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Citations de Lucas Belvaux (40)


Tu ne sais pas ce qu'est la guerre pour survivre dans un pays en paix. Manquer de tout et plus encore. Ne plus penser qu'à l'argent. Ne rien faire d'autre que compter, jour et nuit jusque dans son sommeil. N'être rien d'autre qu'un homme qui compte jusqu à nnêtre, un jour, qu'un homme qui ne compte plus car l’argent compte plus que les hommes et la dignité se mesure à son aune, quoi qu'en disent ceux qui n'en ont jamais manqué.
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Ça vaut quoi la vie d’un homme ? D’un homme comme lui. Un homme sans rien. Clochard. Va-nu-pieds. Un homme que personne n’attend et n’attendra plus jamais. Ça vaut combien une vie qui ne vaut plus la peine d’être vécue ? Une vie d’invisible, sans amour, à la lisière du monde. La vie d’une ombre.
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Les hommes qui partent à la guerre sont prêts à tuer, pas à mourir. Quand ils le comprennent, il est trop tard. Alors, la peur les saisit et elle ne les lâche plus. La guerre n'apprend pas le courage, elle apprend aux hommes qu'ils sont mortels. Rien d'autre.
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Une trousse de secours. Un poncho. Une frontale. Des lunettes de vision nocturne. Des gants renforcés qui le protégeront un peu des morsures et rendront ses coups plus douloureux. Car il ne fuira pas devant les chiens. Il se battra. Comme eux, aussi sauvage. Il les frappera là où ça fait le plus mal. Il visera la truffe et les yeux. Il enfoncera son bras au plus profond de la gorge pour démembrer la mâchoire d'un mouvement de coude. Il cherchera à casser l'échine et les pattes. Il y parviendra peut-être et si nous sommes trop loin, nous n'aurons plus aucun moyen de le retrouver.
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Les hommes qui partent à la guerre sont prêts à tuer, pas à mourir. Quand ils le comprennent, il est trop tard.
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Car le courage, parfois, est d'accepter de vivre. Reconnaître qu'il n'y a aucune grandeur dans une mort inutile, que nos vies jusque-là n'ont été qu'erreurs, mensonges, illusions. Que nous les avons gâchées au nom d'idées mortes, déjà charognes. Nous n’avons pas vécu, camarade, nous avons obéi. D’autres ont décidé pour nous ce que seraient nos vies et nos morts. Et nous avons consenti. Où est le courage là-dedans ?
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C’était une ordure. Une belle. Comme il y en a peu, heureusement. J'ai beaucoup pleuré à sa mort. De joie. De soulagement. C’était une libération. J'aurais voulu qu'on sonne les cloches de Notre-Dame, que la population sorte dans les rues pour fêter la nouvelle, communier dans ma joie. La célébrer ensemble. La crapule était morte !

Enfin. Je n'y croyais pas. Lui, en pleine forme, vénérant sa vie et les jouissances qu'elle lui procurait, attentif au moindre essoufflement, à la moindre toux. Lui qui ne ratait jamais un toucher rectal, surveillant sa prostate comme le lait sur le feu, lui, qui le matin même s'émerveillait encore de son érection quotidienne, gisait définitivement froid sur la table métallique d'un institut médico-légal tanzanien. Divine surprise.

Cadeau du ciel. Il n'est même pas mort sur le coup. Il s’est vidé lentement à l'arrière d'un pick-up sur une piste africaine, vidé de tout, en plein cagnard, chaque chaos lui arrachant un cri, de plus en plus faible à mesure que ses forces le quittaient. J’ai eu ce plaisir de le voir crever, changer de couleur à mesure que le sang dégorgeait, celui de ne pas prendre sa main, de ne pas la serrer dans la mienne. Le laisser sans affection, sans bienveillance, sans tendresse, sans amour et sans pardon.

