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Citations de Lise Antunes Simoes (154)


Il y avait d’abord eu quelques chastes baisers, volés dans l’encadrement d’une porte ou à l’arrière de l’église, là où personne n’allait jamais, tout juste après le sermon du dimanche. Encouragé par l’attitude paisible de la jeune fille, Germain avait osé lui demander un rendez-vous. Elle avait rougi, légèrement, mais elle avait accepté.
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Même si rien n’indiquait de prime abord que Victoire trouvait le jeune apprenti à son goût, celui-ci n’avait pourtant pas eu besoin de se démener beaucoup pour la séduire.
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L’intelligence du jeune homme se trouvait dans sa tête, pas dans ses mains. Un drame pour un apprenti luthier…
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Elle détestait lorsque son frère, qui n’avait que trois ans de plus qu’elle, adoptait ce comportement paternaliste ridicule, mais elle avait appris à ne jamais provoquer une dispute en présence de son père. Elle garda donc ses réflexions pour un face-à-face privé avec Maurice, où généralement le jeune homme faisait moins le fier.
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Elle savait seulement qu’elle avait faim de ces choses de l’esprit, et qu’elle dépérissait de ne pouvoir partager ce qui se passait dans sa tête avec qui que ce fût dans son entourage immédiat. Le père Thomas, au moins, lui apparaissait comme un interlocuteur précieux qui ne la regardait pas avec condescendance lorsqu’elle lui faisait part de ses interrogations, bien loin du quotidien ordinaire des femmes de la ville.
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En plus d’être un orateur convaincant, c’était un idéaliste qui s’était donné pour mission d’éduquer ses fidèles et de les amener à revoir différemment les récits bibliques, comme s’il cherchait à dépoussiérer les vieilles traditions. Il offrait sur certaines paraboles un point de vue qui – pour une fois – sortait de l’ordinaire et suscitait la réflexion. Cela changeait agréablement de son prédécesseur, un vieux prêtre qui avait radoté les mêmes choses pendant des dizaines d’années avant de prendre sa retraite.
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Il n’avait pas besoin d’être colérique pour exercer sur sa famille une autorité implacable. En public, il fallait sourire et saluer, répondre aimablement lorsqu’on nous adressait la parole, mais il n’était pas question de s’éloigner pour discuter avec les uns ou les autres sans avoir auparavant obtenu l’autorisation paternelle. Et, généralement, le père préférait garder son troupeau bien serré.
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- [...] Comment allez-vous, chère Lizzy? demanda-t-il en baissant le ton, afin que leur conversation reste privée. Avez-vous terminé votre « Odyssée »?
Il faisait allusion à l'oeuvre d'Homère, qu'il lui avait recommandée et prêtée - il en avait trouvé un exemplaire dans la bibliothèque de Netherfield. Il savait qu'Elizabeth avait largement entamé sa lecture et il était curieux de recueillir ses impressions.
- Pas encore, mais ce n'est l'affaire que de quelques heures, répondit la jeune fille. J'aurais pu la terminer déjà si vous n'étiez pas venu me distraire en me rendant visite tout l'après-midi, hier, avant-hier, et la veille encore. Si vous m'encouragez dans une direction, mais qu'ensuite vous m'interrompez sans cesse, ne vous étonnez pas que je ne sois pas encore rendue à destination!
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À Longbourn, les domestiques n’avaient jamais été très disciplinés. Les Bennet avaient été plutôt laxistes à ce sujet – comme tant d’autres. Mr. Bennet refusait de se mêler d’autorité, et sa femme, lorsqu’elle voulait se faire obéir, avait tendance à crier et à s’énerver, de sorte qu’assez rapidement on ne l’écoutait plus. Ne parvenant pas à s’imposer tout à fait, l’un et l’autre avaient préféré baisser leur niveau d’exigence : tant que les tâches étaient globalement effectuées et que la maison fonctionnait, ils ne se mêlaient pas trop de savoir si les Hill prélevaient dans la bière un peu plus que leur pinte quotidienne ou si Betty avait deux jours de retard dans le lavage du linge.
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Elle visualisa sans peine le visage de la belle Anne, qu’elle avait si souvent admiré dans la galerie de portraits. Elle songea aussi à son nom, écrit sur la tombe de pierre polie près de la petite chapelle. Auparavant, lorsque la jeune femme avait tenté d’imaginer à quoi pouvait bien ressembler sa belle-mère, tant physiquement qu’au point de vue du caractère, elle s’était imaginée une seconde Lady Catherine, impérieuse et autoritaire. Mais le personnage qui se dessinait à présent était tout autre. Pouvait-on être une femme si vénérable et pourtant tacher ses gants comme une demoiselle maladroite ? Renverser du sable dans le casier où il était rangé plutôt que sur la lettre fraîchement encrée à laquelle il était destiné ? Égarer sa boîte de parfum sous une pile de papiers ? Ou collectionner les jolis cristaux et les fleurs séchées ?
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Sous ses yeux s’étendait une large vallée, prise entre deux rangées de montagnes boisées. Une rivière coulait au fond, avec de chaque côté un terrain vallonné qui formait une multitude de petites collines serrées les unes aux autres, aussi rondes que des dos de moutons. En dépit du temps brumeux, des branches décharnées et des couleurs fanées, Elizabeth trouva le paysage merveilleux. Partout, les bosquets, les prairies, les arbres et les buissons étaient disposés avec une telle harmonie de proportions qu’on aurait dit qu’un peintre avait été engagé pour dessiner à cet endroit la campagne anglaise idéale. Il n’avait oublié ni les brebis, dispersées çà et là, ni la harde de cerfs au loin. Même la rivière, qui avait pris aujourd’hui une teinte gris fer, reflétait assez la lumière du ciel pour donner de l’éclat à la scène.

