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Critiques de Laurence Nobécourt (102)
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Opéra des oiseaux

J'aurais dû lire ce livre dans sa version papier, pour pouvoir y faire des allers-retours plus facilement qu'avec ma liseuse.

Ou alors j'aurais dû le lire avec, dès le début, un crayon et un bout de papier à portée de main, pour prendre des notes et mieux cerner les liens entre les personnages et leurs histoires.

Parce que, comme le titre le laisse penser, on pourrait qualifier ce roman de « choral », puisque de nombreuses voix s'y font entendre, mais pas au même moment, ni au même endroit. On voyage à travers plusieurs générations, et à travers le monde, de New York au Japon en passant par le Portugal, Venise, l'Afrique et l'Inde, Hanoï et Sakhalin. Tout cela, curieusement, le temps d'une révolution terrestre, d'un 21 décembre au 21 décembre suivant.

J'aurais dû prendre des notes, parce que même si les fils de certains récits sont clairement tissés entre eux, pour d'autres, les liens sont plus ténus, et je me suis perdue dans la généalogie d'ensemble. Ou alors ma concentration et ma mémoire ne sont plus aussi aiguisées. Ou alors mon intérêt s'est émoussé en même temps que je m'évertuais à comprendre où tout cela allait mener, quel était le sens, le message du livre, etc..., et que je comprenais de moins en moins. Peut-être devrais-je arrêter de réfléchir et de me poser autant de questions sur ce livre spécifique, la littérature en particulier, et même la vie en général, tant qu'à faire.

Pourtant, l'auteure, elle, y parvient. A réfléchir beaucoup, à tout le moins. A trouver les réponses aux questions susmentionnées, je ne sais pas.

Parce que, j'aurais dû l'avouer dès le début de ce billet, je n'ai pas compris grand-chose à ce roman.

J'ai compris qu'il y était question d'histoires d'amour absolu, de violences, de maladie, de peur de la mort, de désespoir, de joie, de plénitude et de réalisation de soi, de foi en Dieu, de la vie et de la mort, et de la conviction que la plupart des gens vivent et meurent en ignorant qu'ils passent à côté de leur vie (« ...je suis frappé par l'absence de beauté générale. La plupart des êtres vivent en dessous du niveau de la vie. de son intensité minimale je veux dire, et il me vient parfois un sentiment d'absurdité. Parce qu'ils ne font pas sens de leur souffrance. Comme si chacun vivait pour rien »). Il y a aussi la quête de « L'opéra des oiseaux », oeuvre culte de Yazuki, écrivain japonais qui constitue le fil rouge unissant plus ou moins lâchement toutes ces trames différentes.

J'aurais dû lire ce livre 4 ou 5 fois avant d'écrire ce billet, pour tenter de mieux le comprendre, mais je n'en ai pas eu la patience (500 pages à lire 4 ou 5 fois, avouez...), ou attendre les avis d'autres lecteurs. Parce que j'ai la sensation d'être passée à côté d'un roman riche et profond, parcouru de fulgurances poétiques (« un cataplasme de tendresse qui vient soigner des décennies de solitude ») et philosophiques, et surtout, une sorte de roman-monde dans lequel son auteure semble avoir mis énormément de travail, de ferveur et d'ambition.

Ca me désole, parce que j'avais sincèrement envie de l'aimer, mais je n'ai pas trouvé les clés de ce texte très (trop?) exigeant, au style très (trop?) soutenu. Je vous laisse avec sa dernière phrase: « Et vois-tu, elles arrivent, issues des alvéoles de tous les siècles et de tous les temps, toutes ces voix dont nous avons rêvé, que nous sommes, toutes ces phrases qui nous conduisent par la langue au plus sublime de nous-mêmes, car ce qui nous emmène au plus profond ce sont les mots qui brillent dans notre corps si vivant, et ainsi nous avançons dans le livre du monde, chapitre après chapitre, de vie en vie, impatients de percer le mystère, tâchant d'en débusquer ici ou là quelque sens inconnu, puis nous mourons encore une fois, ignorants et assoiffés, sans avoir découvert la clé de l'énigme ». Pareil pour moi.



En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#Opéradesoiseaux #NetGalleyFrance
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Patagonie intérieure

« Quelle est cette quête d'un ailleurs qui n'existe qu'à l'intérieur de nous-mêmes ? »

Point de long billet argumenté sur ce court journal de voyage pour convaincre de découvrir Patagonie intérieure : les amoureux de grands espaces épris de liberté, de nature sauvage, de sensations nouvelles, de rencontres improbables, le tout matière à belles réflexions, devraient y trouver leur compte.



Nous sommes nombreux, je crois, à fantasmer notre Patagonie, ce rêve de voyage immense et solitaire qui garde l’horizon ouvert pour traverser les moments de doute ou de tempêtes, cette source intérieure à laquelle nous rêvons de nous abreuver pour nous ressourcer un jour, peut-être, quand nous aurons le temps, les moyens…

Et puis, un jour, on entame le voyage. Ou pas.

