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Critiques de Justin Gray (59)
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All Star Western Vol. 4: Gold Standard

Ce tome fait suite à The black diamond probability (épisodes 0 et 13 à 16). Il comprend les épisodes 17 à 21, initialement parus en 2013, tous coécrits par Justin Gray et Jimmy Palmiotti. Ces épisodes comprennent une histoire principale consacrée à Jonah Hex (dessinée et encrée par Moritat), ainsi qu'une histoire secondaire consacrée à une version de Stormwatch du dix-neuvième siècle (dessinée et encrée par Staz Johnson).



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- Jonah Hex (5 * 20 pages) - Épisodes 17 & 18- Jonah Hex séjourne toujours à Gotham, en compagnie (forcée) d'Amadeus Arkham. Il a pris l'habitude de jouer aux cartes dans le casino d'Alan Wayne, où il croise parfois la charmante Catherine Wayne (la femme d'Alan). Le récit commence alors qu'une épidémie de choléra virulente sévit dans le quartier surnommé "death's doorstep", et qu'un individu à la belle prestance arrive : Vandal Savage. Par un concours de circonstance, Catherine Wayne est enlevé par des individus ayant trouvé refuge dans le quartier "death's doorstep", mis en quarantaine.



Épisodes 19 à 21 - Jonah Hex a décidé de quitter Gotham et de recommencer à parcourir les grands espaces à dos de cheval. Il arrive dans un patelin nommé Red River Junction dont le shérif porte un costume moulant bleu et jaune, avec des lunettes de protection dorée. Il se fait appeler Booster Gold et souffre d'une amnésie importante. La banque de la ville a été pillée par le gang de Clem Hootkins, dont la tête est mise à prix. Jonah Hex se lance à sa poursuite pour la récompense promise, accompagné par Booster Gold qui souhaite récupérer l'or de la banque.



L'épisode 19 commence vraiment très, très bien puisqu'il s'adorne d'une couverture réalisée par Bill Sienkiewicz. Il continue de manière tout aussi divertissante, avec l'idée d'une épidémie dans Gotham, et d'une gestion discriminatoire, puisque les autorités ferment ce quartier défavorisé d'émigrants, en attendant que les pauvres succombent à leur maladie. La participation de Vandal Savage permet de faire monter encore un peu la tension, et les liens avec Batman (les ancêtres Wayne) sont assez lâches pour ne pas être trop artificiels ou trop encombrants.



Moritat réalise un bon travail. Les arrières plans sont détaillés et bien fournis, avec un degré d'authenticité satisfaisant. Le lecteur peut croire sans difficulté à ce quartier déshérité, à cette population malade et aux abois. La cicatrice de Jonah Hex est affreuse à souhait.



Le scénario est dense et les dessins sont riches, l'immersion est complète et le méchant est retord à souhait. Il n'y a finalement que la paire de pistolets de fabrication allemande, offerts par Blackburn (un tenancier de bar nain) qui déconcerte dans la mesure où il n'y est plus jamais fait référence. 5 étoiles.



La deuxième histoire reprend une trame très classique de western, celle d'un gang de hors-la-loi qui pille une bourgade paisible. À nouveau Moritat apporte un grand soin à dépeindre un environnement crédible, empruntant autant au western spaghetti qu'à Blueberry. Le lecteur peut apprécier les magnifiques décors naturels qui rendent hommage à la beauté des paysages de l'ouest. Par contre, l'urbanisme de Red River Junction laisse à désirer avec une grand rue aussi large que les Champs Élysées et des constructions implantées au petit bonheur la chance. Enfin Moritat a décidé d'alléger un peu son encrage des personnages pour ces 3 épisodes, ce qui en amoindri la consistance.



De leur côté, Gray et Palmiotti semblent devoir répondre à une contrainte éditoriale étrange : intégrer Booster Gold dans l'intrigue, c'est-à-dire un superhéros bon teint (Michael Jon Carter). L'un des attraits de la série "All star western" étant de proposer une alternative aux superhéros, ce choix paraît déplacé, voire peu judicieux. Certes le caractère abrasif de Jonah Hex n'en ressort que mieux par contraste avec celui de Booster Gold qui refuse de tuer ou de blesser. Certes Gray et Palmiotti ont imaginé un adversaire avec suffisamment de personnalité, et les décors naturels de Moritat sont superbes. Malgré tout cette invasion de la série par un superhéros décontenance, surtout quand le lecteur s'aperçoit de l'objectif réel de cette insertion. Il ne reste plus qu'à se mettre sous la dent un savoureux dialogue entre de jeunes délinquants, s'exprimant dans le même jargon que celui des loubards de "Dark knight returns". 3 étoiles.



Alors que les 2 premiers épisodes forment une histoire rapide, enlevée et savoureuse, tant du point de vue narratif que visuel, les 3 suivants présentent une baisse d'intensité du fait de l'intégration d'un élément exogène et d'une fin en décalage par rapport aux attentes de la série.



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- Stormwatch (5 * 10 pages) - À la fin du dix-neuvième siècle, un mystérieux individu nommé Adam West va requérir successivement l'aide de Jenny Freedom, Doctor Thirteen et Master Gunfighter pour former une équipe (Stormwatch), afin d'annihiler une menace : un nid de vampires basés en Arizona, sous la houlette de Mircalla Nosferata.



Justin Gray et Jimmy Palmiotti ont construit leur récit sur la base de 3 chapitres introduisant chacun un des personnages recrutés par Adam One. Le lecteur découvre ainsi Jenny Freedom luttant contre un terroriste steampunk, puis Terrence Thirteen enquêtant dans la campagne sur des meurtres qui auraient été commis par un porc anthropomorphe, et enfin Master Gunfighter protégeant un convoi de chariot contre des lycanthropes. Les 2 derniers chapitres permettant de voir ces héros agir en équipe.



Staz Jonhson dessine des dessins de type réaliste présentant un bon niveau de détails, avec un encrage un peu griffé, rendant bien compte de la nature agressive des confrontations.



Il s'agit d'un récit rapide (50 pages), jouant avec la continuité (les lecteurs familiers de Authority auront tout de suite compris le concept de Jenny Freedom), s'amusant avec des héros typés dix neuvième siècle, sans prétention, une série B taillée sur mesure pour un divertissement léger, avec des personnages adultes et caustiques. Ces pages bénéficient de dessins de bon niveau, et pas simplement fonctionnels. 4 étoiles.
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All Star Western Vol. 5: Man out of time

Ce tome fait suite à Gold standard (épisodes 17 à 21). Il contient les épisodes 22 à 28, initialement parus en 2013/2014, tous écrits par Jimmy Palmiotti & Justin Gray, dessinés et encrés par Moritat, sauf les pages 1 à 12 de l'épisode 26 dessinées par Jeff Johnson, et l'épisode 28 dessiné par Staz Johnson & Fabrizio Fiorentino. Il s'agit de l'avant dernier tome de la série.



Dans le tome précédent, Jonah Hex s'est retrouvé transporté au temps présent. Dans un premier temps, il se retrouve enfermé à l'asile d'Arkham pour démence. Il réussit à s'échapper et partir en cavale, en emmenant avec lui Jeremiah Arkham. Sur la route, Gina Green (une prostituée) se lie d'amitié avec Hex et décide de voyager avec lui. Bien sûr, Bruce Wayne et son alter ego ne sont pas loin ; mais Batman ne rencontre pas Hex.



Par la suite, Hex et Gina Green se rendent dans un désert du Nevada pour retrouver une vieille planque d'Hex. Ils y croisent Swamp Thing et John Constantine. À la suite de quoi, Hex et Gina Green se rendent à Metropolis (oui, Superman fait une apparition).



Dès le début de cette série, le lecteur avait compris que les responsables éditoriaux avaient demandé aux auteurs de rattacher le personnage de Jonah Hex à la mythologie de Batman, et de resserrer les liens avec l'univers partagé DC d'une manière plus générale. Outre cette obligation artificielle, Palmiotti & Gray avaient eu la curieuse idée d'introduire Booster Gold dans ce western, et plus incongru encore de rapatrier Jonah Hex au temps présent. Le lecteur était donc en droit de s'attendre au pire : une opposition sans surprise entre les méthodes expéditives de Jonah Hex, et les bons superhéros plus modernes de l'univers DC. Bof, bof, bof !



