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Citations de Lou Andreas-Salomé (104)


Lou Andreas-Salomé
Le monde ne te fera pas de cadeau, crois-moi. Si tu veux avoir une vie, vole-la.
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Lou Andreas-Salomé
Comme l’ami aime l’ami,

Ainsi je t’aime, vie surprenante !

Que je jubile ou pleure en toi,

Que tu me donnes souffrance ou joie,

Je t’aime avec ton bonheur et ta peine.

Et si tu dois m’anéantir,

En te quittant je souffrirai.

Comme l’ami qui s’attache au bras de l’ami,

Je t’étreins avec toute ma force :

Si tu n’as plus aucun bonheur pour moi

Soit ! Il me reste –La souffrance
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C'est toujours une étoile inaccessible que nous aimons, et chaque amour est toujours, en son essence intime, une tragédie, - mais qui ne peut produire qu'en cette qualité ses effets immenses et féconds. On ne peut descendre si profondément en soi-même, on ne peut puiser au tréfonds de la vie, là où toutes les forces reposent encore enlacées, tous les contraires encore indifférenciés, sans ressentir aussi en soi-même le bonheur et les tourments, dans leur connexion mystérieuse.
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Lou Andreas-Salomé
À la douleur (An den Schmerz)

Qui peut te fuir une fois saisi par toi,
Quand tu le fixes de ton regard ténébreux?
Je ne m’enfuirai pas quand tu m’auras saisie.
Je ne croirai jamais que tu ne fais que détruire.
Je le sais, toute vie est par toi traversée.
Rien n’existe ici-bas qu’un jour tu ne le touches.
La vie sans toi, certes, elle serait belle,
Mais toi aussi, douleur, mérites qu’on te vive.
Non, tu n’es pas un fantôme de la nuit,
Tu viens rappeler à l’âme qu’elle est forte,
C’est le combat qui a rendu grand les plus grands,
– Le combat vers un but, par de durs chemins.
Si donc, douleur, au lieu de bonheur et de plaisir
Tu peux me donner l’Unique, la vraie grandeur,
Alors, viens et laisse-nous lutter corps à corps,
Oui, viens, notre lutte fût-elle mortelle.
Pénètre au plus profond de mon cœur
Et creuse au plus profond de ma vie,
Ôte-moi le rêve de l’illusion et du bonheur,
Ôte-moi tout ce qui ne valait pas les aspirations infinies.
Tu ne remportes pas sur l’homme la dernière victoire,
Même s’il offre sa poitrine à tes coups,
Même s’il tombe mortellement blessé –
– Tu es le socle où repose la grandeur de l’esprit.
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Lou Andreas-Salomé
Je suis éternellement fidèle aux souvenirs ; je ne le serai jamais aux hommes.
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La psychanalyse n'a rien créé - au sens d'inventer quelque chose qui n'existait pas -, elle n'a fait qu'exhumer, découvrir, dévoiler, jusqu'au moment où - comme une eau souterraine que l'on entend à nouveau couler, comme le sang comprimé que l'on sent à nouveau pulser - la totalité vivante peut se manifester à nos yeux. La psychanalyse n'est rien d'autre qu'une mise à nu, opération que l'homme encore malade évite parce qu'elle lui arrache son masque, mais que l'homme guéri accueille comme une libération ; quand bien même, revenu à la réalité extérieure, laquelle entre-temps est demeurée inchangée, il se trouve assailli de difficultés : car, pour la première fois, c'est la réalité qui vient rejoindre la réalité, et non un spectre un autre spectre.
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“Seuls lui plurent, en Fénia, les intelligents yeux bruns qui jetaient sur toute chose un regard ouvert et clair — sur les hommes comme sur les objets — et, la coupe slave du visage, avec ce nez court, le nez favori de Max, laissant une place raisonnable au baiser — ce qui est certes le rôle principal d’un nez.”
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... guérir est un acte d'amour. Rentrer en soi, c'est tout d'abord retourner chez soi avec le sentiment d'être accueilli, comblé dans la totalité de notre être ; c'est ensuite y trouver une force qui vient de nous et nous pousse à agir, au lieu de rester remplié sur nous-mêmes et d'avancer sans but.
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... on ne peut effectivement rien dire d'autre de nos émotions que : au commencement régnait l'ambivalence.
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... notre propre corps n'est en effet rien d'autre que la part d'intériorité la plus proche de nous, inséparable de notre intimité, de notre identité ; mais nous en sommes aussi coupés, au point qu'il nous faut apprendre à le connaître et à l'étudier de l'extérieur comme tout autre objet. Ainsi, dans nos relations d'objet, il est à la fois le champ de séparation, qui nous coupe de tout le reste, et le lieu de rencontre avec toute chose - ce qui délimite notre individu et le fond avec tout le reste - jusque dans notre formule chimique, par laquelle nous sommes assimilés à l'inorganique, étant constitués des mêmes éléments.
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Lou Andreas-Salomé
Comme l’ami aime l’ami,

Ainsi je t’aime, vie surprenante !

Que je jubile ou pleure en toi,

Que tu me donnes souffrance ou joie,

Je t’aime avec ton bonheur et ta peine.

Et si tu dois m’anéantir,

En te quittant je souffrirai.

