Citations de Kitty Sewell (33)
Il y a des gens qu'on peut définir par ce qu'ils fuient, et d'autres par le fait qu'il passent leur vie à fuir.
On pouvait comparer la cause à un vieil ours sortant d’hibernation : il étirait ses membres, bâillait à s’en décrocher la mâchoire et sentait son ventre gargouiller. Impatient de planter ses dents gâtées dans quelque chose, il cherchait alentour une proie facile.
On ne pouvait pas accuser un homme de traîtrise sans s’appuyer sur des preuves solides.
Même dans les meilleures conditions, ouvrir la porte d’accès en vol était dangereux, alors là, au-dessus de l’incendie, c’était de la folie ! La chaleur et les vents violents qui s’engouffreraient par la porte empêcheraient quiconque de rester à proximité, encore moins de se soulager.
Sa fille avait dû entendre dire que les catastrophes arrivaient toujours par trois et elle vivait dans l’attente de la prochaine. Il était tout à fait normal que ses vols l’inquiètent. Daniel regarda par-dessus son épaule l’étrange château de sable. Et bien qu’il ne sût pas interpréter le langage des rêves, il essaya d’imaginer ce qu’il signifiait : son papa comme une sorte de prisonnier, reclus derrière les murs d’un édifice sans fenêtres. Peut-être était-ce une façon pour Rosie de repousser ses craintes. Des gens meurent. À
Jouer les factotums ne le dérangeait pas : il adorait la douceur du sable sous ses pieds nus, l’odeur de l’eau salée dans le vent et, par-dessus tout, la compagnie de Rosie, bien qu’il n’ait pas exactement les mêmes besoins créatifs que sa fille. À cette seconde, il rêvait d’un café bien fort, mais il était hors de question qu’il traverse la route et la laisse seule sur la plage, d’autant que, à en juger par l’intensité de son labeur, elle refuserait de bouger.
Malgré la beauté indiscutable de la ville et des alentours, la vie urbaine mettait Daniel mal à l’aise. Il avait passé presque toute sa vie professionnelle en pleine nature, à piloter des hélicoptères au-dessus des déserts, entre des îles, par-delà des montagnes inhospitalières ou des forêts interminables. L’environnement façonnait, voire déformait un homme malgré lui. Or il passait désormais deux semaines sur quatre confiné en ville, dans l’appartement de ses parents pour être proche de ce qui comptait le plus au monde à ses yeux : Rosie.
Négligeant les conseils des aînés, il avait décidé de ne pas prendre la motoneige. Comme la plupart des garçons de son âge, il adorait faire rugir un moteur mais depuis quelque temps il lui préférait le son de ses pensées. Il aimait les grondements et les craquements de la banquise, le souffle de la bourrasque, le crissement de ses mukluks sur la neige, à chaque pas - et réussir à progresser ainsi par ses propres moyens lui donnait le sentiment d'être maître de la situation.
L'ours était là, tout près. Il avait du les entendre ou sentir leur présence et lui aussi avait rebroussé chemin. Pour les suivre. Malgré le jour finissant, le garçon distinguait déjà le triangle que formaient la truffe et les yeux noirs de l'animal.
Ce livre est parfait , j'ai bien aimer l'histoire , je le conseille .
La foi est une grande force. Puisse-t-elle nous garder dans l’ignorance et nous inciter à aller de l’avant pour le bien de l’humanité.
Bien que peu enclin à la gentillesse, le vieux médecin était favorable à l’ouverture de commerces en ville. Il lui faisait payer de lourds intérêts, mais c’était un homme pieux, en qui elle avait confiance. À qui pouvait-on se fier ? Le monde regorgeait de violeurs, d’assassins et de traîtres…
Avoir des fantasmes absurdes était une des composantes de son caractère. Récemment, il en était venu à comprendre qu’il était coincé dans une phase adolescente ridicule, où la vraie vie se déroulait dans un film aussi flou qu’éphémère dans sa tête. Un constat qui n’avait rien d’enthousiasmant.
Chanter, rire de façon lubrique et commettre des blasphèmes obscènes. Je parie que tu as souillé la pureté de cette gamine gitane… si toutefois elle la possédait encore ! Tu sembles avoir oublié ce que tu as fait à la petite Antonia. Je savais bien que ça se reproduirait, j’ai même prévenu ta mère. Qui plus est, les gitanos n’ont aucune fierté.
Elle se sentait d’humeur à éprouver son degré de délinquance, à voir ce que c’était d’être simplement mauvaise après avoir passé sa vie à tenter d’être bonne. Les dénis et le dur labeur ne l’avaient en rien rapprochée de Dieu...
« Un pacte du silence. » N’étaient-ce pas les mots mêmes qu’avait prononcés Hector ce matin ? Peut-être était-ce dans la nature de la nation de garder le silence, de dissimuler la vérité et d’avaler l’amertume, de laisser non-dit et non fait ce qui aurait dû être dit et fait.
L’homme était en guerre contre l’homme. Le voisin contre son voisin. Les pères contre les fils. Les frères contre les frères. Les femmes elles-mêmes étaient divisées. Pourtant, les signes de la guerre n’étaient nulle part visibles. Les gens restaient cachés.
On ne refuse rien à une belle femme.
Elle se demanda ce qui couvait sous les apparences, jusqu’à quel point les gens s’accrochaient au ressentiment ou à la rage. Personne, passé la cinquantaine, n’avait dû oublier les atrocités commises pendant cette terrible époque et leurs conséquences.
Ce qu’elle n’avait pas encore compris, c’était que le lien qui unissait une mère à son enfant est infiniment plus complexe que toute autre relation humaine. Nourrir un enfant est une force irrésistible qui existe indépendamment d’autres facteurs tels que l’amour ou la joie.