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Critiques de Lionel Destremau (58)
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Gueules d'ombre

Absolument atypique, ce livre, incroyablement peu commenté (sur Babélio et ailleurs), m'a énormément plu.

L'auteur,Lionel Destremau, qui a eu plusieurs vies professionnelles autour de l'édition, dit qu'il l'a exhumé et que c'était le bon moment pour le publier.

C'est effectivement juste le moment parfait, l'action pouvant se dérouler au Donbass par exemple.

Mais on ne sait ni où ni quand se situe l'action !!!! Et là j'ai adoré ce mélange virtuose qui au final nous entraine dans un pays fictif et à une époque indéterminée . Mais nous ne sommes pas dans une dystopie, ni même une uchronie : Siriem Plant, un policier vaguement déclassé ,doit retrouver impérativement l'identité réelle d'un ex-soldat comateux répondant au doux nom de Carlus Turnay.

L'époque évoque assez clairement la première guerre mondiale et les personnages sont proustiens en diable, mais on y utilise...des ordinateurs.

Le pays est un alliage subtil de différentes contrées européennes, plutôt austro-hongroises.

Nous sommes dans les décombres d'une guerre horriblement absurde et sanguinaire et c'est ce qui lie l'ensemble , dans une atmosphère à la Tardy qui aurait relu Céline en regardant un film de Caro et Jeunet.

Bien sur nous allons découvrir qui est ce fameux Carlus Turnay mais façon puzzle . Le fil conducteur c'est l'enquête persévérante, voir obstinée de Siriem Plant genre Tintin en Syldavie.

Nous allons beaucoup voyagé, rencontré des figures picaresques, étranges et familières . Nous aurons souvent affaires à des femmes qui , comme dans les tragédies antiques, forment un choeur bouleversant.

Les morts vont nous raconter comment ils ont péri dans de courts chapitres se terminant par : ".....et c'est comme ça que je suis mort"

Par touches successives nous allons éclairer le destin de Carlus.

Il s'agit bien d'une tragédie moderne où la réflexion profonde s'articule autour de la question du sens et de la possibilité du suicide.

J'ai beaucoup aimé l'écriture , toujours fluide et souvent subtile, rendant compte des interrogations existentielles de chacun des principaux protagonistes tout en maitrisant parfaitement le faisceau narratif: bref,on ne s'emmêle jamais les pinceaux et c'est absolument passionnant .

Gueules d'ombre est un titre magnifique qui dit l'essentiel : comment définir nos identités meurtries en temps de crise, ou plutôt comment les retrouver,les recombiner, les supporter......

J'espère que l'auteur nous réserve de futures surprises, une suite peut-être ?







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Gueules d'ombre

En plongeant dans les décombres d'un pays fictif quelques mois après une longue guerre, Lionel Destremau brouille brillamment les repères spatio-temporels du lecteur. Il invente un conflit qui ressemblerait presque à la Première guerre mondiale ( des tranchées puantes, des no man's land ravagés par des bombardements d'obus ) s'il n'y avait des ordinateurs utilisés par les personnages ou une petite référence au nucléaire. Il invente un pays qui ressemblerait presque à la France mais non, les sonorités, étranges, des noms de lieux et de personnages appellent à un ailleurs indéfinissable. Un peu comme dans le film Delicatessen où on croit reconnaitre des choses et puis non ...



Dès les premières pages, j'ai senti que ce roman allait être une très belle lecture. J'ai d'emblée adoré être désarçonnée par l'univers subtilement décalé qu'impose Lionel Destremau, d'autant que son écriture au charme suranné, ample et élégante, emporte irrésistiblement vers des contrées littéraires au souffle romanesque puissant. L'atmosphère se précise de plus en plus inquiétante avec un système belliciste qui teste les capacités de résistance des futurs enquêteurs de la police judiciaire militaire en les envoyant vingt jours au front. Tant pis s'ils y meurent, s'ils en reviennent, ils seront tellement reconnaissants qu'ils obéiront à tout pour ne pas y retourner.



Siriem Plant est de ces flics là, sauf que lui est sur la sellette. le ministère des anciens combattants le charge de trouver l'identité d'un soldat dans le coma, alors que plusieurs familles veulent se l'accaparer. Une feuille blanche à écrire au fil d'une enquête à la mécanique imparable. Pour reconstituer le puzzle d'une vie, Siriem Plant rencontre la famille de ceux qui ont côtoyé l'inconnu. Uniquement des femmes car tous ses compagnons de guerre sont morts dans les tranchées. Veuves, mères, soeurs forment un formidable choeur antique auquel se joignent les fantômes des disparus qui racontent leur guerre et leur mort. le tout complété par des lettres issues de la correspondance du front.



