AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Christine Le Boeuf (Traducteur)
EAN : 9782868698926
480 pages
Actes Sud (26/04/1993)
3.97/5   1993 notes
Résumé :
"Rien ne saurait étonner un Américain." Telle est l’épigraphe empruntée à Jules Verne par laquelle Paul Auster invite le lecteur à suivre les tribulations de son héros. Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué le commencement de sa vie, depuis son arrivée à New York en 1965 jusqu’à ce que, sept ans plus tard, il découvre l’identité de son père… à temps pour assister à son enterrement.
Et ses amours, ses rencontres, sa misère, ... >Voir plus
Que lire après Moon PalaceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (122) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 1993 notes
C'est ma troisième expérience avec Paul Auster et je dois avouer que cet auteur me fascine, avec "Moon Palace" j'ai vraiment été impressionné.
Ce monsieur est un magicien des mots, un maître pour créer des ambiances hors normes, des situations improbables et pourtant logiques et cohérentes. J'aime son style qui vous aspire dans l'histoire, il est inimitable, une écriture dense et pourtant fluide, précise et prenante.
Au bout de ma troisième rencontre, je crois déceler une constante avec des personnages qui touchent le fond, qui vont à l'extrême limite de leurs capacités et de leur résistance, cela pourrait paraître triste et ennuyeux, c'est en fait passionnant et assez dingue.
Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué le commencement de sa vie...
Et ensuite quelle construction ! Un enchaînement de faits, de réflexions, de coups du sort, et surtout de rencontres, de rencontres qui façonnent un destin, le destin d'un jeune homme ordinaire qui va vivre quelque chose d'extraordinaire.
Mais là où Paul Auster est fascinant, c'est que l'air de rien il nous fait prendre conscience que M.S Fogg n'est pas si différent de vous où moi, ce qui nous rend si réceptif à cette évocation de sept ans du tourbillon de sa vie.
J'ai adoré, je suis désormais fan, inconditionnel ;)
Commenter  J’apprécie          10916
C'était mon premier Paul Auster..... Ça va vous paraitre excessif, mais je suis déjà fan !
C'est le bon livre qui vous tient en haleine, tant par le fil de l'histoire que par toutes les anecdotes historiques autour de cette Lune, véritable fil conducteur...
Beaucoup d'empathie éprouvée pour les quelques personnages du Moon Palace et beaucoup de temps passé à éplucher avec délectation mes encyclopédies pour vérifier l'exactitude des propos du sieur Paul Auster.
Je vous encourage à lire, "liker" et commenter toutes les citations que j'ai retranscrites avec plaisir.
Pour les puristes ou tout simplement les curieux, qui aimeraient prolonger la réflexion du pourquoi M.S. Fogg continue de marcher vers le Pacifique.....je vous invite à lire "Marcher, une philosophie" de Frédéric Gros, il nous encourage tous de marcher vers..... l'Ouest !!!!
Je pense que Paul Auster pourrait se présenter au Nobel de Littérature, J'ai d'ailleurs retrouvé une certaine similitude dans la première partie d'errance et de faim avec un certain Knut Hamsun (Nobel 1920), mais peut-être que je voulais vous laisser le meilleur pour....... la Faim. :-)


PS : par contre si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'est devenu M.S. Fogg, j'avoue avoir un flou à vouloir tout décortiquer !??
Commenter  J’apprécie          976
Quel filou ce Paul Auster... On croît qu'il nous promet du Jules Verne et, d'un tour de passe-passe, il passe à Dostoïevski... À moins que ce ne soit que l'une des nombreuses coïncidences de ce livre ? Et “Plus on prête attention aux coïncidences, plus elles se produisent" disait Vladimir Nabokov.

Pour la première coïncidence, difficile justement de ne pas faire le rapprochement entre Marco Stanley Fogg et Rodion Romanovitch Raskolnikov : deux ex-étudiants fauchés, délirants de faim et de solitude... mais si l'un commettra l'irréparable, Paul Auster est trop malin pour entraîner son héros dans une réinterprétation simpliste de "Crime et Châtiment". Que nenni !