À condition de réussir à dépasser cet a priori, le lecteur plonge donc dans ce cinquième tome, avec le premier plaisir de retrouver les dessins de Moritat pour la majorité des épisodes (6,5 épisodes sur 8). Il s'agit toujours de dessins descriptifs, un peu rugueux, ce qui leur confère une forme de spontanéité, parfois avec une légère imprécision, comme si l'encrage était trop rapide. Il manque des arrières plans assez régulièrement, mais les cadrages et la mise en couleurs (de Mike Aityeh) y pallient avec adresse.



Très régulièrement, Moritat réalise des images qui retiennent l'attention du lecteur pour leur intensité narrative. Il peut s'agir d'une vue d'une avenue éclairée de néon (en décalage culturel complet avec Jonah Hex), d'un chauffard fauchant des manifestants, d'Hex et Gina sur un magnifique chopper dans les rayons du soleil couchant, d'un corps de Swamp Thing créé à partir de cactus, ou même de l'intérieur d'un musée. Qui plus est, Moritat n'oublie jamais de montrer l'horreur esthétique de la cicatrice de Jonah Hex. Les dessins des autres artistes sont également dans un registre réaliste et abrasif.



Rien qu'en feuilletant ce tome, le lecteur se dit qu'après tout, il peut bien aller jusqu'au bout de la série. D'ailleurs, il est vraisemblable qu'à ce stade, les auteurs savaient déjà que l'érosion des ventes conduirait à son annulation à court ou moyen terme. Mais quand même, amener Jonah Hex dans le présent, c'est risquer de perdre sa spécificité, son identité de cowboy, de diluer sa justice expéditive. De plus, il y avait peu de chance que le côté réaliste et concret du personnage fasse bon ménage avec les superpouvoirs et les costumes colorés.



C'est donc quand même à contrecœur que le lecteur se plonge dans ces histoires basées sur une fausse bonne idée : essayer de donner un second souffle à la série avec des invités prestigieux. Le premier épisode redonne confiance, dans la mesure où le face à face avec Batman n'a pas lieu (une évidence d'évitée), Hex éprouve de réelles difficultés à s'adapter à notre époque, et il kidnappe Jeremiah Arkham. Ce dernier point rassure le lecteur qui comprend que les auteurs avaient préparé ce saut dans le temps depuis le début de la série, puisque Hex faisait déjà équipe avec un autre Arkham précédemment. Qui plus est, ils peuvent consacrer une page à l'épineuse question du droit de posséder une arme aux États-Unis, dans une discussion qui dépasse les lieux communs sur le sujet.



Dans les épisodes suivants, Palmiotti & Gray disposent également d'assez de place (et de liberté éditoriale) pour évoquer l'autodéfense, la justice populaire, la réalité derrière la légende des cowboys (Hex a la dent dure), la conscience qu'Hex a de sa capacité à apprécier le bonheur, ou la place de Superman dans le destin de l'humanité. D'épisode en épisode, l'ambition et la verve des auteurs ne faiblissent pas et leur point de vue exprimé au travers de Jonah Hex est toujours intéressant.



Ce tome repose sur une idée idiote : amener Jonah Hex dans le temps présent pour le faire interagir avec les superhéros DC. Contre toute attente, Palmiotti, Gray et Moritat transforment cet exercice de style inutile en un récit personnel, sans édulcorer la violence propre au personnage, et en mettant intelligemment en scène les superhéros en question. Cela va de la rencontre qui n'a pas lieu entre Batman et Hex, à la rencontre qui a bien lieu entre Superman et Hex, en passant par une interaction entre Swamp Thing et John Constantine, fidèle à leur première rencontre. Finalement, il est hors de question de rater la fin de cette série, dans End of the trail (épisodes 29 à 36).
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All Star Western Vol. 6: End of the trail

Ce tome fait suite à "Man out of time" (épisodes 22 à 28). Il contient les épisodes 29 à 34, initialement parus en 2014, tous coécrits par Justin Gray et Jimmy Palmiotti. Il s'agit du dernier tome de la série.



Épisode 29 (dessins et encrage de Cliff Richards) – Jonah Hex est de retour à son époque (fin du dix-neuvième siècle) accompagnée de Gina Green. Après une échauffourée contre des indiens, il lui raconte une histoire de son passé, sa rencontre avec un monsieur qui se vengeait des indiens.



Épisodes 30 à 33 (dessins de Staz Johnson, assisté par Fabrizio Fiorentino à partir de l'épisode 31) – Jonah Hex a repris la piste, à dos de cheval, et il aboutit comme souvent dans un petit patelin paumé. Il se rend vite compte qu'y séjourne également une jeune femme couturée de cicatrices : Talullah Black. Ensemble, ils neutralisent le chef de meute du coin, recherché de surcroît. Ils se dirigent vers la ville voisine pour toucher la récompense à la suite de quoi, Hex a bien l'intention de découvrir qui a usurpé son nom depuis un an.



Épisode 34 (dessins et encrage de Darwyn Cooke, mise en couleurs de Dave Stewart) – Quelque part dans le Wyoming, Talullah Back et Jonah Hex finissent par mettre la main sur l'imposteur qui se fait appeler Jonah Hex.



Dans le premier épisode, Gray & Palmiotti mettent en scène une histoire bien noire, sur base de vengeance raciste, bien glauque. Cliff Richards dessine de manière détaillée et réaliste, avec des contours un peu ronds qui atténuent la dureté des actes représentés. 4 étoiles.



Dans les épisodes 30 à 33, le temps est venu pour les auteurs de raconter une dernière histoire s'étalant sur plusieurs épisodes. Le lecteur retrouve avec plaisir le duo formé par Talullah Black et Jonah Hex, toujours un peu vache, malgré leur respect et leur attirance mutuels. Johnson et Fiorentino dessinent de manière plus âpre, plus adaptée à la dureté des récits de Jonah Hex, avec un amenuisement progressif des arrière-plans, un peu dommage. Leurs personnages présentent la rugosité voulue, la violence fait mal, sans être voyeuriste. Jonah Hex retrouve par instants les traits de Clint Eastwood.



Ce récit retrouve le ton des westerns spaghetti de Sergio Leone, avec des personnages au caractère et aux prises de position bien campés. Le cynisme de Tallulah Black et Jonah Hex s'expriment avec naturel, ainsi que leur goût pour la vie. Les péripéties s'enchaînent comme autant de rebondissements pour maintenir le rythme. Gray et Palmiotti ont retrouvé la veine du western pur et dur, et ils en manient les conventions avec naturel et conviction.



Le lecteur songe à tout le chemin parcouru depuis le premier épisode de la série précédente "Jonah Hex" (à commencer par "Face full of violence") débutée en 2006. Cette première série a duré 70 épisodes, et a continué tout naturellement avec la série "All-star western", sans rien changer si ce n'est le titre et une plus grande proximité avec Gotham. Tout au long de cette centaine d'épisodes (tous écrits par Gray et Palmiotti), le lecteur a pris plaisir à lire une série western, écrite par 2 connaisseurs, avec une tonalité narrative plutôt adulte, et un sens mesuré du cynisme. Il a pu également bénéficier de nombreux dessinateurs dont certains de grande renommée et très talentueux.



Dans le lot de ces 100 épisodes, les histoires en plusieurs numéros montraient des signes de faiblesse, et le rapprochement de Gotham ne fut pas toujours heureux. C'est avec grand plaisir (et du regret) qu'il découvre le dernier épisode dessiné et encré par Darwyn Cooke. Contre toute attente le mariage d'un scénario toujours caustique, avec les dessins plus agréables à contempler (mais non dénués d'une dimension discrètement moqueuse) s'effectue dans l'harmonie, pour une coda sympathique, non dénuée d'espoir, et ouvrant un avenir inattendu à Jonah Hex, tout en respectant ce que la continuité indique quant aux circonstances de sa mort.



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- Madame .44 (dessins et encrage de José Luis Garcia Lopez) – Jeanne Walker est la fille d'un prospecteur qui a trouvé de l'or dans sa concession. Malheureusement leur associé a la langue trop bien pendue sous l'influence de l'alcool. Suite à un étrange concours de circonstance, elle finit sur une étrange planète avec 2 lunes.



