Citations de Laure Conan (70)
J’avais pour M. Douglas une parfaite estime, et pourtant je voyais arriver le jour du mariage avec une tristesse profonde, car j’aimais Thérèse avec la plus grande tendresse, et la seule pensée de m’en séparer m’était bien amère. La lecture du contrat, ces dispositions en faveur de celui des époux qui survivrait à l’autre me firent une impression pénible, et pendant qu’on me félicitait sur ce brillant mariage, j’avais grand’peine à contenir mes larmes. Pourquoi faut-il que la mort se mêle à tout dans la vie ?
Quand je vivrais encore longtemps, jamais je ne laisserai ma robe noire, jamais je ne laisserai mon deuil.
Après la mort de ma mère, il m’avait vouée à la Vierge, et d’aussi loin que je me rappelle j’ai toujours porté ses couleurs. Pourrait-elle l’oublier? C’est pour mes voiles d’orpheline que j’ai abandonné sa livrée, que je ne devais quitter qu’à mon mariage. Ces couleurs virginales plaisaient à tout le monde, à mon père surtout. Il me disait qu’il ne laisserait jamais passer un jour sans rappeler à la Sainte Vierge que je lui appartenais.
Vraiment, je ne sais comment je pourrai reprendre la
chaîne de mes mondanités. Vous rappelez-vous nos
préparatifs pour le bal, alors que se bien mettre était la
grande affaire, et que j’aurais tant souhaité avoir une
fée pour marraine, comme Cendrillon ? Sérieusement, il
nous en aurait coûté moins de temps et d’argent pour
tirer de misère quelques familles d’honnêtes gens. Je
vous assure que je suis bien revenue des grands succès
et des petits sentiments. Mais l’amour est une belle
chose... Aimer c’est sortir de soi-même. Je vous avoue
que je ne puis plus me supporter.
Le bonheur est une plante d'ailleurs qui ne s'acclimate jamais sur terre.
Rien n’est petit dans l’amour. Ceux qui attendent les grandes occasions pour prouver leur tendresse ne savent pas aimer.
Après tout, mon ami, en sacrifiant tout, on sacrifie bien peu de chose. Ai-je besoin de vous dire que rien sur la terre, ne nous satisfera jamais! Ah ! soyez-en sûr, en consacrant l'union des époux, le sang du Christ ne leur assure pas l'immortalité de l'amour, et quoiqu'on fasse, la résignation, reste toujours la grande difficulté, comme elle est le grand devoir.
Sans doute, tout cela est triste, et la tristesse a ses dangers. Qui le sait mieux que moi ? Mais, Maurice, pas de lâches faiblesses. O mon ami, épargnez-moi cette suprême douleur ; que je ne rougisse jamais de vous avoir aimé !
« Un coeur patient est un coeur triste » .
Quelle soif de naufragé peut se comparer à mon besoin d'aimer ?
...on ne se donne pas deux fois avec ce qu'il y a de plus tendre et de plus profond dans son âme, ou plutôt quand on s'est donné ainsi, on ne se reprend plus jamais.
Mais qu'il est triste d'habiter avec un coeur plein une maison vide.
Tu dis qu’elle t’aimera. Je l’espère, mon cher et peut-être t’aimerait-elle déjà si elle aimait moins son père. Cette ardente tendresse l’absorbe. Quand à M. Montbrun, je l’ai toujours cru favorablement disposé. Si tu ne lui convenais pas ou à peu près, il t’aurait tenu à distance comme il l’a fait pour tant d’autres.
Tu dis qu’elle t’aimera. Je l’espère, mon cher et peut-être t’aimerait-elle déjà si elle aimait moins son père. Cette ardente tendresse l’absorbe. Quand à M. Montbrun, je l’ai toujours cru favorablement disposé. Si tu ne lui convenais pas ou à peu près, il t’aurait tenu à distance comme il l’a fait pour tant d’autres.
Un coeur noble aime ce qu'il doit aimer et donne une beauté auguste à tous ses devoirs
les hommes publics passent d’un camp à l’autre comme les moutons sautent d’un champ dans l’autre pour avoir plus d’herbe.
L'admiration élève l'âme et satisfait un des plus doux besoins du coeur...
La solitude est bonne pour les calmes, pour les forts.
La sagesse de la femme est, comme celle de l'homme, toujours courte par quelque endroit.
Aimer quelqu'un n'est-ce pas mettre sa félicité dans la sienne ?
Si vous saviez comme la bienveillance est douce à ceux qui n'ont jamais été aimés !
Quels misérables nous serions, si nous n'étions pas fiers de nos ancêtres !