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Critiques de Luke Rhinehart (212)
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L'Homme-dé

Un psychanalyste américain, arrivé à l'apogée de son évolution personnelle et professionnelle, réalise brusquement qu'il se fait "chier comme un rat mort".

Un soir, par jeu et désœuvrement, il tranche entre deux options d'un coup de dé.

C'est la révélation : l'ére de l'homme-dé a commencé.



Le but ? déconstruire sa personnalité et s'en remettre au hasard pour échapper au diktat social.



Une réflexion souvent intéressante sur le libre arbitre, les codes sociaux et la psyché.

Un mélange insolite, cocasse, déjanté, fumeux et scabreux.



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L'Homme-dé

Les rencontres avec un roman, un univers, a de fortes ressemblances avec les rencontres amoureuses – ouais, celles que je ne fais plus depuis plus de vingt ans, #femmemarieeetfidele -. Avec L’Homme-dé, ça a été fulgurant et je trouvais Luke bien attirant, un psychiatre en dépression et un tantinet égocentrique que le quotidien ennuie. Il est vrai que sa manière de nous parler de sa souffrance a du piquant :



"Cela m’avait semblé être le but le plus évident et le plus désirable d’une thérapie, mais ayant moi-même terminé une analyse « réussie », ayant vécu plus de sept ans avec ma femme et mes enfants dans un bonheur modéré, je me suis découvert, à l’approche de mon trente-deuxième anniversaire, une envie subite de suicide. Et aussi d’assassiner plusieurs autres personnes." (page 15)



Le pauvre homme semble trouver une réponse dans le zen, hélas, sa joie ne dure pas tellement… Et Luke me fait rire, je reste sous le charme :



"Malheureusement, la vie m’a alors semblé encore plus chiante. Bon, d’accord, je m’ennuyais joyeusement, gaiement même, alors qu’avant mon ennui était seulement déprimant, mais il n’en restait pas moins que rien n’avait d’intérêt pour moi." (page 18)



Les débuts d’une histoire d’amour peuvent être étourdissants. Surtout quand l’objet de notre fascination envoie une magnifique balle perdue à Freud, que tu as bien du mal à supporter :



"Freud était un très grand homme, mais j’ai comme l’impression qu’il ne s’est jamais très bien fait astiquer la queue." (page 20)



Et une autre en plein cœur du patriarcat :



"Deux fois, les dés ont décidé qu’il fallait que j’accorde plus d’attention à mes enfants, que je passe un minimum de cinq heures avec eux pendant trois jours (quel dévouement ! quel esprit de sacrifice ! Mères du monde entier, que ne donnerez-vous point pour n’avoir à passer que cinq heures par jour avec vos enfants ?)." (page 117)



Tu imagines bien, ami-lecteur, que j’étais tout à fait séduite. Hélas, comme les passions qui traversent parfois nos vies pour ne nous laisser que des cendres et un goût amer dans la bouche, mon histoire avec L’Homme-dé a très vite, trop vite, mal tourné. Les provocations grossières s’enchaînent, mais mes sourires se firent de plus en plus rares. Et finalement, je me retrouvais dans la peau de Luke au début de ce récit : terrassée par l’ennui avec des envies de meurtre… Pourtant, avec un romantisme dont je fais rarement preuve dans ma vie de lectrice, j’ai tout essayé pour raviver les flammes de mon amour. J’ai, par exemple, replacé le récit dans son contexte, on ne lit pas un roman de 1971, surtout un roman aussi punk, de la même façon qu’on le ferait pour une œuvre contemporaine. Sauf qu’on ne ravive pas un sentiment aussi malmené… Jusqu’à la fin de L’Homme-dé, j’ai espéré qu’une péripétie, qu’un chapitre, ou la fin, éclairerait le reste du récit et que, bientôt, je me rendrais compte que je n’avais jamais cessé de l’aimer. Malgré une fin tout à fait cohérente, rien à faire, la magie avait disparu, les rires aussi…



Sincèrement, je comprends pourquoi L’Homme-dé est un roman culte : c’est audacieux – pour l’époque -, parfois drôle, et le point de départ, cet homme qui tente d’échapper à lui-même en laissant les dés décider de tout, reste génial. Toutefois, tu l’as compris, j’ai eu du mal à arriver au bout du roman. Souvent, j’ai levé les yeux au ciel au lieu de rire et même si l’auteur, George Cockcroft, le présente comme une comédie, j’ai trouvé cela plus agaçant qu’amusant.
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L'Homme-dé

L'Homme-dé de Luke Rhinehart est un livre déroutant, qui ne laisse pas indifférent et qui a sûrement plus que mérité son succès lors des libérations sexuelles des années 60-70 aux Etats-Unis.