Cette histoire de 20 pages est parue en petite tranches, en fin des épisodes de la série "All-star western". Comme à leur habitude, Gray et Palmiotti déroulent une histoire très dense pour pouvoir apporter assez de consistance à cette origine. Tout repose sur l'intrigue (presqu'aucune personnalité pour Jeanne Walker), et sur le concept d'une cowboy dans un monde habité par des démons. C'est très kitch et très rapide.



Outre le côté décomplexé et improbable du récit, le lecteur peut apprécier les dessins très compétents de José Garcia Lopez qui donne à voir des personnages à l'apparence solide et originale, et des environnements consistants. 4 étoiles pour une mise en bouche rondement menée.
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All Star Western, tome 1 : Guns and Gotham

Je suis tombé par hasard sur cette BD dans un magasin et en le feuilletant, j'ai trouvé que ça avait l'air vraiment bien. Cette bande dessinées compte quatre histoires. Les deux premières sont avec Jonah Hex et se passent à Gotham City. La troisième est sur El Diablo et la quatrième est avec Barbary Ghost.



J'ai été très impressionné par les histoires. C'est très sombre et surtout très violent. Les images sont très explicites et peuvent ne pas convenir à des jeunes lecteurs et ça fait bien mon affaire. J'ai bien aimé la qualité des dessins et des choix de couleurs.
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All Star Western, tome 1 : Guns and Gotham

En 2011, l'éditeur DC Comics décide de faire repartir toutes ses séries à zéro, après un crossover Flashpoint générant cette réinitialisation. La série Jonah Hex (commencée avec A face full of violence, forte de 10 tomes, plus une histoire complète No way back, débutée en 2006), s'arête donc, en 2011, au soixante-dixième épisode avec Bury me in Hell (épisodes 61 à 70), au grand dam des scénaristes Jimmy Palmiotti et Justin Gray qui espéraient battre le record de longévité de la précédente série de 1977 qui compte 92 numéros. DC Comics les place aux commandes de la nouvelle série consacrée à Jonah Hex : "All star western" dont ce recueil comprend les épisodes 1 à 6. Il intègre également les histoires parues en bonus en fin de chaque numéro mensuel.



Jonah Hex (illustrations de Moritat -Justin Norman de son vrai nom-, et mise en couleurs de Gabriel Bautista) - Jonah Hex effectue un séjour à Gotham City dans les années 1880. L'inspecteur de police Lofton a demandé son assistance (rémunérée bien sûr) pour capturer un tueur en série s'attaquant aux prostituées. Le même inspecteur a également demandé l'aide d'Amadeus Arkham, un médecin adepte de la psychologie (cette histoire se passe avant la fondation de l'asile qui portera son nom). Cette première enquête va les amener à se confronter à un groupe d'intérêts de la haute société, ainsi qu'à leurs hommes de mains. La deuxième enquête se déroule dans les sous-sols de Gotham à la recherche d'enfants disparus.



L'objectif assigné à Gray et Palmiotti par le responsable éditorial est de se servir de cette nouvelle série pour rattacher Jonah Hex à l'univers partagé DC en général, et à celui de Batman en particulier. C'est la raison pour laquelle Hex passe quelques temps à Gotham plutôt que de vagabonder d'affrontement en affrontement sur le territoire sauvage des États-Unis. Et la première histoire permet d'établir un lien avec The Court of Owls. Il y a bien sûr la présence d'Amadeus Arkham, et l'apparition du Maire Theodore Cobblepot (ascendant du Pinguin) qui renforcent encore la connexion avec l'univers de Batman. Mais passé ces éléments, le lecteur retrouve le Jonah Hex qu'il connaît bien. La vraie concession effectuée par les scénaristes est de raconter des histoires en plusieurs épisodes, plutôt qu'en 1 seul comme dans la série précédente. Pour le reste, l'incidence de la remise à zéro de l'univers partagé DC est nulle. Jonah Hex est égal à lui-même, la continuité est réduite à sa plus simple expression (son attachement à la vareuse sudiste, sa cicatrice, et sa volonté d'opérer seul).



Pour les lecteurs de la série précédente, ils retrouvent tout le charme repoussant de Jonah Hex ; pour les nouveaux lecteurs il découvre un personnage immédiatement accessible, sans besoin d'avoir lu quoi que ce soit d'autre. L'incursion dans la haute société de Gotham n'est pas très palpitante et met en scène une organisation secrète générique, peu intrigante, avec le retour de la Bible du Crime (déjà développée par Greg Rucka avec le personnage de Renee Montoya dans Five books of Blood), l'un des concepts les plus débiles de l'univers partagé DC. Par contre, Gray et Palmiotti n'ont rien perdu de leur savoir faire pour inventer des criminels sadiques et dérangés perpétrant des actes ignobles, dignes de l'intérêt de Jonah Hex. La narration gagne en ironie grâce à l'inclusion d'Amadeus Arkham qui s'accroche aux basques de Jonah Hex, pour former un tandem très savoureux. La deuxième partie plonge le lecteur dans une enquête glauque à souhait, avec un nouvel opposant réussi, même s'il faut encore en passer par un élément du mythe de Batman.



Ces 6 épisodes sont illustrés par Moritat qui dispose d'un style marqué, assez éloigné des canons propres aux superhéros. Il a une façon de dessiner les visages qui laissent une impression d'esquisse brutale qui ne met pas en avant la beauté des individus. Cette approche a pour avantage de bien faire ressortir la laideur de la cicatrice de Jonah Hex. Il est évident qu'il a soigneusement accompli son travail de recherche de références historiques. L'uniforme d'Hex est convaincant, ainsi que les décors, et même les rues de Gotham. Le lecteur a l'impression de se trouver dans des rues plausibles, sans qu'elles n'en deviennent franchement réalistes. Le niveau d'immersion est supérieur à celui des comics de base. La froideur et le manque de sentiments d'Hex sont parfaitement mis en image. Moritat s'exonère parfois de dessiner des décors. Il s'agit d'une pratique habituelle dans les comics et le metteur en couleurs meuble avec de savants camaïeux. Mais quand les décors disparaissent pendant 4 pages d'affilée, Moritat saborde lui-même son ouvrage, car ses décors sont souvent très fouillés. Du coup, le lecteur est choqué par le hiatus entre ces pages dénudées, et les autres décrivant des décors riches et attirants. Il est également difficile de croire à l'authenticité des costumes dont il affuble les prostituées.



Jose Oscar Ladrönn réalise les couvertures des épisodes 4 à 6 et elles sont magnifiques. Il s'agit de véritables peintures insistant sur la situation dangereuse dans laquelle se trouve le héros pour un pastiche des couvertures des romans d'aventures des années 1940 : un régal savoureux.



Globalement ces 6 épisodes constituent une lecture divertissante pendant laquelle il est agréable de suivre les actes impitoyables de Jonah Hex, bien mis en valeur par Amadeus Arkham, dans un Gotham plein de caractère. 4 étoiles.



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El Diablo (16 pages, illustrations de Jordi Bernet) - Lazarus Lane arrive dans une ville où les habitants sont la proie d'une malédiction les faisant ressembler à des zombies agressifs et sans âme. Seules 4 personnes ont échappé à la transformation et sont retranchées dans un bâtiment où elles détiennent un indien.



En 16 pages, Gray et Palmiotti racontent une histoire rapide, peu originale, qui a pour objet de rappeler au lecteur l'existence de Lazarus Lane. Le récit s'oublie aussi vite qu'il se lit. Il reste les dessins de Bernet toujours aussi crus et efficaces. 3 étoiles.



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Barbary Ghost (24 pages, illustrations de Phil Winslade) - En 1878, à San Francisco, la famille Tiandihui a la mainmise sur le racket de la protection. Quelques gros bras viennent réclamer le montant de la "protection" à la famille Tsen qui tient une épicerie. Wei Tsen (le père) refuse de courber l'échine. La violence éclate. Une jeune femme se faisant appeler Barbary Ghost s'attaque aux hommes de main du clan Tiandihui.