Et c'est toute la vie d'un homme qui jaillit sous nos yeux, et c'est bouleversant de découvrir son parcours, son origine sociale, sa motivation à s'enrôler puis son vécu. Un magnifique portrait d'homme se dessine dans toute sa complexité, au prise avec des questionnements fondamentaux et universels sur l'identité, la vie, la mort et la place dans une société qui ne vous satisfait pas. D'autant plus intense qu'à ses côtés, un autre portrait, tout aussi passionnant se dévoile, celui de Siriem Plant lui-même.



Un premier roman impressionnant de maturité, s'élevant en toute liberté au-dessus des genres littéraires ( roman noir, polar, roman de guerre ) , porté par un puissant imaginaire au service d'un humanisme universel extrêmement juste, au plus près de la vérité des sentiments.



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Gueules d'ombre

Voici un polar acheté lors du salon "Noir Dissay" de septembre 2023. Un vrai polar noir, une enquête policière pas comme les autres. a la fin de la guerre, il s'agit de retrouver l'identité d'un ancien combattant actuellement dans le coma. Siriem Plant, l'ancien flic et soldat revenu indemne du front, va s'y atteler.



Quasiment sans indices de départ, il est contraint de retracer la vie des soldats dans cette guerre sans merci, dans cette guerre où le salut passe par les abris de fortune, dans la terre, sous la terre, et qui donnent à ces malheureux des gueules d'ombre.



C'est tout une société que l'on découvre alors, à travers les mémoires défaillantes ou déformées. Une société fracturée par l'épreuve d'une guerre dans tout ce qu'elle a d'horrible et d'inhumain. Ces hommes du front décervelés, ces femmes de l'arrière anéanties, les mutilés, les mutiques, les désabusés, toute une panoplie qui compose cette société dans la banalité de la guerre.



L'auteur nous livre, dans une narration parfaitement maîtrisée, des indices qui distillent une puissance de l'angoisse, de la peur, de l'effroi. Et puis, peu à peu on comprend la vie de cet homme mystérieux. L'enquête devient alors un prétexte pour nous conduire dans les profondes arcanes de l'âme humaine. Se jouant des genres, on est à la fois dans un polar, un roman noir, un récit de guerre, un roman social, une œuvre humaine.
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Gueules d'ombre

Un moment de lecture agréable mais un peu mitigé malgré tout.



Une date inconnue, un pays inconnu. Une guerre terminée qui a laissé des séquelles tant du point de vue humain que du point de vue matériel. Ce qui est étrange, c'est que j'ai irrésistiblement pensé à la 1ère guerre mondiale.



Pourtant, il ne s'agit pas d'elle, beaucoup trop d'anachronismes (ordinateurs ou référence au nucléaire par exemple). Mais quand même… C'est donc un peu déstabilisant, mais c'est appréciable et c'est donc pour moi un bon point. Je pense que l'auteur a voulu souligner l'universalité, qu'elle soit temporelle et/ou géographique, de la guerre, et ses conséquences.



D'autant que l'auteur a parfaitement su rendre l'atmosphère. Non seulement d'un monde d'après-guerre, mais également celle de la guerre elle-même, à travers les témoignages, parfois assez durs, que Siriem va recevoir. C'est très bien décrit.



Pourtant, j'ai un petit bémol à ce sujet. Je trouve que ça prend trop de place par rapport à l'enquête elle-même. Certes, il en faut pour que Siriem arrive à découvrir l'identité de cet homme dans le coma. Mais il y en a un peu trop pour moi. Lire ces « témoignages » (d'anciens soldats ou de leur famille) est intéressant mais ça pèse sur le rythme de l'histoire qui est déjà assez lent.



L'auteur maîtrise bien son sujet, c'est indéniable. Mais je m'attendais à un côté polar plus prononcé. Dommage.



Bien que les phrases soient parfois un peu longues, j'ai bien aimé l'écriture de l'auteur, avec des tournures parfois un peu surannées, qui renforcent mon impression de lire un roman sur la der des Ders.



