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Citations de Kateb Yacine (94)


Kateb Yacine
Peuple français,tu as tout vu
Oui,tout vu de tes propres yeux.
Tu as vu notre sang couler
Tu as vu la police
Assommer les manifestants
Et les jeter dans la Seine.
La Seine rougissante
N'a pas cessé les jours suivants
De vomir à la face
Du peuple de la Commune
Ces corps martyrisés
Qui rappelaient aux Parisiens
Leurs propre résistance.
Peuple français,tu as tout vu,
Oui,tout vu de tes propres yeux,
Et maintenant vas-tu parler?
Et maintenant vas-tu te taire?
[A propos du massacre du 17 Octobre 1961]
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Nedjma, l’héroïne de Yacine Kateb, symbolise l'Algérie. d'une écriture flamboyante, éruptive et éclatante montre le génie poétique Katébien. c'est une oeuvre du déracinement et d’errance des 5 personnage en quête d'identité et d'une nation libre et indépendante du colonialisme . Oeuvre en spirale, intemporel qui montre la continuité du combat pour l'Algérie libre de toutes asservissement à chaque moment de l'histoire.
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Kateb Yacine
C’était la seule femme que je pouvais aimer, il m’est impossible d’aimer une autre femme, ce qu’on appelle l’amour fou, vraiment ça te chavire, ça peut pas arriver deux fois ! Impossible !! Tu le sens merde tu le sens, tu ne peux pas le dire mais tu le sens !
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La langue française est notre butin de guerre.
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Gloire aux cités vaincues ; elles n’ont pas livré le sel des larmes, pas plus que les guerriers n’ont versé notre sang : la primeur en revient aux épouses, les veuves éruptives qui peuplent toute mort, les veuves conservatrices qui transforment en paix la défaite, n’ayant jamais désespéré des semailles, car le terrain perdu sourit aux sépultures, de même que la nuit est qu’ardeur et parfum, ennemie de la couleur et du bruit, car ce pays n’est pas encore venu au monde : trop de pères pour naître au grand jour, trop d’ambitions déçues, mêlées, confondues, contraintes de ramper dans les ruines… Peu importe que Cirta soit oubliée… Que le flux et le reflux se jouent de ce pays jusqu’à souiller les origines par cette orageuse langueur de peuple à l’agonie, d’immémorial continent couché comme un molosse entre le monde ancien et le nouveau…
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Jamais je n’ai cessé, même aux jours de succès près de l’institutrice, de ressentir au fond de moi cette seconde rupture du lien ombilical, cet exil intérieur qui ne rapprochait plus l’écolier de sa mère que pour les arracher, chaque fois un peu plus, au murmure du sang, aux frémissements réprobateurs d’une langue bannie, secrètement, d’un même accord, aussitôt brisé que conclu… Ainsi avais-je perdu tout à la fois ma mère et son langage, les seuls trésors inaliénables – et pourtant aliénés ! (p.181-182)
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Kamel s'est marié parce que sa mère l'a voulu.
Nedjma s'est mariée parce que sa mère l'a exigé.
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Mon père prit soudain la décision irrévocable de me fourrer sans plus tarder dans la « gueule du loup », c’est-à-dire à l’école française. Il le faisait le cœur serré.
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Ce sont des âmes d’ancêtres qui nous occupent, substituant leur drame éternisé à notre juvénile attente, à notre patience d’orphelins ligotés à leur ombre de plus en plus pâle, cette ombre impossible à boire ou à déraciner, -l’ombre des pères, des juges, des guides que nous suivons à la trace, en dépit de notre chemin, sans jamais savoir où ils sont, et s’ils ne vont pas brusquement déplacer la lumière, nous prendre par les flancs, ressusciter sans sortir de la terre ni revêtir leurs silhouettes oubliées, ressusciter rien qu’en soufflant sur les cendres chaudes, les vents de sable qui nous imposeront la marche et la soif, jusqu’à l’hécatombe où gît leur vieil échec, chargé de gloire, celui qu’il faudra prendre à notre compte, alors que nous étions faits pour l’inconscience, la légèreté, la vie tout court…
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J’ai trouvé l’Algérie irascible. Sa respiration…
La respiration de l’Algérie suffisait.
Suffisait à chasser les mouches.
Puis l’Algérie elle-même est devenue…
Devenue traîtreusement une mouche.
Mais les fourmis, les fourmis rouges.
Les fourmis rouges venaient à la rescousse.
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Lakhdar crut à un mot d'argot
- De pro...De quoi?
- De prolétaires, d'ouvriers, quoi ! Moi, l'armée, je la porte pas dans mon cooeur. Allez voir un peu ce qu'ils ont fait, les Chleuhs, chez moi...
- Les quoi ?
- Ben, les Chleuhs, les Boches, quoi !
Mal soulagé, Lakhdar hurla dans l'oreille du militaire. - Chleuhs ! Encore un mot comme bicot! Bien sûr, nous combattons ensemble les Boches en première ligne, et les Français nous confondent avec l'ennemi.
Il regrettait déjà d'avoir prononcé le mot Boche. "Il m'a collé sa maladie des races."
- Y a pas de quoi faire cette tête de Turc!
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Je contemplais les deux aisselles qui sont pour tout l’été noirceur perlée, vain secret de femme dangereusement découvert : et les seins de Nedjma, en leur ardente poussée, révolution de corps qui s’aiguise sous le soleil masculin, ses seins que rien ne dissimulait, devaient tout leur prestige aux pudiques mouvements des bras, découvrant sous l’épaule cet inextricable, ce rare espace d’herbe en feu dont la vue suffit à troubler, dont l’odeur toujours sublimée contient tout le philtre, tout le secret, toute Nedjma pour qui l’a respirée, pour qui ses bras se sont ouverts.