Gray et Palmiotti présentent Yanmei Tsen, une nouvelle héroïne, très pulp dans l'esprit, avec son costume improbable, son manque de tout remord en exécutant sa vengeance. Les dessins de Phil Winslade sont minutieux et permettent au lecteur de croire à ces aventures second degré, avec une ambiance très convaincante. 4 étoiles.
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All Star Western, tome 1 : Guns and Gotham

All Star Western est une bonne surprise que je vous recommande fortement.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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All Star Western, tome 2 : War of Lords and..

Jonah Hex fait encore une fois équipe avec Amadeus Arkham pour retrouver le kidnappeur qu'ils recherchaient dans le premier tome. Ils se retrouveront pris entre deux gang qui se font la guerre : Court of Owls et followers of the Crime Bibles.



Il y a une histoire qui raconte les origines de Nighthawk et Cinnamon, une troisième avec Bat lash et la dernière avec Dr. Terrence 13.



L'histoire avec Johah Hex occupe 75% de la BD et elle est la meilleure. Ce roman graphique ne convient pas à de jeunes enfant à cause de son niveau de violence très élevé. C'est une des raisons principales qui explique pourquoi je l'ai aimé. Cette série me donne le goût d'aller voir ce qui s'est fait sur Jonah Hex auparavant.
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All Star Western, tome 2 : War of Lords and..

Ce tome fait suite à Guns and Gotham (épisodes 1 à 6). Il contient les épisodes 7 à 12 parus en 2012, écrits par Justin Gray & Jimmy Palmiotti, dessinés et encrés par Moritat et mis en couleurs par Gabriel Bautista & Mike Atiyeh. Les couvertures des épisodes 7 à 9 ont été réalisées par Ladrönn, et les suivantes par Rafa Garres. Le tome se termine avec 3 histoires courtes initialement parues en fin de chaque épisode.



Jonah Hex - Accompagné par Amadeus Arkham, Jonah Hex débarque à la Nouvelle Orléans à la poursuite de Thurston Moody. Dès son arrivée, il doit aider au sauvetage de victimes d'une explosion d'un immeuble. Cette intervention le met sur le chemin de Kate Spencer (Cinnamon) et Hannibal Hawkes (Nighthawk) qui requièrent son aide pour lutter contre un groupuscule de citoyens aisés, ayant décidé d'empêcher une certaine forme d'immigration (les pauvres et les noirs) en massacrant les nouveaux arrivants. Par la suite, Hex et Arkham reviennent à Gotham où ils se retrouvent pris au beau milieu de la lutte opposant la Cour des Hiboux et les fidèles du culte de la Bible du Crime.



Ce tome confirme que Jonah Hex va se cantonner à des environnements urbains pendant quelques temps ; il confirme également qu'il ne perd en rien de son irascibilité et de son politiquement incorrect. Justin et Gray et Jimmy Palmiotti ont trouvé la bonne alchimie entre Hex et Arkham, à la fois pour leur complémentarité, mais aussi pour justifier du fait qu'Hex n'arrive pas à se débarrasser de son compagnon de voyage. Ils bâtissent des scénarios où l'action se taille une bonne place, avec des personnages hauts en couleurs, et un soupçon de provocation. C'est ainsi qu'une partie de la première histoire se déroule sur un bateau à roue à aube, transformé en salle de combats d'un genre particulier.



La combattante la plus émérite face à des brutes épaisses est Z.C. Branke, une frêle jeune femme habillée de dessous, avec un parfum légèrement gothique (et une relation physique avec Hex). Par la suite, Hex visite une belle demeure de Gotham, pendant qu'Arkham fait connaissance avec une cellule du poste de police, et un personnage issu de la série précédente effectue un retour savoureux. Le style de Moritat a un peu évolué par rapport au tome précédent : il donne l'impression de dessiner un peu plus vite en particulier au niveau des visages qui manquent de finesse. Par contre il sait toujours capturer l'atmosphère d'un lieu, le détail juste pour les vêtements, la rapidité des mouvements, etc. De ce point de vue, il s'agit de 2 histoires faciles et plaisantes à lire dégageant une capacité d'immersion et de divertissement satisfaisante. Bien sûr si le lecteur est un peu plus regardant, il saute aux yeux que Gray et Palmiotti usent et abusent des clichés spécifiques aux récits d'aventure avec un héros dur à cuir, à commencer par une capacité invraisemblable à résister aux blessures et à la douleur. Dans un épisode, une femme se prend un coup de couteau en pleine cuisse, dans l'épisode suivant (distant de 2 ou 3 heures), elle se bat sur ses 2 jambes comme si elle n'avait jamais été blessée.



Moritat a également recours à ces clichés éculés, comme dans la page où Nighthawk et Cinnamon bondissent au dessus des toits de la Nouvelle Orléans, sans raison apparente, sans rien pour assurer leur suspension dans les airs. Il vaut également mieux éviter de parler de la fâcheuse étourderie des criminels qui n'achèvent jamais leur ennemi (les héros de l'histoire), et qui se croient toujours obligés de les mettre dans un piège alambiqué dont le lecteur sait qu'il sortira in extrémis par un stratagème capilo-tracté.



Oui, mais à y regarder de plus près, Gray, Palmiotti et Moritat jouent sur le fait que leur récit est dérivatif des stéréotypes qui encombrent la production industrielle d'histoires de divertissement de masse. Moritat s'inspire des mangas à base de Lolita gothique pour Z.C. Branke et l'autre personnage féminin pour un effet mariant aspect mignon (kawaï) et aspect létal aussi improbable qu'irrésistible. En faisant un peu attention, il est également possible de remarquer 2 cases accolées reproduisant le générique d'introduction de la série Les mystères de l'Ouest (Wild wild west). De la même manière, Gray et Palmiotti enrichissent leur narration en évoquant discrètement Psychose d'Alfred Hitchock (avec la maman d'Arkham), ce qui établit également un lien avec Arkham asylum de Grant Morrison. Il ne s'agit pas de points clefs de l'histoire, mais de liens intelligents à destination des connaisseurs. Une fois ces composantes observées, le lecteur prend conscience que les auteurs ont fait le choix conscient d'utiliser ces clichés pour s'inscrire dans ce récit de genre, et non pas comme une facilité pour bâcler leur récit.



Cette manière de construire le récit en assumant son aspect dérivatif de récit de genre est d'autant plus remarquable que Gray & Palmiotti enrichissent dans le même temps l'univers partagé DC. Leur lettre de mission exige d'eux qu'ils rattachent Jonah Hex à la mythologie de Batman. C'est ainsi qu'un Talion issu de la Cour des Hiboux apparaît dans l'épisode 9 (crossover oblige, voir Night of the Owls). Mais ils ne se limitent pas à faire apparaître l'un des agents des Hiboux, ils développent également les motivations de cette organisation secrète générique (plus même que ne l'a fait Snyder dans la série Batman avec The Court of Owls), et ils arrivent à insuffler un peu de crédibilité à l'organisation de la Bible du Crime (malgré son nom et son concept ridicules). Pour les plus observateurs, ils évoquent également l'achat d'un terrain proche d'un réservoir de Gotham (allusion au premier méfait du Joker).



Au fil des pages, le lecteur éprouve une impression inattendue, celle que ces péripéties farfelues basées sur les clichés codifiant ce genre, cette mythologie étoffée et ces personnages forment un récit intelligent, irrévérencieux et plus riche qu'il n'y paraît. Un peu comme le refrain d'une chanson populaire peut s'imposer par son évidence et sa pertinence, ce récit s'installe dans l'esprit du lecteur comme coulant de source, pour ne plus en sortir. 5 étoiles.



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Nighthawk & Cinnamon (22 pages, dessins de Patrick Scherberger, encrage de Dan Green et Terry Austin) - L'histoire évoque l'enfance de Kate Spencer, et celle d'Hannibal Hawkes, ainsi que la manière dont ils sont entrés en possession de leur amulette.



Le lecteur découvre une partie des origines de Cinnamon et Nighthawk au cours de retours dans le passé. L'histoire en elle-même n'est pas très intéressante, car trop convenue, et sans la dimension référentielle de celle de Jonah Hex. Les dessins sont minutieux et détaillés, tout en restant vivants. 2 étoiles.



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Bat Lash (8 pages, dessins et encrage de José Luis Garcia-López) - Bartholomew Aloysius Lash a de nouveau fait profiter la gente féminine de ses dons (il s'agit de 2 soeurs cette fois-ci). Et le voilà devant le prêtre pour se marier.



