" Les pins".
Un album au final très étonnant et sur un terrain sur lequel on ne l'attendrait pas : le genre horrifique.
Attention, montée de sève ! ( Pas de sang, évidemment, l'auteure Lisen Adbåge respectera tout de même sa cible : les enfants, mouahaha....)
Reprenons les choses du début : Nous assisterons à l'installation joyeuse d'une famille sur un terrain, puis dans une maison qu'ils auront bâti de leurs mains. Wow! Chapeau bas, dirions-nous.
Hélas pour eux, les arbres qui se trouvaient là bien avant ne l'entendront pas ainsi...
L'auteure Lisen Adbåge nous la refera "cimetierre indien" avec ses jolies constructions de bois de pins et le peuple pins criera vengeance !
Non, vraiment, on ne s'y attendrait pas. Tous les 1ers signaux d'ambiance et l'angle d'approche de l'aventure destinés au jeune public seront doux : les tons beiges et ocres des sols, des fonds, des planches coupées, le déroulement tranquille de l'installation, sa partie de bricolage : c'est une tranche de vie familiale paisible et méritée. La mère, le père, le frère, la soeur, sont bien fières ... jusqu'à ce que des phénomènes étranges se manifestent l'installation finie.
Le lieu se trouvera presque hanté, on l'interprètera ainsi, par l'esprit des pins exterminés ( la seule faute des résidents, de ne pas en avoir laisser un ou deux sur une décision esthétique, après la décision pratique ).
Les pauvres.
Nous, nous en rirons, cruels que nous sommes, une fois que nous aurons réalisés ce qui partira de travers et que nous n'aurions pas vu venir de loin les murs de pins qui suintent de sève en plantant des clous pour accrocher des décorations, la peau et les pieds des personnages qui vireront à l'écorce et les racines.
En gros : prenez notre place, dans cette version du pin contre-attaque.
Il est vrai que les forêts de pins auront une réputation fragile, nous aurons en tête les incendies de ces forêts qui sont extrêmemment inflammables en cas de canicule.
Des forêts dévastés, ce sont des forêts à replanter.
Nous comprendrons que la morale de cette histoire originale et fantastique sera de ne se contenter que du nécéssaire et de ne pas abuser des ressources de la nature, certainement.
Alarmiste et pourtant si irrésistible.
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Un album subtil qui n'offrira ses histoires que si le lecteur va les chercher, que seulement si il se creuse la cervelle pour les deviner.
Le texte nous informera au début d'une temporalité:
" Pendant que tu mets tes habits...pendant que le ciel s'éclaircit...pendant qu'un bus rallentit...pendant que maman crie...."
Différentes scènes de la vie quotidienne défileront, sans liens apparents, sinon le texte qui se répète.
Nous attendrons de savoir ce qu'il se passe pendant que toutes ses scènes se passent.
Et puis, les jeunes lecteurs réagiront peut-être. L'auteure Lisen Adbåge ne titillerait-elle leur bon sens en répondant déja en partie à la question, puisque déja toutes ses scènes se passent au même moment?
Mais attention, les scènes se passeront à des endroits différents- la maison, un hopital, à l'extérieur-, à des endroits parfois même de la planète nous semble t-il et donc à des fuseaux horaires différents, où il fera jour d'un côté et nuit de l'autre.
Le cercle de perception du monde du lecteur va s'agrandir.
L'auteure traduit le temps qui passe dans son histoire à rebond en y ajoutant les fuseaux horaires et c'est original.
Ces aspects géographiques et temporels seront à décrypter, à confirmer en interrogeant probablement des grands lecteurs.
En s'intéressant aux toutes petites choses de la vie, on découvrira aussi quelques grandes choses qui nous apprendront comment marche le monde.
L'affaire est intrigante, avec toutes ses choses ordinaires, familières, où les jeunes lecteurs se reconnaitront et où ils comprendront aussi ce qu'ils ont de commun avec des enfants d'un autre pays.
