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Critiques de Julius Horwitz (17)
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Natural enemies

Tenir ce roman entre les mains, c’est comme tenir un morceau de glace. Le contact en est immédiatement froid, pour devenir vite glacial. Ce froid se propage insidieusement à l’intérieur de votre corps, le long de votre échine. Frissons. Tremblements.



Au fur et à mesure, cette sensation glaciale se transforme en brûlure, comme si on vous marquait au fer rouge de l’intérieur.



Mais de la glace, c’est également fascinant à regarder de très près. Structure complexe, sophistiquée. Enchevêtrement de différentes couches qui rend le tout mystérieux.



Regardez le monde à travers ce morceau de glace translucide, et vous le verrez de manière déformée et pourtant parfaitement reconnaissable.



C’est toutes ces sensations qui sont présentes dans ce roman étonnant, détonnant, éprouvant, prenant et vraiment glaçant.



Rien à voir avec un polar, c’est un roman noir, très noir sur un homme qui se lève le matin avec la ferme intention de flinguer femme et enfants durant la soirée, pour se tuer par la suite. Froidement. Je ne dévoile rien, c’est le pitch de départ.



L’auteur nous convie à suivre cet homme durant sa (dernière ?) journée et à plonger au plus profond de son esprit (et de celui des gens qu’il va côtoyer durant cette courte période).



Roman hors-norme par son sujet et par son traitement, roman intemporel (même s’il date de 1975), roman psychologique et analyse d’une société (déjà) en perte de repères : Natural Enemies (qui n’est étonnamment pas le titre original) est un iceberg sur lequel vont s’écraser nos valeurs en berne.



Un roman sur la peur surtout, une peur insidieuse qui se propage dans notre société et nos relations humaines et familiales.



Ces circonlocutions d’esprits malades de leurs valeurs, ces monologues de personnages perdus dans leur égoïsme, ces échanges de personnes qui ne se comprennent pas font froid dans le dos.



Un récit particulièrement hostile par son propos qui appuie là où ça fait mal et dont les aspérités ne permettent pas de s’accrocher à un semblant de lueur. Et pourtant, à la lecture, on est fasciné.



Sexuellement très explicite, psychologiquement violemment dérangeant, c’est une aventure humaine extrêmement douloureuse et qui nous pique au cœur, aux tripes, au sexe et à l’âme.



Un roman sans aucune concession, sans compromission. Un roman difficile à lâcher, une lecture rude, un propos d’une rare intelligence, une plume recherchée. Même s’il m’a semblé quelquefois un peu trop bavard, ce roman est une expérience unique et une gifle magistrale.
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Journal d'une fille de Harlem

New-York, dans les années 70. La 104ème rue dans Harlem et personne ne devrai avoir le désir de vivre dans cet chancre, dans cet immeuble merdique juste bon pour les cafards, les punaises et les rats, mais pas pour des humains.



Pourtant, ils sont nombreux à s'y entasser, mais c'est surtout des femmes célibataires avec des tas de marmots dont chacun est issu d'une paire de couilles différentes.



Oui, ces enfants n'ont pas de pères, ici, les hommes ont la trouille d'être père. Ils savent juste baiser des femmes, des filles, les violer, mais assumer, oh mon dieu non !



Je pensais avoir lu assez bien de romans parlant de la misère sociale, humaine, je pensais avoir déjà touché le fond depuis longtemps (en littérature), surtout après la lecture de "Rafael, derniers jours" et je constate, pour mon plus grand effroi, que non, on peut encore aller plus bas que bas.



Les habitants de cet immeuble sont tous à l'Assistance et c'est un cercle vicieux puisqu'ils y sont souvent depuis au moins deux générations et que les filles ne songent qu'à une chose : tomber enceinte, avoir un enfant et ainsi posséder un dossier à l'Assistance et recevoir de l'argent.



Qu'elles aient 16 ans, 15 ans ou même 13 ans, ce n'est pas un soucis pour elles, elles ne visent que ça comme plan de carrière et ne se rendent même pas compte qu'elles vivront toute leur vie sous le joug de l'Assistance, comme leurs mères, vivotant dans des immeubles insalubres où l'on paie des 28$ par semaine comme loyer.



Ici, vous n'aurez pas beaucoup de noms de personnages à retenir, nous connaîtrons juste les prénoms des deux frères et de la soeur de la narratrice, celle qui écrit dans son journal et qui se nomme A.N. Une jeune fille Noire de 15 ans qui voudrait s'en sortir.



