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Citations de Karin Brunk Holmqvist (52)


Les frères prenaient grand soin de ne jamais oublier leur prière du soir. Ils ne la disaient pas ensemble et à voix haute, mais chacun d’entre eux marmonnait dans son lit. Henning récitait la même tous les soirs. « Dieu plein de miséricorde, faites que papa et maman ne meurent pas et qu’Albert s’éteigne en même temps que moi pour que je ne reste pas seul. » Un soir, Albert l’avait entendu supplier que leurs parents ne meurent pas.
« Ils sont morts depuis un paquet d’années », avait-il commenté.
Henning n’avait pas pu lui fournir d’explication. Ils avaient beau être décédés tous les deux, il tenait à les inclure dans sa prière, et il était incapable de trouver le sommeil si longtemps qu’il n’avait pas récité les mots habituels.
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Il avait attrapé un gros morceau de bois et en menaçait les reporters.
— C’est bon, tenta de le calmer Johansson. Nous avons vu un rayon de lumière et nous avons cru que…
— Quand on croit, on va à l’église entre 11 heures et midi le dimanche. Votre rayon provenait de ça, expliqua Albert en braquant sa lampe de poche sur le visage livide et effrayé de Blad.
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- Blixt est mort. Lorsqu'il s'est couché hier soir, il était en pleine forme, mais quand il s'est réveillé ce matin, il était mort.
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[...] lorsqu'elle surprenait un homme en train d'uriner au bord de la route, elle klaxonnait et lui adressait un signe de la main. L'individu, persuadé qu'il s'agissait d'une personne de sa connaissance, la saluait par pur réflexe et se retrouvait à souiller ses chaussures.
(p. 203)
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Rutger avait d'abord envisagé de garder le magazine [ porno ] pour pouvoir en profiter d'autres soirs, mais il songea alors à ce qui se produirait s'il succombait soudain à une crise cardiaque et tombait raide mort. Ce serait contrariant pour Marianne et les enfants de découvrir leur mari et père dans la maison avec un tel magazine. ils pourraient même croire que c'était ce qu'il y avait vu qui avait provoqué son arrêt cardiaque.
Il le feuilleta une dernière fois avant de décider de le brûler dans le poêle en faïence. Il plaça du papier journal dessous, puis quatre gros morceaux de bois. Quand il fût certain que le feu avait pris, il entrepris de déchirer les pages une par une et les vit se réduire en cendres noires. Cette nuit-là, il dormit à poings fermés, un sourire de contentement sur les lèvres.
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- Mais putain, comment vous avez fait pour survivre dans ce trou toute votre vie ? Bon, où est le journal pour regarder le programme télé ?
- Nous n'avons pas de télé, ni de journal, d'ailleurs.
Tina se releva et écarta les bras.
- Vous déconnez ? Mon coeur va lâcher, dit-elle en portant la main à sa poitrine. Les toilettes à l'extérieur, passe encore. Mais pas de télé... Vous êtes malades ou quoi ?
- Tes vêtements seront bientôt secs et tu pourras t'en aller. Comme ça, tu n'auras plus à subir les désagréments de notre humble demeure.
- Oh là, pas la peine de monter sur vos grands chevaux ! protesta-t-elle d'une voix normale. Pardonnez-moi, mais j'ai été tellement surprise, vous comprenez.
(p. 165)
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- Tu n'arrives pas à dormir ? s'enquit sa femme d'une voix douce.
- Non, comme tu peux le constater.
- Pourquoi es-tu si agressif ?
- Je n'arrive pas à dormir. Et alors ? Qu'est-ce qu'il y a de si bizarre à ça ?
- Tu as changé, Rutger, répondit Marianne, toujours sur un ton amical.
- Si on veut. Avant, c'était avant et maintenant, c'est maintenant, répliqua Rutger, puis il sauta hors du lit et enfila son élégant peignoir.
- Allez, ça va, tenta Marianne pour le calmer. Les hommes ont parfois des petits problèmes à ton âge.
- Je n'ai pas cet âge-là ! hurla Rutger.
- Vraiment ?
- De quel âge tu parles ? rugit Rutger.
- Le tien, bien sûr, répondit Marianne.
- Mon âge n'est pas un problème et JE n'ai pas de problème, rétorqua Rutger avant de quitter la pièce.
(p. 111)
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Elle coupa l'eau chaude et laissa le jet couler sur sa peau jusqu'à ce que l'eau soit glaciale. Ses mamelons durcirent et ses seins se dressèrent comme des teckels à l'arrêt.
(p. 131)
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Tu crois qu'il est célibataire ? s'enquit Tilda. Après tout, nous n'avons vu personne d'autre.
- Ils vont arriver après, répondit Elida. C'est toujours comme ça avec les femmes de la ville. Oui, quand les meubles sont en place et que le terrain a été nettoyé
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[ Au téléphone ]
Qu'as tu dit ? Marianne s'en va sur la Côte d'Azur ? C'est loin ça, non ? Il n'y a pas de problèmes entre vous quand même ? Non, je pose la question parce qu'elle part seule.
Leur frère répondit en hurlant et sa voix emplit toute la maison .
- IL N'Y A PAS DE PROBLÈME ! Vous n'allez pas commencer vous aussi !
- D'accord, dit Elida, effrayée par cet excès de colère. Nous nous demandions juste si... tu allais bien.
- JE VAIS BIEN, beugla de nouveau Rudger. ET IL N'Y A AUCUN PROBLEME. Joyeux Noël !