C’est en tout cas ce qu’a fait Lorette Nobécourt, avec un talent certain. Pour découvrir que « Il n’y a pas d’ailleurs que mon chemin. Mais je peux décider de la route. »



Ce bouquin inclassable m’a laissé émerveillée et curieuse. Les ingrédients d’un voyage réussi !

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Nuit et lumière : Des marches de la mort au c..

Un témoignage très touchant et plein d'espoir en l'humanité. Cet homme qui fut brisé par la déportation des ses 13 ans fait le bilan d'une vie bien remplie. Remplie par le malheur au départ , mais reconstruite par l'amour et l'art et surtout une croyance a toute épreuve en l'homme . Des chapitres courts, vifs, édifiants mais toujours justes . A 90 ans , son regard est sans haine et d'une humilité a toute épreuve . Très beau texte. A lire absolument.
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Le chagrin des origines

"Deviens qui tu es". Telle est la quête de Laurence Nobécourt (qui pour l'occasion se réapproprie son prénom, renonçant au "Lorette" qui la désigne depuis toujours). Mal dans sa peau depuis l'enfance, au propre comme au figuré puisqu'elle a longtemps souffert d'un eczéma envahissant, elle a trouvé sa voix, sa voie, celle de la guérison, dans l'écriture. Née dans une famille bourgeoise et rigide, elle adore sa mère qui pourtant ne la désirait pas et lui manifeste bien peu d'attention, incapable d'assumer ce rôle maternel. Sans savoir à ce moment qu'elle serait son viatique, la petite se réfugie déjà dans l'écriture : "on ne guérit jamais tout à fait de ses blessures, mais l'écriture les désactive". Le chemin est encore long et éprouvant avant de découvrir le sens de la vie, et il sinue entre la dépression, les champignons hallucinogènes, l'aliénation sexuelle, les lectures, l'amour. Et toujours l'écriture, le Verbe et la foi chrétienne, qui ne font qu'un et la soutiennent inlassablement dans sa lutte pour se trouver elle-même et pour enfin opérer la séparation salvatrice qui fera d'elle une individualité à part entière: "Plus je vieillis, plus il m'apparaît à quel point – et même de façon extravagante – l'enfance nous conditionne et nous marque. Qu'il faut peut-être toute une vie pour s'en libérer et devenir alors seulement soi-même, enrichi de tout ce dont on s'est défait, qui nous a constitués et modelés", ou encore : "Il est bien difficile à qui n'a pas visité en profondeur la nature de ses propres enjeux psychiques de comprendre et d'admettre que la seule possibilité qu'il reste parfois de manifester son amour à l'égard d'autrui est de mettre ce dernier à distance. Quand bien même il s'agirait de sa propre mère".

Laurence Nobécourt se livre dans une mise à nu totale, impressionnante de sincérité : une histoire de vie entre exaltation et mélancolie, ombre et lumière. Son parcours est une quête de la connaissance de soi à la fois philosophique, psychologique, spirituelle voire mystique, qu'elle nous offre dans un récit intense et émouvant. Un texte (un peu trop) exigeant, à l'image du chemin qu'elle a parcouru vers l'amour et la liberté. "De roman en roman, à travers la force de la fiction, j'ai mis au jour un récit de mon histoire dont la vérité a fait sens au point que le corps la reconnaisse et ouvre le passage au vivant et à la guérison. [...] Devenir auteur, c'est s'affranchir de l'esclavage d'un récit qui nous enferme et nous fixe de façon mortifère. C'est, phrase après phrase, ouvrir le passage de la mer Rouge qui nous libère chaque fois d'une fiction plus ancienne pour, de texte en texte, atteindre progressivement à la vérité de nous-mêmes".
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La clôture des merveilles

J'espérais beaucoup de ce livre... pourtant, j'ai un avis très mitigé et je vais essayer d'en expliquer en toute objectivité les raisons. Pourquoi objectivité d'ailleurs ? Tout simplement parce que j'ai lu bon nombre d'ouvrages concernant Hildegarde, des essais de spécialistes (Gougenheim, Moulinier, Pernoud, Feldmann, Munier,Breindl...) à la biographie romancée, en passant par ses propres correspondances traduites en français ou en anglais (et pour que je lise en anglais, c'est vraiment que le sujet m'intéresse). Je me suis même déplacée en Allemagne, visitant les ruines du Disibodenberg (et imaginant la vie de la moniale) ou son village natal, Bermersheim (voir les photos sur mon site pour ceux que ça intéresse). Je n'ai donc pas abordé ce livre de la même façon que si le sujet m'avait été inconnu.