Comme l’ami qui s’attache au bras de l’ami,

Je t’étreins avec toute ma force :

Si tu n’as plus aucun bonheur pour moi

Soit ! Il me reste –La souffrance
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Rilke ressentait son corps comme un habitacle inconfortable, comme un élément impossible à intégrer à son travail de création qui, de ce fait, devait être combattu et redouté, mais pas du tout dans un sens ascétique ou moral. (...)
Maints passages de ses lettres, des 1ères aux dernières années, en témoignent : '' Je me tourmente ici comme un chien qui a une épine dans la patte, toujours à boiter et à se lécher, de sorte qu'à chaque pas qu'il fait il se retrouve plus épine que chien, ce qu'il ne peut comprendre ni admettre (....) Rien que 8 jours, 3 jours même de cet état que l'on appelle ''bien-être'' - c'est à dire de neutralité physique (de non-intervention du corps) - et la force l'emporterait en moi, se chargerait de moi, au lieu que ce soit moi qui la traîne comme un oiseau malade le poids de ses ailes.''
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[…] Nous sommes lancés, inéluctablement, dans le tourbillon de toute réalité, avec pour seul choix d’y consentir. Si sans aucun doute, cela veut dire : traverser un océan sur un frêle esquif, telle est bien notre condition humaine – et il ne serait d’aucun secours de s’imaginer qu’on navigue à la remorque du plus puissant des bateaux à vapeur, vers des destinations inexistantes : notre attention au vent et au temps ne pourraient que s’en trouver diminuée. Plus nous nous plongeons, sans en rien retrancher, dans l’ « exigence du moment », dans l’instant tel qu’il se présente, dans des conditions variables d’un cas à l’autre, au lieu de suivre le fil conducteur de prescriptions, de directives (écrites par l’homme ! ), plus nous sommes, dans nos actes, justement en relation avec le tout, poussés par la force vivante qui relie tout avec tout, et nous aussi. Qu’importe alors si les tâtonnements de notre conscience sont entachés de toutes les erreurs possibles. Si quelqu’un taxe ce comportement d’immoralité, d’arbitraire et de présomption, nous serions à plus forte raison autorisés à taxer de confortable incurie morale l’esclavage infantile de celui qui s’en tient au respect des prescriptions !
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... ce que vit l'adulte est déjà secondaire. Car, dans l'état de pleine conscience, nous vivons comme au pied de gigantesques formations géologiques, qui sont le résultat des premières poussées monstrueuses de l'écorce terrestre, et qui, ensuite, fragmentées et ordonnées, ont formé le relief que nous connaissons, contreforts rocheux, lacs, forêts et chemins.
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Toutefois, une des causes principales du mauvais état de ma bibliothèque était que l’épaisseur et le poids des volumes me gênaient tant, quand je lisais allongée, que je préférais les lire par paquets de feuilles séparées, que je répugnais à faire relier à nouveau... Je n'avais aucun respect pour la feuille de papier reproduite à des milliers d'exemplaires et qui me semblait indigne de son contenu; celui-ci avait droit à une existence autonome à mes yeux, sans le support du papier.
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"L'amour ressemble à des exercices de natation avec une bouée: nous faisons comme si l'autre était lui-même la mer qui nous porte. C'est pourquoi il devient pour nous à la fois aussi précieux et irremplaçable que notre patrie d'origine, et aussi troublant et déconcertant que l'infini. Nous, univers devenu conscient et par là morcelé, nous devons nous freiner, nous supporter mutuellement dans les variations de notre état - nous devons faire la preuve concrète de notre profonde unité, c'est-à-dire physiquement, corporellement. Mais la réalisation positive, matérielle, de ce fait essentiel, preuve apparemment irréfutable, n'est qu'une affirmation qui se heurte à l'isolement irrémédiable de chaque individu dans les limites de sa personne."
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Car l'amour est autant ce qui rôde en nous de plus physique que ce que nous avons de plus spirituel, de plus désincarné, du moins en apparence. Il s'attache complètement au corps, mais saisit complètement en lui un symbole, une image de la totalité de l'être humain et de tout ce qui se faufile en nous par la porte des sens, et s'insinue dans le secret de notre âme, pour l'éveiller.
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Car, en réalité, la mort n'est pas uniquement ce qu'on nous fat subir, c'est au contraire nous qui en sommes les acteurs : éprouvant le passage de notre corps, c'est nous qui réalisons au niveau psychique l'accomplissement de la mort ; nous ne subissons pas seulement la résistance qui lui est opposée, nous sommes aussi des êtres déliés de leurs contradictions ; nous ne sommes pas seulement la trame rompue des liens qui nous retenaient, nous sommes aussi les restaurateurs de cette réalité qui n'avait jamais cessé de nous englober, bien que toute notre vie consciente l'ait reléguée à l'arrière-plan et s'en soit détournée.
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La communauté dont j'avais rêvé se réalisa alors pleinement dans un cercle de jeunes hommes de lettres, universitaires pour la plupart; l'importance et la composition de ce cercle varièrent au fil des années. Dans cette société, on appelait Paul Rée "la demoiselle d'honneur", et on me disait "son Excellence".
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Chaque enfant renferme le secret d'un "passé" dissimulé, plus inavoué encore que tout ce que l'on tente d'oublier, ou que l'on s'efforce de nier à soi-même par la suite.
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