L'auteur ne brille pas particulièrement par son style, tout le cœur du roman se situe en réalité dans son sujet, dans cette proposition d'autobiographie fictionnelle sur une manière de se libérer de ses entraves mentales, de laisser la place aux multiplicités qui parcourent l'esprit humain (un probable fantasme de l'auteur qui, comme son personnage principal, est aussi psychiatre en plus d'avoir le même nom et prénom que celui-ci).



Mais le temps a passé entre sa publication et ma lecture, les passages choquants, digressifs, ne le sont plus totalement, c'est un roman dont le sujet a perdu de sa puissance avec le temps (et tant mieux !). Je regrette, cependant, certains passages qui n'apportent rien de plus que la satisfaction probable d'un esprit lubrique : s'écrire en personnage et se voir b*iser à plusieurs chapitres, c'est quand même révélateur d'une probable insatisfaction sexuelle.



À lire pour le sujet, marquant pour une époque, oubliable de nos jours.
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L'Homme-dé

« Je pense que ce qui fait le plus de mal à l’humanité, sa maladie la plus grave, c’est l’esprit de sérieux. »



En une seule phrase définitive, Luke Rhinehart donne la meilleure des clés de lecture de son œuvre en général, et de L’Homme-dé en particulier. Un livre-délire, culte, dérivant entre philosophie, psychiatrie, humour, sexualité débridée et énorme farce sulfureuse.



L’histoire est connue : dans les années 70, Luke Rhinehart, psy new-yorkais brillant mais atypique s’emmerde dans sa vie faite de règles et de contraintes. Jusqu’au jour où il décide de les défier en remettant ses prochaines actions au hasard d’un coup de dés.



Ce qui n’était qu’un test va devenir routine, règle de vie, concept, enseignement, religion, excès et finalement, traque par le FBI avec 237 potentielles années de prison à la clé.



Rhinehart – ici traduit par Francis Guévremont – nous balade constamment entre le conte philosophique démontrant que l’annihilation du moi pour s’en remettre au hasard est la seule voie de la liberté, et la farce orgiaque façon Ferreri dont les excès sont légitimés par cette liberté nouvelle.



Désabusé de la vie - « Le principe fondamental du monde, c’est tout de même que les êtres humains doivent tous bouffer de la merde, que cela leur plaise ou non » - Rhinehart fait le pari de Pascal du lâcher prise : « Ratez ! Perdez ! Soyez nul ! Jouez, risquez, osez. »



Relu quinze ans après ma première lecture grâce à la nouvelle et superbe édition collector sortie Aux Forges de Vulcain, L’Homme-dé est avant tout un livre inspirant qui nous confronte à nos propres choix, ou plutôt aux conséquences de tous nos non-choix.



Alors forcément, ça pique un peu. Mais heureusement, on rigole fort !

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L'odyssée du vagabond

L'apocalypse est arrivée. On s'y attendait et en même temps, one ne pensait pas que le lancement des bombes nucléaires aurait lieu. Les bombes explosent. Mais d'où vient ce cataclysme, quelles en sont les raisons & comment survivre? Ne pensez pas avoir toutes les réponses à l'issue de ce livre. Préparez-vous à avoir le mal de mer, le mal d'être et le mal d'être vivant.

Voyageons avec un groupe de rescapés sur les flots de l'Atlantique. Allons d'une contrée vers l'autre, n'accostons pas de peur d'être contaminé ou tué, évitons les pirates, pêchons, créons des clans & tentons de vivre.