Dans cette courte histoire, Gray et Palmiotti jouent sur le coté séducteur et hâbleur de Bat Lash pour une histoire sans prétention. Les dessins de Garcia-López transcrivent bien cette joie de vivre, cette volonté de jouir de la vie. 3 étoiles.



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Dr. Terrence Thirteen (16 pages, dessins et encrage de Scott Kolins) - Dans les faubourgs de Gotham, un cavalier fantomatique doté d'une carabine crachant du feu dévalise les voyageurs des diligences. L'une des victimes demande au docteur Terence Thirteen d'intervenir contre cette manifestation surnaturelle.



Cette histoire bénéficie à la fois d'un dessinateur au style plus marqué avec un très bel encrage, et d'une référence qui nourrit le récit, en l'occurrence Sleepy Hollow de Tim Burton. Le résultat est tout de suite plus consistant et très savoureux. 5 étoiles.
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All Star Western, tome 2 : War of Lords and..

L'intrigue est plutôt intéressante, assez classique. C'est une bonne mise en bouche avant d'arriver à la seconde partie qui se déroule à Gotham [...] Moritat s'occupe toujours de la partie graphique avec son style propre et unique.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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All Star Western, Vol. 3: The Black Diamond..

Ce tome fait suite à The war of Lords and Owls (épisodes 7 à 12). Il contient les épisodes 0 et 13 à 16, tous co-écrits par Justin Gray et Jimmy Palmiotti. Le tome se termine avec une histoire (38 pages) consacrée à Tomahawk, initialement parue en fin de chaque numéro de "All star Western".



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--- Jonah Hex (dessiné et encré par Moritat) - Épisode 0 - À quoi ressemblaient les parents de Jonah Hex ? Comment a-t-il été défiguré par cette cicatrice sur son œil droit ? Pourquoi porte-t-il une vareuse de sudiste ? Quelle est sa relation avec les Apaches ? Épisodes 13 à 16 - Il y a un clown tueur à Gotham (non ce n'est pas le Joker, mais le parallèle est évident). Dans un premier temps, Jonah Hex dispose de l'aide d'Amadeus Arkham, de Tallulah Black et il croise la route de Barbary Ghost (déjà vue dans le premier tome Guns and Gotham). Mais un nouveau venu vient d'arriver d'Angleterre dont la présence va singulièrement compliquer cette enquête qui tourne autour d'un diamant noir (celui d'Eclipso) : le docteur Henry Jekyll (et son double Edward Hyde).



Pour les lecteurs qui n'auraient pas lu la précédente série de Jonah Hex également écrite par Gray & Palmiotti (à commencer par Face full of violence), l'épisode permet de découvrir les principaux événements dans la vie de Jonah Hex de manière rapide et concise. Pour ceux qui auraient lu la précédente série, ils pourront comparer les 2 versions (la première comprenant également une origine écrite par Gray & Palmiotti) : celle d'All star Western (version New 52), et la précédente dans Origins et No way back. Moritat semble avoir bénéficié du temps nécessaire pour peaufiner chacun de ses dessins, ce qui aboutit à un récit haut en couleurs, et riche en personnages et lieux différents, pour un conte cruel. 4 étoiles pour un récit qui aurait mérité plus de pages.



Un clown tueur à Gotham, Barbary Ghost à la recherche de sa mère, un vendeur d'élixir aux effets douteux, Jekyll & Hyde, une visite à Chinatown, le joyau d'Eclipso, Amadeus Arkham qui commence à perdre les pédales (jusqu'à montrer ses bijoux de famille dans un bar), Jonah Hex dans un fauteuil roulant, une jolie infirmière (Constance Chambers), etc. Comme à leur habitude, Gray et Palmiotti n'ont pas lésiné sur les ingrédients et les péripéties pour pimenter leur récit. Pourtant le lecteur peut éprouver quelques difficultés à s'intéresser à tous ces rebondissements, ou à s'immerger dans ces affrontements. Le diamant d'Eclipso arrive comme un cheveu sur la soupe, comme un artifice imposé, sans apporter grand-chose au récit. Il est vraisemblable que les responsables éditoriaux aient demandé à ce que Gray & Palmiotti continuent à resserrer les liens entre Hex et la continuité de Batman et consort.



Pris un par un chacun des ingrédients est savoureux. Cela fait plaisir de revoir Barbary Ghost et son costume improbable se battre contre une légion d'hommes de main pratiquant les arts martiaux, avec des nattes improbables et une allure d'asiatiques tout droit sortie d'une reconstitution de pacotille. Mais son départ avec Tallulah en plein milieu d'histoire laisse le lecteur comme 2 ronds de flan, de par sa soudaineté. L'idée d'avoir collé Jonah Hex dans un fauteuil roulant évoque de loin la situation de Clint Eastwood dans Les Proies de Don Siegel, tout l'aspect psychologique en moins. En outre, Hex conserve bien opportunément son tomahawk avec lui, pour une raison à nouveau très artificielle. L'adjonction de Jekyll peut se défendre, mais à nouveau il s'agit d'un emprunt très superficiel. La relation entre Hex et son infirmière suit un schéma des plus classiques sans aucune surprise. Il n'y a finalement que madame Arkham mère (la mère d'Amadeus) qui étonne en défiant les clichés et les attentes du lecteur.



Dans ces épisodes, le lecteur retrouve tout ce qui fait la spécificité de Moritat : une mise en scène vivante, une capacité à attribuer des gueules à ses personnages, un goût pour le bizarre et la série B, des visages trop mignons pour ces dames (avec des moues inattendues et comiques). Il sait rendre chaque affrontement physique intéressant par un découpage alerte. Il fait montre d'un certain goût pour les tenues d'époque (les robes de ces dames, et les lettres CS sur la boucle de ceinture d'Hex) et les décors plausibles (une magnifique double page avec Barbary Ghost en assaillie en pleine rue à Chinatown). Par contre, il devient visible qu'il est pressé par le temps sur certaines pages quand les arrières plans disparaissent plusieurs cases durant. Il semble également hésiter d'une séquence à l'autre sur l'apparence d'Edward Hyde au point qu'il faut attendre une ou deux cases pour s'assurer par le contexte ou ses propos qu'il s'agit bien de lui.



Après un tome parfaitement dosé pour un amalgame réussi, Gray, Palmiotti et Moritat se retrouvent à raconter une histoire en 4 épisodes, riches en péripéties diverses, mais où les différentes composantes semblent assemblées à la hâte, sans réussir à former un tout cohérent. Entre 3 et 4 étoiles.



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--- Tomahawk (dessiné et encré par Phil Winslade) - Au début du dix-neuvième siècle, Tomahawk (moitié iroquois, moitié pawnee) incarne l'esprit de rébellion des tribus indiennes qui sont en train de se faire spolier de leur territoire malgré le traité leur garantissant leurs terres. Tomahawk va croiser le chemin de Tecumseh, avant d'être trahi par ses alliés britanniques.



Gray et Palmiotti ont indiqué à plusieurs reprises dans des interviews qu'ils sont grands amateurs de cette période historique. Ils utilisent donc la remise à nouveau de ce héros oublié du patrimoine DC pour pouvoir évoquer le sort des indiens coincés entre les anglais et les américains, ces derniers s'étendant toujours plus au nord sur leurs territoires. L'histoire de Tomahawk n'est pas très intéressante en elle-même, narrant une confrontation après l'autre, sans qu'il soit possible d'éprouver quelqu'empathie que ce soit pour Tomahawk. L'évocation historique est trop sommaire pour laisser le temps au lecteur de s'en imprégner et de s'y immerger. Phil Windslade ne s'intéresse qu'aux personnages (à une ou deux scènes près), laissant le soin au metteur en couleur de remplir tous les arrières plans en vert pour figurer la nature, les plaines, les forêts, etc. Le lecteur se désintéresse donc rapidement de ces personnages qui s'agitent sous yeux, sans faire naître aucune émotion, dans une reconstitution historique trop hâtive, tant sur le plan écrit, que sur le plan visuel. 1 étoile.
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All Star Western, Vol. 3: The Black Diamond..