De l’autre côté de la vallée, sur le flanc du mont le plus haut, apparut l’âme des lieux : l’élégante façade de Pemberley House.
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Installé sur un fauteuil en face d’Elizabeth, Darcy commença à s’agiter. Prenant sa tasse de thé. La reposant. La reprenant à nouveau. Se levant un instant pour vérifier Dieu sait quoi par la fenêtre, puisse rasseyant. Jetant un coup d’œil à la petite horloge posée sur la cheminée. Vérifiant l’arrangement de sa cravate. Se levant à nouveau pour ajuster d’un coup de tison un morceau de bûche embrasé qui s’était écroulé d’une manière qu’il jugeait visiblement inesthétique.

Elizabeth n’avait aucun mal à décoder ses gestes et, dans un autre contexte, elle en aurait ri. […]

Mais la jeune femme était tout aussi embarrassée. Assise bien droite sur son sofa, elle trempait ses lèvres dans son thé, n’avalant que de minuscules gorgées, de sorte que le liquide dans la tasse refroidissait plus vite qu’il ne baissait.

Elle n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire en pareille circonstance.

Et le silence continua.
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Elle avait toujours été consciente de la précarité de sa situation. Faute de dot, les filles Bennet n’avaient que peu de chances de trouver un mari convenable, et Jane elle-même en était le parfait exemple : en dépit de sa grande beauté, qui attirait les hommes sans aucune difficulté, elle avait tout de même dû attendre ses vingt-trois printemps pour recevoir enfin sa seule et unique demande en mariage. Le bon sens d’Elizabeth aurait dû lui faire accepter la demande de son cousin, dont la position dans le monde était tout à fait honorable. Peut-être l’aurait-elle fait, d’ailleurs, si cette demande avait émané d’un autre homme, moins grotesque. Mais Collins lui-même ? Jamais. S’il n’était pas un mauvais bougre, son insupportable servilité vis-à-vis des personnes de haut rang, sa grandiloquence et ses airs affectés faisaient de lui l’exact opposé de ce qu’Elizabeth espérait d’un compagnon.
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_ Venez-vous danser ? demanda-t-elle. Je n’ai pas vu Charlotte depuis un moment, mais si vous cherchez une partenaire, je crois que votre belle-sœur, Miss Lucas, serait enchantée de vous avoir.