Moi qui aime les dialogues, j'en ai été sevrée dans ce roman puissant et sombre. Il n'y en a aucun ! C'est comme si nous lisions en cachette le journal de A.N. et notre jeune fille nous les retranscrit en mettant juste le prénom de la personne devant.



Rassurez-vous, si au départ cela surprend, on s'immerge vite dans le récit et on oublie très vite cette narration dont nous avons peu l'habitude (sauf si on a lu « le journal d'Anne Frank »).



Par contre, la plongée dans l'abject est forte, vertigineuse, horrible, c'est véritablement un peuple des abysses qui vit à Harlem, Brooklyn dans ces immeubles où les W.C sont dans le couloir, en panne, où l'eau chaude est une denrée rare, la propreté aussi, mais les rats et les cafards plus nombreux que les gens de l'immeuble.



On y découvre la mère de A.N. qui a cessée de se battre depuis longtemps, qui vit dans ce taudis sans même s'en rendre compte, qui y reste comme si elle devait expier une faute inconnue.



Cette femme, tombée enceinte trop tôt, a pourtant terminé ses secondaires, mais n'a pas cherché du travail et est entrée dans le cercle infernal de l'Assistance qu'elle rend responsable de tout. Elle ne cherche pas de nouvel appartement, mais c'est de la faute de l'Assistance. Elle ne s'occupe plus de ces enfants, mais c'est pas à cause d'elle, elle est innocente.



J'aurais eu envie de lui foutre des coups de pieds au cul, de la battre comme elle bat Harriet parce qu'elle ne sait pas lui parler, ne sait pas l'aider, ne veut pas s'en sortir, même. Comme les autres habitants, elle se complait dans sa crasse dans sa misère.



Les mères se droguent, boivent, se prostituent, et les jeunes filles font de même. Seule A.N. veut s'en sortir et elle au moins, elle n'a pas peur, comme les autres, de franchir ce cercle vicieux qui fabrique des générations d'assistés.



L'écriture de l'auteur est violente, sans concession, les portraits des gens qui y vivent sont colorés, vivants, le récit est des plus réaliste et on comprend pourquoi lorsqu'on lit que l'auteur a lui-même émargé de l'Assistance.



En lisant un roman pareil, on se rend compte de la chance qu'on a d'avoir de l'eau chaude, une douche, à manger, du chauffage, 3 ou 4 pièces en plus de la chambre à coucher.



Un roman fort sombre où la seule touche d'espoir est A.N. qui nous dresse un portrait plein de lucidité de son monde.



(4,5/5)


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Natural enemies

Je pense qu’il est des livres comme celui là qui électrocute!!!Une vraie dose de 200 000 volts en pleine figure et dont on ne peut se libérer!!!C’est à la fois horrible et tellement criant de vérité, que ça en fait mal à la tête!!!Perso, j’ai adoré…Heureusement que je l’ai lu en période de fêtes…Oui les idées suicidaires sont très contagieuses!!!Et ici, le tableau que l’auteur peint au fur et à mesure de ses flash back, est noir, très noir…



J’ai vraiment eu du mal à poser ce livre, je ne voulais pas quitter cette famille, comme si j’aurai pu arrêter le carnage prémédité…L’auteur a su rentrer dans la tête d’un tueur , et j’ai trouvé que c’est l’homme qui aurait du être enfermé plus que sa femme qui a le « mal de vivre »!!!!Ce drame nous touche encore dans l’actualité (malheureusement) et il est vrai qu’on a souvent très peu d’informations sur les réelles explications qui poussent à un tel geste…C’est effrayant, parce que finalement, on se rend compte qu’il n’y en pas…Ou tellement insignifiantes…



Je ne connaissais pas cet auteur, mais je serai curieuse de découvrir un autre de ses livres, car dans celui ci, j’ai été non seulement happé par l’histoire, mais plus que ça, j’ai été époustouflée par les mots qu’il choisissaient pour raconter la violence sous toutes ses formes!!!Cela sonnait tellement juste et incroyablement incisif!!!Des scènes de sexes, en passant par les camps nazis, on n’est pas épargner!!!



En bref, un coup de cœur malgré tout l’horreur qui ressort de ses lignes!!!



Le petit plus: Une jolie couverture, très explicite de cet personnage torturé!



Le petit bémol: Je n’ai pas compris pourquoi il est classé en Folio Policier…
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Natural enemies

"Je sens que nous avons atteint un palier où nous accueillerons l'oubli avec soulagement" (p177)



Encore un auteur talentueux et méconnu. Un de plus.

J'ai eu beau chercher sur le net, il n'y a pas grand chose sur le bonhomme :

Julius Horwitz. 1920-1986. New-yorkais.