Dans cette BD, il y a trois histoires. Le première raconte les origines de Jonah Hex et de toutes les souffrances de sa jeunesse. La seconde raconte l'affrontement de Amadeus Arkham et Jonah Hex contre le Dr. Jeckyll et son alter ego Mr. Hyde. Pour une rare fois, on a droit à un Hex fragilisé qui se retrouve en chaise roulante. La troisième partie porte sur un amérindien surnommé Tomahawk qui se bat autant contre les Américains que les Britanniques pour sauvegarder son peuple est ses racines.



Comme les deux tomes précédents, cette BD est ultra violente. Les dessins sont beaux et modernes. L'histoire quant à elle est excellente. J'adore cette série.
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Ame-Comi Girls, tome 1

Ce tome est le premier d'une nouvelle série, initialement publiée sous forme dématérialisée en 2012. Il comprend les 5 premiers épisodes de la série "Ame-comi girls", tous coécrits par Jimmy Palmiotti & Justin Gray. L'histoire continue dans Rise of the Brainiac. Le récit se déroule dans une autre réalité où seules les femmes disposent de superpouvoirs, et les personnages sont basés sur une série de statuettes à collectionner produites par DC Comics. Tous les épisodes se suivent, mais chacun est plus consacré à une héroïne.



Épisode 1 (dessiné par Amanda Conner, puis par Tony Akins) – Steve Trevor explique à un état-major militaire que l'état de Kasnia s'apprête à envahir l'île de Thémyscira, nouvellement découverte par les États-Unis, et habitée uniquement par des femmes. Les soldats de Kasnia rencontrent une résistance inattendue. Épisode 2 (dessins et encrage par Sanford Green) – À Gotham, Batgirl et Robin essayent d'arrêter les méfaits de Poison Ivy qui bénéficie de l'aide de Catwoman, de Cheetah et d'Harley Quinn. Épisode 3 (dessins et encrage de Ted Naifeh) – Le lecteur découvre les origines du Joker (Duela Dent), alors que Batgirl est détenue prisonnière dans son vaisseau.



Épisode 4 (dessins et encrage de Mike Bowden) – Power Girl est la superhéroïne attitrée de Metropolis où elle a maille à partir contre une équipe de Silver Banshees, commanditée par une personne à l'abri dans un gros robot vert et violet. Elle est très déstabilisée quand elle découvre qu'une autre capsule spatiale s'est écrasée près de Smallville, là où elle avait été recueillie par les Kent. Épisode 5 (dessins et encrage de Santi Casas) – Supergirl explique à Power Girl pourquoi elle a été envoyée sur Terre et ce qu'il est advenu de Krypton.



Cette série publiée par DC Comics est donc à la base un produit dérivé d'une série de statuettes à collectionner, dont la spécificité était de réimaginer les superhéros DC dans des versions uniquement féminines, inspirées par la culture japonaise des mangas, avec une touche de steampunk (au moins pour Harley Quinn). Pour l'amateur de comics de superhéros, il est difficile de résister à l'envie de découvrir les pages dessinées par Amanda Conner (18 pages) pour Wonder Woman, dans le premier épisode. Elles sont très réussies, avec une interprétation du personnage évoquant l'esthétique d'un dessin animé pour la jeunesse, Conner étant toujours aussi douée pour dessiner des visages exprimant les émotions.



Les responsables éditoriaux ont donc sortis les grands noms pour lancer cette série. Elle a la particularité d'avoir d'abord été publiée sous format électronique, chaque épisode paraissant par tiers, ce qui explique que Conner n'ait réalisé qu'une partie de celui consacré à Wonder Woman (en fait le regroupement de 3 parties successives). Le parti pris est de raconter l'histoire de ce personnage par le début, en commençant par la découverte de Thémyscira, l'île des amazones. Gray & Palmiotti s'attachent essentiellement à l'intrigue et à insuffler un rythme soutenu. Le lecteur découvre une histoire agréable, mais superficielle, n'apportant pas un regard pénétrant ou critique sur les fondements du personnage. Cette version ne s'attarde pas sur la pérennité d'une civilisation féminine, elle ne détaille pas la naissance de Diana, et les Dieux grecs ne font pas d'apparition. Il s'agit de parcourir le chemin qui va de la découverte de Thémyscira jusqu'au premier discours de Diana devant les Nations Unies.



Les dessins sont agréables à l'œil, assez ronds, avec un bon niveau de détails, qu'il s'agisse des pages d'Amanda Conner ou Tony Akins. La narration tant visuelle que textuelle est tout public, avec des tâches rouges pour figurer le sang, mais sans jamais montrer les blessures. Il n'y a pas de deuxième niveau de lecture, mais les coscénaristes prouvent qu'ils s'intéressent au personnage, par exemple l'explication de la tiare (une forme de casque). Les dessinateurs accomplissent leur mission en reproduisant le costume conçu pour la statuette de Wonder Woman dans la collection Ame-Comi.



Une fois passé ce premier épisode, le lecteur découvre vraiment toute l'étendue des modifications apportées par les auteurs aux superhéros DC dans cette réalité, ainsi que la tonalité narrative globale. Conformément aux exigences éditoriales, ils consacrent une ou plusieurs séquences par épisode à un personnage en particulier, pour pouvoir présenter ces versions Ame-Comi de Batgirl (& Robin), Joker, Power Girl et Supergirl. Chaque superhéroïne dispose de son nouveau costume, plutôt steampunk pour Harley Quinn, plutôt Magical Girl pour Power Girl et Supergirl. Effectivement il n'y a aucun superhéros de sexe mâle, toutes les versions étant féminisées, à commencer par Robin, jusqu'à Flash.



Pour les coscénaristes, l'enjeu est donc de donner une existence à ce nouvel univers, en présentant régulièrement des nouveaux personnages. Ils n'ont pas beaucoup le temps de s'intéresser à la psychologie de ces dames, ou de développer leur vie privée. Elles sont en costume de superhéroïne à plus de 90% de l'histoire, leur identité secrète n'est pas évoquée pour toutes, et leur métier n'a aucune importance. Leurs éventuelles amies ne sont pas plus évoquées.



Justin Gray et Jimmy Palmiotti se focalisent donc sur l'intrigue. Il faut arriver au troisième épisode pour la voir émerger. Toutes ces superhéroïnes finissent par se trouver confrontées à la même ennemie dont l'objectif se dévoile petit à petit. La narration alterne les scènes d'exposition pour ménager l'entrée des personnages, et exposer par bribes les intentions des supercriminelles, avec les scènes d'affrontement physique. Dans la mesure où chaque épisode se focalise pour partie sur une protagoniste différente, les lieux changent régulièrement, ainsi que les configurations d'affrontement. Il n'y a donc pas d'impression de répétition d'un schéma à l'identique, d'un épisode à l'autre. La narration est rapide et divertissante, sans grande conséquence, ni deuxième degré, seulement le plaisir de lire un comics fun, avec des copines qui s'apprécient.



La première moitié d'épisode dessinée par Amanda Conner présente un aspect tout aussi fun, avec un bon niveau de détail, une Wonder Woman avec un costume un peu trop révélateur (elle en fait même la remarque en remontant son bustier riquiqui). La deuxième moitié est réalisée par Tony Akins, dans un esthétisme identique, mais avec une science de l'encrage moindre et une densité d'information visuelle plus faible. Il reste toutefois dans le ton narratif posé par Amanda Conner.



Pour le deuxième épisode, Sandoford Green utilise des traits plus croqués sur le vif pour délimiter les contours, et revient à un bon niveau de densité d'informations visuelles. Batgirl dispose d'un costume très couvrant, qui n'aurait pas déparé dans sa série mensuelle. Robin a de nouveau les jambes à l'air. Cheetah et Poison Ivy ont un costume riquiqui, plus pensé pour titiller l'imagination des lecteurs pré-pubères, que pour les mettre en valeur. Par comparaison, le costume d'Harley Quinn est plus proche de celui de sa série mensuelle, mais avec des grelots qui renforcent l'impression que c'est une vraie cruche, comme à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. De site en site, le lecteur se rend compte que Sanford Green fait le nécessaire pour représenter les arrière-plans, mais que ceux-ci sont d'une conception élémentaire, finalement peu substantiels.