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La tenue du soir d'Olof avait fait l'objet de nombreuses disputes entre eux ces derniers temps. Louise détestait son pantalon de survêtement avec sa ceinture élastique et ses bandes le long des jambes. Selon elle, il ressemblait à un bouffon quand il le portait. Pire encore, il enfilait des chaussettes hautes et, cerise sur le gâteau, des sandales. Et s'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'étaient les hommes en chaussettes et sandales.
(p. 235-236)
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Elles s'étaient approprié une nouvelle partie de la maison sans même en discuter. Cette pièce serait désormais leur dormitorium. Et elles finiraient leur vie dans ce lit où leur mère leur avait un jour donné naissance.
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Au moment où Tilda et Elida emportèrent les derniers couverts, elles virent trois lapins dans l'herbe. En soi, cela n'avait rien d'inhabituel, mais l'un des rongeurs mangea quelque chose dans la jardinière [...] et patatras, il se produisit la même chose qu'avec le matou de Molin. Dans un premier temps, l'animal parut pétrifié, puis il s'ébroua avant de filer d'un trait. Tilda et Elida savait ce qui allait se produire - et cela se produisit. De fait, le lapin se jeta tour à tour sur ses deux congénères et les pilonna de coups de reins frénétiques. Puis il se remit à gambader avant de répéter la manoeuvre. Tilda et Elida restèrent médusées.
(p. 84)
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[...] la vérité serait encore plus difficile à gérer que l'incertitude.
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La bouche de Tilda était toujours ouverte et la partie supérieure de son dentier avait glissé, si bien que cette bouche semblait fermée alors qu’elle ne l’était pas.
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Les soeurs avaient grandi dans des conditions modestes. [...] Leur foyer n'avait en revanche jamais manqué d'amour, ce qui expliquait peut-être que Tilda et Elida aient eu du mal à quitter le nid. A telle enseigne qu'elles avaient anéanti leurs chances sur le 'marché du mariage', comme on disait en souriant au village. Pourtant elles étaient loin d'être laides et avaient même fait l'objet de quelques demandes dans leur jeunesse. Par ailleurs, elles avaient évidemment ressenti l'appel de la chair à de nombreuses occasions, appel qu'elles avaient réprimé en travaillant dur ou, à la faveur de l'obscurité nocturne, en explorant leur corps pour finalement découvrir la source de cette sensation brûlante et l'apaiser seules, toujours emplies de remords et de la crainte d'une punition divine. Mais le châtiment ne pouvait être pire que le désir. Ainsi, les deux demoiselles, chacune dans son lit, avaient donc pris l'habitude d'éteindre ce feu qui leur semblait parfois trop dévorant.
(p. 9)
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On peut être confronté à des périodes de vaches maigres, et il faut toujours avoir un petit bas de laine.
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Olof [le châtelain] s'engagea dans la cour à cet instant précis. Bien qu'il soit le propriétaire des lieux et leur en ait laissé l'usufruit, Albert et Henning ne l'avaient jamais invité à l'intérieur, car ils auraient trouvé ça embarrassant. Leur logis était loin d'avoir la splendeur du manoir. Pour cette raison et comme à leur habitude, ils se précipitèrent dehors. Quand Olof descendit de voiture, il les trouva plantés sur le perron.
- Vous avez le feu à l'intérieur ? les taquina-t-il. J'ai eu l'impression que l'ordre d'évacuation générale avait été lancé. A moins que ce ne soit qu'un exercice ? Je n'aurais pas dit non à une goutte de café pendant que nous réglons nos affaires.
- Ce n'est pas aussi propre et rangé qu'au château, mais si Olof y tient... répondit Henning en entrouvrant la porte.
- Vous voyez, nous n'avons pas de femme pour s'occuper du ménage, ajouta Albert en crachant délicatement sa chique au milieu du récipient prévu à cet effet.
(p. 91)
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- Nous allons faire l’amour, je te dis, répéta Rutger tandis que des gouttes de sueur perlaient sur son front.
- Mais…
- Tu crois peut-être que je ne peux pas ! hurla-t-il.
- Bien sûr que si, commença Marianne, et il la fit taire en l’embrassant avec fougue.
- Aïe, ça ne va pas la tête, cria-t-elle. Tu me fais mal !
- Ah bon, je te fais mal ? Avant, tu aimais ça.
Rutger remonta la chemise de nuit de Marianne avec des gestes maladroits et il essaya de planter haut son drapeau. Mais sa fierté d’antan pendait entre ses jambes tel un petit asticot, rendant impossible l’acte charnel qu’il envisageait.
Marianne se leva d’un bond et enfila sa robe de chambre.
- Tu es un grand malade ! lui lança-t-elle.
Rutger resta sur le lit quelques secondes, le souffle court. Puis il se leva, quitta la pièce sans avoir remis son peignoir. Nu, il gagna le bar et se servit un double grog qu’il vida d’un trait. Marianne le rejoignit d’un pas prudent.
- Tu me fais peur, Rutger.
Alors elle aperçut le petit asticot qui pendait au bord du siège recouvert de fausse fourrure et elle se mit à rire, d’abord de manière contenue, puis hystérique, avant d’éclater en sanglots.
Cette nuit-là, Rutger dormit dans la chambre d’amis et il pleura silencieusement comme un enfant pour la première fois de sa vie d’adulte.
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Bon sang, fais-toi ta propre opinion au lieu d'attendre que d'autres prennent les décisions, marmonna-t-elle.
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