Qu'il a écrit neuf livres dont deux seulement on été publiés en France. Qu'il a exercé plusieurs années comme assistant social, job dont il a puisé quelques inspirations pour créer certains de ses personnages de roman. Qu'il a ensuite poursuivi une carrière dans la recherche (?)

Que Natural enemies (1975) a été adapté au cinéma en 1979.

~

Quel meilleur guide qu'un assistant social New-yorkais pour nous trimballer dans les rues de Gotham.

Avec lui, j'ai replongé dans le "Old New-York" de ce cher Hubert Selby. Ce bon vieux N.Y crasseux et craignos, des années 60/80's. Celui-là même qui est gravé sur mes galettes de Hardcore, ce N.Y qui suinte le Jazz et les coups foireux.

*_"le train de Penn Central a longé les mornes bâtiments du Bronx. Il a traversé le pont à la hauteur de la 138e rue. J'ai regardé l'eau sale de l'East River. Cette eau où ne survivent que les anguilles si repoussantes que les pêcheurs qui les attrapent n'osent pas les manger.

Nous sommes entrés dans la station de la 125e à Harlem. Cette rue où dorment les magasins cadenassés, avec leurs devantures condamnées par un contreplaqué d'un centimètre et demi d'épaisseur. Les trottoirs qui jadis grouillaient de jour comme de nuit, sont absolument déserts. Les gens ont si peur les uns des autres qu'ils se sont enfuis. Harlem n'existe plus. Il ne reste plus que les drogués abandonnés à eux-mêmes, et ceux qui n'ont pas encore pu se sauver. Harlem est mort, comme Greenwich Village, et comme tous les quartiers de New-York, qui autrefois faisaient confiance aux vivants pour les animer".

~

Paul est éditeur, il bosse sur Manhattan pour le New-York Times, mais vit dans le Connecticut avec sa femme: Myriam et leurs trois enfants : Tony, 16ans ; Sheila, 14 et Alex 11ans. Cléo, leur chienne, complète la famille.

Ces deux vieux amis, Rosenthal et Baker, sont également de la partie.

Une petite vie proprette...en apparence...

* (p15) _Je ne pense pas avoir dormi plus de dix minutes cette nuit là. Sans savoir jamais si j'étais éveillé, endormi, perdu ou mort.

Dans cet instant qui précède le lever du jour, dans cette lumière plus somptueuse que les couleurs même de Rembrandt, je me suis entendu dire à haute voix : "C'est aujourd'hui que tu vas prendre ton fusil Remington dans l'armoire, le charger de quinze cartouches et te tirer une balle dans la tête après avoir tué Myriam, Tony, Alex et Sheila...tu feras ça vers 20h15, lorsque tu reviendras de New-York par le train de 17h30, juste au moment où Myriam t'appellera pour dîner..."

~

Julius Horwitz met nos nerfs à rude épreuve. C'est noir, malsain et prenant.

Ces 300 pages ont une odeur de mort.

Les chapitres sont marquées par les heures de cette putain de journée. L'histoire commence à 6h, les chapitres se succèdent lentement, 6h35...7h12...9h05... jusqu'à......

Nous restons en compagnie de Paul, tout du long du bouquin, on voyage en train jusqu'à Grand Central, on passe à l'ONU, on rencontre ses potes dans les bars, on assiste à leurs conversations où ils relatent des souvenirs anciens, échangent des points de vue sur la marche du monde, on s'interrogera sur Paul qui n'a pas l'air dans son assiette, Paul qui se confiera sur son couple, sa vie. On ira voir aussi quelques monuments pour une possible dernière fois, on fera un petit détour par le lupanar du coin, histoire de... plusieurs fois on parlera avec Myriam au téléphone, elle aussi n'a pas trouvé Paul dans son assiette ces derniers jours. On cogite, on gamberge, on planifie, on doute, on temporise, on espère, on se remémore, puis on rentre à la maison, par le train de 17h30, comme prévu.

~

Bien qu'il ne soit pas mort, le fantôme de Jean-Claude Romand à flotté autour de moi pendant ma lecture.

L'auteur à su garder une tension, un suspens en nous faisant témoins impuissants du mal être, en nous partageant les reproches, les ratés, les non-dits du couple.

On les écoute, on essaye de comprendre, on aimerait bien pouvoir faire un petit quelque chose... mais, descendu à ce stade là, y'a t-il encore quelque chose à comprendre, un truc à faire ? Non... à part tourner les pages en guise d'espoir et à croiser les doigts...