J'aurais presque envie de parler d'un roman historique, mais c'est impossible étant donné qu'il n'y a pas de dates précisées. Je dirais que c'est un livre un peu déroutant, en tout cas original, et sombre. Un livre d'atmosphère, un roman assez noir plus qu'un polar, même s'il y a enquête. Une bonne découverte.
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Gueules d'ombre

Un roman étonnant totalement inclassable qui en déstabilisera certains et en ravira d’autres tant par sa construction, son récit au vocabulaire quelque peu suranné, l’étrangeté des noms des villes comme des personnages qui nous entraine dans un ailleurs imaginaire ou par ses manques de repères chronologiques. Un récit qu’il est en effet difficile de situer temporellement – sans doute cela est-il fait exprès ? Si la guerre, personnage à part entière du roman, ressemble étrangement à celle de la première guerre mondiale, l’univers dans lequel évolue les protagonistes à travers moult détails technologiques semble beaucoup plus récent. Mais est-ce vraiment l’essentiel ?

Siriem Plant va être chargé par la hiérarchie militaire du Ministère des Anciens Combattants de découvrir quelle est la véritable identité qui se cache derrière Carlus Turnay, un soldat actuellement dans le coma à l’hôpital. Ancien inspecteur de police en attente de pouvoir rempiler, il va, pour mener à bien son enquête, devoir retrouver la trace de toutes les personnes vivantes ou mortes l’ayant côtoyé pendant le conflit. Beaucoup ayant été muté en première ligne, peu ont survécu, et c’est donc par l’intermédiaire de proches, de lettres que les défunts ont pu laisser, qu’il va tenter de bâtir une première piste.

Des témoignages oraux ou écrits qui vont faire revivre à Siriem les atrocités d’une guerre de position qui semble ne jamais vouloir finir où chaque mètre gagné sur l’ennemi se compte en plusieurs centaines de corps sans vie ou agonisants. Des morts laissant derrière eux une famille éplorée, une veuve, des enfants, des projets inaboutis et des espoirs brisés.

Si Siriem n’a souvent que des témoignages indirects pour poursuivre ses investigations, le lecteur a l’avantage de profiter de ceux directement communiqués par les principaux soldats ayant connu de près ou de loin le dénommé Turnay. Même s’ils sont pour la plupart morts au combat, nous allons ainsi apprendre à mieux les connaitre. Ils vont nous partager leurs conditions, leurs aspirations et leur vie depuis qu’ils sont au front. Ils ne vont rien nous cacher des horreurs de cette guerre, le bourbier puant dans lequel ils évoluent, la peur au ventre de sortir des tranchées, voir ses camarades tomber à côté d’eux, déchiquetés par un tir de mortier ou par une fusillade ennemie, courir jusqu’à plus soif pour tenter de se réfugier dans un trou de bombe avec comme seul objectif de rester vivant jusqu’à la prochaine attaque. On va ainsi découvrir une belle galerie de personnages touchantes et attachantes grâce aux dernières traces qu’ils ont laissées, émouvants témoignages d’hommes qui ne souhaitent pas complètement être oubliés.

L’auteur ressuscite ainsi grâce à ce stratagème de nombreux témoins qui nous éclairent sur leurs vécus et nous interrogent sur les soubresauts de l’existence, sur la liberté de choix d’un individu et sur le rôle des médias en période de guerre.

Un texte d’une grande originalité tant par son contenu que par la tonalité qu’il véhicule.

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Gueules d'ombre

Bonsoir

Alors whaou quelle claque pour ce roman noir ! je vous parle de « Gueules d’ombre » de Lionel Destremau un roman noir exigeant qui fait partie des finalistes des Editions Points catégorie polar.

Un premier roman difficilement classable mais d’une richesse tant du scénario, des personnages ou de l’écriture absolument incroyable. Nous ne savons pas à quelle époque nous sommes, il y a beaucoup de références à la guerre de 1914-1918, mais ce n’est pas clair, le pays, les villes n’existent pas réellement et pourtant on le vit intensément. Un univers particulier qui nous transporte. Une mise en forme très particulière dans l'enquête où chaque personnage (souvent mort) fait l'objet d'un chapitre pour raconter sa vie. J'ai adoré même et peut être parce qu'il est exigeant, ce roman.



