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Citations de Léon d` Hervey de Saint-Denys (17)


En parlant des oppressions si pénibles auxquelles on a donné le nom de cauchemars, Moreau (de la Sarthe) s'exprime ainsi : "Ce genre de rêves est susceptible d'une infinité de modifications très variées depuis l'impossibilité d'avoir ou de communiquer certaines idées, d'effectuer un projet, d'accomplir une résolution quelconque jusqu'à l'angoisse que l'on éprouve en sentant l'impossibilité de faire un mouvement pour se dégager de la position la plus dangereuse."
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Un dernier mot enfin, avant de déposer la plume, pour protester contre cette éternelle comparaison du sommeil et de la mort dont les auteurs anciens et modernes ont fait un si étrange abus. Que ce soit au point de vue matériel ou bien au point de vue matérialiste qu’on l’envisage; que ce soit l’apparence d’un cadavre que l’on veuille chercher dans l’aspect d’un homme endormi, ou bien un exemple de l’anéantissement possible du Moi qu’on imagine trouver dans une absence momentanée de la pensée, une telle comparaison est également fausse à tous égards.
N’est-ce point d’ailleurs une idée bizarre que celle de prétendre comparer une situation qu’on ne connaît guère, avec un autre état qu’on ne connaît pas?
Je préfère de beaucoup le vieil axiome qui nous dit: La vie est un songe. A ceux pour qui c’est un songe pénible, elle laisse du moins l’heureuse pensée de se réveiller dans la mort.
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Léon d' Hervey de Saint-Denys
ANONYME
(vers 324)

LA PASSANTE

Quand la brise gonfle tes deux robes de soie,
Tu ressembles à une déesse vêtue de nuages.
Quand tu passes, les fleurs des mûriers te respirent.
Quand tu emportes des lilas que tu as cueillis, ils tremblent de joie.

Des cercles d'or étreignent tes chevilles.
Des pierres bleues luisent à ta ceinture.
Un oiseau de jade a fait son nid dans ta chevelure.
Les roses de tes joues se mirent dans les perles immenses de ton collier.

Quand tu me regardes, je vois couler le fleuve Yuen.
Quant tu me parles, j'entends la musique du vent de mon pays.
Quand un cavalier te rencontre, au crépuscule,
Il croit que c'est déjà l'aurore et immobilise son cheval.

Quand un mendiant t'aperçoit, il en oublie sa faim.
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A défaut de meilleure méthode, celle que j’adopterai sera donc celle-ci:
Rappelant d’abord quelques points capitaux sur lesquels nous venons de voir que la controverse s’était surtout exercée, je commencerai par grouper ensemble des observations tendant principalement à démontrer:
1° Qu’il n’est point de sommeil sans rêve;
2° Que ni l’attention, ni la volonté ne demeurent nécessairement suspendues pendant le sommeil.
Et, ces premières divisions faites, je chercherai ce que l’expérience peut nous enseigner sur la marche et le tissu des rêves, comme sur les moyens de les évoquer ou de les conduire; sans attacher d’ailleurs à la classification de ces notes plus d’importance qu’il ne convient dans un livre où l’auteur a moins en vue d’ériger un système, que de réunir des documents précis pour une science à venir.
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Un bateau de cha-tang avec des rames de mou-lan ;
De jeunes musiciennes sur les bancs, avec des flûtes d’or et de jade ;
Du vin exquis dans des coupes mille fois remplies ;
Emmener avec soi le plaisir, et se laisser porter par les flots.

Les immortels m’attendent, montés sur leurs cigognes jaunes,
Tandis qu’insouciant et tranquille, je vogue au milieu des mouettes blanches.
Les sublimes inspirations de Kio-ping nous restent comme un monument qui s’élève à la hauteur des astres ;
Que sont devenus les tours et les pavillons du roi de Tsou, jadis accumulés sur ces collines désertes !
Quand l’ivresse m’exalte, j’abaisse mon pinceau, j’ébranle de mes chants les cinq montagnes sacrées,
Je suis joyeux et je suis fier, je me ris de toutes les grandeurs.
Puissance, richesse, honneurs, quand vous serez d’assez longue durée pour que je vous estime,
On verra donc le fleuve Jaune partir de l’Occident pour couler vers le Nord.
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Les feuilles bruissent agitées par le vent; la jeune lune est déjà couchée;
La rosée répand sa fraîcheur bienfaisante. Accordons nos luths au son pur.