Commençons par les aspects négatifs, histoire de terminer ensuite en beauté. Une chose m'a choquée d'entrée de jeu : le fait de ne nommer Hildegarde que par son initiale, H., la déshumanise. Pourquoi ne pas l'avoir appelée tout simplement Hildegarde ? D'autant plus que lorsque je vois H., je pense plutôt à Adèle H, autre femme courageuse, certes. L'agencement de certains événements peut également prêter à confusion. Un exemple : l'auteur nous explique, page 17, qu'Hildegarde a été donnée au couvent car c'est la dernière de la fratrie (et que c'est la coutume). C'est rigoureusement exact. Cependant, il y avait une autre raison à cela, qui n'apparaît que quelques pages plus tard : enfant, Hildegarde avait déjà des visions (P19). De même, certaines affirmations auraient mérité quelques bémols. Une, notamment, m'a faite bondir : "elle a aimé une femme" (P10 puis P90 et suivantes). Oui, elle était très proche de Richardis, mais peut-on parler d'amour tel que nous l'entendons ? Le monde clos n'est-il pas propice à l'exacerbation des sentiments sans pour autant qu'il y ait transgression (certes, non annoncée explicitement ici mais implicitement...) ? D'ailleurs, en parlant de monde clos, le titre du livre me faisait espérer plus de choses sur l'emmurement de la petite Hildegarde avec Jutta. Certes, on ne peut pas non plus tout dire sur cette vie aussi riche, mais cela a quand même marqué sa vie. Enfin, dernière chose, l'écriture employée : trop de poésie tue la poésie. Et les premières lignes commençant cette biographie romancée sont difficiles à comprendre : "Ce matin-là tiède et pourtant venteux, au bord de pleuvoir, venteux pour H., au bord de pleurer, devant le saule qu'elle ne reverra plus, ni le puits dans la cour, ce matin-là, et quel vent du nord lui bat ainsi les cheveux et la cape, un instant les yeux levés vers le ciel, au moment de franchir le seuil, aperçu la masse sombre des arbres dans la clarté de la lumière -octobre-, et peut-être sont-ils immobiles comme les nuages suspendus qui laissent passer cet éclat soudain de soleil dans ses cheveux, et seul peut-être est-ce le vent de son cœur qui de sa peine lui bat les flancs ?" Mais je pense qu'il doit y avoir là un problème de mots manquants dû non pas à l'auteur mais à la mise en forme pour l'édition.



Allez, laissons là le négatif pour parler de choses plus agréables. Je reprends d'ailleurs cette histoire de poésie : on sent que l'auteur veut rendre hommage à cette femme hors du commun. Pour cela, elle emploie la prose poétique, ce qui est tout à son honneur. Certaines formulations sont d'ailleurs très belles. Comme je le disais, il est dommage que, parfois, la poésie s'imbrique dans la poésie, devienne redondante. D'autre part, réhabiliter sa mémoire sous cette forme ne peut qu'être bénéfique. Si elle est une célébrité en Allemagne, on ne la connaît que trop peu en France. Pourtant, elle est une femme qui aura marqué son époque. "Insoumise", pour reprendre le terme de Lorette Nobécourt, elle mettra à ses genoux tout le monde, y compris les plus grands qui lui demanderont même des conseils. Ce n'est pas pour rien qu'elle fut nommée récemment Docteur de l'Eglise. Il était temps !



L'auteur s'est imprégnée des textes d'Hildegarde pour en trouver l'essence même, lui insufflant ainsi un brin de vie afin de refaire le cheminement intérieur de la moniale. Le titre l'atteste d'ailleurs, il s'agit bien d'une vie et non de LA vie d'Hildegarde. Et voilà bien tout mon dilemme. Car je l'admets, j'attendais beaucoup, trop même de ce texte et je dois dire que la quatrième de couverture n'aide pas non plus à relativiser. La sincérité de l'auteur étant bien plus importante, à mon avis, que ces quelques points de détail, nul doute que je persévérerai en lisant un autre de ses livres qui m'a été conseillé : "En nous la vie des morts". Là, au moins, j'aurai un regard beaucoup moins sévère, c'est certain.



Encore une fois, tout ceci n'est qu'un simple avis. Si vous ne connaissez pas Hildegarde de Bingen, ce livre est un bon moyen d'aller à sa rencontre.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Le chagrin des origines

"J'ai échangé mon enfance contre mes livres. Chaque fois que j'écris, j'en récupère des bouts, des bouts d'enfance qui me restaurent dans mon intégrité." (p. 171)



Lecture coup de poing...d'une exigence et sincérité confondantes !....



J'avais lu avec enthousiasme de cette auteure, deux autres textes qui avaient retenu mon attention: "Patagonie intérieure", et "La vie spirituelle", avec quelques thèmes récurrents que nous retrouvons dans son dernier ouvrage, qui semble toutefois beaucoup plus personnel ou intimiste... L'écriture qui l'a sauvée de la maladie, du suicide, un eczéma invalidant pendant sa petite jeunesse et durant de longues années..

des dysfonctionnements familiaux , un milieu bourgeois , rigide et toxique...la souffrance intense d'une enfant pas désirée...Et la passion des histoires, des mots pour survivre, se construire en dépit de...et malgré que ...!



L'écriture, outil vital de résilience...et de reconstruction ainsi que deux autres axes qui ont maintenu à la verticale, l'auteure blessée: la naissance de sa fille , de son fils, ainsi que sa foi...L'Ecriture reste toutefois sa colonne vertébrale première , avant de devenir "mère"..à son tour,.dans le très noble sens du terme !