_ Je vous remercie, madame, mais je viens seulement profiter de la musique. Quel ravissement, n’est-ce pas ? On devrait toujours avoir une telle musique chez soi, c’est un bienfait que j’ose qualifier de divin pour le cœur et l’âme…

Un « bienfait divin pour le cœur et l’âme », ce n’étaient pas exactement les mots qu’Elizabeth aurait utilisés pour décrire la danse populaire écossaise endiablée que les musiciens avaient entamée depuis peu – et qui, à les entendre, faisait mourir de rire les danseurs qui s’empêtraient dans leurs pas en essayant de suivre la cadence –, mais elle répondit sans se moquer à cette civilité de circonstance. Mr. Collins n’avait pas perdu ce don particulier d’avoir toujours un compliment fleuri à la bouche, quitte à ce que son effet tombe à plat lorsque le contexte ne s’y prêtait pas du tout.
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Toute sa vie, il s’était conformé. Il n’avait rien connu d’autre. On l’avait éduqué de la façon la plus stricte, avec des principes moraux dont il était fier aujourd’hui, mais qui laissaient peu de place à la fantaisie et aux élans de liberté. Il avait bien tenté quelques fois, plus jeune, de tenir tête à ses parents, de s’émanciper un peu de ce carcan qu’on lui imposait, mais on l’avait toujours corrigé – parfois même très durement. L’honneur de la famille passait bien avant lui. Il avait donc appris à arrondir les angles et à réfréner ses passions pour satisfaire aux attentes des autres et, avec le temps, il s’était moulé à la perfection dans le rôle de gentleman aux manières impeccables qu’on avait voulu pour lui.

Darcy n’ambitionnait donc pas particulièrement de s’élever dans la société – il se trouvait déjà bien assez haut perché. Il n’avait souhaité trouver comme partenaire de vie qu’une jeune femme intelligente et authentique, qui partagerait les mêmes valeurs et qu’il admirerait assez pour tolérer qu’elle corrige en douceur les défauts qu’il pouvait avoir. Maintenant qu’il l’avait trouvée, tout le reste – sa naissance, sa dot inexistante et même son embarrassante famille – lui paraissait accessoire. Après tout, c’était Elizabeth qu’il épousait, pas Longbourn au grand complet.
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La belle Jane était une âme simple. Douce, aimante, vertueuse au point d’en être crédule, elle avait une confiance inébranlable en la nature humaine et en l’avenir qui la rendait inconsciente dece qui se jouait réellement autour d’elle. Toute à la joie de son mariage à venir, elle ne se rendait pas compte que les angoisses que vivait Elizabeth aujourd’hui ressemblaient furieusement à ce qu’elle avait elle-même enduré, l’année précédente, lorsque Charles Bingley avait quitté Netherfield sans prévenir. Une distance qui avait été fatale à leur idylle naissante. Loin de Jane, les sentiments de Bingley, bien que sincères, n’avaient pas résisté à la pression de ses sœurs et de son ami Darcy, qui l’avaient convaincu d’oublier sa dulcinée. Il ne serait d’ailleurs jamais revenu auprès d’elle si Darcy n’était à nouveau intervenu pour corriger la situation.
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Les filles sont belles, ici, mais finalement on en revient toujours à ça : une fois consommées, elles n’ont plus aucun intérêt. Alors, disons que je préfère monter l’escalier plutôt que de le redescendre une fois que tout est terminé…
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Ah, ils les voudraient bien, ces seins, pourtant ! Les hommes, ça leur donne envie de me mettre dans leur lit. Les femmes, ça les rend jalouses, ça les renvoie à leur propre image, à la façon dont elles se voilent ou se dévoilent devant leurs amants.
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Les hommes avaient beau parler art, littérature et mythologie, le résultat était le même : ils jouaient avec le corps des femmes. Ils les déshabillaient, les mettaient en scène comme des poupées pour leur propre plaisir.
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En ville, chacun savait que les Anglais, malgré le fait qu’ils soient peu nombreux, possédaient le monopole des richesses et de l’éducation ; comme Clémence n’avait que vingt ans, elle avait encore toutes les chances de séduire un homme riche qui pourrait la sortir du bordel pour l’entretenir comme une grande dame.
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