Citations de Karol Beffa (37)
Dans une lettre du 9 juillet 1911 à Carlo Calusetti, Puccini écrit : "À première écoute, le drame peut empêcher d’écouter la musique, mais à la deuxième ou troisième audition, l’action est familière et les surprises n’ont plus la même intensité ; alors on peut écouter la musique. C’est toujours ce qui se passe avec des livrets captivants."
Kurt Weill ne considérait pas le jazz comme une musique facile : "La musique de jazz, a-t-il écrit, ne se résume pas à une mesure syncopée à 2/ 2. La musique nègre qui est à l’origine du jazz est d’une complexité rythmique, d’une subtilité harmonique, d’une richesse de modulation que la plupart de nos orchestres de danses sont tout simplement incapables de reproduire."
Il va de soi que l’écriture musicale ne peut pas seulement « venir des tripes ». Elle requiert un niveau supérieur de sophistication.
Comme je l'ai encore défendu récemment, la contrainte est, à mon avis, une incitation et non une limitation à la créativité.
"à son âme" Pierre de Ronsard, orchestration de Maurice RAVEL
[...]
Tu descens là bas foiblelette,
Pasle, maigrelette, seulette,
Dans le froid Royaume des mors :
[...]
Ne trouble mon repos, je dors.
KB: Et s'il ne fait pas de grosses multiplications, que fait donc un mathématicien de ses journées ?
CV: D'abord, il évite les multiplications, parce que le plus souvent il est moyen, voire médiocre, en calcul. Le temps des grands mathématiciens calculateurs, comme Euler, Gauss ou Ramanujan, est révolu. Le mathématicien contemporain se concentre sur ce qui fait l'essence de son métier: le raisonnement. Il passe beaucoup de son temps à préparer des arguments, des preuves, des démonstrations, des théories, des hypothèses. On peut comparer un mathématicien à un avocat ou à un détective, qui prépare une plaidoirie ou une enquête. Il faut que tout s'enchaîne de manière parfaitement logique et fluide, pour entraîner l'adhésion. Un mathématicien est aussi un mécano des concepts. Ces concepts abstraits, il faut les manipuler comme des objets, les emboîter les uns sur les autres, les emmancher; les visser et les étirer: À la fin, cela doit démontrer ou prouver quelque chose. Le plus souvent. tout se joue dans l'articulation des concepts, qu'il s'agisse de modèles (qui font le lien entre une observation réelle et un objet mathématique), de théorèmes, ou encore d'algorithmes, qui permettent à un ordinateur de faire tel ou tel calcul.
Mozart est un exemple particulièrement pertinent quand on veut évoquer les rapports entre les metiers d'improvisateur, d'interprète et de compositeur : en son temps, ils semble qu'il ait dû sa notoriété en premier lieu à son talent d'improvisateur, ses talents de compositeur et de pianiste ne venant qu'en second.
Der Zauberlehrling et Fanfares méritent donc toutes deux d'être qualifiées de clocks. À l'inverse, Cordes à vide, Arc-en-ciel ou encore En suspens baignent dans un climat clouds. Les analyser sous l'angle de la problématique clocks and clouds permet de s'extraire des dichotomies trop marquées et un peu simplistes établies plus haut. En effet, il me semble que cette problématique subsume les oppositions envisagées antérieurement : Bartók / Debussy, constructivisme / impressionnisme, vif/lent, continu / discontinu. Se positionnant sur un plan multidimensionnel, elle paraît mieux saisir la complexité des Études et plus généralement de la production de Ligeti. N'établissant pas une coupure irréductible entre deux pôles qui seraient véritablement antinomique, elle permet notamment de rendre compte des possibilités de transmutation de l'un dans l'autre.
"Pour un amoureux de la poésie (cette sœur cadette, à peine plus sage, de la magie), Ravel est le musicien idéal."
Guillaume Métayer
La nuit tombe. Il n'est pas de moment plus propice pour vous écouter...
La question qui se pose ici, c'est effectivement l'organisation de la vie et de l'environnement. Le moment et le lieu pour la création. On a besoin d'un certain cadre.
On apprend des maitres, mais on apprend aussi énormément des compagnons de route : camarade de classe, collègues.......c'est capital!
Le mathématicien contemporain se concentre sur ce qui fait l'essence de son métier : Le raisonnement. Le savoir en mathématique ne peut être validé que par le raisonnement logique, pas par des expériences, si nombreuses soient elles.
Mais soudain parvient jusqu'à nous une mélodie très douce, très étrange. Les notes tombent une à une, comme des goutelettes se déposeraient sur une vitre, tristement. À les entendre, on imagine un petit port de Normandie sous la fine pluie d'un dimanche brumeux.
La chambre des parents était transformée en vrai champ de bataille, justement. Partout, par terre, des chemises en boule, des pantalons qui faisaient le grand écart, des chaussures qui jouaient à cache-cache avec leurs jumelles, éparpillées aux quatre coins de la pièce, des flacons de parfum qui gisaient sur le parquet...
Ce fut ma LEÇON DE TÉNÈBRES et de raison en ces temps de détresse. C'est dans le passé glorieux et ces réminiscences de Couperin que j'ai cherché un point d'appui face aux tragédies que nous vivons. Si dans cette œuvre j'ai pu juguler la douleur, le désarroi n'en a pas moins rongé bien des créations de l'époque. Ainsi ce que j'avais conçu comme une apothéose de la valse s'est peu à peu imprégné de l'atmosphère crépusculaire de l'apocalypse mondiale [1914].
Impressionnant, n'est-ce pas ?
Comme chez Aloysius Bertrand, cette atmosphère qui m'avait toujours attiré sans que j'ose l'approcher, jusqu'à la lecture de GASPARD DE LA NUIT.
Au fond, l'esprit potache est une manière bruyante, mais sincère, de garder en soi un peu de son âme d'enfant.
Sur un épais coussin bordeaux, celui-ci a déposé une baguette de chef d'orchestre. D'un air à la fois ironique et respectueux, il s'en saisit et nous la tend en s'inclinant.
- Puisse cette baguette vous porter chance et mettre toujours de la magie dans votre quotidien.
Peut-être le château et son mystérieux propriétaire se sont-ils envolés pour devenir, eux aussi, des fils des étoiles ! Ou bien ont-ils simplement repris le chemin des forains, la route des vagabonds du rêve...