A l'influence des littérateurs vint se joindre celle des hommes politiques. De tout temps, surtout au dix-huitième siècle, les publicistes s'étaient plu à chercher dans l'histoire des faits propres à fortifier leurs thèses. Qu'il s'agît de faire reconnaître les prérogatives de la noblesse, d'établir les droits de la bourgeoisie et du peuple ou de réclamer la convocation des États Généraux, l'histoire n'avait jamais cessé d'être invoquée — et ne l'avait jamais été en vain.
Joignant à une forte culture historique une curiosité infatigable, une singulière passion pour les ruines, les documents, les reliques de jadis, un sens étonnant des civilisations disparues et un talent non moins étonnant d'évocateur, Walter Scott avait captivé l'Angleterre par des récits où le moyen âge, en particulier, revivait avec une intensité merveilleuse.
On va répétant que le dix-neuvième siècle a été le siècle de l'histoire, et il est certain que jamais l'étude du passé n'a été aussi activement menée que depuis quelque cent ans. Jamais non plus elle n'avait été aussi gravement compromise en France qu'au lendemain de la Révolution.