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Gueules d'ombre

« Je n’avais d’autre choix que de remonter la piste des morts. »



La guerre est terminée. Le pays panse ses plaies, de nombreuses familles sont en deuil. C’est dans ce contexte que l’enquêteur Siriem Plant est chargé par les autorités d’identifier un soldat inconnu, dans le coma depuis plusieurs mois. Sa carte d’identité militaire est au nom de Carlus Turnay. Problème: plusieurs familles se présentent comme les parents de cet homme.

Qui est-il vraiment ?

Quel a été son parcours durant le conflit ?



Pour répondre à ces questions Siriem Plant va devoir retrouver les soldats qui ont pu le croiser pendant la guerre. Mais la plupart d’entre eux n’en sont pas revenus, et dans la grande majorité des cas c’est auprès de leur veuve ou de leur mère qu’il va chercher ses réponses.

Siriem Plant est lui-même un ancien soldat, et c’est avec beaucoup de pudeur et de respect qu’il va mener ses investigations.



« En venant remuer ainsi les souvenirs de ces familles, je remuais la terre des tombes de soldats. Je déterrais leurs cadavres. Au lieu de les laisser reposer en paix, de laisser les familles faire leur deuil repliées sur la douleur, je rouvrais les plaies. C'était un sale boulot, et je me demandais si Carlus Turnay en valait vraiment la peine. »



L’enquête avance pas à pas, relancée de temps à autre par un indice recueilli dans une correspondance de soldats ou au détour d’une discussion. Le rythme est lent, mais souligne bien le respect et l’humilité qui animent Siriem Plant durant ses recherches.



L’idée de donner la parole aux disparus apporte une force supplémentaire au roman. Ces témoignages de ceux qui ne sont plus, qui ont à un moment de leur vie côtoyé Carlus Turnay, sont les plus riches en émotion. S’ils peuvent donner une impression répétitive, j’y ai trouvé pour ma part une forme d’hommage à tous ces hommes « morts pour la patrie ». Impression renforcée par le parti pris de ne pas situer cette guerre dans une réalité connue même si on sent que l’auteur s’est principalement inspiré de la Première Guerre Mondiale.

C’est finalement le point de vue de Carlus Turnay qui m’a le moins intéressé et pour lequel j’ai eu le moins d’empathie.



Quand le récit nous transporte sur les champs de bataille, au fond des tranchées ou au milieu d’un assaut, il devient âpre et percutant. Au côté des soldats, on revit toute la violence et l’absurdité des combats.



« Pour quelques mètres gagnés, après une charge héroïque et sanglante, elle recrachait des centaines de corps, parfois même moins que ça, un pied planté dans le sol retourné, une main sectionnée, pétrifiée, le doigt encore posé sur la détente du fusil, dans l’attente d’un premier coup de feu à tirer. »



Un roman noir intimiste qui nous fait entrer avec force et dignité au cœur d’une guerre.
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Gueules d'ombre

Lionel Destremau n'est pas en phase avec son époque, une légère patine recouvre Gueules d'ombre roman terriblement ancré dans la première moitié du XXe siècle.

Alors certes le cadre apparait indéterminé ou fluctuant mais l'esprit enferré dans ses habitudes reptiliennes qui est mien s'est contenté de retenir les références à la Première guerre mondiale avec une guerre de position où l'infanterie s'est révélée dépassée face à l'apparition de l'artillerie lourde, l'aveuglement volontaire ou pas à l'arrière du front, une génération qu'on a sacrifiée et une enquête policière au milieu des tranchées ravinées par la boue et le sang.



Ce premier roman détonne avec son académisme au regard de la scène littéraire actuelle. On est surpris de tomber sur une fiction qui reprend les canons du roman policier traditionnel avec une énigme, des impasses, des indices pour relancer l'enquête. On retrouve également issus du polar américain un enquêteur en rupture de ban dont le discernement met en lumière les traumas et la survivance de la douleur durant l'après-guerre, et une fiction dopée par une double narration dans laquelle l'inspecteur et l'inconnu s'expriment chacun pris dans son environnement, séparé de l'autre par toute la distance de l'énigme.



Mais la plus grande réussite de Lionel Destremau est de nous offrir un véritable roman populaire : il glisse sans effort d'une dimension à l'autre de ce roman d'enquête tout en lui donnant une coloration particulière à travers l'intimité des familles des frères d'arme de l'énigme Carlus Turnay. Les portraits apparaissent et se diffractent dans un recueillement presque exténué pour une humanité prise au piège des jeux de massacre. On est loin des petits soldats de plomb, les compagnons d'arme de Carlus viennent à notre rencontre à la manière de fantômes et malgré le faible éclairage, l'auteur parvient à guider notre regard au fond de leur gorge.

