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Citations de Lou Andreas-Salomé (104)


... la perfection d'un être resté intact ne se rencontre que dans les constructions théoriques.
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L'important est de se limiter à ce qui est donné dans la réalité, à ce qui existe dans les faits.
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Pour ma part, je connais le risque que la joie de vivre subjective projette involontairement son image sur ce qui lui fait face, qui est fruit de la réalité ; c'est pourquoi je vous ai déjà écrit et dit : rien ne me plaît davantage, quant à moi, que vous me teniez en laisse pour me guider - pourvu que la laisse ait une bonne longueur ; de cette façon, si je m'en vais battre la campagne, vous n'aurez besoin que de tirer sur la laisse pour que je sois à nouveau près de vous, sur le même terrain. Car "près de vous", cela veut dire, pour moi, là où je vous sais toujours proche des profondeurs : au plus près.
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... on vous [Freud] prête un sombre pessimisme quant à la possibilité de civiliser les instincts de l'homme : celui-ci doit pour ainsi dire trancher dans le vif, se mutiler, pour ménager un espace dans le chaos des pulsions et apprendre à suivre le "primat de l'intellect". C'est ainsi que vous vous êtes fait acclamer par tous ceux qui vous gardaient rancune d'avoir dévoilé nos instincts : l'homme s'avérait l'"animal à vocation ascétique", et la "nature noble de l'homme" était ainsi reconnue et sauvée par vos soins.



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... bien qu'antiphilosophes, nous sommes destinés à faire de la philosophie, c'est-à-dire contraints de mettre en images ce que nous considérons intellectuellement et ce qe nous vivons de l'intérieur, réalisant ainsi l'équilibre par l'interpénétration de la pensée et du sentiment.
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J'ai toujours trouvé caractéristique à cet égard la manière dont l'enfant découvre la peur de la mort, et le moment où cela se produit. Le plus souvent, j'ai repéré ce tournant lorsque l'enfant, qui joue encore avec la "toute-puissance de ses pensées", en vient à exprimer le désir d'"écarter" l'obstacle, de le savoir détruit, anéanti. C'est alors comme s'il venait de se poser lui-même dans le monde en être mortel, depuis qu'il a admis la mort et qu'il l'a laissée entrer. A partir de là, la mort lui apparaît dans toute son horreur, et la conscience ne peut la lui représenter avec assez de vigueur.
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On peut bien être de l'humeur la plus "mortelle", la colère, la haine, le don de soi à une réalité suprasensible;, éthérée, peuvent bien miner sourdement ce qui existe, dans tous les cas, la part d'affect qui se manifeste là a pour but une satisfaction vivante (et aussi en dehors des cas de confusions partiellement ou entièrement pathologiques, où le sujet est poussé si souvent à détruire son bonheur - et même à se détruire lui-même - parce que son inconscient l'abuse en lui représentant l'image trompeuse de l'accomplissement de ses désirs).

