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Carine Bruy (Traducteur)
EAN : 9782375610626
256 pages
Mirobole (20/04/2017)
3.54/5   39 notes
Résumé :
Restés célibataires, les deux frères Henning et Albert, 68 et 73 ans, habitent une petite maison à la lisière d'un village en pleine campagne suédoise. Leur paisible routine est brisée net lorsque la maison d'à côté est transformée en centre de désintoxication pour femmes alcooliques. Puis quand, à la suite d'un malentendu, des médias à l'imagination fertile prennent le champ de colza voisin pour un lieu de débarquement extraterrestre. Des jeunes femmes vulnérables ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Dans l'Österlen, réside depuis toujours Henning et Albert Andersson respectivement âgés de 68 et 73 ans. Célibataires et se méfiant des femmes, ces deux hommes vivent ensemble dans une petite masure sans la moindre touche de modernité. Pour les toilettes, il vaut se rendre derrière la remise, pour la distraction ne compter pas y trouver de télévision. Certes, nos deux amis ont bien une radio rafistolée, mais qui ne sert qu'à écouter une fois par jour la météo et les informations locales.
Henning et Albert ont un plaisir secret cependant. Ils adorent surveiller la maison non loin de chez eux.... maison où d'ailleurs ils y sont nés, y ont grandis au sein d'une famille aimante.
Mais voilà, grand chamboulement ! La maison familiale vient d'être vendue afin d'accueillir un centre de désintoxication pour femmes. La curiosité atteint son paroxysme pour nos deux vieux garçons. Il ne cesse de surveiller l'avancé des travaux en se cachant dans le champ de colza.... ce qui entraînera le début d'une série de quiproquos faisant penser à l'arrivée d'extra-terrestre....😄


Karin Brunk Holmqvist réitère l'exploit de nous proposer un livre où les protagonistes sont deux personnages âgés sans vie folichonne et de nous faire entrer dans le livre. Après Aphrodite et vieilles dentelles où nous avions deux dames faisant commerce de produit pour booster la virilité des messieurs, voici Colza mécanique et son invasion spatiale !


L'histoire est complètement décalée avec une lenteur voulue dans le récit qui pourrait en rebuter certains. Nous suivons le quotidien de deux vieux messieurs, loin de la civilisation moderne et ayant des valeurs de respects, d'honneur, de famille qui disparaissent de nos jours. Les scènes évoquées sont rustiques et pleines d'humour et de douceur et s'amusent à comparer deux mondes temporellement différents.
Ce contraste est encore plus saisissant quand l'auteur décrit les travaux de la maison en cours avec ajout d'une piscine, de pièce à vivre, d'internet... alors que de l'autre côté du champ, nos deux petits vieux, eux sont plus philosophes et ont compris que tout cela n'est que matériel et n'apporte pas le bonheur.

Ensuite, l'intrigue part complètement dans une succession de quiproquos qui font penser à une invasion d'extra-terrestres. C'est un plaisir de voir que nos deux petits vieux sans avoir besoin de rien si ce n'est de leurs "godillots" entraînent une arrivée massive de spécialiste éminent venue des États-Unis.
Pour vous donnez un visuel, en le lisant, je ne pouvais m'empêcher de penser au film La soupe aux choux et d'associer Henning et Albert aux personnages du Glaude et du Bombé. 😆


Des personnages certes pas très propres, pas très glamour, mais d'une générosité incroyable malgré leur aspect bourru au premier abord. L'auteur s'amuse énormément avec les apparences d'ailleurs en mettant en parallèle les gens de notre époque sous les traits de Tina, une des femmes venues en cure qui est complètement seule, ignorée par les siens et se détruit par l'alcool.... et nos deux petits vieux, qui eux ont une éducation plus famille et vont lui apporter plus que toutes les organisations sociales en prenant le temps de l'écouter, de parler et de la cadrer.



