Retour en images sur le Festival de la BD d'Angoulême 2019 avec nos auteurs : Etienne Yuio Simon, Kaori Yoshikawa, Lorenzo Chiavini et Étienne Appert.
Voici l'histoire de la terrible bataille de la forteresse d’Alcina. Qui commença de la manière la plus épouvantable qui fût de mémoire d’homme. Elle commença sous une pluie noire et putrescente. Une pluie de corps. Corps qui furent lancés sur nos soldat par les catapultes chrétiennes. Les corps des chevaliers et des soldats chrétiens morts sans même avoir eu la possibilité d’empoigner leurs épées. La maladie noire les avait vaincus. Et bien que morts ils la portaient vivantes en eux. La peste fut l’unique gagnante de cette horrible bataille. Les chrétiens qui l’avaient couvée et répandue furent décimés. Les guerriers de notre seigneur Allah, ne pouvant se défendre contre ce fléau, laissèrent l’île. Le grand et fier Ferragus voulut rester et défendre la forteresse au prix de sa vie. Une femme fidèle et dévoué à ses côtés. Plusieurs jours après, alors que l’épidémie régressait, arriva celui qui était marqué du signe du Dieu chrétien. Mais son armée fut décimée par l’obstination de Ferragus. Encore maintenant, après tant d’années, on raconte que Ferragus combattit sans fatigue et sans peur pour défendre sa forteresse. Tant de batailles ont eu lieu et beaucoup suivront. Mais on se souvient encore de celle-ci qui fut si cauchemardesque, si sanglante. Cette histoire servira d’avertissement pour rappeler que souvent victoire et défaite ont le même triste visage.
- Bien, à demain. Loué soit le Seigneur !
- Attendez, votre sainteté. Nous vous avons senti un peu absent aujourd'hui...
- Je suis juste un peu fatigué, un bon repos me fera du bien.
- Le repos engourdit l'esprit. Nous avons pensé qu'augmenter l'intensité de vos prières vous ferait du bien.
- Ah bon ?
- Je vous en pris, ne discutez pas ! Nous viendrons vous chercher après les vêpres, la prière est la meilleure manière de se purifier des pensées terrestres.
- Après les vêpres ?
- Croyez-moi, c'est pour votre bien. Loué soit le Seigneur.
- Loué soit le Seigneur.
- Tancrède ! Cher Tancrède...
- Je suis moi aussi très heureux de vous revoir, Godefroy.
- Nous avons si longtemps attendu votre retour !
- Nous nous sommes inquiétés...
- Aquilante...
- Mais à la fin vous être revenu victorieux.
- Victorieux, dites-vous ? Victorieux… Je ne sais plus ce que cela signifie !
- Je vous en prie Tancrède, ne parlez pas ainsi. Le sang de ceux qui se sont sacrifiés pour cette guerre est béni ! C’est Dieu qui a voulu cette guerre ! Nous devons combattre pour le triomphe de son Règne !
- Je le sais bien, Godefroy, tel est notre devoir. Lais je vois seulement la douleur et la souffrance qui en découlent. Et je me demande si telle est bien la volonté de Dieu.
- Ne blasphème pas ! Dieu veut notre victoire ! Comment pouvez-vous en douter ? C’est une époque de miracles que la nôtre ! Dieu n’a jamais été aussi proche de nous !
Les religions, comme les idéologies qui en ont hérité les vices, se réduisent à des croisades contre l'humour.
Chevaliers, nains, aventuriers, tout le monde se retrouve près de la source en forme de tête d'ours.