"Sans aucun doute a-t-il, lui comme d'autres, nourri ma colère. Ce que cette vive émotion peut porter de beauté, je voudrais le dire ici. Lorsque la colère est colère de survie. Et qui est peut-être celle à partir de laquelle j'ai écrit faute d'être capable de la dire." (p. 106)



Des années de mal de vivre, d'eczéma ( un corps manifestant la douleur d'une enfant non désirée, en manque d'amour et de reconnaissance ), de quête, de thérapies multiples, jusqu'à la lecture de Castaneda, la prise de champignons hallucinogènes...pour trouver un début de sérénité , aller au bout de cette quête, connaissance de soi , qui demanda à l'auteure

tant de temps, de doutes, de périodes dépressives et de travail sur soi!!...Et l'Ecriture, le Verbe qui sauvent littéralement Laurence Nobecourt, ainsi que ses lectures, ses auteurs de prédilection, qui se révèlent être comme des alliés, des "tuteurs" indispensables et indéfectibles !...



"Il est bien difficile à qui n'a pas visité en profondeur la nature de ses propres enjeux psychiques de comprendre et d'admettre que la seule possibilité qu'il reste parfois de manifester son amour à l'égard d'autrui est de mettre ce dernier à distance. Quand bien même il s'agirait de sa propre mère. "(p. 71)



Une mise à nu exigeante...qui ne peut que forcer l'admiration , tant cette longue bataille éprouvante pour se connaître "soi"...et avancer, Laurence Nobecourt l'a vécue dans "ses tripes"..peut à notre tour, tous nous éclairer, sur une meilleure connaissance de soi comme affiner notre compréhension de l'Humain...!!



"Les mots me protègent en même temps qu'ils m'exposent. A cause des mots et grâce à eux, je me sépare et je m'unis. (...)

Car l'écriture rend visible l'indicible, elle découvre le double fond, traque le secret, débusque le non-dit, dévoile cet outre-monde qui nous regarde par les fenêtres de la nuit.Par elle surgit tout ce qui fut perdu. Elle est miracle, et je lui dois la vie." (p. 9-10)



Une lecture très dense, tonique, constructive... qui nous offre le parcours exigeant d'une auteure, dans une quête spirituelle, psychologique, intellectuelle, affective et littéraire ... et tout cela à travers l'exigence suprême de son travail d'ECRIVAIN !....

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Le chagrin des origines

Qu'il est paradoxal et frustrant d'avoir tant de mal à parler d'un livre qui m'a tant parlé.



C'est qu'elle vole haut cette Lolo là, et quand elle murmure que notre prénom commun signifie « l'or en soi » dans la langue des oiseaux*… je me dis qu'on va faire dans le perché, c'est sûr.



Depuis toujours Lorette Nobécourt écrit. Pour elle. Quête de reconnaissance, quête de vérité, système de survie fondamental. Et puis, au sortir de la nuit, une fois énoncées les violences du passé et apaisées les distorsions en son être, voici enfin l'écriture de Laurence, comme un don de transmission d'harmonie et de lumière.



« J'ai tout perdu, mais j'ai retrouvé mon nom ». Dans cette merveille de témoignage inspiré, Lorette redevenue Laurence revient sur sa longue traversée spirituelle. Une lumineuse réflexion sur son lien à l'écriture, à la fois intime et d'une profonde universalité, que je ne suis pas près d'oublier.



Ҩ



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce ça-crée* cadeau.







* Mais qu'est-ce donc que cette "langue des oiseaux" ? Pour ma part j'en ignorais tout. Amoureux des mots, jetez un œil, c'est amusant et passionnant :

https://www.projet-voltaire.fr/origines/le-sens-cache-des-mots-ou-langue-des-oiseaux/






Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Patagonie intérieure

Un texte très fort...auquel je me suis intéressée après avoir lu le

billet très enthousiaste de la camarade, Piatka... j'en profite pour l'en remercier...

Sans volonté délibérée , j'ai commandé simultanément "Grâce lui soit rendue"... qui est le roman achevé, concrétisé après ce très important voyage en Pantagonie où l'auteure allait faire des repérages de lieux et de personnages pour cette fiction !



Revenons à cette "Patagonie intérieure"... voyage sublime, tant géographique qu'intérieur...Des descriptions subtiles, envoûtantes des paysages de ce bout du monde mythique !



"Et pourquoi faut-il que je m'éloigne toujours et si régulièrement de ceux par qui je me suis laissé apprivoiser ? Quelle est cette quête d'un ailleurs qui n'existe qu'à l'intérieur de nous-mêmes ? Et si nous

pouvions un jour occuper cette place, il n'y aurait plus enfin à aller toujours plus loin, au bout du monde-et j'y vais, j'y vais-, comme s'il y avait un bout, une fin, un lieu autre où demeurer. (...)

Dans quelle Pantagonie intérieure trouverai-je le repos ? "(p. 14-15)





Une lecture magique qui parle merveilleusement de grand large, réunissant l'ailleurs des voyages, une quête existentielle , l'amour de la littérature et et de l'écriture.... Géographie intime absolue...