J'ai véritablement été séduite par ce roman à l'esthétique ancienne, étrangement hors des sentiers battus à une époque où la littérature française arpente sans cesse le territoire de l'omniprésence du ressenti. Lionel Destremau a su trouver un rythme dont il est difficile de soustraire jusqu'à la chute qui nous laisse un peu hébété. Même si la résolution de l'enquête nous préoccupe moins au fil de la découverte de la personnalité de Carlus.

Auteur à suivre.

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Gueules d'ombre

Ce roman nous montre toute l'horreur et l'absurdité de la guerre, les vies dévastées, celles des soldats mais aussi celles de leur famille.

🪖 Nous sommes dans un monde fictif, assez moderne mais la guerre évoquée m'a vraiment fait penser à la Première Guerre Mondiale avec ses tranchées, ses soldats qui servaient de chair à canon pour gagner quelques kilomètres de terrain, et pour les reperdre aussi rapidement, ses éclats d'obus et ses condamnations pour désertion.

🪖 Siriem Plant, enquêteur pour l'armée, garde des séquelles de cette guerre, même s'il en parle peu. Il est chargé de découvrir l'identité d'un ancien soldat, aujourd'hui dans le coma et qui portait sur lui des papiers au nom de Carlus Turnay.

🪖 Est-il celui qu'il prétend être ? Que lui est-il arrivé durant la guerre ?

🪖 Siriem va se lancer sur sa piste en découvrant le passé de ses compagnons d'armes et en rencontrant les familles de ces derniers.

🪖 Même s'il m'a manqué un peu d'attachement au personnage de Siriem, j'ai lu avec des frémissements ce qu'ont vécu ces soldats dans cette guerre absurde et traumatisante.

🪖 C'était aussi très intéressant d'avoir le point de vue et le ressenti des familles des soldats, leurs propres traumatismes et les ravages que la guerre a aussi eu sur eux. On voit peu de romans après guerre et les répercussions sur les survivants et sur les familles de soldats.

🪖 Une enquête prenante qui, par un biais fictif, nous montre toute l'horreur de la guerre et les ravages qu'elle a causé autant auprès des survivants que de leurs familles.
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Gueules d'ombre

Carlus Turnay, c'est ce soldat dans le coma que plusieurs familles réclament comme étant leur fils, leur mari, leur frère... Pour démêler l'affaire, Siriem Plant, ancien policier, se voit confier par le ministère des Anciens Combattants la mission d'enquêter sur ce mystérieux soldat. Siriem va alors rencontrer les familles, les sœurs, les veuves, les mères endeuillées, parfois même les compagnons de combat encore en vie.

Chaque chapitre donne voix à un personnage et son histoire, dévoile un peu plus qui était Carlus, avec en fond l'enquête de Siriem.

Petit à petit le puzzle s'emboîte et ce que l'on découvre est terriblement poignant...



J'ai beaucoup aimé le fait qu'aucune indication de lieu et d'époque n'apparaissent dans ce récit. C'est une histoire qui aurait pu se dérouler n'importe où, n'importe quand, même si elle renvoie fortement le lecteur à la Première Guerre Mondiale et l'horreur des tranchées ( bien que les ordinateurs soient de la partie et que les prénoms aient tous une consonance renvoyant à un pays différent).



C'est un premier roman, à l'écriture belle et élégante, qui décrit l'horreur de la guerre, la manipulation des hommes de pouvoir, le deuil et le chagrin, la peur du front. Cette lecture m'a beaucoup fait penser aux écrits de Céline sur la guerre. J'ai aimé suivre cette enquête, accompagner ces soldats et leur famille et je les quitte tous avec le cœur serré.


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Gueules d'ombre

J’ai eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire mais petit à petit, grâce à la construction répétitive du roman, j’ai été happé.

Siriem Plant est chargé de découvrir l’identité de Carlus Turnay : un homme plongé dans le coma. Pour le retrouver, il enquête auprès des familles de soldats. On découvre ainsi leur vie avant et pendant la guerre, au fil de lettres envoyées à leurs familles, empreintes de doutes et pleines de peurs. Siriem va tout faire pour retrouver les compagnons de tranchées de Carlus Turnay.