Les ruisseaux se glissent dans l'ombre, caressant les fleurs de la rive.
Les constellations silencieuses étendent sur nos têtes un dais étoilé.
Thou Fou
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Si la vie est comme un grand songe,
A quoi bon tourmenter son existence !
Pour moi je m'enivre tout le jour,
Et quand je viens à chanceler, je m'endors au pied des premières colonnes.

A mon réveil je jette les yeux devant moi :
Un oiseau chante au milieu des fleurs;
Je lui demande à quelle époque de l'année nous sommes.
Il me répond : A l'époque où le souffle du printemps fait chanter l'oiseau.
Li Taï Pé
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Que sont devenus les tours et les pavillons du roi de Tsou, jadis accumulés sur ces collines désertes!
Quand l'ivresse m'exalte, j'abaisse mon pinceau, j'ébranle de mes chants les cinq montagnes sacrées,
Je suis joyeux et je suis fier, je me ris de toute les grandeurs.
Puissance, richesse, honneurs, quand vous serez d'assez longue durée pour que je vous estime,
On verra donc le fleuve Jaune partir de l'Occident pour couler vers le Nord.
Li Taï Pé
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En se liant d'amitié, les anciens se liaient de cœur ; en se liant d'amitié, les hommes d'aujourd'hui ne prennent d'autre engagement que de se faire bon visage.
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Il advint alors que l'étudiant étant de ceux qui ont beaucoup étudié les livres et le précepteur n'étant qu'un lettré de moyenne force, Ouan-siuen après avoir répondu sans difficulté à toutes les questions qui lui étaient posées, souleva peu à peu lui-même de nouveaux sujets de discussion et poussa de telle sorte le professeur Tchin que le pauvre homme, à bout d'arguments, ne savait plus que répéter : "Science étonnante ! science admirable ! ".
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Léon d' Hervey de Saint-Denys
TI-TUN-LING
(772-845)


L'OMBRE D'UNE FEUILLE D'ORANGER
Seule dans sa chambre,
Une jeune fille brode des fleurs de soie
Elle entend soudain le son d'une flûte lointaine...
Elle tressaille.
Elle imagine un jeune homme lui parlant d'amour

À travers le papier de la fenêtre,
L'ombre d'une feuille d'oranger se pose sur ses genoux...

Elle ferme les yeux.
Et rêve qu'une main déchire sa robe
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Léon d' Hervey de Saint-Denys
LI-TAÏ-PO
(643-706)


BUVANT SEUL SOUS LA LUNE
Au milieu des fleurs, un pichet de vin,
Je bois seul, sans compagnon,
Levant ma coupe, je convie la lune claire
Avec mon ombre, nous voilà trois

La lune hélas ! Ne sait pas boire,
Mon ombre en vain ne fait que suivre,
Compagnes d'un moment, lune et ombre,
Réjouissons-nous, profitons du printemps,

Je chante, la lune musarde,
Je danse, mon ombre s'égare,
Sobres encore, nous nous égayons
Ivres nous nous séparons
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Léon d' Hervey de Saint-Denys
OUANG-TSI
(723-757)


A UN AMI

Ouang-tsi

Pour vous remercier de m'avoir fait connaître cette poésie Tsu-Kia-Liang,
Je vous envoie ces quelques feuilles de thé
Elles proviennent du monastère de la montagne Ou-ï
C'est le plus illustre thé de l'Empire,
comme vous en êtes le plus illustre lettré

Prenez délicatement un vase bleu de Ni-hing.
Remplissez-le d'eau de neige recueillie au lever du soleil
sur le versant oriental de la montagne Sou-chan,
Placez ce vase sur un feu de brindilles d'érable
ramassées sur de la mousse très ancienne,
et laissez-l'y jusqu'à ce que l'eau commence à rire.
Alors, versez-la dans une tasse de Huen-tcha
où vous aurez mis quelques feuilles de ce thé,
Recouvrez la tasse d'un morceau de soie blanche tissée à Houa-chan,
Et attendez que se répande dans votre chambre
un parfum comparable à celui d'un jardin de Foun-lo.