Un petit livre rare qui m'incite à poursuivre la

connaissance de cette auteure, sans oublier un autre écrivain auquel Laurence Nobécourt rend un

hommage vibrant, et qu'il me reste aussi à découvrir; je voulais nommer Roberto Bolàno....

"Tout ce que j'ai vu du Chili depuis un mois que je suis ici ne dit rien de Bolàno. Il n'a rien de chilien. Il appartient à cette terre singulière, au-delà de toutes les nations et de toutes les cultures, qui est celle de la littérature lorsqu'elle atteint à l'incarnation du verbe. (...)

Le paysage de sa langue est aussi immense et sauvage que le sont ceux de son pays. "(p. 109)

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L'une & l'autre

Livre qui à travers les affinités électives de six femmes écrivains envers six autres donne envie de découvrir l'admiratrice et l'admirée et réamorce le désir de lire si tant est qu'il en soit besoin.



Marie Depleschin m'a permis de découvrir La comtesse de Ségur, une femme forte, déchirée qui aura tout perdu au fil des années mais qui va trouver sa voie grâce à ses enfants et petits enfants :

« Si elle se retourne sur sa vie, ce qu'elle a connu d'émotions sincères, d'amours comblés, de souffrances légitimes, de fierté, d'espoirs et de triomphes, c'est à ses enfants qu'elle le doit. »

« Elle raffole de ses petits-enfants. Elle les comprend avant même qu'ils ne se mettent à parler. Elle les traduit, elle les défend. Elle est grand-mère avec l'ardeur qu'elle a eue à être mère. »

C'est cet amour qui lui a fait écrire pour eux et qui l'amènera à publier ses contes et romans. A l'âge de 57 ans elle va regagner son indépendance perdue.



Gwenaelle Aubry m'a émue par son empathie pleine d'exaltation vis à vis de Sylvia Plath dont elle partage la folie d'écriture, l'écriture dont elles pensent qu'elle seule peut les sauver en les rendant plus vivantes :

« Écrire. Écrire est une autre solution. La seule qui permette d'être tout et rien à la fois : se débarrasser de soi, « devenir le véhicule d'un monde, d'une langue, d'une voix » et depuis ce vide devenir les autres, « apprendre d'autres vies et en faire des mondes imprimés qui tournent comme des planètes dans l'esprit des hommes ».

« Je cherche en elle, à travers elle, le point d'ajustement de l'écriture à la vie. Je ne veux pas la lire à travers sa mort (et donc pas non plus à travers le récit de sa vie). Je cherche à comprendre ce que, par l'écriture, elle a sauvé de la vie et ce qui, de l'écriture, l'a sauvée elle aussi. Je crois qu'elle a été violemment, excessivement vivante, que de la vie elle a tout embrassé, mort incluse. Et je crois aussi que l'écriture naît de ça : de la sensation (effroi et émerveillement) d'un excès de la vie sur elle-même que la vie ne suffit pas à combler. »



Camille Laurens fusionne avec Louise Labbé la rejoint dans la passion amoureuse et lui prête à certain moment le langage d'une féministe (là je ne l'ai pas trop suivie) mais surtout elle pense que l'écriture est aussi communion :

« Ce que Louise demande à l'amant, qu'il « sente en ses os, en son sang, en son âme/Ou plus ardente, ou bien égale flamme », je l'espère de la personne qui va me lire et qui ainsi, à sa façon, m'accompagne ; j'ai foi, comme Louise, en la ­puissance de vérité de la littérature, en son rôle vital de transmission, d'échange. Quand j'écris ou quand je lis, je partage des émotions, des sentiments, des expériences essentielles ; j'éprouve et je crois, comme Louise Labé l'espère de manière si poignante, que le poids de la vie « plus aisé me sera/Quand avec moi quelqu'un le portera ».



Lorette Nobécourt partage avec Marina Tsvetaeva la culpabilité des mères vis à vis de leurs enfants.« … je me souviens de ces heures effroyables où je pensais avec sincérité que mon suicide épargnerait ma fille de ma présence toxique. C'est une telle culpabilité Marina, quand on croit préférer les mots aux gens, et même à son enfant. Une telle culpabilité quand on ne sait pas encore que l'amour des premiers n'enlève rien aux seconds. Au contraire. »

et elle l'a remercie de lui avoir permis, grâce à son exemple, de trouver la force pour prendre son envol.



Marianne Alphant insiste sur la vie faite de calme et de retrait de Jane Austen, un vie dénuée d'évènements, une femme dont on sait peu de choses. Elle me fait penser à Emily Dickinson ou aux soeurs Brontë.

« Il y a des politesses à rendre, des conversations à écouter, les jours se ressemblent, il faut se contenter de ce peu, faire quelque chose avec rien – l'art le plus grand »

et de conclure

« Peut-être faut-il une vie décevante pour que tout soit donné par l'écriture. Peut-être faut-il connaître l'esseulement, l'échec, le doute, le sentiment de ne pas compter, pour observer avec tant d'empathie ce à quoi l'on n'aura jamais part. Et – que l'histoire soit écrite ou vécue – pour tout obtenir au final : l'importance, la lumière, le nom. Car ainsi procède le roman, sweetly, avec sa grâce heureuse.