Que font-ils à la minute où je prend mon sac pour aller à l'école?
Quel temps fait-il chez eux?
De quoi donner très envie à des petits scolaires de se lancer dans la correspondance avec leur professeur pour échanger avec une autre classe.
On va observer, on va éprouver.
Un album mignon et intéressant.
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C’est un livre surprenant … J’ai particulièrement apprécié l’évolution dans les illustrations … Au début, tout paraît joyeux : cette jolie petite famille ravie de construire sa nouvelle maison et de s’installer dans ce joli petit coin de nature … Mais peu à peu, l’histoire évolue … et les illustrations s’assombrissent … (j’avoue que moi aussi, comme certains de mes élèves, je les ai trouvées effrayantes) La problématique écologique de ce roman est très bien ficelée … Il me semblerait judicieux de la retravailler en classe car je ne suis pas sûre qu’ils aient tous compris ce que j’appelle « l’implicite » dans un livre … Ce roman invite à une réelle réflexion sur les ressources de Mère Nature qui ne sont pas inépuisables …
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Une histoire d'horreur... mais pour enfants !
Très sympathique lecture que cet album de Lisen Adbage. Une histoire de famille qui s'installe à la campagne dans une nouvelle maison, faite du bois des pins qui viennent d'être abattus. Mais était-ce vraiment une bonne idée ?
Le fantastique s'invite petit à petit, de manière astucieuse et c'est un régal !
Jusqu'à la chute, classique pour ce genre d'histoires mais tout à fait efficace.
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Joli message passé, pour les enfants qui se font harceler ou tyranniser dans les cours d'écoles.
Il suffit juste d'oser dire non, d'arrêter de les laisser décider, de leur retirer ce pouvoir là afin qu'ils nous laissent tranquilles.
Nous ne sommes pas obligés de leur obéir après tout. Ils n'ont pas le droit de tout nous dicter.
Aux illustrations jusqu'à la morale de l'histoire, ça a été une belle découverte🌟
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La famille de Flora et Rodi a acheté une petite cabane en bord de rivière. Quel bel endroit ! Ils vont pouvoir raser la cabane et abattre les pins pour se construire une maison ainsi que des meubles.
Mais les pins résistent, on dirait qu'ils ne veulent pas être coupés. Ils perdent quantité de sève, et cela continue une fois transformés en murs et parquets. Et ce n'est pas tout, la mère retrouve aiguilles et pommes de pins dans la maison, alors même qu'il n'y a plus d'arbres dehors.
Petit à petit, les membres de la famille se transforment. Leurs visages prennent la texture de l'écorce, leurs pieds s'agrandissent et ressemblent à des racines, les condamnant à prendre de nombreux bains de pieds. Jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'ils n'ont plus le choix : ils vont devoir se planter dans la terre ...
Les plus petits seront peut-être effrayés mais cette fable écologique de Lisen Adbage pourra être appréciée en famille dès 7-8 ans.
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Non au harcèlement ! Oui à une enfance sans brimades !
« Ceux qui décident » décident que « nous qui n’avons le droit de rien faire » doivent partir de la cour. Puis de la balançoire. Puis de l’aire de jeu. Jusqu’au jour où « nous qui n’avons le droit de rien faire » décident de dire STOP !
Un formidable album jeunesse qui devrait figurer en lecture obligatoire à l’école !
C’est dès le plus jeune âge qu’il faut expliquer aux enfants ce qu’est le harcèlement : un fléau qui entraîne peur, souffrance, perte d’estime de soi et qui peut aussi conduire au suicide.
Ici, nous avons sur des doubles pages une scène/une action différente dénonçant le conflit entre cinq dominés apeurés face à quatre dominants qui, à chaque fois, mettent à mal la bonne ambiance. A l’arrière-plan, on aperçoit des personnages extérieurs à la dispute qui observent mais n’interviennent pas.
