- Tu penses avoir besoin d'être admise à l'hôpital [psychiatrique] ?
Les bras de Violet s'engourdirent. Une vieille peur d'enfance - la claustrophobie - s'empara d'elle.
- Je vous en prie, ne me faites pas rester, murmura-t-elle.
- Je sais que tu as peur. Quand les gens arrivent ici, l'idée de l'hôpital est effrayante. Mais tu traverses une période difficile, et ici les gens sont formés pour affronter les difficultés. Tu fais un voyage. Tu es dans le noir, mais la lumière reviendra. Pour l'instant, je pense qu'il faut te donner un lit et un cachet pour dormir.
- J'ai peur de rentrer chez moi, avoua Violet. Mais je ne veux pas rester ici.
- Je sais, ma chérie. Mais d'après tes parents, tu as dit et fait des choses qui font de toi une menace pour toi-même et pour les autres. Il faut qu'on te garde.
(p. 21)
Jasper portait une toque en peau de raton laveur et un T-shirt affichant une citation de l'artiste de rue Bansky : « Beaucoup de parents feraient n'importe quoi pour leurs enfants, sauf les laisser être eux-mêmes. »
(p. 33)
Avec une mère comme la leur, il était impossible de ne pas assimiler le fait de devenir mère à celui de devenir un monstre.
(p. 65)
- [...] Une connasse de Woodstock a raconté à maman qu'elle était malade parce qu'elle avait perdu son animal de puissance.
- Ah, ouais, se souvint Finch. Elle a dit que l'animal de maman était un corbeau.
Il coupa son sandwich en riant.
Le visage d'Imogene était dur.
- En plus, elle a persuadé maman qu'elle avait un cancer parce qu'elle avait perdu sa force vitale. Comment elle appelait ça ?
- 'Perte d'âme', mâchonna Finch. En gros, une énergie sombre - l'énergie du cancer - a rempli l'espace où était l'âme de maman. Quelle connasse !
(p. 360-361)
Je dirais qu'il est généralement reconnu qu'avoir une mère narcissique est l'une des pires choses qui puissent arriver à un enfant. Son manque d'empathie, sa mauvaise interprétation persistante des besoins sociaux inarticulés mais urgents de celui-ci, sa tendance à se sentir mise en cause par l'inconfort de son enfant, son besoin compulsif de passer pour bonne mère au risque de ne pas en être une... toutes ces choses perturbent gravement le développement de l'enfant. Les fils et les filles de narcissiques ont tendance à se sentir coupables et dangereux même s'ils n'ont jamais rien fait.
A l’hôpital, ce n’était pas vraiment la vie. On se serait cru dans un aéroport, un espace transitoire et déshumanisé où tous les vols étaient en retard et où les gens se traitaient les uns les autres avec moins de considération que des bagages.