Un roman qui n'a certes pas une intrigue palpitante, qui n'a pas de personnages glamour, pas de romance en perspective, mais un roman permettant de bénéficier d'un moment de douceur, de calme dans notre univers de fou.
Dépaysement garanti !👍
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Vous connaissez les trois papis tout vermoulus de Richard Gotainer ? Ça papote, ça refait le monde en ronchonnant gentiment. Et puis ça chique, ça crache du glaviot brunâtre/verdâtre, ça rote, ça flatule. 😒😣🙈
Vous avez vu Jacques Villeret dans 'La soupe au chou' ? Même chose, en gros, je crois (pas vu en entier, pas supporté au-delà de quelques minutes, à vrai dire), avec en prime une histoire d'extraterrestres.
Et ce même Villeret dans 'Les enfants du marais' ? Ça aime la nature, ça voue un culte aux 'plaisirs minuscules' avec tout le monde qu'il est beau, tout le monde qu'il est gentil. C'est gentil, passéiste, limite simplet...

J'ai trouvé le même ton dans ce roman. En moins rigolo-pêchu que la chanson de Gotainer, puisque Karin Brunk Holmqvist dilue en 250 pages ce qui peut fort bien être exprimé en 4 minutes...

Ce 'Colza mécanique' a beaucoup de points communs avec le précédent roman de l'auteur (le délicieux 'Aphrodite et vieilles dentelles', 2004) : des vieillards frères/soeurs qui vivent ensemble, un voisin bienveillant, des aventures qui secouent les habitudes de ruraux bien tranquilles n'ayant jamais quitté leur trou du sud de la Suède.
Hélas, Henning & Albert n'ont pas le grain de folie, le peps, l'imagination débordante de Tilda & Elida.
J'ai donc dû me (mé)contenter de tourner en rond autour de leurs rituels domestiques, des échanges trop rares avec leurs voisins et des petits événements qui leur tombent dessus. L'intrigue décolle très tardivement, pour retomber aussitôt.

L'aspect qui promettait d'être émouvant et cocasse est à peine esquissé : les relations de nos deux vieux aussi naïfs que généreux avec...
Suis déçue. Comme dirait le Dédé de Richard, c'est pas que je me suis ennuyée, mais je me suis fait ch***.

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=W-BJY-oWbTk
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A choisir, vous préféreriez que votre ancienne maison familiale devienne un centre d'accueil pour femmes alcooliques ou que le champs qui jouxte votre jardin soit pris pour une piste d'atterrissage pour soucoupes volantes ?
Et bien pour Henning et Albert, 141 ans à eux deux, ce sont ces deux calamités qui vont s'abattre sur leur petite vie paisible de vieux garçons.
Ces deux frères qu'on pensent plutôt simples vont se révéler bien plus malins qu'on ne le croit et ce roman m'a fait sourire à de nombreuses reprises. Certaines réparties valent vraiment le détour.
Une situation très banale au départ va prendre des allures de véritable aventure à partir de rien ou presque et l'ensemble débouche sur un roman hilarant et débordant d'humanité.
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Comment est-ce possible de passer un excellent moment de lecture dans un roman où il ne passe pas grand-chose, surtout durant les 100 premières pages où nous faisons connaissance avec les deux personnages principaux que sont les deux frères Andersson : Henning et Albert, respectivement 68 et 73 ans ??

Sans doute le côté satyre sociale, l'humour, la finesse des différents portraits brossés dans ces 251 pages.

On ressent bien le côté rural de ce petit village de Suède, avec son épicière toujours en train de râler sur tout et de colporter des ragots, elle qui est si crédule.

Du côté de nos deux papys célibataires, c'est pas l'hygiène qui prime, mais l'humour et les relations tranquilles avec le châtelain du coin, auquel ils donnent un petit coup de main dès qu'il a besoin d'eux.

Après cette installation de nos compères et de leur vie tranquille dans ce petit village, ça va bouger un peu avec l'ouverture d'un centre de désintoxication pour femmes alcooliques et l'apparition d'un crop circle dans un champ de colza, comme si un engin extra-terrestre s'y était posé ! Mulder, rapplique vite !!

Quand tout le monde court dans tous les sens et devient un peu zinzin, seuls nos deux frères conservent leur flegme, voulant juste être en paix et pouvoir pisser dehors tranquille.