Quoi ? Ça marche pas croiser les doigts ? J'avais quand même pas prier, non! シ







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Natural enemies

C’est un roman coup de poing, glaçant, terrible, sans concession. On peut le voir comme l’envers du décor du rêve américain mais il est transposable à n’importe quel coin du globe où on ne vit pas uniquement pour sauver sa peau ou pour trouver de la nourriture. On est dans les sphères très aisées des familles unies, des demeures cossues où le confort et la qualité de vie sont tels qu’on peut se préoccuper d’écologie et d’alimentation bio…Il date de la moitié des seventies mais il est parfaitement d’actualité sauf pour New York qui n’est plus l’enfer de l’époque. Ce roman noir est vraiment fortement déconseillé aux personnes psychologiquement fragiles.



Paul Steward, journaliste renommé, éditeur à succès a décidé qu’il tuerait sa femme et ses trois enfants avant de se suicider ce soir au moment du dîner. C’est simple, implacable et nous allons vivre heure par heure sa dernière journée au bureau en espérant que ses rencontres, son vécu vont lui faire changer d’avis, retrouver la raison. Apparemment, il a tout pour lui : réussite professionnelle, une vraie famille avec trois beaux enfants même si sa femme artiste souffre de dépression, une vie que tout le monde est prêt à lui envier mais que lui ne supporte pas ou plus.



Tout au long de cette journée étouffante, on va espérer l’acte ou la parole qui va le réveiller. Au fil des pages de plus en plus tendues quand approche la fin, on tente de comprendre ce qui le motive, quel est son mobile. Pour ma part, je n’ai rien trouvé à part la folie, la dépression de sa femme comme le rejet de la société capitaliste ne justifiant pas de si lamentables desseins. Et l’horreur dans « Natural Enemies »… pas de justifications, pas de causes plausibles ou visibles…



Les derniers chapitres sont effroyables.



Vous n’êtes pas près de connaître à nouveau un tel choc, ce roman est un authentique chef d’œuvre noir mais soyez bien préparés à la tragédie que vous allez lire.

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Journal d'une fille de Harlem

Julius horwitz nous donne, avec ce témoignage-coup de poing, à voir la misère sociale dans le Harlèm des années soixante (le livre date de 1970).

La clef de tout ce journal bouleversant, c'es cette "assistance", qui enferme la pauvreté et ses victimes dans une spirale de souffrance et de mort.

Il y règne, dans ce livre, le souffle putride de la fatalité, de la résignation et de l'abandon.

La narratrice raconte cette promiscuité, les rats, les cafards, la violence et la drogue dans cette rue bordées d'immeubles insalubres surpeuplés par la misère.

L'espoir et la grâce y sont fugaces, mais non absents grâce aux très rares personnages qui ne renoncent pas (la narratrice et sa professeure, par exemple).
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Natural enemies

Natural enemies est un assez vieux roman dont je n'avais jamais entendu parlé, il y en a d'autres bien entendu, mais quand on pense à toutes ces pépites qu'on ne lira jamais ça colle un peu le bourdon. Je peux au moins me dire que celui-là je l'ai eu et lu !



Natural enemies a été publié en 1975 aux Etats-Unis, puis en 1977 en France, aux éditions du Seuil. Je ne sais pas où sont passés les exemplaires datant de 1977, je n'en ai jamais croisé, en revanche, j'ai eu la chance d'avoir entre les mains la réédition 2011 par les éditions Baleine.

Dans un format atypique, le livre est un peu plus large qu'un poche, couché sur un papier épais et sec, sous cette couverture qui brille, j'ai découvert un récit haletant et brutal, dérangeant et à fleur de peau.



Un livre qu'on ne referme plus et qu'on n'oublie jamais.



La quarantaine, Paul Steward est un éditeur New Yorkais, il est marié avec Miriam qu'il a profondément aimé. Il est le père de Tony, Alex et Sheila dont il a été très fier. Il dort avec sa chienne Cléo dans le bureau transformé en chambre de sa grande maison du Connecticut.

C'est au petit matin, juste avant que le soleil ne se lève que Paul Steward s'est entendu dire à voix haute "C'est aujourd'hui que tu vas prendre ton fusil Remington dans l'armoire, le charger de quinze cartouches et te tirer une balle dans la tête après avoir tué Miriam, Tony, Alex et Sheila…"

De la première page à la dernière, embarquons dans la tête de Paul, asseyons-nous à la table du petit-déjeuner, prenons le train jusqu'à son bureau, rencontrons ses amis, buvons, envoyons-nous en l'air pour la dernière fois, accompagnons-le heure par heure dans la dernière journée de sa vie et de celle de sa famille.