Mais parler des autres coïncidences du livre reviendrait à dévoiler toute la trame de l'histoire... et ce serait franchement dommage de gâcher à d'autres lecteurs.trices le moment précis du livre où je me suis dit "Mince ! Je ne l'avais pas vu venir !".

MOON PALACE est un EXCELLENT livre de Paul Auster (parmi ses meilleurs même) et j'ai ADORÉ.

Ce que j'aime principalement avec cet auteur, c'est qu'il arrive toujours à instiller des éléments de physique (appliquée ou quantique) dans ses histoires, là en l'occurrence, il se sert de Nikola Tesla et de l'électricité.

Quand je referme un livre de Paul Auster, et MOON PALACE ne fait pas exception à la règle, je sens que des choses m'ont échappées mais ce n'est pas grave, c'est même une des raisons principales pour lesquelles je ne me séparerai jamais de ses livres, afin de pouvoir les relire.


MOON PALACE de Paul Auster
Traduit par Christine le Boeuf

Editions Actes Sud (GF) / Babel (poche)
Commenter  J’apprécie          7910
Nous sommes en 1969, Neil Armstrong est le premier homme a marcher sur la lune. Une nouvelle forme d'exploration est née.
Sur terre Marco Stanley Fogg suit l'évènement, étrange destin pour celui qui porte deux prénoms d'explorateurs célèbre. Marco a perdu sa mère très tôt, son oncle Victor s'occupe de l'enfant jusqu'à l'adolescence puis l'envoie à New-York poursuivre ses études.
Marco est du genre attentiste, il est persuadé que tout vient à qui sait attendre.
Installé dans une chambre sordide parmi les caisses de livre que son oncle lui a offert, avec pour seul vue le " moon palace" un restaurant asiatique.
A cours de ressource Marco se retrouve à la rue, vivant de ses trouvailles dans les poubelles de central park.
Quand j'ouvre un roman de Paul Auster je ne sais jamais ce que je vais trouver, ce que je vais éprouver. Avec " moon palace" il ne déroge pas à la règle. Paul Auster est un magicien des mots, il sort de son chapeau des histoires invraisemblables et moi jeune lecteur de son oeuvre j'en redemande, toujours en attente d'une quête intérieure, d'un voyage initiatique. C'est ça la magie de Paul Auster, on quitte Marco Stanley Fogg moribond dans central park, on le retrouve poussant le chariot de monsieur Effing un vieil homme acariâtres, distribuant des billets de 50 dollars, pour ensuite rouler avec Sol Barber, l'homme au chapeau en direction de l'Utah.
" Moon palace" une invitation au voyage avec l'oeil bienveillante de la lune.
Un très beau roman donc.
Commenter  J’apprécie          693
Paul Auster est un des auteurs américains dont j'ai le plus suivi la carrière. J'ai lu plusieurs de ses romans et, s'ils ne me plaisent pas tous (bien souvent, à cause des thèmes qui me rejoignent moins), j'en reconnais toujours la grande qualité d'écriture. Il propose habituellement des personnages ordinaires et colorés à la fois, vivant des situations uniques et fascinantes. Moon Palace ne déroge pas à cette règle.

On y rencontre le jeune Marco Stanley Fogg. Déjà, avec un nom pareil… Sans famille (sa mère est décédée il y a belle lurette, son oncle n'en a plus pour très longtemps), il se débrouille tant bien que mal à l'université. Plus les sessions avancent, moins bien sa situation financière se porte. Éventuellement, il atteint le fond, sans domicile fixe, vivant de la générosité des passants, poussant jusqu'aux limites ses capacité physiques et mentales.

Sa situation change du tout au tout quand il accepte l'emploi que lui propose un vieil excentrique, paraplégique et aveugle. Promenades quotidiennes et conversations en échange de nourriture, d'un logis et d'une maigre rémunération. Pas si mal, compte tenu de sa situation. Comme il le dit, tout arrive à qui sait attendre.

Ainsi commence un autre volet de ce roman, M.S. s'efface un peu et devient alors le faire-valoir de Thomas Effing. Ce dernier n'a pas toujours été un vieil handicapé. On peut même affirmer qu'il a vécu plusieurs vies toutes aussi extraordinaires les unes que les autres (que je ne résumerai pas ici), un peu comme son nouvel employé.