🪖Nous nous trouvons dans une contrée inconnue, à une époque inconnue, bien que le roman nous rappelle inévitablement la Première Guerre mondiale. Avec ce livre, on ressent les horreurs de la guerre, ainsi que les traumatismes physiques, moraux et mentaux des soldats.
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Gueules d'ombre

D'une part, j'ai aimé la plume très belle et le sujet, essentiel même encore aujourd'hui, avec cette alternance intéressante de points de vue. D'autre part, j'ai eu plus de mal à dévorer le roman, le thème de la guerre est lourd : chaque passage d'un soldat raconte sa vie et sa mort. Puis l'absurdité de la guerre, de la mort, cette manière de voir des gens envoyer au front des humains, des vies, tels des numéros sur une carte d'état major. Je l'ai lu en pointillés, ne pouvant pas lire trop de pages d'un coup.
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Gueules d'ombre

Nous sommes au cœur d’une guerre n’ayant pas existée, même si un certain nombre de caractéristiques nous font penser d’emblée à la Première Guerre mondiale. Paradoxalement certaines références très modernes comme les hélicoptères ou l’électricité nous éloigne vite de 1914.

Nos repères spatio-temporels sont ainsi brouillés et cela m’a dérangée. Je me suis ennuyée à plusieurs reprises car l’histoire manque de dialogues et est donc essentiellement basée sur une description de faits imaginaires. J’ai trouvé que le rythme n’était pas trépidant. Siriem Plant, chargé d’enquêter sur l‘identité d’un soldat plongé dans le coma après avoir percuté une voiture, avance beaucoup trop lentement dans son enquête.

Toutefois je pense que ce roman noir pourra trouver son public qui sera plongé dans les ravages de la guerre et les arcanes de l’âme humaine.

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Gueules d'ombre

Livre lu dans le cadre du jury Meilleur Polar Points



Nous nous trouvons dans un pays inconnu, à une époque inconnue. La guerre qui a ravagé ce pays est terminée, l'heure est à la reconstruction. Siriem Plant, ancien policier mobilisé sur le front pendant la guerre, reprend du service à la demande du Ministère des Anciens Combattants afin de découvrir l'identité d'un homme dans le coma après avoir été renversé par un taxi. Cet homme, Carlus Turnay, n'apparait dans aucun document officiel, certainement un faux nom. Siriem Plant va donc aller à la rencontre des familles des soldats du régiment de Turnay afin d'essayer de découvrir qui il est.



Ce livre est un peu inclassable. Polar par certains aspects (on a une vraie enquête qui apporte son lot d'indices et de fausses pistes), roman sur une guerre des tranchées qui rappellerait celle de 14-18 si certains détails ne nous permettaient pas de savoir que cela se passe plus probablement à notre époque... Avec une construction très originale, passant de la voix de Siriem Plant à celle des soldats (morts pour la plupart) qui ont cotoyé Turnay, en passant par celle de Turnay lui-même, on y découvre la vie de ces hommes avant et pendant la guerre, leurs doutes, leurs peurs. A travers les recherches de Siriem, on ressent aussi les conséquences de cette guerre et de ces morts sur les proches, les femmes, les mères... Au-delà du polar, ce livre est un vrai tableau sur la guerre, l'horreur des tranchées, le traumatisme des soldats. L'enquête n'est qu'un prétexte pour nous raconter leur histoire, ce qui les a amené là, ce qui les a tué souvent et le bouleversement que la guerre a sur tous.



Si j'avoue avoir été un peu gênée par la narration très particulière de ce livre qui contient très peu de dialogues, et avoir du parfois revenir en arrière pour me repérer parmi les nombreux personnages du livre, j'ai été malgré tout touchée par le sujet, par les personnages et par l'écriture très poétique de l'auteur. Plus que l'aspect polar, j'en retiens surtout une façon originale de montrer l'horreur et les traumatismes de la guerre à travers le portrait d'un homme, raconté par lui-même et par ses frères d'armes. Une jolie découverte !
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Gueules d'ombre

Caréna est une ville imaginaire (rien avoir avec Ma Caréna, la danse connue), tout comme la guerre dont on parle dans ce roman policier.