Le texte est composé de phrases courtes, simples, répétitives (comme les situations d’harcèlement) avec une police en gras qui insiste sur les mots cassants et les ordres blessants à l’impératif.
Le trait enfantin du dessin est très parlant : il permet aux enfants de s'identifier puisque toutes les morphologies, couleurs de peau et de cheveux sont représentées. Mention spéciale au contraste persécuteurs en noir et blanc / persécutés en couleur.
Le récit se termine sur une excellente chute : les harceleurs apprennent de leurs erreurs et les harcelés retrouvent leurs dignités.
Cet album est une ode à l’union qui fait la force !
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J'ai beaucoup aimé ce livre avec ces dix chevaux qui, à chaque page, perdent un de leur compagnon - coincé dans un arbre, tombé dans un trou, perdu… - une façon de compter sympathique. Je dis sympathique car cette histoire est positive car le dernier petit cheval va faire le chemin du retour et aider, à chaque page, ses compagnons - retrouver le cheval perdu, tirer avec une corde le cheval au fond du trou… - une manière de compter dans l'autre sens et enfin une conclusion qui prône l'amitié.
Une belle idée, des textes pleins de rimes et des dessins très colorés !
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Testé et approuvé par plusieurs classes de maternelles lors de lectures à la médiathèque, j'ai beaucoup accroché sur cet album rigolo, joli et ludique, et les enfants aussi !
Dix petits chevaux : Un conte à compter est un super petit ouvrage pour travailler les couleurs et la mémoire (on retient le nom des petits chevaux), et entraîner les enfants à compter jusqu'à 10 (attention : additions et soustractions comprises, ça rigole pas ! Et c'est bien même pour ceux qui savent déjà "compter jusqu'à 100mille" ; dixit un petit lecteur).
J'ai trouvé l'histoire mignonne et pleine d'humour, les illustrations très belles et rigolotes et le choix des couleurs vraiment doux.
Enfin bref, si vous souhaitez passer un chouette moment avec des enfants ou que vous cherchez un album à faire découvrir pour une lecture à voix haute participative, n'hésitez pas un seul instant et foncez sur ce petit conte randonnée !!!
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Le thème central de cet album est d'une grande nécessité sans pour ça en faire un album-médicament. Il est percutant, d'une grande force. Il est sans concession. Il est tout fait à hauteur d'enfants aussi. Les illus sont expressives, pas forcément à l'esthétique comme on a l'habitude mais quand on a l'habitude des albums scandinaves on finit par se rendre compte qu'en fait si, c'est génial, et plein de choses à observer qui sentent le vécu. Cet auteure et sa sœur ont vraiment bcp de talent, leurs albums sont pour moi le top du top. A acheter les yeux fermés pour les bibliothèques d'école ou de quartier et même pour la maison. Ou emprunter en bibliothèque c'est bien aussi bien-sûr.
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Une famille trouve l’endroit idéal pour vivre, un lieu paradisiaque, près d’un lac. Pour s’installer, il suffit de détruire la vieille bicoque branlante, de couper les 4 pins qui y étaient accolés et, avec le bois, construire une chouette maison. Sauf que… le bois se comporte d’une étrange façon. On dirait même qu’il saigne lorsqu’on le coupe ou qu’on y plante un clou pour accrocher un tableau. Un matin, de l’écorce a poussé sur le visage du petit dernier, et les pieds de chacun des membres de la famille ressemblent de plus en plus à des racines. Au final, ils se transforment en arbres, et, pour survivre, sont donc obligés de se planter près de leur maison. La chute est géniale : le temps passe, une nouvelle famille arrive et trouve l’endroit magnifique. Pour s’y installer, rien de plus simple, détruire la ruine et couper les 4 pins qui ont poussé à ses côtés…
Un album inhabituel, qui fait frissonner et qui questionne aussi, de manière assez subtile, sur la déforestation et le fait de couper des arbres qui sont effectivement des êtres vivants.
Pas mal du tout. Lu à mon fils de 9 ans qui a plutôt accroché.
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