Cécile Guilbert nous amène elle, vers la joie de Cristina Campo. Elle ne partage pas sa foi mais admire « ce personnage à la fois réservé et ardent », indépendante et révoltée : « Substance », « nourriture », « lumière », « eau vive » : nul besoin d'avoir foi comme elle dans « la Majesté Divine » pour savoir reconnaître dans ces synonymes les portes d'entrée d'une joie enluminée par cette notation exaltante : « Dans la joie, nous nous mouvons au coeur d'un élément qui se situe tout entier hors du temps et du réel, mais dont la présence est on ne peut plus réelle. Incandescents, nous traversons les murs. »



Les échanges entre ces femmes, car elles se parlent même si des siècles les séparent, sont inégaux mais toutes montrent que la rencontre entre elles leur a permis d'être plus forte et les a convaincues de poursuivre leur chemin d'écriture dans les moments où elles pouvaient vouloir abandonner.

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La vie spirituelle

La chronique récente et très convaincante de "notre" camarade Piatka concernant "Patagonie intérieure" m'a donné envie... j'ai dû le commander à la librairie Tschann, les librairies isséennes ayant fermé leurs portes pour les vacances: cruelle frustration de l'été!!...Pour patienter, je me suis plongée dans "La vie spirituelle"



Des envies de lire cette auteure depuis un long moment, déjà. Voilà qui est partiellement réparé !



Un manifeste littéraire, humain dans l'amour de la poésie et du dépassement de soi.Une célébration de la Vie à travers l'écriture, et la langue, ainsi que de profonds questionnements sur le monde comme sur nos destinées humaines...



Une,... des tentatives de percer par "les mots" le mystère de la quête !



C'est magnifiquement écrit.



"Les mystères de la littérature étant ce qu'ils sont, ils se trouve que j'ai imaginé l'existence d'un poète japonais il y a plus de dix ans, du nom de Yazuki- un nom venu de mon imagination qui a parcouru tous les livres que j'ai publiés depuis- et dont je m'aperçois, au moment de partir au Japon- où je ne suis jamais allée-, qu'il existe bel et bien. Vous imaginez mon trouble et ma joie. S'il était possible que la fiction rencontre la réalité, il me semble que je serais enseignée sur le pouvoir de la littérature" (p. 52)





Cette lecture double ma curiosité de lire plus avant cette auteure...



"La littérature est mon rêve de langage...

Est-elle plus vivante que la vie ? Est-ce elle la vie vivante ? Elle qui double la vie, lui ouvrant l'espace divin où être. Elle qui, par la puissance du verbe, en nous séparant du monde nous relie à tous les mondes, supportant de nous faire passer de l'un à l'autre sans devenir fou ? (...) La littérature est mon éveil." (p. 132-133)



J'ai beaucoup apprécié ce livre pour de multiples raisons, qui finalement se rejoignent: le style est est fortement empreint de poésie, nous sentons densément les exigence personnelles; spirituelle, humaine, artistique comme littéraire de cette auteure en quête... Cette quête passera par des chemins fort douloureux, ce voyage quasi initiatique dans ce pays qu'elle ressent profondément comme sien: le Japon...



Je vais cesser mes "papotages" car plus je tente d'écrire mon ressenti après cette lecture très forte , plus j'ai l'impression de "me perdre" et d 'en'atténuer le contenu, très, très riche... qui nous parle frontalement de tous nos questionnements essentiels d'humains !!! Et ce parcours intime, très personnel de Laurence Nobécourt est universel...Elle le transcende par cette précieuse "réalité" : La LITTERATURE !



"La littérature est faite d'hommes et de femmes qui, à l'aide du verbe, perforent littéralement le monde pour y faire surgir le réel. Là est la connaissance, là est le vrai travail, là est l'amour.

Que votre livre n'ait pas rencontré de succès, c'est une chose toujours difficile pour un écrivain jusqu'à un certain point. Une fois ce seuil franchi- de la déception profonde et de la blessure effective- on avance, me semble-t-il, au service du verbe sans plus le souci de plaire à quiconque, avec cette seule ambition de nourrir unrêve bien plus grand et bien plus beau : celui d'être un homme, en vérité." (p. 155)
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La clôture des merveilles

J'avoue que je ne sais pas trop que dire sur ce livre. D'habitude je n'ai aucun mal à savoir si j'aime ou pas, ou un peu, ou certains aspects seulement d'un roman. Mais cette fois-ci, je ne sais pas.

Déjà, j'ai été surprise par la forme du texte. Je m'attendais à une biographie classique, un peu romancée certainement, mais marquée par la chronologie malgré tout. Et bien les dates sont à peines présentes dans La clôture des merveilles et le style est tout sauf classique. Plutôt que d'énumérer les faits qui ont émaillé la vie d'Hildegarde de Bingen, Lorette de Nobécourt choisit d'orienter son texte sur les sensations, les opinions, la foi. Cela donne un roman abstrait et poétique, agréable à lire mais parfois obscur.