Portez la tasse à vos lèvres, puis fermez les yeux.
Vous serez dans le Paradis
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LI TAï-PO
(643-706)

L'ADIEU

L'oiseau youên et l'oiseau yang
nagent côte à côte sur le fleuve Kin
dont les eaux coulent paisiblement vers le nord.
Quand l'oiseau youên s'arrête à l'ombre d'un arbre de la rive,
sa compagne s'arrête parmi les roseaux en fleurs.
Tous deux préféreraient la mort ou la captivité plutôt que la fuite,
si, pour fuir, ils devaient se séparer.

Adieu, seigneur de ma vie!
Aucune fleuve ne peut revenir à sa source,
aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l'a laissé tomber.
Malgré la croyance générale, les plantes ne sont pas insensibles.
Qu'advient-il à celles dont la nature est de s'attacher ?
L'une vit et meurt à l'endroit même
où le vent laissa tomber la graine
qui lui donna le jour ;
l'autre périt dès qu'on l'arrache de l'abri qu'elle avait choisi.
La nature est clémente pour la fleur,
et l'homme est cruel pour la femme qui l'aime.

Adieu, seigneur de ma vie !
Aucun fleuve ne peut revenir à sa source,
aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l'a laissé tomber.

En souvenir de moi, gardez ces trois hirondelles de jade.
Elles brillaient dans ma chevelure, le jour de notre mariage.
Essuyez-les, chaque soir, avec votre manche de soie.
Et ne roulez jamais la natte sur laquelle vous m'avez caressée...
Laissez les araignées y tendre leurs fils.
Permettez-moi de vous demander
de conserver toujours le bloc d'ambre
sur lequel je posais ma tête, pour dormir.
Les rêves qu'il vous donnera vous rappelleront notre passé.

Adieu, seigneur de ma vie !
Aucun fleuve ne peut revenir à sa source,
aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l'a laissé tomber.

J'ai oublié, dans votre coffre sculpté, mon petit manteau de plumes.
Ne le mettez jamais sur d'autres épaules que les vôtres.
Quant à mon miroir, mon miroir d'argent
où mon cœur se réfléchissait comme un visage au fond d'un puits,
tendez-le souvent à votre nouvelle épouse,
et qu'il vous aide à connaître son cœur.
Adieu, seigneur de ma vie !
Aucun fleuve ne peut revenir à sa source,
aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l'a laissé tomber.
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Li-Taï-Po


SI LA VIE EST UN SONGE

Si la vie est un songe
A quoi bon me tourmenter
Je puis m'enivrer sans remords
Et si j'en viens à tituber
Je m'endormirai sous le porche de ma demeure
A mon réveil un oiseau chante parmi les fleurs.
Je lui demande quel jour nous sommes.
Il me répond : au printemps,
la saison où l'oiseau chante !
Je me sens étrangement ému
Et prêt à m'épancher.
Mais je me reverse à boire
Et je chante tout le jour
Jusqu'à ce qu'apparaisse la lune du soir.
Et quand mes chants se taisent
Je n'ai plus conscience de ce qui m'entoure.
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LI-TAÏ-PO
(643-706)

CROYEZ-MOI

Impatient de devenir un pur esprit,
le bouddhiste Song-Tsè
a édifié un bûcher sur le mont Kin-hoa
et s'est brûlé vif.

De son vivant, Ngan-Ki a pu atteindre le Pong-laï.
Ces personnages connaissent une félicité parfaite.

Soit ! Mais quel mal ils se sont donné !
Vous pouvez arriver au même résultat
en allant chercher dans votre cave
une bouteille de bon vin.
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Combien pourra durer pour nous la possession de l'or et du jade?
Cent ans au plus... Voilà le terme de la plus longue espérance.
Vivre et mourir une fois, voilà ce dont tout homme est assuré.

Écoutez là-bas sous les rayons de la lune, écoutez le singe accroupi qui pleure tout seul sur les tombeaux;
Et maintenant remplissez ma tasse, il est temps de la vider d'un seul trait.
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