Pour l'épisode 3, Ted Nafeih prouve également qu'il maîtrise les techniques pour donner l'impression que les arrière-plans sont bien fournis, même si les décors restent simplistes. Par contre, il apporte un peu de noirceur aux dessins, ce qui se marie bien avec les origines de Duela Dent. Le joker prend une dimension sinistre, tout en restant tout public, un bel équilibre graphique. Pour l'épisode 4, Mike Bowden utilise un trait un peu plus gras pour délimiter les contours, avec une façon très convaincante de représenter les méchas (cette nouvelle version de Silver Banshee, Siobhan McDougal). Il parvient à retrouver l'entrain insufflé par Amanda Conner dans la première partie. C'est très enlevé et bon enfant. Enfin pour les derniers épisodes, Santi Casas utilise un trait plus fin pour détourer les formes, ce qui aboutit à un croisement entre un comics de superhéros et un maga de magical girl, à la fois original et convaincant.



Ce premier tome consacré aux Ame-Comi girls propose des aventures rapides et inventives, en reprenant les costumes des personnages créés pour la ligne de statuette d'Ame-Comi, et le principe de n'avoir que des personnages féminins dotés de superpouvoirs. Les humains normaux sont aux abonnés absents ; les affrontements se succèdent entre superhéroïnes et supercriminelles, sur la base d'une intrigue solide et inventive. Les dessins sont agréables, assez denses, plein d'entrain. Ce tome est fait pour un lecteur cherchant un comics de superhéros sans continuité, sans réflexion, du pur divertissement plutôt bien fait.
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Daughters of the Dragon

Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie. 4 supercriminels de seconde zone (Whirlwind, 8-Ball, Humbug et Freezer Burn) organisent un cambriolage dans l'appartement de Miss Ricadonna une éditrice de renom. Outre les bijoux, ils se retrouvent avec un œil dont ils ne savent pas quoi faire.



Or ces 4 seconds couteaux sont tous en liberté sous caution et leurs agents de liaison ne sont autres que Misty Knight (ex-flic dotée d'un bras cybernétique) et Colleen Wing (experte en arts martiaux et maniement du sabre). Quand ils commencent à être assassinés les uns après les autres (en oubliant du coup de se présenter au commissariat), les Daughters of the Dragon mènent l'enquête avec un petit coup de main d'Iron Fist pour le combat final.



À la lecture de cette histoire, on peut avoir 2 réactions. La première : du dégoût pour cette mise en scène de 2 femmes dans des poses qui mettent en valeur leurs atouts, cette rencontre improbable de blaxploitation et kung-fu et cette collection de personnages qui auraient mieux fait de rester oublié. La deuxième réaction est de se dire que tout ça est trop gros pour être pris au sérieux et d'apprécier cette aventure pour le fun et l'autodérision. Le genre des superhéros étant déjà tellement exagéré, l'humour a tendance à tomber à plat sur des situations déjà caricaturales. Ici, on a affaire à 2 scénaristes habitués à réussir des paris difficiles (par exemple, ramener de manière crédible Jonah Hex dans "Jonah Hex: A Face Full of Violence").



Le tandem formé par les 2 héroïnes n'a rien de mièvre et personne d'a envie des les prendre pour des femmes objets. L'intrigue n'est pas cousue de fil blanc même si le fameux trésor est absolument invraisemblable. Les touches d'humour sont bien dosées entre dérision des clichés (la chevelure afro, la taille du postérieur de Misty), intervention de personnages loufoques (Otis Johnson, leur nouveau réceptionniste, Doctor Bong) et relations entre personnages avec sous-entendus grivois. Khari Evans a choisi une mise en page plutôt sage (cases rectangulaires) et des dessins disposant d'un niveau de détails suffisant pour illustrer de manière efficace l'histoire.



Dans le style humour et dérision, cette histoire est bien ficelée et atteint ses objectifs : une lecture fun et divertissante. On retrouve les mêmes scénaristes avec les mêmes héroïnes dans "Civil War: Heroes for Hire".
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Denver & Other Stories

Un album qui vient s’inscrire dans un genre assez spécifique qui montre bien vite ses limites.
Lien : http://www.actuabd.com/Denve..
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Denver & Other Stories

Nous avons un album composé de trois comics assez inégaux dans leur qualité et dans la longueur. On va partir du plus imposant à la très courte nouvelle. C'est Denver qui marque le plus pour son univers apocalyptique.



Pourtant, on va avoir droit à une banale histoire de policier avec un certain Max qui n'est pas mad. Bref, l'univers n'a pas été suffisamment exploité. Cela met l'eau en bouche et c'est tout.



Au niveau graphique, on va avoir droit à trois styles différents dont aucun ne m'a particulièrement marqué. C'est un peu fade. Au final, l'ensemble manque de punch et se termine sur une note assez décevante.
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Denver & Other Stories

Glénat et sa jeune collection comics nous proposent une immersion dans l'univers violent et sans compromis de Jimmy Palmiotti, en plus de "Denver", ce recueil propose "Trigger Girl 6" et une introduction à "Painkiller Jane", une des série phare de l'auteur...
Lien : http://psychovision.net/bd/c..
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Denver & Other Stories

Denver & Other stories saura vous sortir des sentiers mainstream du comics pour vous offrir mystère, aventure et action.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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Denver & Other Stories

Un thriller d’action écolo, hyper efficace, mais sans lendemain.
Lien : http://www.bodoi.info/denver..
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Filles du dragon, Tome 1 : Samurai bullets

Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2006. Le scénario est Justin Gray et Jimmy Palmiotti, les dessins de Khari Evans, et l'encrage de Palmiotti.



4 supercriminels de seconde zone (Whirlwind, 8-Ball, Humbug et Freezer Burn) organisent un cambriolage dans l'appartement de Miss Ricadonna une éditrice de renom. Outre les bijoux, ils se retrouvent avec un œil dont ils ne savent pas quoi faire. Or ces 4 seconds couteaux sont tous en liberté sous caution et leurs agents de liaison ne sont autres que Misty Knight (ex-flic dotée d'un bras cybernétique) et Colleen Wing (experte en arts martiaux et maniement du sabre). Quand ils commencent à être assassinés les uns après les autres (en oubliant du coup de se présenter au commissariat), les Filles du Dragon mènent l'enquête avec un petit coup de main d'Iron Fist pour le combat final.



À la lecture de cette histoire, on peut avoir 2 réactions. La première : du dégoût pour cette mise en scène de 2 femmes dans des poses qui mettent en valeur leurs atouts, cette rencontre improbable de blaxploitation et kung-fu et cette collection de personnages qui auraient mieux fait de rester oublié. La deuxième réaction est de se dire que tout ça est trop gros pour être pris au sérieux et d'apprécier cette aventure pour le fun et l'autodérision. Le genre des superhéros étant déjà tellement exagéré, l'humour a tendance à tomber à plat sur des situations déjà caricaturales. Ici, on a affaire à 2 scénaristes habitués à réussir des paris difficiles (par exemple, ramener de manière crédible Jonah Hex dans La traversée du désert). Le tandem formé par les 2 héroïnes n'a rien de mièvre et personne d'a envie des les prendre pour des femmes objets. L'intrigue n'est pas cousue de fil blanc même si le fameux trésor est absolument invraisemblable. Les touches d'humour sont bien dosées entre dérision des clichés (la chevelure afro, la taille du postérieur de Misty), intervention de personnages loufoques (Otis Johnson, leur nouveau réceptionniste, Doctor Bong) et relations entre personnages avec sous-entendus grivois. Khari Evans a choisi une mise en page plutôt sage (cases rectangulaires) et des dessins disposant d'un niveau de détails suffisant pour illustrer de manière efficace l'histoire.



Dans le style humour et dérision, cette histoire est bien ficelée et atteint ses objectifs : une lecture fun et divertissante. On retrouve les mêmes scénaristes avec les mêmes héroïnes dans Civil War: Heroes for Hire (en anglais).
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G.I. Zombie: A Star-Spangled War Story

Ce tome est le premier (et le seul) d'une nouvelle série indépendante de toute autre. Il comprend tous les épisodes parus, à savoir les numéros 1 à 8, et l'épisode "Star spangled war sories: Futures end", initialement parus en 2014/2015, tous coécrits par Justin Gray & Jimmy Palmiotti, dessinés, encrés et mis en couleurs par Scott Hampton. Darwyn Cook a réalisé les couvertures des épisodes 1 à 6. Dave Johnson a réalisé celles des épisodes 7 et "Futures end", Scott Hampton celle de l'épisode 8.