Quelle raison peut pousser un homme à exterminer sa famille ?

Le besoin ? Le manque d'amour ? L'ennui ? La colère ? Le désespoir ?

D'accord, Paul Steward veut mourir, mais pourquoi faire disparaître toute sa famille ?

Sans doute parce qu'il ne voit pas d'issue plus appropriée pour sortir de ce néant qu'est devenue sa vie.

En y réfléchissant, je crois que je me suis toujours dit qu'une tuerie massive ça ne se préparait pas. J'ai toujours cru que c'était dû à des pétages de plombs qui tournaient mal. Julius Horwitz, lui, a vu la chose autrement.



La grande maison avec pelouse, la jolie voiture, la femme artiste, les trois enfants, même le chien est parfait … en apparence ! Le rêve américain n'est plus. La peur de vivre est plus forte que celle de mourir.

Un jour Paul Steward en a eu assez et tout doit disparaître.

Ce qui est très dérangeant avec Natural enemies, c'est que la décision de Paul ne dépasse jamais l'entendement. A l'écouter penser, à l'écouter nous raconter comment il en est arrivé là, brutalement, sans fioriture ni compassion, on finit par le comprendre, on a envie qu'il le fasse, qu'il ne change surtout pas d'avis, même quand tout à l'air d'aller mieux et qu'on entrevoit, très brièvement, une lueur d'espoir.

C'est une prise de position qui ne s'assume pas si facilement.



Natural enemies fait partie de ces livres qu'on ne peut pas refermer, c'est presque physique, on l'a accroché entre les doigts et on doit se faire violence pour le poser… et pourtant on voudrait tellement que ça s'arrête.

Mais on est très très loin du thriller, ce n'est en aucun cas le suspens palpitant ou l'envie de savoir s'il va flinguer tout le monde avant la dernière page qui m'ont tenu éveillé si longtemps.

Parlons plutôt d'une sorte de murmure, de fluidité dans le récit, d'une incroyable émotion qui se dégage et qui vous tient en haleine.



En me racontant la fin de sa vie, Paul Steward m'a réellement tenu en haleine, il m'a fait entrer dans sa tête pour insidieusement, s'installer dans la mienne.
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Natural enemies

Ce livre commence tout simplement par un homme voulant assassiner toute sa famille. Il se lève à 6h du matin avec cette idée en tête et ne la lâchera plus de toute cette longue journée que constitue le livre. Sous cet aspect tragique se cache en fait une critique sociale de la société d'après-guerre (40-45 ; vietnam). Ainsi, les réflexions de Paul nous tiendront en haleine jusqu'à la fin. Tuera/tuera pas? A vous de lire maintenant!
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Natural enemies

Faits divers(ion)



Paul Steward, la quarantaine, s'est levé ce matin déterminé à en finir avec la vie, la sienne et celle de sa famille. Voici donc le récit de cette journée -ponctuée de rencontres voulues ou inopinées, de sexe, de réflexions sur les raisons, le sens à donner à ce geste, de flash-back et descriptions de vie présente et passée- au bout de laquelle un carnage familial doit avoir lieu. Une longue journée sous tension...



Le fera, le fera pas?

Voilà LA question qui m'a tenue en haleine durant toute ma lecture. Impossible d'être certaine de la réponse jusqu'à l'ultime dernière page. Forcément on espère que non, même si on se dit "punaise le gars il est déterminé, y a rien qui va le faire dévier de cette tragique trajectoire. Sauf...". Julius Horwitz est fort, très fort pour empêcher le lecteur d'avoir des certitudes sur la manière dont tout ça va se finir. L'espoir est permis.



Est-il besoin d'en ajouter plus?

Un peu quand même.



Quel roman noir! Je ne peux pas dire que je m'y suis délectée parce qu'il atteint un degré dans le sombre comme rarement j'en ai vu mais quand même, l'intrigue est rondement menée. Sous des dehors de journée presque banale -presque parce que Steward s'octroie tout de même les derniers plaisirs du condamné : lui il n'attendra pas d'aller au Ciel pour se farcir des vierges en pagaille, non le monsieur préfère s'envoyer 5 putains affirmées en avant goût de ce Paradis qui lui serait de toute façon refusé s'il réalisait son plan macabre. Je disais donc que sous des dehors de journée presque banale, notre homme ne cache pas moins une certaine fébrilité. Cette fébrilité qui vous tient au corps quand vous êtes face à un moment de votre vie ou une décision à prendre hyper importante ; le genre qui peut tout changer mais qui n'est pas sans risque. Vous voyez?