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Car, en réalité, la mort n'est pas uniquement ce qu'on nous fat subir, c'est au contraire nous qui en sommes les acteurs : éprouvant le passage de notre corps, c'est nous qui réalisons au niveau psychique l'accomplissement de la mort ; nous ne subissons pas seulement la résistance qui lui est opposée, nous sommes aussi des êtres déliés de leurs contradictions ; nous ne sommes pas seulement la trame rompue des liens qui nous retenaient, nous sommes aussi les restaurateurs de cette réalité qui n'avait jamais cessé de nous englober, bien que toute notre vie consciente l'ait reléguée à l'arrière-plan et s'en soit détournée.
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Le criminel, si on le conçoit comme un être de pulsions qui a gardé les traits du stade infantile (ou même y est resté fixé), a, pour ainsi dire, une distance moindre que le saint à parcourir jusqu'au point où l'attitude du moi est encore noyée dans une conscience si labile qu'elle ne le concerne même pas encore totalement, mais qu'elle concerne plutôt cet espace englobant où se précipite le saint, "dépouillé de soi". Ainsi déchargerait-on quelque peu le "criminel" de sa monstruosité, de son inhumanité, tout comme on ferait redescendre le "saint" de son élévation surhumaine - un peu seulement, car l'écart reste immense.
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Je ne laisse pas d'être songeuse, car elle est loin d'être évidente cette tyrannie de la pulsion d'agression prise pour elle-même - il est pratiquement impossible de l'observer dans l'expérience et dans l'analyse.
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... on ne peut effectivement rien dire d'autre de nos émotions que : au commencement régnait l'ambivalence.
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... ce que vit l'adulte est déjà secondaire. Car, dans l'état de pleine conscience, nous vivons comme au pied de gigantesques formations géologiques, qui sont le résultat des premières poussées monstrueuses de l'écorce terrestre, et qui, ensuite, fragmentées et ordonnées, ont formé le relief que nous connaissons, contreforts rocheux, lacs, forêts et chemins.
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... un homme ne voit pas échouer son rêve de toute-puissance sans que le visage de son âme n'en garde l'empreinte de la résignation, de la soumission par raison - soumission à la condition humaine ! Mais c'est ce qui nous apprend à comprendre le malade, même si, chez nous, semblable blessure, refermée, n'a laissé qu'une trace, une cicatrice, et non pas une plaie qui se rouvre constamment.
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... notre propre corps n'est en effet rien d'autre que la part d'intériorité la plus proche de nous, inséparable de notre intimité, de notre identité ; mais nous en sommes aussi coupés, au point qu'il nous faut apprendre à le connaître et à l'étudier de l'extérieur comme tout autre objet. Ainsi, dans nos relations d'objet, il est à la fois le champ de séparation, qui nous coupe de tout le reste, et le lieu de rencontre avec toute chose - ce qui délimite notre individu et le fond avec tout le reste - jusque dans notre formule chimique, par laquelle nous sommes assimilés à l'inorganique, étant constitués des mêmes éléments.
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(Je ne peux m'empêcher d'intercaler au passage une glose hérétique : pour parler franc, vous auriez avantage, semble-t-il, à tirer tout le parti possible du concept de narcissisme, pour faire l'économie du "ça", que vous avez introduit postérieurement et que je n'aime pas beaucoup. Car, avec le "ça", on perd l'image d'une frontière de notre identité et l'on va s'égarer dans les définitions philosophiques : il y aura bientôt autant de définitions du "ça" que de philosophes, ce qui, pour la psychanalyse, est source de confusion, comme si nous venions nous asseoir en surnombre à une table.)
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La psychanalyse n'a rien créé - au sens d'inventer quelque chose qui n'existait pas -, elle n'a fait qu'exhumer, découvrir, dévoiler, jusqu'au moment où - comme une eau souterraine que l'on entend à nouveau couler, comme le sang comprimé que l'on sent à nouveau pulser - la totalité vivante peut se manifester à nos yeux. La psychanalyse n'est rien d'autre qu'une mise à nu, opération que l'homme encore malade évite parce qu'elle lui arrache son masque, mais que l'homme guéri accueille comme une libération ; quand bien même, revenu à la réalité extérieure, laquelle entre-temps est demeurée inchangée, il se trouve assailli de difficultés : car, pour la première fois, c'est la réalité qui vient rejoindre la réalité, et non un spectre un autre spectre.
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... guérir est un acte d'amour. Rentrer en soi, c'est tout d'abord retourner chez soi avec le sentiment d'être accueilli, comblé dans la totalité de notre être ; c'est ensuite y trouver une force qui vient de nous et nous pousse à agir, au lieu de rester remplié sur nous-mêmes et d'avancer sans but.
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Lorsqu'une analyse a été pleinement efficace, elle confère une plus grande intensité à la vision qu'acquiert l'homme guéri de ses propres possibilités créatrices. Ce qui se réalise, dans ce retour à lui, c'est le retour à quelque chose qui est bien lui-même, mais qui le dépasse de beaucoup : c'est une force qui s'élève en lui et prend forme, pour devenir, à partir des zones les plus oubliées ou les plus familières, essor vers une existence qu'il vivra en propre.
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... il y a bien une distinction à établir entre ce qui est sain et ce qui l'est trop, si nous ne voulons pas encourager une interprétation erronée et nous voir reprocher parfois de surestimer la guérison, alors que certains états morbides offriraient les possibilités les plus fécondes. Malade signifie pour nous perturbé dans son fonctionnement, mais l'on peut donner une mauvaise définition du mot "sain", si on le comprend comme ce qui est amputé d'une partie de sa substance, mais intact pour ce qui en reste.
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Une conférence que vous [Freud] tenue [...] 1912 [...] un cas de névrose [...] cette sensation, cette certitude [...] s'imposa d'emblée sans que vous l'eussiez le moins du monde cherchée : la vie humaine - que dis-je, la Vie ! - est oeuvre poétique. Sans en être conscients nous-mêmes, nous La vivons jour après jour, par fragments, mais c'est Elle, dans son intangible totalité, qui tisse notre vie, en compose le poème. Nous sommes loin, bien loin de la vieille phraséologie "faire de sa vie une oeuvre d'art" (de cette contemplation de soi dont le plus sûr moyen, en fait le seul, de guérir est la psychanalyse) ; non, cette oeuvre d'art qu'est notre vie, nous n'en sommes pas l'auteur.
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