C'était un «match» parfait. M.S., même lorsqu'il était un étudiant pauvre, vivait enterré au milieu de nombreux cartons de livres au point que ceux-ci formaient son mobilier. (Quelle chance !) C'est à crire qu'il était prédestiné à devenir le compagnon d'un érudit. J'ai suivi avec réelle passion leurs échanges intellectuels et philosophiques.

Paul Auster, à travers les parcours de ses deux personnages (presque leurs récits initiatiques) et de quelques autres, sonde les tréfonds de l'âme humaine. Il leur fait connaître bien des hauts et des bas, desquels ils ne sortent pas toujours indemmes, souvent marginalisés (la famine, l'isolement et l'obésité, entre autres) mais toujours grandis. Mais c'est aussi ça la vie. Pour tout dire, c'est ce qui produit les personnes les plus intéressantes.

Dans un certain sens, je trouvais un peu dommage que les deux histoires soient ainsi réunies. Il me semblait que M.S. Fogg et Thomas Effing méritaient chacun leur propre roman. Mais non. L'auteur a tissé des liens si étroits entre ces deux-là (et d'autres aussi) que leur histoire n'en formen qu'une seule, étrangement.

Dans Moon Palace, l'auteur en profite pour explorer plus en profondeur des thèmes qu'il a déjà abordés dans d'autres romans et qui forment une toile de fond à son oeuvre entière, soit la quête d'identité, les pérégrinations, la ville de New York. Selon moi, il s'agit de son roman le plus abouti. Ça peut constituer une excellente porte d'entrée à son univers ou, inversement, couronner la lecture de l'ensemble de son oeuvre qui, soit dit en passant, est loin d'être achevée.
Commenter  J’apprécie          575