J'ai aimé le côté philosophique de ces deux vieux qui vivent chichement, dans un total dénuement, presque, mais qui ne demande rien de plus que du tabac à chiquer et de la nourriture simple. Et surtout, de partir ensemble pour le grand voyage car si un frère partait avant l'autre, ce serait une catastrophe pour le survivant.

Un roman qui ne possède pas un rythme haletant, dans lequel il ne se passe rien d'exceptionnel, mais un roman qui fleure bon la campagne suédoise et le feel-good car des papets de la sorte, on aimerait en croiser plus sur sa route.

Prévoyez tout de même les lingettes désinfectantes, ici, on se cure les ongles avec la fourchette avant de la piquer dans la viande….

Une belle petite leçon de vie de la part de deux vieux qui vivent avec le minimum alors que nous, il nous fait le maximum pour survivre.

Un vrai plaisir de lecture qui fait du bien par où il passe et qui se lit tranquille, avec un ou deux mojitos dans la main.

On dit "Merci qui ??" On dit merci aux éditions Mirobole !!

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Karin Brunk Holmqvist est suédoise et est arrivée assez tardivement à l'écriture après avoir exercé pas mal de boulots. Désormais très appréciée dans son pays, à nous de la découvrir ; son premier roman traduit en français, Aphrodite et vieille dentelle est édité chez Mirobole, la maison d'édition aux couvertures soignées, drôles et reconnaissables qui publie donc le deuxième roman de l'auteure, écrit en 2005. Une perle du burlesque, du décalé, de l'humour qui fait sourire tout au long de la lecture avec parfois des éclats de rire incontrôlés. Avant d'en faire l'éloge, je voudrais quand même souligner quelques longueurs, des passages répétitifs qui ne sont pas indispensables et quelques difficultés pour se retrouver dans les nombreux personnages aux noms imprononçables. Mais que ces réserves ne vous fassent pas fuir, car la bonne humeur leur est largement supérieure.