Et bien ça, cette angoisse, elle se transmet directement du narrateur au lecteur. C'est interminable d'attendre, de devoir attendre la fin pour savoir. Je suis convaincue que des lecteurs impatients pourraient craquer et aller lire la fin pour se soulager de la question. Pitié ne faites pas ça! Ce serait vraiment gâcher ce roman et l'intérêt du suspens qui fait qu'on engloutit les pages à toute vitesse.



Steward est déterminé mais jusqu'à quel point? Autre question. N'espère-t-il pas en rencontrant ses deux meilleurs amis, le survivant de l'Holocauste et l'éminent psychologue, en parlant même à répétition de ces drames identiques qui ont déjà eu lieu à ces derniers mais aussi à sa femme, à être détourné, freiné, arrêté dans sa décision? A être convaincu que la vie vaut la peine d'être vécue malgré tout? Doit-on comprendre qu'il lance des appels au secours? Ou cherche-t-il à laisser une trace de ce meurtre prémédité auprès d'eux afin qu'ils puissent expliquer à postériori ce qui l'aura conduit à ce geste?

Parce qu'une question qui le taraude le gars c'est "Pourquoi n'a-t-on jamais aucune explication à ces crimes suivi du suicide du père?" Lui, il a SA réponse qui ne semble pas prévaloir pour tous d'ailleurs. Cette réponse, rien ne garantit qu'elle nous soit vraiment fournie. Peut-être en partie, de manière incomplète.

Vacuité de la vie, insatisfactions multiples en tant que mari, père, pertes d'envies, sentiment d'inutilité et de n'être nécessaire et présent à personne, vide affectif, non sens??? Qui sait? On peut trouver un sens à son propre désir de suicide mais tuer sa femme, ses enfants? Pour la soulager elle d'une vie qu'elle semble fuir mais les enfants? Vous voyez bien, la réponse nous échappe...

Je ne crois pas qu'Horwitz ait cherché à apporter une réponse à cette question. Il a peint un homme froid, arrivé à priori au bout de son chemin et peut-être trop lâche pour quitter cette vie sans les siens. Les siens oui, ceux qui lui appartiennent : sa femme et le fruit de sa chair, les gosses. Pourquoi sa famille devrait lui survivre après tout?



Il n'est pas du tout sympathique ce Paul Steward (à contrario, sa femme l'est bien plus). Pas tant à cause de ce qu'il se prépare à faire avec préméditation que par ce qu'il dégage. Et ce n'est pas son extrême clémence à vouloir épargner la chienne qui me l'aura rendu plus appréciable. Je dois même avouer que j'étais arrivée à un stade où j'aurais voulu que quelqu'un le tue... Cet homme m'a paru froid et égoïste et même malsain. Il dresse un bilan désabusé sur sa vie, sur son environnement, peu de choses trouvant grâce à ses yeux. Au final, ne reste présent à son esprit que les manquements à sa vie. A savoir, une femme heureuse, vivante qui se donnerait à lui avec volupté et lui procurerait l'extase dont il se croit injustement privé par elle. Oh certes, vu le tableau qu'il peint de son épouse (dépressive depuis des années, suicidaire, absente) et de leur relation on pourrait comprendre que le bougre n'en puisse plus de cette vie. Mais pourquoi alors ne pas simplement divorcer? Après tout, il semble avoir tout le reste, l'argent, le succès... Pourquoi?



Je pourrais vous parler encore de l'écriture sans concession d'Horwitz. Ce roman a d'ailleurs été publié en 1975 pour la première fois. Je veux bien croire que l'ambiance aux States après la guerre du Viêt Nam ait plongée les esprits et peut-être celle de son auteur dans un certain marasme, mais bon sang que ce roman est sombre. Même la peinture du New York de l'époque fait peur! Heureusement que j'y suis allée et que j'ai pu constater que tout n'y est pas si glauque aujourd'hui.

L'écriture d'Horwitz est par ailleurs très crue sur les scènes de sexe qu'il décrit. 50 shades (que je n'ai pas lu mais dont j'ai forcément beaucoup entendu parler) doit être très chaste en comparaison... Cela pourrait en émoustiller quelques-uns ^^ Il est rare que je trouve une écriture très masculine mais là, pour le coup, le sexe de l'auteur (sans vouloir être moi-même sexiste) est sans équivoque. Il laisse libre cours dans son roman à des fantasmes tout masculins : sexe à plusieurs découpé au scalpel d'une projectionX, sexe à la va-vite avec une belle inconnue entreprenante dans un train, fantasme de la secrétaire sans culotte open aux avances du patron...