Citations et extraits (232) Voir plus Ajouter une citation
Dans les rues, tout n'est que corps et commotions et, qu'on le veuille ou non, on ne peut y pénétrer sans adhérer à un protocole rigoureux. Marcher dans une foule signifie ne jamais aller plus vite que les autres, ne jamais traîner la jambe, ne jamais rien faire qui risque de déranger l'allure du flot humain.
Si on se conforme à ce jeu, les gens ont tendance à vous ignorer. Un vernis particulier ternit les yeux des New-Yorkais quand ils circulent dans les rues, une forme naturelle, peut-être nécessaire, d'indifférence à autrui.
Par exemple, l'apparence ne compte pas. Tenues extravagantes, coiffures bizarres, T-shirts imprimés de slogans obscènes - personne n'y fait attention.
En revanche, quelque accoutrement qu'on arbore, la façon dont on se comporte est capitale. Le moindre geste étrange est immédiatement ressenti comme une menace. Parler seul à voix haute, se gratter le corps, fixer quelqu'un droit dans les yeux : de tels écarts de conduite peuvent déclencher dans l'entourage des réactions hostiles et parfois violentes.
On ne peut ni trébucher ni tituber, il ne faut pas se tenir aux murs, ni chanter, car toute attitude spontanée ou involontaire provoque à coup sûr des regards durs, des remarques caustiques, et même à l'occasion une bourrade ou un coup de pied dans les tibias.
Par contraste, (dans un parc), personne se s'y étonnait qu'on s'étende sur l'herbe pour s'endormir en plein midi. Personne ne tiquait si l'on restait assis sous un arbre à ne rien faire, si l'on jouait de la clarinette, si l'on hurlait à tue-tête.
Les mêmes choses qui auraient inquiété les gens dans la rue n'étaient ici considérées qu'avec une indifférence amusée. Les gens se souriaient et se tenaient par la main, pliaient leurs corps en postures inhabituelles, s'embrassaient.
C'était vivre et laisser vivre, et du moment qu'on n'intervenait pas directement dans l'existence des autres, on était libre d'agir à sa guise.
Commenter  J’apprécie          842
- Elle a une immense discrétion, une réelle délicatesse de sentiment.
- Elle m'a embrassé la première fois que je l'ai vue, tu le savais? Juste au moment où je partais, elle m'a rattrapé sur le seuil, m'a jeté les bras autour du cou, et m'a planté un énorme baiser sur les lèvres. Ce n'est pas exactement ce que j'appellerais de la délicatesse ou de la discrétion.
- Non. Kitty savait ce qu'elle faisait. C'est quelqu'un qui se fie à ses élans, mais ces élans sont aussi une sorte de sagesse.
- Tu as l'air bien sûr de toi.
- Mets-toi à sa place. Elle tombe amoureuse de toi, elle t'embrasse sur la bouche, elle laisse tout tomber pour se lancer à ta recherche. Et qu'est-ce que tu as fait pour elle? Rien. Même pas l'ombre d'un rien.
La différence entre Kitty et les gens, c'est qu'elle est disposée à accepter ça. Imagine, Fogg. Elle te sauve la vie, et tu ne lui dois rien. Elle n'attend de toi aucune gratitude. Elle n'attend même pas ton amitié. Elle les souhaite peut-être, mais elle ne les demandera jamais. Elle respecte trop les autres pour les obliger à agir contre leurs désirs. Elle est ouverte et spontanée, mais en même temps elle préférerait mourir que de te donner l'impression qu'elle s'impose à toi.
C'est là qu'intervient sa discrétion. Elle est allée assez loin, à présent elle n'a plus le choix : elle reste où elle est, et elle attend.
Commenter  J’apprécie          260
Comme me l'avait un jour lointain expliqué oncle Victor, une conversation ressemble à un échange de balles. Un bon partenaire vous envoie la balle droit dans le gant, de sorte qu'il vous est presque impossible de la rater ; quand c'est à lui de recevoir, il rattrape tout ce qui arrive de son côté, même les coups les plus erratiques et les plus incompétents. C'est ainsi que faisait Kitty. Elle relançait sans cesse la balle juste au creux de mon gant, et quand je la lui retournais, elle ramenait tout ce qui parvenait peu ou prou à sa portée, sautant vers les chandelles qui lui passaient au-dessus de la tête, plongeant avec agilité de gauche à droite , se précipitant pour réussir des prises acrobatiques. Mieux encore, son talent était tel qu'elle me donnait toujours l'impression que j'avais fait exprès de mal lancer, comme si mon seul objectif avait été de rendre la partie plus amusante. Elle me faisait paraître meilleur que je n'étais et cela me donnait confiance, et m'aidait ensuite à lui envoyer des balles moins difficiles à recevoir. En d'autres mots, je commençai à lui à parler à elle, plutôt qu'à moi-même, et le plaisir en était plus grand que tout ce que j'avais connu depuis longtemps.
Commenter  J’apprécie          250
On ne peut pas savoir où l'on est sur cette terre, sinon par rapport à la Lune ou à une étoile. L'astronomie vient d'abord; les cartes du territoire en découlent. Juste le contraire de ce qu'on attendrait. Si on y pense assez longtemps, on en a l'esprit chamboulé. Ici n'existe qu'en fonction de là; si nous ne regardons pas en haut, nous ne saurons jamais ce qui se trouve en bas. Méditez ça, mon garçon. Nous ne découvrons qu'en nous tournant vers ce que nous ne sommes pas. On ne peut poser les pieds sur le sol tant qu'on n'a pas touché le ciel.

P242
Commenter  J’apprécie          493
J'avais sauté de la falaise, et puis au tout dernier moment, quelque chose s'est interposé et m'a rattrapé en plein vol. Quelque chose que je définis comme l'amour. C'est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité.
Commenter  J’apprécie          863

Videos de Paul Auster (46) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Auster
FRANÇOIS PENEAUD - Une Page à la fois (4) : Cité de verre, Paul Karasik & David Mazzucchelli [VIDEO]
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (6147) Voir plus



Quiz Voir plus

Moon Palace

L'histoire se passe principalement :

Sur la Lune
à New-York
Dans un Palace
En Birmanie

10 questions
122 lecteurs ont répondu
Thème : Moon Palace de Paul AusterCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..