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Citations de Louis Halphen (21)


En toutes choses, le seigneur agit comme un véritable chef d’État. La guerre est-elle déclarée, il prend, pour le salut de sa seigneurie, toutes les mesures que la situation lui paraît exiger : réquisitions de chevaux et de vivres, levées de soldats, corvées exceptionnelles pour la mise en état des fortifications, etc. En temps de paix, il intervient, s’il y a lieu, pour taxer les denrées, pour surveiller la vente au détail, donner ou refuser l’autorisation d’ouvrir boutique...
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En face de la France, l’Angleterre présente des traits qui, tout à la fois, l’apparentent et l’opposent à sa voisine. Elle lui ressemble en effet par la force et le caractère national de ses rois, mais elle s’en distingue par la nature de leur pouvoir. Dans cet État créé par la conquête, le roi n’avait pas eu, comme en France, à imposer péniblement sa suprématie à ses grands vassaux. Au début, il avait gouverné sans conteste ce royaume gagné par son épée ; il avait même un moment, au XIIe siècle, acquis un degré de puissance dont rien, dans l’Europe de ce temps, n’approchait. Il l’avait employée, non seulement à agrandir son domaine insulaire, en cherchant à annexer l’Irlande, mais surtout à utiliser son duché de Normandie en vue d’une guerre de conquête contre les Capétiens.
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Une fois chevalier, le jeune homme était apte à devenir vassal. Il pouvait mettre au service d’autrui l’épée qu’il venait de placer à son côté, s’il se trouvait un seigneur qui voulût en profiter et fût en mesure d’en payer le prix. Ce prix, c’était le fief.
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Une solide armature centrale avait valu jadis à Rome la maîtrise de tout le bassin de la Méditerranée ; ce fut, au contraire, par le libre jeu de forces en apparence inorganiques que l’Europe médiévale, au début du moins, put s’affirmer comme la future souveraine du monde. L’Europe de la première croisade, l’Europe des premières grandes guerres victorieuses d’Espagne, d’Italie et de Sicile n’est ni l’Europe des empereurs allemands ni celle des empereurs byzantins, mais l’Europe féodale, fruit de l’anarchie et de la ruine des États.
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Le Saint-Siège, après la défaite des conciles, n’avait recouvré qu’une puissance affaiblie. Il ne parvenait pas même à soulever contre les Turcs, maîtres de Byzance, les peuples chrétiens. Un congrès, en mars 1454, avait inutilement réuni à Rome, sous la présidence de Nicolas V, les représentants des États d’Italie. On n’y avait pris aucune décision sur la croisade, et le pape se contenta d’entrer, le 25 février 1455, trois semaines avant sa mort, dans la grande ligue conclue quelques mois auparavant 3 entre les princes italiens contre tout danger d’invasion.
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Mais leur manque de foi ne put avoir raison de la grandeur d'âme du roi ni de sa constance dans la bonne comme dans la mauvaise fortune.
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Grégoire XI, prévoyant les conflits qui naîtraient de la vacance du Saint-Siège, avait ratifié par avance le choix du futur conclave, absous de toute irrégularité qu’il pourrait commettre. La mort du pape (27 mars 1378) fut immédiatement suivie de graves désordres à Rome. Italiens et Romains n’admettaient qu’un successeur romain : dans la ville ruinée par une longue absence, la présence de la cour pontificale pouvait seule ramener la prospérité. L’orgueil national considérait comme une dégradation pour l’Église de tomber aux mains des étrangers.
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L’objectif le plus immédiat que se propose l’histoire est de sauver de l’oubli les faits du passé. On a dit qu’elle était la « mémoire de l’humanité », et la définition est juste, quoique restreinte à l’excès ; car collectionner les faits n’est pas une fin en soi. Il n’en est pas moins indispensable de commencer par là, et l’histoire n’y manque pas.
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L’histoire ne rend pas sceptique, comme on le dit souvent, mais elle est une merveilleuse école de prudence.
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Il faut d’ailleurs en finir une fois pour toutes avec cet absurde procès de tendance : l’histoire maîtresse de « réaction » et ennemie du progrès. L’histoire, tout au contraire, enseigne la marche constante en avant, la progression perpétuelle, et si cette dernière expression n’est pas toujours, hélas ! synonyme de progrès, au sens actuel du mot, les historiens sont d’accord avec les moralistes pour le déplorer.