Pourtant, cette guerre, avec ses tranchées, ses boyaux de terre, ses obus qui enterrent les vivants dedans, avec ces hommes partis au combat presque la fleur au bout du fusil, parlant de guerre éclair, on aurait pu croire que l’on parlait de la Première. Mais non…



Les références à de la modernité (électricité, hélicoptères,…) vous font vite comprendre que toutes références à 1914 est impossible. Bizarrement, durant ma lecture, c’est à elle que j’ai pensé, surtout en lisant les lettres ou les récits des soldats de l’unité de Carlus Turnay, soldat dans le coma dont on charge Siriem Plant de retrouver son identité, sa véritable famille.



Si certains passages de ce roman m’ont enchanté, d’autres ont créés de la lassitude durant ma lecture. Le rythme n’est pas trépidant, l’enquête de Siriem Plant débouche souvent sur du vide, une fausse piste, des hommes décédés, ayant perdu l’esprit, l’usage de la parole et j’avoue que durant la moitié de ma lecture, je me suis ennuyée.



Pourtant, l’écriture de l’auteur était belle, les témoignages des soldats parlaient de désobéissance, d’ordres débiles, de pertes humaines énormes pour gagner quelques mètres, de conditions déplorables dans les tranchées, de la peur, du sang, des boyaux répandus…



Bref, tout ce qui m’a fait penser à la Grande Guerre… Ces passages, bien que durs, étaient très instructifs, surtout qu’ils intervenaient juste avant que Siriem Plant n’aille interroger la famille de cet homme mort au combat.



La plus belle partie, ce sont les témoignages, qui permettent aussi d’en apprendre un peu plus sur la personnalité du soldat Carlus Turnay et de mieux cerner le personnage.



C’est dans la toute dernière partie, lorsque Siriem a accès à une lettre écrite par cet homme dont il recherche désespérément l’identité, que les émotions seront les plus fortes. Cette lettre, que le destinataire n’a jamais lue, éclaire cet homme et nous font comprendre ses motivations profondes.



L’hypocrisie, les bien-pensants qui prêchent ce que vous devez faire, mais qui ne le pratiquent pas, la famille et son poids, une mère trop présente, une vie toute tracée par les autres, comme l’ont toujours fait les ancêtres, décidant pour les autres comme on avait décidé pour eux-mêmes… Vie de merde ? Vie de fardeau, oui.



Ces gueules d’ombre sont des gueules cassées, mais de l’intérieur, pour ceux qui ont survécu à la boucherie que fut cette guerre intemporelle dans ce pays imaginaire.



Le roman aurait dû m’emporter par sa puissance, mais je suis restée coincée de nombreuse fois dans les atermoiements de l’un, les errances de Siriem durant son enquête. Malgré tout, c’est un bon détective, mais hélas, il m’a été difficile de m’y attacher.



Un roman étrange, loin des canons habituels des romans policiers, une belle écriture, comme si le roman datait d’un autre siècle, une enquête épineuse et malgré tout cela, je me suis ennuyée durant une partie de ma lecture. Dommage…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Gueules d'ombre

Lecture très intéressante et foisonnante de détails. L'auteur campe son histoire dans un pays imaginaire où une guerre perdure, guerre ressemblant beaucoup à notre première guerre mondiale (tranchées, boue, guerre de position, gaz etc).



Dans ce contexte, nous allons suivre l'enquête de Siriem Plant pour découvrir l'identité d'un soldat (déserteur ?) dans le coma. À travers le cheminement des indices qui mènent peu à peu sur les traces de la vérité, nous en apprenons plus sur les compagnons d'infortune de ce soldat, ceux ayant vécu l'enfer dans les tranchées à ses côtés. Chacun a le droit à un chapitre lui donnant la parole, offrant ainsi un récit puissant. En effet je trouve toujours horrible de se dire qu'il y a eu tant de morts, mais si nous mettons un nom sur un mort, des pensées et des sentiments, cela rend les choses beaucoup plus concrètes.



À travers ces gémoignages, nous découvrons une guerre absurde où ces hommes ne servent finalement que de chair à canon. La peur, la sueur, la crasse et la malnutrition sont le quotidien de ces pauvres gens qui ne rêvent que de rentrer chez eux.



Au fur et à mesure de notre lecture, nous assemblons les pièces d'un puzzle, celui de la vie et de la personnalité de celui qui se fait appeler Carlus Turnay. La narration est brillante et nous offre un tableau extrêment complexe. Cette histoire est exigeante et très bien narrée. Un grand bravo d'ailleurs à l'auteur ! J'ai particulièrement aimé ses différents styles narratif en fonction de la personne qui prenait la parole.