Ce livre de Luke Rhinehart sent bon les années 80. La peur du voisin, la peur de l'empire russe, la volonté de démontrer que le blanc riche est le meilleur. L'auteur joue des codes du Blockbuster américain, offre une ribambelle de personnages tous plus différents les uns que les autres. Donnons la parole aux hommes & offrons aux femmes des rôles de femmes volontaires & douées pour la cuisine! Et sous ses airs de roman des années 80, se donne un récit engagé & haletant. On frémit, on sourit, on s'évertue à penser que le positif est devant les personnages. L'optimisme n'est pas de rigueur dans cette odyssée. Chaque chapitre apporte son lot de tempêtes, de famine, de restrictions, de morts, de déception. Pourquoi continuer à lire un livre négatif? Car, on espère à chaque page, à chaque dialogue qu'un avenir serein s'offre aux personnages (et donc à nous). On cauchemarde, on s'épouvante et quand la fin arrive, on applaudit. Un très grand roman d'aventures qui place hommes & femmes à égalité.
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L'Homme-dé

Ce livre m'a littéralement choqué , fait rire , m'a fait tourné les méninges sur le délire psychiatrique du personnage . Ce livre frôle l'immoralité , défit la frontière de l'éthique morale , la folie humaine dans sa splendeur , l'audace y est de mise aussi . Par son personnage , l'auteur cherche à nous faire comprendre d'une certaine manière que l'humain a besoin de variétés , de jeu , de fantaisie , de folie ( à certaines mesures mais dans ce livre ça part très loin lool) , de libérer ses émotions les plus enfouies et que parfois ces mêmes émotions sont renfermés par une société où les règles ont une emprise sur nos pensées sur nos émotions sur notre attitude , à être des êtres obéissants. Je trouve que l'auteur a bien su nous montrer à quel point l'humain a besoin de se mettre en danger , de tester , d'expérimenter pour se renouveler à chaque fois , il nous fait comprendre qu'en chacun de nous réside plusieurs versions de "moi" qui ne demandent qu'à sortir . Ce qui m'a interpellé aussi dans ce livre l'auteur parle un moment de cohérence incohérente , je me suis dit : de quoi il parle ? et après avoir lu ce passage et ses exemples j'ai compris où il voulait en venir : on a tendance à suivre un schéma , des règles établis , d'adopter une attitude correcte disciplinaire " fais pas ci fais pas ça , fais comme ci fais comme ça " et que justement nous avons besoin de défier la logique , de faire ou de produire une chose contraire à ce schéma , d'être dans le bizarre pour justement être dans une sorte d'épanouissement et de ne pas vivre dans l'ennui , c'est comme le Ying et le Yang . Ensuite je trouve que ce livre a un ton humoristique , hilarant même car le personnage se lance dans des défis complétement dingues voir même immorales ; comme par exemple faire initier son propre fils d'à peine 8 ans au jeu du dé de lui proposer une liste de choix et selon le chiffre du dé il devra exécuter sa mission et il l'a fait : son gamin devait casser la gueule à l'enfant qui l'embête à l'école j'ai explosé de rire , ou même quand il fait évader 38 patients de l'hôpital pour aller voir une comédie musicale et que parmi ces 38 patients certains sont extrêmement dangereux pour la société enfin bref ces passages m'ont fait explosé de rire et bien d'autres aussi , le personnage n'a plus aucune barrière . Ce livre risque sans doute de choquer plus d'un et croyez moi je l'ai été par de nombreux passages du livre mais j'ai adoré ! J'avais besoin de folie , d'électrochoc , de rire et cet oeuvre m'a offert tout ça .
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L'Homme-dé

La 4e de couverture indiquait une entrée en matière plutôt prometteuse... Au fil des pages, ma déception ne cesse de grandir. Plus j'avance (laborieusement) dans ma lecture et plus l'envie d'abandonner me tiraille. 3 adjectifs qualificatifs (ennuyeux, redondant et malaisant) et un lancer de dés plus tard, le couperet tombe: j'abandonne définitivement. L'homme-dé, fin du game.
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Jésus Christ président

Par le père, le fils et le saint esprit



Un petit coup de mou ? Une baisse de moral ? Voici le roman idéal pour vous !



À l'aide d'un pitch très simple, Jésus Christ, oui le fils de Dieu, s'empare du corps de George W. Bush afin de ramener un peu de bon sens sur terre, Luke Rinehart brosse un portrait décapant de la politique américaine et de la société occidentale dans son ensemble.



L'auteur met en scène les grandes figures politiques de l'époque, Dick Cheney et Donald Rumsfeld notamment, dans une mascarade à peine moins crédible que celle menée par les USA à l'époque. Pour qui a connu cette période le portrait au vitriol qu'en fait l'auteur est réjouissant.