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Il est plus facile de médire de l’histoire que de se passer d’elle. Dans le devenir incessant qu’est notre vie, tout se présente à nous sous l’aspect du successif, au point que, par une confusion instinctive, nous sommes portés à chercher coûte que coûte dans leur succession même l’explication des faits dont nous sommes les témoins. D'instinct aussi nous éprouvons sans cesse le besoin de nous rassurer sur la portée de nos actes en nous référant au passé, et nul argument ne nous frappe davantage que l’existence d’un précédent.
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Au cours du XIIIe siècle, l’Europe occidentale avait nettement affirmé sa prééminence ; mais elle n’était pas arrivée à assurer sa propre stabilité. Avant même que le XIVe siècle ne soit entamé, des conflits éclatent sur son sol, qui font présager la faillite des conceptions sur lesquelles elle a jusqu’alors vécu. Quelles sont ces conceptions ? Quels sont les cadres de la vie politique et sociale à la fin du XIIIe siècle ? À quel stade se trouve-t-on de l’évolution économique ? Quel est le fonds d’idées ou de croyances dont se nourrissent à ce moment les esprits ? L’indiquer, c’est déjà laisser apparaître quelques-unes des raisons de la décadence qui s’annonce.
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Les deux siècles qui séparent l’avènement de Philippe le Bel et le début des guerres d’Italie, la chute de la domination de Charles d’Anjou dans la Méditerranée et les grandes découvertes, ont vu la lente désagrégation, la disparition progressive de tout ce qui caractérisait le monde médiéval. Déjà, vers 1285, à l’avènement de Philippe le Bel, l’édifice chancelle : l’Église et l’Empire, qui formaient la double base de l’ordre politique, ont perdu en partie leur prestige ; l’ordre social, fondé sur la féodalité, est en voie de transformation profonde ; des idées nouvelles, comme celle de l’État monarchique, se précisent. Mais, pour que l’ancien état de choses s’efface, dans la mesure du moins où les choses s’effacent en histoire, il faudra deux cents ans de luttes, de crises incessantes, dont, à première vue, on distingue mal les principes directeurs.
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Le développement du capitalisme est en outre favorisé par la puissance grandissante des États monarchiques. En France et en Angleterre, la couronne s’était adressée au XIIIe et au XIVe siècle, en ses besoins d’argent, à des banquiers italiens. Mais voici qu’à côté de ces Italiens, des financiers nationaux se mettent au service de l’État et font leurs affaires en même temps que les siennes.
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La première moitié du XVe siècle qui, à l’envisager du côté religieux, politique et intellectuel apparaît comme une époque de crise ou, pour mieux dire, comme une époque de transformation profonde, se présente tout autrement dans le domaine économique : rien n’y annonce encore que l’Europe est à la veille d’une orientation inattendue du mouvement commercial et que la découverte de mondes nouveaux va faire passer, des côtes de la Baltique et de la Méditerranée, l’axe de son équilibre économique à celles de l’océan Atlantique, en même temps qu’elle y modifiera les conditions de l’existence journalière et entraînera pour le développement du capitalisme, de l’industrie, du régime du travail et de l’organisation monétaire, les plus graves conséquences.
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A l'influence des littérateurs vint se joindre celle des hommes politiques. De tout temps, surtout au dix-huitième siècle, les publicistes s'étaient plu à chercher dans l'histoire des faits propres à fortifier leurs thèses. Qu'il s'agît de faire reconnaître les prérogatives de la noblesse, d'établir les droits de la bourgeoisie et du peuple ou de réclamer la convocation des États Généraux, l'histoire n'avait jamais cessé d'être invoquée — et ne l'avait jamais été en vain.
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Joignant à une forte culture historique une curiosité infatigable, une singulière passion pour les ruines, les documents, les reliques de jadis, un sens étonnant des civilisations disparues et un talent non moins étonnant d'évocateur, Walter Scott avait captivé l'Angleterre par des récits où le moyen âge, en particulier, revivait avec une intensité merveilleuse.
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On va répétant que le dix-neuvième siècle a été le siècle de l'histoire, et il est certain que jamais l'étude du passé n'a été aussi activement menée que depuis quelque cent ans. Jamais non plus elle n'avait été aussi gravement compromise en France qu'au lendemain de la Révolution.
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Eginhard déforme les faits en sens inverse: il grossit les gains réalisés par Charlemagne, en lui imputant à tort la conquête de la Gascogne.
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Une seule campagne, qu'il commanda en personne, suffit à les vaincre et à les écraser si bien que dès lors ils n'osèrent plus refuser l'obéissance.
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