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CORYPHÉE : Il arrive toujours que les armes se vide,
le sang a trop trop parlé
Les vautours ne suffisent plus à l'hygiène macabre
Et la terre engraissée réclame de nouveaux labours.
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quoique disent la vieille espérance
forçons les portes du doute
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[...] l'enfance était perdue. Le monde ne grandirait plus, réduit à une cruelle vision d'ensemble ; le rêve perdait de son obscurité, le cerveau s'éteignait à la découverte de tant de refuges éboulés, la langue se refusait à broyer vivante les idées dont Rachid avait pris conscience avec rage, comme si les formes définitives du monde pesaient désormais sur sa tête en manière de cornes.
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On a dessin aujourd’hui. Serviles, les filles sucent leurs crayons de couleur ; ça ne cherche qu’à plaire, et c’est médiocre.
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N’y a-t-il que le crime pour assassiner l’injustice ? Mère, je me déshumanise et me transforme en lazaret, en abattoir ! Que faire de ton sang, folle, et de qui te venger ? C’est l’idée du sang qui me pousse au vin...
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Quelle belle journée, quel magnifique coin de ciel !
Je me souviens de mon aventureuse enfance ; vrai ; j' étais libre,
j'étai heureux dans le lit du Rhummel ; une enfance de lézard au bord d 'un fleuve évanoui.Aux heures les plus chaudes, je m'endormais sous les cèdres, et le sommeil chassait la mélancolie ; je m 'éveillais gonflé de chaleur . C 'était pareil à cette joie, sous le figuier, de voir Nedjma au sortir du bain, distante, mais sans disparaître, à la façon d 'astre impossible à piller dans sa fulgurante lumière .
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Car les Cités qui ont connu trop de sièges n'ont plus le goût du sommeil, s'attendent toujours à la défaite, ne sauraient être surprises ni vaincues.
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MUSTAPHA : Rien n'est plus exclusif que le deuil d'une femme.
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Kateb Yacine est un auteur francophone,

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