Crève et va en enfer s'il existe !
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Que vaut un amour qui n’a que des mots à offrir ?
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Tous voudraient me voir partie, être débarrassés, m'oublier vite, oublier qu'on peut décider de sa vie, qu'on n'est pas obligé de tout accepter. Qu'il suffit de vouloir. De décider. Comme si j'avais décidé quoi que ce soit. Comme si j'étais courageuse, capable de brûler mes vaisseaux, d'avoir tout risqué, celle dont le courage révélerait leur lâcheté, leur renoncement.

De déserteur, je deviens l'évadée, celle qui a osé. Leur mauvaise conscience. Il ne me faut aucun courage pourtant. C'est ici qu'il m'en fallait, avant, quand je partais matin après matin en laissant les enfants se débrouiller, une clé pendant au cou, et ne les retrouver que le soir, la nuit venue parfois, consacrer ma vie aux autres, m'obliger à y trouver de la grandeur, me motiver chaque jour, chaque week-end de garde. Accepter et faire ce que je devais faire sans rien reprocher à personne. Comme ils continueront de le faire, tous, parce que la vie est comme ça et que se battre ne suffit pas. Ou rarement.
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Il fonce tête baissée. Bravement. Et pourtant il a peur. Il ne sait pas de quoi, mais il a peur. Il a peur justement parce qu’il ne sait ni de quoi ni pourquoi. Il fait tout pour ne pas le montrer bien sûr. Pour maîtriser son corps. Ses mouvements qui pourraient le trahir. Et il y arrive assez bien. Pourtant je vois. J’entends. Et je sais. Je sais de quoi.
Il a peur de moi. (…)
Pas de les quarante-huit kilos, pas de mon corps qu’il pourrait briser d’un seul geste. Ni de cette violence en lui qui rendrait ça possible. Ou de son désir, de la faiblesse que ça implique à ses yeux. Non, ‘est ailleurs que ça se passe.
(…)Tu as peur parce que je suis riche. Tu as peur de l’argent. De son pouvoir. De ce qu’il peut te faire. Et te faire faire à toi qui n’en a pas.
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Ça vaut quoi la vie d’un homme ? D’un homme comme lui. Un homme sans rien. Clochard. Va-nu-pieds. Un homme que personne n’attend et n’attendra plus jamais. Ça vaut combien une vie qui ne vaut plus la peine d’être vécue ? Une vie d’invisible, sans amour, à la lisière du monde. La vie d’une ombre.
Lui, là, à combien il l’estime sa vie ?
— Trois millions.
C’est beaucoup quand on sait d’où il vient.
— Non. C’est pas beaucoup.
Il a raison. Ou pas. La vie n’a d’autre prix que celui qu’on lui donne. Ce n’est pas sa vie qu’il estime, c’est ma fortune.
Ou mon envie. Mon envie de tuer un homme.
Est-ce que je peux mettre trois millions ? Oui, plus même, mais je ne lui dis pas. Pas encore. Ce n’est pas la question. Si je suis prête à lui donner trois millions, sa vie les vaut. Si je considère que non, alors elle vaut moins. Il y a quelques heures, elle ne valait rien du tout. C’est aussi simple que ça.
Non, il n’est pas d’accord. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Il a failli mourir pour beaucoup moins, c’est vrai. Pour rien, même. Il l’avait accepté. Il était prêt. Mais aujourd’hui, ça ne se joue pas qu’entre lui et moi. Si de mon point de vue, ou du sien même, sa vie ne vaut plus grand-chose, pour ses fils, elle est inestimable.
J’entends l’argument. Je l’entends d’autant mieux que c’est moi qui me suis servie d’eux comme appât.
Si on peut considérer que la vie d’un homme comme lui ne vaut rien, ça ne nous dit pas ce que vaut la vie d’un père pour ses enfants.
— Trois millions.
— Et pourquoi pas deux ? Ou quatre ? Ou cinq ? Ou dix ?
Parce que deux garçons, ça fera deux orphelins. Donc, deux millions. Un pour chacun. Le troisième pour leur mère. Pour les élever.
— Trois millions.
Cette discussion ne m’intéresse plus. Elle est obscène. Comme s’il se vendait, que je l’achetais Il n’est pas question de ça. Pas d’argent. Il est question de vie et de mort.
Je n’ai pas envie de marchander. Passons à autre chose. Vite.
— D’accord. Trois millions.