Jared Kabe est un zombie ayant toute sa tête, enfin au moins tous ses esprits. Il travaille pour le gouvernement des États-Unis, sous le commandement d'un individu surnommé Gravedigger (Able Anderson, un nouvel individu ayant adopté ce nom de code souvent utilisé dans l'univers partagé DC). GI Zombie (le surnom de Jared Kabe) fait équipe avec Carmen King, une femme blonde, ex-soldat ayant vécu une expérience traumatisante lors d'une mission en Afghanistan.



Dans un coin paumé du Mississipi, Carmen King (sous le nom d'emprunt de Tiffany Roberts) infiltre un gang de bikers (en faisant ses preuves, en abattant froidement un agent du FBI, après lui avoir sectionné les mains), soupçonnés d'être des activistes voulant destituer le gouvernement des États-Unis. Jared Kabe se tient prêt pour infiltrer leur base une fois localisée par sa partenaire.



Dans le cadre de l'opération New 52 lancée par DC Comics en 2011, l'éditeur a relancé toutes ses séries à partir de zéro. Il y avait celles attendues (Superman, Wonder Woman, Batman, et consorts) et quelques prises de risque. À l'évidence personne n'a parié lourd sur GI Zombie, nouveau personnage sorti de nulle part, et y étant retourné après 9 numéros. Pourtant, les couvertures de Darwyn Cooke sont alléchantes dans leur horreur de dessin animé, un peu parodique. Les lecteurs réguliers de comics connaissent bien les scénaristes, habitués des séries B (ou Z), avec un talent certains pour utiliser les conventions de genre avec respect, tout en y insufflant une touche d'autodérision assez discrète pour ne pas ruiner la lecture au premier degré, mais assez prégnante pour que le récit s'adresse à des adultes. Enfin, Scott Hampton utilise une approche personnelle pour les images, et a collaboré, entre autres, avec Steve Niles, Bruce Jones, Archie Goodwin, Greg Rucka. Il a même eu droit à son numéro dans la série Solo, épisode 9 dans Solo, the Deluxe edition.



La scène d'introduction donne le ton du récit. Aucun superhéros à l'horizon, et ça reste vrai pendant tous les épisodes. La violence est sèche et sans pitié (2 mains tranchées quand même). Carmen King n'est pas là pour faire la potiche ou pour respecter le quota de personnages féminins dans le récit. Elle accomplit son boulot avec efficacité, infiltrant un milieu de durs à cuire où elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. C'est un agent double ayant conscience des risques, mais aussi disciplinée et sachant faire preuve d'initiative.



Le lecteur rencontre ensuite Jared Kabe, zombie de son état. Les auteurs ne développent pas comment il est devenu un zombie, et ils lui attribuent des capacités rapidement. Oui, il mange de la chair humaine, et en plus il est capable de reconstituer la sienne après avoir été blessé. Il s'agit également d'un soldat protégeant l'ordre établi et la population contre des terroristes américains. Les auteurs se montrent à nouveau retors et taquins quand il s'agit pour Kabe de se nourrir. Le gouvernement n'hésite pas à lui fournir un repas sous la forme de David Holder, un condamné à perpétuité pour des assassinats atroces.



Le lecteur s'acclimate progressivement à ces 2 agents de terrain, professionnels, efficaces, et motivés par le bien de la population. Ils affrontent des individus tout aussi professionnels, mais convaincus que la grandeur de leur pays ne reviendra qu'au prix d'une révolution ayant un prix élevé en vies humaines, et leur permettant d'imposer leur vision.



Justin Gray et Jimmy Palmiotti racontent donc une mission clandestine pour sauver la démocratie. Le lecteur retrouve les codes du genre : du groupuscule bien organisé disposant d'une arme bactériologique (d'un genre un peu spécial), à la base souterraine gigantesque (mais les auteurs font un effort pour expliquer son fonctionnement), en passant par les risques encourus par l'agent infiltré (Carmen King), d'autant plus grands qu'elle essaye de découvrir ce dont il retourne vraiment, avec un léger soupçon de paranoïa. Il retrouve également des conventions liées à l'horreur : exécution sommaire, zombies mangeant ce qui se trouve sur leur passage, personne poussée vivante dans une chaudière, etc. Les auteurs se maintiennent avec grâce au point d'équilibre, entre premier degré horrifique, et soupçon d'intention parodique.



Le lecteur éprouve donc le plaisir de se plonger dans un récit à la croisée de l'espionnage et de l'opération anti-terroristes, avec une touche de zombie qui n'a rien de plus idiote que les histoires de zombies traditionnelles. Comme souvent, c'est le respect des auteurs pour les récits de genre qui permet au récit de tenir la route. Une autre caractéristique qui récompense la lecture réside dans l'implication des auteurs du début jusqu'à la fin, qu'il s'agisse des scénaristes, ou de l'artiste. Un premier coup d'œil aux dessins laisse une impression mitigée. Scott Hampton détoure les formes avec une ligne d'épaisseur uniforme, très fine, avec un aspect parfois plus grisé que noir, ce qui ajoute encore à la fragilité des individus et des décors, qui en deviennent presqu'évanescents. Parfois cela confère une apparence presque photographique ; à d'autres moments cela peut aller jusqu'à ressembler à un croquis peu substantiel.



Néanmoins dès les premières pages, les réticences potentielles du lecteur se dissipent. Le dinner perdu sur la route dispose d'une architecture spécifique, et les Harley Davidson garées devant ajoutent à l'ambiance, tout en posant clairement de quel type d'établissement il s'agit. La couleur chargée du ciel montre qu'on n'est pas dans un conte de fée. Hampton s'est fait plaisir en rajoutant 2 alligators en premier plan, en cohérence avec la série de genre. Dès sa première apparition, l'agent Carmen King dispose d'une présence incroyable sur la page. Elle ne souffre pas d'hypertrophie mammaire, mais elle un visage dur (tout en sachant sourire de temps en temps), avec un langage corporel froid qui en impose. Tout au long du récit elle force le respect. Même quand elle se retrouve dans le plus simple appareil devant Forrest (le responsable de l'organisation séditieuse), elle continue de garder sa contenance, à l'opposé d'une femme objet.



Scott Hampton a su trouver le ton juste pour représenter le zombie héros de l'histoire. En phase avec les scénaristes, il le représente comme un individu à la peau blafarde, avec un visage assez limité dans ses expressions, mais sans chair apparente, ou en décomposition. Jared Kabe arbore souvent un visage grave, mais il peut également lui arriver de sourire à l'occasion.



Chaque personnage dispose d'une apparence spécifique, sans exagération notable, avec des tenues vestimentaires réalistes, et parfois remarquable (la très belle robe blanche toute simple de Tiffany Roberts). Hampton réussit de superbes portraits de femmes, la très belle et habitée Lib (une exécutrice de l'organisation rebelle). Il s'investit fortement et tout du long de la série pour représenter les environnements divers et variés. Le niveau de détails compense largement l'aspect ténu des lignes de contour. Ainsi les personnages évoluent dans des endroits concrets et réalistes, des grilles de la grande demeure, à la petite ville de campagne, en passant par le camion lance-roquette, les hélicoptères de l'armée, le jet privé, ou encore la magnifique piscine privée.



Petite cerise sur le gâteau : les auteurs ont eu la possibilité d'apporter une fin à leur série. Ils ont pu conclure l'histoire principale en 8 numéros. Ils ont apporté un épilogue dans le numéro "Futures end", sous la forme d'une épidémie de zombies en bonne et due forme. Le lecteur peut ainsi découvrir le destin potentiel des personnages quelques années dans le futur (toujours sans l'ombre d'un superhéros).



A priori, le lecteur s'apprête à s'immerger dans une série B (voire Z), avec des créateurs réputés pour leur capacité à réaliser ce genre de récit. Il découvre un scénario efficace, mariant avec naturel l'espionnage contre terroriste, avec des éléments d'horreur dont la présence d'un zombie dans l'un des rôles principaux. Il se retrouve emporté par un solide suspense, et des personnages adultes, dans une intrigue bien construite.
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