Le rythme n'est pas haletant, l'histoire se déroule dans une petite ville paisible pour ne pas dire ennuyeuse et c'est justement le remue-ménage provoqué à la fois par l'ouverture du centre de désintoxication et par la découverte du champ de colza qui va l'accélérer un peu et qui joue sur l'opposition tranquillité et fébrilité. En fait, seuls Henning et Albert restent relativement calmes et sereins. Certes, ils se posent beaucoup de questions et il est assez cocasse de lire que c'est leur dénuement, la simplicité de leur vie, leur manque de besoins et de désirs matériels qui les protègent de l'effervescence autour d'eux. Je ne sais pas si la philosophie des deux frères peut être considérée comme la morale de ce livre -d'ailleurs en a-t-il une ?, mais j'aime bien l'idée que ce soit eux les héros, eux qui vivent tous les jours avec le minimum. Sous des airs de comédie frivole, Colza mécanique est plus profond qu'il n'y paraît et pose la question de la croissance, du modernisme à tout prix, du bonheur lié au matériel, de la position sociale et tout simplement du sens de la vie. Tout cela après lecture, lorsqu'on réfléchit un peu pour écrire un article, d'où l'intérêt de bloguer, sinon, je serai peut-être passé à côté ; ou alors, c'est moi qui extrapole qui me lance dans des explications oiseuses, cela se peut, cela se peut, parfois, je ne m'écoute pas penser (je vous laisse sur cette réflexion oh combien intelligente !). Pas mal pour un roman qui d'abord fait plaisir et sourire.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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critiques presse (1)
LaPresse
10 juillet 2017
Une histoire qui fait sourire et rappelle le comique des romans du Finlandais Arto Paasilinna, campée dans un décor enchanteur, au bord de la Baltique, parmi des plaines ondoyantes et des villages pittoresques.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les frères prenaient grand soin de ne jamais oublier leur prière du soir. Ils ne la disaient pas ensemble et à voix haute, mais chacun d’entre eux marmonnait dans son lit. Henning récitait la même tous les soirs. « Dieu plein de miséricorde, faites que papa et maman ne meurent pas et qu’Albert s’éteigne en même temps que moi pour que je ne reste pas seul. » Un soir, Albert l’avait entendu supplier que leurs parents ne meurent pas.
« Ils sont morts depuis un paquet d’années », avait-il commenté.
Henning n’avait pas pu lui fournir d’explication. Ils avaient beau être décédés tous les deux, il tenait à les inclure dans sa prière, et il était incapable de trouver le sommeil si longtemps qu’il n’avait pas récité les mots habituels.
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- Mais putain, comment vous avez fait pour survivre dans ce trou toute votre vie ? Bon, où est le journal pour regarder le programme télé ?
- Nous n'avons pas de télé, ni de journal, d'ailleurs.
Tina se releva et écarta les bras.
- Vous déconnez ? Mon coeur va lâcher, dit-elle en portant la main à sa poitrine. Les toilettes à l'extérieur, passe encore. Mais pas de télé... Vous êtes malades ou quoi ?
- Tes vêtements seront bientôt secs et tu pourras t'en aller. Comme ça, tu n'auras plus à subir les désagréments de notre humble demeure.
- Oh là, pas la peine de monter sur vos grands chevaux ! protesta-t-elle d'une voix normale. Pardonnez-moi, mais j'ai été tellement surprise, vous comprenez.
(p. 165)
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Olof [le châtelain] s'engagea dans la cour à cet instant précis. Bien qu'il soit le propriétaire des lieux et leur en ait laissé l'usufruit, Albert et Henning ne l'avaient jamais invité à l'intérieur, car ils auraient trouvé ça embarrassant. Leur logis était loin d'avoir la splendeur du manoir. Pour cette raison et comme à leur habitude, ils se précipitèrent dehors. Quand Olof descendit de voiture, il les trouva plantés sur le perron.
- Vous avez le feu à l'intérieur ? les taquina-t-il. J'ai eu l'impression que l'ordre d'évacuation générale avait été lancé. A moins que ce ne soit qu'un exercice ? Je n'aurais pas dit non à une goutte de café pendant que nous réglons nos affaires.
- Ce n'est pas aussi propre et rangé qu'au château, mais si Olof y tient... répondit Henning en entrouvrant la porte.
- Vous voyez, nous n'avons pas de femme pour s'occuper du ménage, ajouta Albert en crachant délicatement sa chique au milieu du récipient prévu à cet effet.
(p. 91)
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Il avait attrapé un gros morceau de bois et en menaçait les reporters.
— C’est bon, tenta de le calmer Johansson. Nous avons vu un rayon de lumière et nous avons cru que…
— Quand on croit, on va à l’église entre 11 heures et midi le dimanche. Votre rayon provenait de ça, expliqua Albert en braquant sa lampe de poche sur le visage livide et effrayé de Blad.
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La tenue du soir d'Olof avait fait l'objet de nombreuses disputes entre eux ces derniers temps. Louise détestait son pantalon de survêtement avec sa ceinture élastique et ses bandes le long des jambes. Selon elle, il ressemblait à un bouffon quand il le portait. Pire encore, il enfilait des chaussettes hautes et, cerise sur le gâteau, des sandales. Et s'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'étaient les hommes en chaussettes et sandales.
(p. 235-236)
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Videos de Karin Brunk Holmqvist (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karin Brunk Holmqvist
Aphrodite et vieilles dentelles de Karin Brunk Holmqvist et Carine Bruy aux éditions J?ai Lu
Tilda et Elida Svensson, 79 et 72 ans, célibataires, mènent une vie à la routine paisible. Elles font des confitures, vont à l?église et se couchent chaque soir exactement à la même heure. Pas de commodités à l?intérieur de leur maison vétuste : les toilettes sont au fond du jardin, l?eau est à tirer au puits. Tout change à l?arrivée d?un nouveau voisin, Alvar Klemens, ou plutôt de son chat : le félin est pris de frénésie sexuelle en mangeant une des plantes d?Alvar, que celui-ci entretient avec un engrais curieux. Et si elles tenaient avec ce produit l?occasion de s?offrir enfin des W.C. dignes de ce nom ? La révolution est décidée : les deux dames montent un business clandestin d?élixir aphrodisiaque?
Vous pouvez commander Aphrodites et vieilles dentelles sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
+ Lire la suite
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