J'ai trouvé que par moments, le roman s'étirait un peu, quelques passages faisaient un peu retomber l'intérêt mais heureusement pas trop longtemps.

Je ne sais guère pour quelle raison ce roman est classé dans la catégorie "policier". Il ne suffit pas à un roman d'avoir du suspens et d'avoir un crime prémédité dans la tête du narrateur pour que le terme "policier" puisse faire sens ici.



Natural enemies (auquel je lui préfère son titre original You can run) est un pur roman noir, profondément dramatique et pessimiste. Il surprend jusqu'au bout et ce, même si on s'attend au pire! Ce qui pourrait le mieux retranscrire mon ressenti à la lecture de la dernière page c'est cette expression anglaise : "what the fuck?!!!" J'ai eu beau la relire cette dernière page, c'est la fin voulue par l'auteur aussi surprenante soit-elle. Enfin l'est-elle en définitive?

Si vous voulez la connaître lisez ce roman (par beau temps et après avoir pris une bouffée de gaz hilarant...).
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Natural enemies

Encore un livre joyeux en ce début de mois de juillet avec "Natural Enemies" publié aux États-Unis en 1975 et en France en 1977, réédité par les éditions Baleine, je découvre 38 ans après sa sortie ce roman noir de Julius Horwitz.



L'auteur évoque ici la décadence du monde moderne, la désillusion des hommes à la fin des années 70, leurs frustrations, leurs névroses, leur mal être, leurs désillusions.



Paul Steward est un éditeur new-yorkais qui a réussi socialement : il possède une grande maison, un chien, a une femme et 3 enfants. Sauf que hormis sa chienne rien n'a grâce à ses yeux. Sa femme dépressive ne le satisfait plus, ses enfants abrutis par la télévision ne l'intéressent pas plus que ça et ses amis trop prévisibles, non plus. La vie est terne et froide, il n'envisage qu'une seule solution tuer les membres de sa famille puis se donner la mort.



Julius Horwitz nous immerge dans les tréfonds de l'âme de Paul durant 24 heures, les heures durant lesquelles il fera le bilan de sa médiocre vie mais aussi une introspection froide, chirurgicale de ses sentiments profonds...



Un livre oppressant, dérangeant, cru qui provoque un malaise comme seul un roman noir peut le faire. Monsieur tout le monde qui pète les plombs ça donne à réfléchir.
Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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Journal d'une fille de Harlem

L’histoire est vraiment troublante. Elle parle d’une jeune fille qui habite dans un quartier défavorisé de New-York. L’auteur trouve le moyen de nous faire entrer dans la peau des personnages. Elle nous fais ressentir la souffrance qu’il ressente tout au long de l’histoire. L’auteur a reussi a me tenir en haleine tout au long de l’histoire. Je ne voulais vraiment pas décrocher du livre. Il nous fais realisé que nous somme vraiment chanceux d’être aussi aisée dans nos maison avec plusieur pièces.

Il n’y a pas vraiment d’intrigue dans l’histoire dans cette histoire parce que c’est l’histoire d’une fille qui nous compte sa vie à travers un journal intime. Le seul moment où il y a de l’intrigue ces vers la fin du livre.

Le genre du livre tourne autour du fais vécu et du suspense. La jeune fille de l’histoire vie des chose vraiment troublante. Elle voie sa mère coucher avec des hommes parce qu’il habite dans une maison ou il n’y a pas une chambre.

J’espere que ma critique vous aura donnée le goût de lire le livre Le journal d’une fille de Harlem.

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Journal d'une fille de Harlem

L’auteure Julie Horwitz a très bien réussie son roman en choisissant le sujet qui est vraiment intéressant. Le roman porte surtout sur l’insalubrité des lieux, la difficulté financière et la pauvreté. Le sujet de son roman est merveilleux ,car il y a vraiment beaucoup de choses que nous pouvons écrire sur cela. Il y a dans le roman, beaucoup de descriptions de lieux. Il sont vraiments très claires ,car j’ai réussie à créer dans ma tête plusieurs images. Ex :’’La baignoire est bouchée.Il y a du plâtre dans la baignoire et des vieux jounaux humides. Le plâtre est tombé du plafond….’’



