Alors il attrape toujours le portrait de l'Homme Svelte et s'y accroche de toutes ses maigres forces. Seul l'Homme Svelte peut le sauver. Seul l'Homme Svelte se rend compte de son calvaire. C'est ce qu'il se dit. C'est ce qu'il ressent. Il murmure à chaque fois Aide-moi ! Aide-moi ! et l'Homme Svelte se place derrière lui, lui enfourne deux doigts dans le gosier et le penche en avant. Pablo vomit, pleure, vomit encore. Même quand il n'y a plus rien de tout. Même quand la fatigue est insupportable. Il n'y a que comme ça que l'Homme Svelte est fier de lui. Il n'y a que comme ça que Pablo se sent mieux.
Il ne s'est pas pesé depuis une semaine, il n'a même plus le courage de voir ce qu'il a perdu. Il trouve que ce n'est jamais assez et ne veut pas être démoralisé encore plus.
Mais une promesse, c'est sacré.