Peut-être qu'une relecture d'ici quelques mois, le temps de "digérer" toutes ces idées, me permettra de me faire une opinion plus claire de La Clôture des Merveilles...
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La vie spirituelle

Je découvre Laurence Nobécourt avec La vie spirituelle. Attirée à la fois par le titre et par la perspective du voyage au Japon, je me suis lancée dans le livre sans filet.



Difficile, après lecture, de rendre compte de tout ce qui émane de ces pages. Souffrances, beauté, quête, réel, rêve, ...  Et toujours le Verbe.

La vie spirituelle n'est pas un roman mais narre la volonté d'écrire un roman. Plus précisément la biographie fictive de Yazuki, un poète japonais que l'auteure cite dans d'autres de ses livres. Alors que ces vers sont d'elle. Trop honteuse de se révéler en pleine lumière comme poétesse par une très haute idée de la poésie. Honte qui rejoint celle de vivre. Celle d'être née. Quelles lourdes chaînes semble porter cette femme!



Son pseudonyme, par le plus grand des hasards (mais en est-ce un?), se révèle également utilisé par un poète au Japon. La narratrice décide de partir vers ce pays qu'elle porte au fond d'elle depuis l'enfance. De Kyoto au Mont Koya en passant par Tokyo et Hiroshima, ses pérégrinations physiques recouvrent un cheminement intérieur beaucoup plus profond encore. Et essentiel.

La vie spirituelle interroge et interpelle sur la vie et son sens, sur le langage et ses limites (non nippophone, elle se retrouve dénuée de la capacité de communication ainsi que de la lecture, environnée par les mystères des idéogrammes), sur le silence, sur le soi par rapport au monde. Celui-ci est-il réel ou un rêve que nous habitons en attendant l'éveil?

On sent ses propos se mâtiner de bouddhisme et certains passages me sont apparus comme des kôan.



J'ai trouvé l'écriture de Laurence Nobécourt aussi raffinée que profonde. S'il y a des moments où ses méandres introspectifs m'ont perdue, je n'en ai pas moins apprécié la lecture de ce livre. Nombre de ses propos m'ont touchée et me renvoient à mes propres interrogations, mes propres expériences de vie. Sa quête d'identité et de légitimité à vivre me parle; et son parcours pour parvenir à l'unicité de son être rassemblant Laurence et Yazuki, pour accepter la joie d'être soi et en vie, promue au but d'être pleinement humaine, m'incite à réflexions.



Alors merci, Mme Nobécourt, pour ces encouragements existentiels et bravo pour avoir surmonter vos ténébreuses et douloureuses épreuves.
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Patagonie intérieure

Pour avoir fait le méme voyage jusqu'en Patagonie , je ne peux que trouver superbe cet opus qui fait ressortir à la perfection l'état de quasi transe qui prend le voyageur une fois sur place .

Il faut voir combien le voyage est long jusque là bas , combien l'on se retrouve face à soi méme une fois là bas .

C'est grandiose , on se sent tout petit face à tant de beauté ...

Certes le ton est un peu triste ici , mais l'expérience est tellement intense que l'on ne peut que plonger dans cette oeuvre qui décrit si bien les sentiments profonds qui habitent le voyageur .

C'est un opus superbe , d'une trés belle langue , qui épouse remarquablement la dimension de ce voyage au fond de soi mème .

A découvrir absolument !
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Opéra des oiseaux

" C’est l’histoire d’un amour,du seul : celui par lequel le vivant nous aime.C’est l’histoire d’un échec,du seul : celui qui nous oblige à accepter la finitude et la mort."



L’opéra des oiseaux, ultime chef d’œuvre d’un écrivain japonais est le fil conducteur de ce récit.

Ce livre est universel,en ce sens que tous les êtres de ce monde,quelle que soit leur culture,leur condition, feront l’expérience de l’ombre et de la lumière, du yin et du yang, de cette dualité qui nous définit tous,ces contradictions,ces changements subtils qui interviennent parfois à notre insu et qui nous définissent.

Il est multiple par ses voix,ses personnages reliés entre eux par cette même quête,cet équilibre,ces vies si diverses qui se croisent,communiquent,commencent ou finissent mais qui jouent toutes la même partition.

Introspectif, cet opéra des oiseaux se lit lentement, en immersion,pour en apprécier toutes les subtilités et la poésie.

J’ai été déroutée par la construction originale de ce livre, j’ai mis un moment à le lire mais je le trouve lumineux par son propos.

Lumineuse, Laurence Nobécourt l’est aussi,elle qui dit " Vieillir n’est pas facile,mais ça devient beau quand on arrête la lutte."

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Nous

Yolande et Nathan se rencontrent lors de la destruction du mur de Berlin.

Coup de foudre, passion, années bonheur.

Puis vient la dissolution du couple, la séparation.

Le tout entrecoupé de retrouvailles.

Des parents, des amis donnent aussi leur version du couple.

Le point dominant de cette histoire est l'influence et les dégâts des traumatismes d'enfance sur la vie de tout un chacun.

Et le point noir, pour moi, c'est la manière d'écrire cette histoire.