Je trouve que l’auteure a moins bien réussie son roman sur les points suivants : Elle n’arrête pas de répété toujours les mêmes termes à mon avis elle aurait pu diversifier ses mots. Normalement, elle devrait utiliser qu’une seule fois les termes dans ses phrases. Julie Horwitz aurait due donner de l’importance aux noms de ses personnages parce qu’à un moment nous nous perdons dans notre lecture à cause des répétiions. Ex : ‘’ Je suis allée avec maman au bureau de l’assistance. Maman avait dit que je pourrais l’aider à raconter l’histoire aux enquêteurs. Maman est toute agîtée…..’’

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Journal d'une fille de Harlem

Je trouve que le livre était ennuyant à lire parce que la structure du texte était sous forme de journal intime. Dans l’histoire il n’y avait pas de suspence, pas d’action et pas d’intrigue. Dans livre il insulter les personnes de race noirs ex: salope noire. Il décrivait bien les lieux dans lequelle les personnage ce trouver, grace à ca j’ai pu me faire un bonne image du lieux dans lequelle les personnage ce trouver et c’etait très bien. Le fait que le livre soit écrit sous forme de journal intime était originale mais au fure et à mesure quond le lisais se devenait long. Quand un personnage parler il ecrivait : (maman dit :--------, A.N. dit :---------), alors qu’il navait pas besoin d’ecrit sa parce que l’histoire ce suivait tres bien et on savait c’est qui qui parler. Le format du livre était du format de poche, la pochette couverture ne disais rien du livre parce qu’il avait une fille qui marchait dans la rue avec une valise dans sa main alors je me suit dit que le livre parlait d’une fille qui traversait le monde a pied me ce n’était pas sa.
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Journal d'une fille de Harlem

La partie du texte que j’ai aimer le plus est la façon de décrire les lieux , car sa façon de décrire ces lieux nous donne la posibilittée de les imaginer et de les voir. Quelque fois les images peuvent être très peut probable ou même dégoutantes. Je peut vous donner une exemple de la description de l’appartement où il vivent: La chasse d’eau de notre étage est toujours cassée. La baignoire de notre étage est bouchée, il y a du plâtre tomber à l’intérieure de la baignoire . tout sa ses pour dire que pour allée au toilette ou juste pour prendre ton bain tu doit aller dans le corridor les chambres sont diviser en deux pour en faire plus de logements.Se que j’aime le moin dans se livre ses la façon qu’on nome les personages, ils ne sont pas beaucoup d’écrit alors ont ne peut les imaginer. Le seul personage que je peut mimaginer ses A.N qui est la petite fille qui vie dans une famille de l’assistance. Elle va toujours à la bibliothèque pour lire, elle achete des livres pour son petit frère et elle est très bonne à l’école elle a passer plusieurs examens pour aller as l’Université.
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Journal d'une fille de Harlem

Critique d’un roman, Journal d’une fille de Harlem

Je n’ai pas terminé le livre, mais je l’ai trouvé captivant depuis le début. Je suis vraiment touché par cette petite fille et ce quelle vit. J’aime la façon dont le livre a été écris, c’est comme un journal intime et A.N y écris presque a tous les jours. Le récit ma gardé en haleine jusqu’où je suis rendu dans l’histoire. Je trouve l’intrigue passionnante parce qu’ils sont vraiment malheureux dans l’histoire et je trouve que A.N est très forte pour une petite fille de son âge, il se produit aussi beaucoup de tragédie dans sa famille comme l’avortement de sa mère, la fugue de son petit frère et sa petite sœur qui attrapé une maladie. J’ai toujours été attiré par l’univers sadique des livres et se livre est quand même assez violent. Je trouve le thème du livre original. J’aime aussi le livre pour son coté si réaliste de la vrai vie, ce qui ce passe vraiment dans

Certaines familles. Je n’ai pas encore lu la fin mais je suis sure que je vais l’aimer. Au début quand j’ai regardé la page couverture j’ai cru que je n’aimerais pas le livre, mais mon point de vue à changer quand j’ai commencé ma lecture. Voilà ce que je pense du livre.

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Natural enemies



Grosse déception

je m'attendais à un roman noir... un homme veut tuer sa famille va t il le faire?... et je me retrouve dans une histoire de cul où quasi tous les problèmes se traduisent par du sexe (les autres ne sont qu’effleurés)... Décevant au possible ...
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Natural enemies

Profondément noir, dérangeant par son propos et glaçant par son recul, Natural Enemies ne laisse pas indifférent. Horwitz réalise un tour de force et frappe là où ça fait mal en poussant le lecteur dans ses derniers retranchements, avec un seule question : Qu'est-ce qui pousse un homme à tuer sa famille ?







Florian.
Lien : http://librairielefailler.bl..
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