles !
Guilhem se penche en avant. Il regarde Jérémie avec un air condescendant, le visage incliné, le sourire en coin. Il lui répond doucement, comme s’il s’adressait à un enfant un peu débile :
- Je vais te dire, Jérémie. Cette guerre est chouette, vraiment, les images ont de la gueule. J’adore. Le problème, c’est l’adversaire. Ça va aller vite. On va lui péter la gueule rapido, au raïs. Et tu sais pourquoi ?
- Non, répond Jérémie.
- À cause de sa moustache. Les moustachus ne gagnent jamais. C’est une règle de la guerre. Regarde Hitler. Regarde Vercingétorix. Les moustachus se font toujours niquer.
- Tu déconnes ?
- Carrément pas. Il est baisé. On va l’exploser, Saddam.
Commenter  J’apprécie          00
Et Jérémie voit Aurore.
Dans les gémissements, le sang et l’urine, Jérémie voit un ange parfait, une fille en blouson de cuir, avec un poing américain dans la main. Le réel se suspend : la vision d’Aurore, de ses yeux bleus incroyablement concentrés, crée une singularité dans les lois de la nature.
- Je m’appelle Aurore Ernevin, je suis la fille du capitaine de la gendarmerie d’Estanville, crie-t-elle. Si vous vous en prenez à moi, mon père vous fera creuser vos tombes dans les friches de la Malefête.
Elle laisse passer une seconde puis :
- Tu viens, Jérémie ?
- Oui, je viens, bredouille-t-il.
Commenter  J’apprécie          01
Ce même jour, sa mère avait déposé Jérémie au collège. Devant l’entrée, en voiture. Là où tout le monde s’attend, où tout le monde se juge, l’un des lieux où se crée l’histoire du bahut. Les membres de la bande du garage étaient vautrés sur la selle de leurs mobylettes. Il était sorti de la voiture en trombe, et juste avant qu’il n’ait franchi l’enceinte, elle avait klaxonné. Son cœur s’était arrêté net.
- Tu as oublié de me faire un bisou ! avait-elle crié.
Jérémie s’était figé. Et parce qu’il aimait sa mère, malgré sa maladie, comme il aimait encore ce lapin, malgré son odeur de renfermé, il était allé l’embrasser. Ça avait signé son arrêt de mort.
- Putain merde, j’hallucine, avait dit Steve Larrimi, le chef de la bande du garage.
Tout le monde avait compris qu’il s’agissait d’une sentence. Jérémie était bon pour “le supplice de la douche”.
Commenter  J’apprécie          01
Le capitaine Claude Ernevin plisse les yeux dans la lumière rasante. Le froid mord son visage. Son regard est très noir, bien enfoncé dans les orbites. Il a sur les lèvres un rictus très léger, que ses interlocuteurs interprètent comme du mépris. S’il n’y avait ces signes d’un sentiment inconscient de supériorité, ce serait un homme au physique très banal. Taille moyenne, cheveux noirs coupés ras, visage ordinaire. Mais si vous vous teniez face à lui, alors sa posture, l’énergie de contrôle qu’il dégage vous inspireraient immédiatement le respect et la crainte.
Commenter  J’apprécie          00
Il perçoit un mouvement, dans son dos. La peur et le froid compressent ses poumons. C’est avant tout une rumeur, un bruissement de feuilles mortes qui se précipite sur lui. Ben laisse libre cours à sa terreur. Il galope. Il serre les mâchoires. Son cartable est trop lourd. Il sent le cuir des lanières supplicier ses épaules. Quelqu’un court derrière lui. Ben n’arrive pas à se retourner. Il hurle. Il est projeté sur le bas-côté.
Et puisque tout cela ressemble à un mauvais rêve, la nuit le dévore tout entier.
Commenter  J’apprécie          00
Ben avait fini sa journée par deux heures de sport, une matière inventée pour humilier les enfants comme lui. Il était de ceux qu’on ne choisissait que par défaut. Assis sur les gradins de bois, le ciel pressé contre les hautes fenêtres, il avait espéré qu’on veuille bien de lui. Les yeux rivés sur les lignes bleues, violettes et vertes du terrain de hand, Ben avait prié pour résulter d’un choix. Quand le capitaine de l’équipe A l’avait désigné, une joie sincère l’avait envahi. Il n’était pas le plus gros. Il n’était pas le plus naze. Il en restait deux qui attendaient encore. Ben ressentait du mépris pour eux en même temps qu’il les plaignait.
Commenter  J’apprécie          01

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Julien Freu (129)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
68 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}