Chaque phrase fait plusieurs pages, voire un chapitre entier.

C'est oppressant, asphyxiant.

On en perd le fil de l'histoire, on manque d'air.

On a hâte d'en finir pour respirer un bon coup.

Je ne saisis pas l'intérêt de ces phrases interminables.

Sans doute est-ce voulu, mais la motivation m'a échappé.
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La clôture des merveilles

Avis assez mitigé sur ce livre , le style d'écriture m'a dérouté

Ce livre me donne envie d'en savoir plus sur l'époque , sur Hildegarde , sur son côté humain , sa faillibilité .

Je suis restée en marge de cette lecture qui pour moi n'approfondit pas assez la personnalité de Hildegarde de Bingen .

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Patagonie intérieure

Un court récit de voyage, très beau.

Une quête de soi, un souci de connexion à soi, à sa vraie vie intérieure, une recherche de l'essentiel.

Une écrivaine française part au Chili pour documenter le livre qu'elle est en train d'écrire. Elle veut aller jusqu'au bout du Sud, au finistère de la Terre de feu.

Pour aller au bout de la solitude, il faut fréquenter les lieux et les gens marqués par la modernité uniforme: aéroports, bateaux, touristes, télévision, randonneurs habillés tous pareils.

Pourquoi ce long déplacement? Le voyage vers soi ne peut-il être immobile? Mais peut-être faut-il précisément se déplacer pour découvrir l'inutilité du déplacement, pour prendre conscience que le voyage est d'un autre ordre.

Un petit livre à méditer.
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La clôture des merveilles

Prétentieux dans la forme, et vide sur le fond. Voilà l’essentiel de la critique que m’inspire ce livre.

D’Hildegarde Von Bingen, je connaissais les chants liturgiques, et j’avais envie d’en savoir plus sur sa vie. J’étais donc enchantée d’être tombée sur ce livre. Je ne m’attendais pas à une évocation complète, les sources manquant souvent au moins pour l’enfance et certaines périodes des personnages ayant vécu il y des siècles. Mais là je n’ai rien appris sauf l’existence d’une affection très forte envers l’une de ses moniales. Voilà pour le fond, vide.

La forme maintenant. Je suppose que l’auteur ayant à parler d’une mystique a eu envie d’écrire de façon imagée, poétique. Mais je l’ai ressenti comme plus prétentieux qu’inspiré. Et la répétition toutes les dix pages minimum du terme viridité a fini par m’agacer.

Bref le livre m’a fait l’effet d’un soufflé retombé.

Même le livre en tant qu’objet me paraît une tromperie. Imprimé en très grosses lettres, avec de grandes marges pour arriver à un peu moins de 180 pages qui en réalité en font au mieux 100. Sans doute pour justifier un prix de presque sept euros.

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Patagonie intérieure

Profitant d'une bourse, l'auteure se rend au Chili pour les repérages de son prochain roman qui la conduisent de Santiago aux îles Chiloé, porte de la Patagonie, terre de toutes les fascinations par sa situation géographique et ses beautés sauvages. Seule, sac à dos, en bateau, par bus et à pied, Lorette Nobécourt se rend au bout du monde, jusqu'à Puerto Williams, seule agglomération du Cap Horn. En chemin, elle se découvre et comprend qu'au bout de compte c'est en dedans d'elle-même qu'elle doit aller chercher le bout du monde et qu'il n'y a d'ailleurs que son propre chemin avec ses limites et ses richesses. Belle leçon de vie. A lire par tous ceux qui ne pourront jamais aller en Patagonie.
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Patagonie intérieure

Lorette Nobécourt reçoit une bourse pour aller sur les lieux de son roman en cours: la Patagonie. Il y a pire! Elle part donc, seule, et observe son voyage.

Le titre remplit bien son rôle car ce voyage, justement, est autant intérieur que physique et le texte passe sans cesse d'une observation ou une sensation à une réflexion, comme si la narratrice se devait sans cesse d'expliquer, analyser, tout ressenti, et c'est d'ailleurs ce qui m'a gênée, bien que je sois d'habitude intéressée par l'introspection.



Presque tout au long de ce long voyage en direction de la Terre de Feu, où elle finira par abandonner un moment toute critique, elle se trouve dérangée par ses compagnons de route: famille nombreuse, Américains envahissants, jeune fille rieuse, fou, bavard... tout est prétexte à agacement, critique, moralisation et je n'avais qu'une envie, c'était de lui dire de se détendre, de faire abstraction, de RESPIRER ce voyage, le goûter, nous le donner à sentir, à voir, nous donner ce goût de liberté et d'espaces que malheureusement, je n'ai pas ressenti un instant en lisant ce texte.



Personnellement, je n'ai pas pu vivre ce voyage comme je l'aurais voulu, qu'il soit extérieur et intérieur, car même si j'ai trouvé quelques-unes de ses réflexions intéressantes, les autres m'ont soit déplu soit laissées de marbre, peut-être par incompréhension.

Elle cite Cendrars et donc je finirai en disant que Cendrars éveille beaucoup mieux en moi l'esprit du voyage.
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