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Un homme est un homme. Peu importe le reste, ce qu'il a fait, ce qu'il fera, pour qui et pour quoi, il n'est, d'abord, que ce qu'il est, imparfait, incapable de comprendre les troubles qui le traversent, de résister à ses envies, à ses besoins. C'est ainsi, il n'en est pas moins homme.
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La guerre n'apprend pas le courage, elle apprend aux hommes qu'ils sont mortels. Rien d'autre. Mais le courage n'a rien à voir avec la mort, il en faut souvent plus pour vivre que pour mourir, plus pour regarder le monde tel qu'il est et accepter les hommes tels qu'ils sont. Pour regarder en soi, accepter ce qu'on y trouve et vivre pourtant, avec soi et les autres. ou seul. Sans amour ni espoir. Sans but. (...)
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Le visage de Manon. Les yeux de Manon. Le corps de Manon. Son cou. Son dos. Ses jambes. Ses seins. Son sexe. Son corps qui m'aspire tout entier, que je découvre à nouveau, comme si jamais je ne l'avais parcouru et que je caresse, avale, respire. L'odeur de Manon. Celle de ses cheveux, de sa peau. La douceur de sa peau. Les yeux de Manon. Son regard. Son regard dans le mien. Nos regards perdus, flous et nos souffles trop courts qui se mélangent. Nos bruits. Nos mouvements. Nos gestes retrouvés, revenus intacts, jamais oubliés. Nos baisers. Nos råles, gémissements. Nos cris retenus et nos rires étouffés. La surprise, l'étonnement, l'inquiétude d'après, de demain quand on se souviendra des serments pour l'instant oubliés, des promesses de ne plus jamais... Mais comment résister ? Ne pas les oublier quand chacun ne pensait plus qu'à l'autre ? Nos corps ont fait ce que nous refusions. Il aura suffi d'une parole, à double sens peut-être, d'une main qui se pose, qui prend, qui touche, qui éveille. Qui réveille.
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À l’école, on apprend autre chose que le programme. À la guerre, on n’apprend que la guerre.
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Et s'il n'était plus ce qu'il était ? S'il n'était plus le Valeureux, le Brave, le Vaillant, l'Intègre. S'il n'était plus qu'une illusion ? Un souvenir. Ses débris. Loin de l'empreinte laissée dans les mémoires. S'il était comme les autres ? Sans grandeur.
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La guerre n'apprend pas le courage, elle apprend aux hommes qu'ils sont mortels. Rien d'autre. Mais le courage n'a rien à voir avec la mort, il en faut souvent plus pour vivre que pour mourir, plus pour regarder le monde tel qu'il est et accepter les hommes tels qu'ils sont. Pour regarder en soi, accepter ce qu'on y trouve et vivre pourtant, avec soi et les autres.
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Elle est ailleurs. Quelque part où personne n'est admis. Au cimetière des souffrances anciennes où chaque tombe recèle une plaie mal fermée, suintante, une blessure qui ne guérira jamais et qui fait mal encore. Une douleur d'enfants. Silencieuse. Jamais dite. De celles qui font les mots qui résonnent toute une vie, qui font souffrir si longtemps qu'on en oublie qu'on souffre.
Celles qui font haïr.
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Il ne demande pas quoi. Il a compris. Il sait. Alors il ne dit rien. Il réfléchit. Il compte. Il essaye d’évaluer combien vaut sa vie. Combien vaut sa peau. Les chiffres tournent. Il ne sait pas. Rien. Ni combien il vaut, ni combien je peux mettre. Combien je veux mettre.

Je le laisse se perdre dans le labyrinthe où il est entré et j’attends.
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La mort ne m'enlèvera rien de ce que j'ai aimé. Rien de ce que j'ai vécu. Je connais mes jours passés, je ne sais rien de ceux qui m'attendent, ni de quelles joies la mort me priverait. ... Je n'attends rien des jours qui viennent, je ne les crains pas non plus, je me contente de les vivre, acceptant ce que chacun m'apporte.
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