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Critiques de Louis Chevalier (4)
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Splendeurs et misères du fait divers

A ceux qui contemplent le fait divers avec un certain dédain, il faut conseiller la lecture de cet inédit, mis au point à partir du cours que Louis Chevalier a donné au Collège de France dans les années 1960 et 1970. Le titre, d’abord, rappelle fort à propos Balzac, grand dévoreur de ce qu’il appelait les « faits-Paris », tout comme Hugo ou Dumas.



Car l’expression - grammaticalement insolite - de « fait divers » n’apparaît qu’en 1872 sous la plume de Pierre Larousse. Pour autant, l’existence de ce que Voltaire nommait les « petits faits » est fort ancienne. En relisant Grégoire de Tours, Pierre de L’Estoile, Gédéon Tallemant des Réaux ou Marie de Sévigné, on note déjà que le fait divers nous en apprend long sur la comédie humaine.



S’appuyant sur une connaissance intime de la « société de Paris », celle formée par ce public curieux et bigarré auquel il a consacré son oeuvre, l’auteur nous avertit : « Ce n’est pas l’histoire, c’est le spectacle du fait divers que j’ai voulu observer. » Bourrée de références, la généalogie qu’il trace à grands traits soulève bien des questions. Comment l’insignifiant devient-il significatif, au point de faire naître un fait social considérable qui va parfois caractériser une époque, comme la bande à Bonnot aux lueurs du XXe siècle ? Quel lien faut-il établir entre la matérialité du fait et l’émotion qu’il provoque ?



Le regard posé sur les scandales politiques et mondains affaire Choiseul-Praslin, scandale des fiches autour du député Syveton, affaire Caillaux, drame de Louis Althusser n’est pas celui porté sur des scandales populaires, toujours plus sordides. Ces derniers ne sont-ils pas souvent montés en épingle par une presse naissante - Le Petit Journal , Le Petit Parisien , Le Figaro - qui découvre les dividendes qu’elle peut tirer de l’exploitation du sang.



Le fait divers, avec la part nécessaire de mystère et d’irrésolu qu’il comporte, fournit un matériau de premier choix aux romanciers comme Zola, Rosny, Leroux ou Zevaco. Le cinéma ne sera pas en reste, ancrant ses plus notables réussites dans une mise en scène réaliste et audacieuse des drames du quotidien. Toujours, le public suit. Peut-être parce que, comme le dit Louis Chevalier, « l’histoire du fait divers, c’est l’histoire d’une passion », et que la passion est éminemment humaine.



http://www.histoire.presse.fr
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Montmartre du plaisir et du crime

C'est un formidable livre écrit par Louis Chevalier qui enseigna pendant 20 ans l'histoire de Paris au Collège de France. Il vous décrit Paris au 19ème siècle comme vous ne le soupçonniez pas : prostitution, souteneurs, bal, début des grands cabarets, la vie des grands boulevards, les cocottes et Montmartre aux lendemains de la Commune. On relit avec plaisir plusieurs témoignages de la société d'après Balzac, Zola, Maupassant, Daudet, Renoir.
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Classes laborieuses et classes dangereuses

Les idées restent inchangées mais changent de nom comme un transformiste d'oripeaux : apaches, voyous,blousons noirs,jeunes-de-banlieue,quartiers dangereux , difficiles, zone.... Et le crime,le fait-divers toujours à la Une , non plus des canards mais des chaînes de "désinformation" continue. La relecture de cet ouvrage fondamental de Louis Chevalier permet de percevoir la permanence et les mutations d'un phénomène qui fait les choux gras des journalistes en mal de copie et des politiciens en quête de pouvoir.
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Classes laborieuses et classes dangereuses

Huit heures de travail et 5 francs par jour, telles sont les revendications majeures du monde ouvrier en ce début du 19ème siècle. C'est à dire combien les conditions de vie le labeur restent difficiles. le temps de travail est de 10 heures dans la majorité des entreprises, mais il peut aller jusqu'à 12 heures dans certains cas, et il faudra attendre 1906 pour que les ouvriers obtiennent 1 jour de repos hebdomadaire, mais ils n'ont pas toujours de vacances. Les seules périodes sans travail sont celles de chômage, et bien entendu elles sont non rémunérées. Il y a tout de même un progrès dans la législation sociale, depuis 1898, la loi sur les accidents de travail cesse de considérer l'ouvrier comme responsable de l'accident et prévoit le versement de rentes s'il est frappé d'incapacité. C'est un premier pas vers la création d'une protection sociale, mais en cas de maladie ou de chômage, le salarié ne touche aucune indemnité. À côté de l'ouvrier d'usine, deux autres figures du prolétariat ont émergé: le mineur et le cheminot. Les mineurs travaillent dans des conditions particulièrement difficiles; descendant au fond de la mine dès l'âge de 13 ans le travail est très dur et dangereux, la mine peut tuer. Mais ils sont les premiers qui grâce à leur luttes à obtenir la journée de 8 heures, et le droit à la retraite, que les ouvriers réclament encore. Les effets sont lents, et il faudra attendre 1910 pour que soit instaurée une retraite ouvrière. Les cheminots représentent quand à eux, la nouvelle aristocratie du monde ouvrier, c'est l'une des catégories ouvrières les mieux organisées et les mieux payées. Aujourd'hui le bras de fer des travailleurs contre les gouvernements pour obtenir, et maintenir des droits de plus en plus précaires, il faut bien le constater aux vues de l'économie globale affaiblie, et le moindre engourdissement des salariés toutes catégories rassemblées est scruté à la loupe par les énarques. Ils tremblent, et redoutent toutes les manifestations qui pourraient faire chuter la présidence de la République, plus récemment mai 1968 reste marquante. La guerre des nerfs constante. Une guerre civile menaçante... concevable.
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