Il était également ingénieux de sa part de ne pas nous donner de dates ni un lieu existant réellement, nous montrant ainsi que cette guerre est finalement intemporelle et universelle. Elle a pu avoir lieu par le passé comme pourrait se produire dans l'avenir, et ce dans n'importe quel pays.



Le seul petit bémol que je pourrais dire est qu'il y a eu selon moi quelques petites longueurs, mais cela n'a pas entravé ma lecture.



*Lecture dans le cadre du Prix pour le Meilleur Polar Points* #lecture4
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Gueules d'ombre

Une histoire universelle, qui fait écho aux événements passés et présents.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Gueules d'ombre

Ce roman me fait songer au Soldat désaccordé de Gilles marchand et me replonge un peu dans l’atmosphère du film « le patient anglais » d’ Anthony Minghella en cela qu’ils sont dans une quête d’identité. Qui est ce soldat dans le coma dont Siriem Plant est chargé de découvrir l’identité ?

J’ai accroché dès le début et doucement, cette litanie de témoignages m’a lassé. La construction du récit est devenue monotone. Vendu comme un polar, j’avais idée que cet ancien combattant serait un personnage important, mais finalement, il n’est qu’un grand bourgeois. Nous faire croire que l’histoire se déroule dans un pays fictif est un peu juste. Inventer des noms de villes et des noms propres ne suffit pas à notre imagination pour nous faire penser à autre chose qu’aux tranchées de 1914.

Cela étant, c’est très bien écrit, les descriptions des lieux et la psychologie des personnages sont très détaillées. Finalement, c’est plus une analyse psychologique des dégâts mentaux présents et futurs qu’engendre la guerre sur les hommes et femmes qu’une véritable intrigue que j’ai trouvé moins captivante.

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Gueules d'ombre

Après une guerre intemporelle située dans un pays inconnu, un ancien policier, Siriem Plant, est chargé par le ministère des armées de retrouver la véritable identité d’un combattant plongé dans le coma et inscrit sous le nom de Carlus Turnay, état civil inconnu des registre militaires. Siriem va s’employer à retrouver les soldats de la même compagnie que Turnay . Une vraie originalité dans la narration . Le flou sur l’époque de la guerre est bien entretenu mais pas suffisamment exploité . Sur le front de « Bretani » on croise aussi bien des troupes à cheval qu’une carcasse d’hélicoptère. La parole est donnée à chacun des combattants sur un ton original et prenant. L’enquête est par moment passionnante et l’ensemble pouvait faire un excellent livre. Par contre les pages concernant les états d’âme de Turnay sont d’un rasoir insupportable. Je n’ai éprouvé aucune empathie pour le personnage . Bref, cinquante pages de trop….. dommage.

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Gueules d'ombre

L'auteur nous embarque dans un pays fictif marqué par la guerre.



Siriem Plant se voit charger d'une mission spéciale pour le compte du Ministère des Anciens Combattants.



Il doit découvrir qui est Carlus Turnay.



J'ai eu vraiment beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, il m'a fallu une centaine de pages. En effet, nous passons de l'histoire d'un soldat à un autre, sans trop savoir où l'auteur veut nous emmener. J'attendais le moment qui me plongerait véritablement dans le polar mais il n'est pas venu. Pourtant, il y a bien un crime, mais pas celui auquel on pense. Ne vous attendez pas à un meurtre, il n'y en a pas. Il y a bien des morts, mais ça, c'est l'histoire de la guerre. C'est donc un peu perturbant !



J'ai quand même fini par entrer dans l'histoire, quand j'ai compris que tout le roman était construit sur la base suivante : l'évocation d'un nouveau soldat au gré de l'enquête amène à un chapitre sur son triste sort. C'est cependant un peu redondant.



Au milieu de cela, l'enquête de Siriem Plant avance, doucement mais sûrement, sans révélations transcendantes.



Je m'attendais à découvrir, en Carlus Turnay, un personnage vraiment intéressant, finalement, je l'ai trouvé sans grand intérêt. Siriem Plant m'a bien plus convaincu.



Bref, c'est à mon sens, une fresque des ravages de la guerre, l'auteur analysant finalement son impact psychologique sur les soldats. Il est intéressant de ce point de vue là, mais je ne classerais pas ce roman dans la catégorie des polars.



Je suis donc complètement mitigée sur cette lecture. Je pense que je l'aurais apprécié davantage à sa juste valeur s'il n'avait pas été categorisé "polar".
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