Sous ses airs faussement naïfs le récit met en avant certaines vérités que les récits officiels débités à longueur de journaux télévisés ont tendance à nous faire oublier. Toute l'hypocrisie, la cupidité et l'arrogance occidentale sont ainsi exposé au grand jour.



Passé son postulat de départ le récit aurait pu s'essouffler mais l'auteur parvient à maintenir un rythme addictif et l'intérêt de son récit grâce à son personnage hilarant de George W. Bush en pleine crise de conscience qui ne sait plus comment se comporter face à un Jésus Christ déterminé à changer la face du monde.



Que le lecteur ne s'y trompe pas, bien plus qu'une comédie grinçante, le roman est un pamphlet virulent à l'égard des USA belliqueux et militariste.

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L'odyssée du vagabond

Neil Loken est skipper du Vagabond. Un trimaran qui ne lui appartient pas, mais qu'il connaît comme sa poche, depuis qu'il s'en occupe.

Il éprouve un peu d'insatisfaction puisque sa liberté va prendre fin: il doit aller chercher le propriétaire du bateau , Frank, et ses invités pour une semaine en mer. Le fils de Frank l'accompagne, mais Jim est un compagnon peu dérangeant, une manière de beatnik, et il apprend très rapidement les rudiments de la navigation.



Bref, Neil est heureux malgré tout. La baie de Chesapeake est magnifique, et si le vent le permet, tout se passera bien malgré une légère avarie.



Sauf que d'autres gens ont d'autres projets pour ce week-end. Comme celui qui consiste à expédier des missiles nucléaires à longue portée d'un continent à l'autre.



Et ce qui devait être une semaine de plaisance devient un périple cauchemardesque pour les passagers du Vagabond, survivants de l'holocauste nucléaire. Survivants, oui, mais pour combien de temps ?





NB: Il me reste un livre de Luke Rhinehart à lire. J'ai un peu l'impression d'arriver à la fin du monde, moi aussi. Parce que je sais qu'il n'en écrira plus jamais d'autres et que cette pensée m'attriste profondément.

Mais quand je vois ce qu'il était capable de faire d'une intrigue somme toute banale, quand je vois la facilité avec laquelle on entre dans ses histoires, et la connaissance qu'il avait de l'être humain, je suis contente de faire - modestement - partager mon goût pour ses ouvrages.





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L'Homme-dé

Interpellée par la couverture de ce livre, dont je ne connaissais rien, je me suis renseignée et ma curiosité à été piquée. J'ai opté pour la version originale sur le kindle, dommage pour le beau livre physique... Je ne regrette pas de l'avoir lu, mais de là à le considérer comme un des livres cultes du XX-ème siècle... Cela a été une lecture laborieuse pour ma part, jai trouvé l'histoire très longue à démarrer, elle ne m'a pas tenue en haleine. En revanche j'ai bien apprécié le côté déjanté et politiquement incorrecte du livre, écrit à une époque où ceci était encore possible (ce n'est pas pour autant que je partage les philosophies développées, mais je suis ouverte à tout quand c'est bien présenté, et c'est indéniablement le cas ici).

Pour résumer, c'est un livre pour public averti.
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Invasion

Chronique : De la ludocratie en Amérique.



Citoyens trop sérieux s'abstenir ! Ce roman de Luke Rhinehart, le dernier écrit avant sa mort quelques années plus tard, est à nouveau guidé par l'anticonformisme. Cette fois par les chemins de la rigolade et du jeu, vus comme des remèdes aux injustice et à la violence de la démocratie américaine. Que la partie commence !



Billy Morton a été élevé dans une brave famille américaine qui sacralisait la télévision et la guerre au Viêtnam. Par amour, il deviendra un pseudo-hippie. Par fuite des humains, il prendra la mer et deviendra capitaine d'un chalutier, sur lequel il rencontrera Louie, une amusante créature extraterrestre. Très vite, la famille Morton se rendra compte que le passe-temps préféré de Louie est d'utiliser l'ordinateur familial pour pirater des réseaux informatiques, vider les comptes bancaires de grandes entreprises et perturber les relations internationales des Etats-Unis. L’objectif ? S’amuser et aboutir à une civilisation agréable à vivre qui respecte l’ensemble des êtres vivants...



Il s'agit de mon troisième roman de Luke Rhinehart, contenant l'ultime déclinaison des messages de détachement et de liberté qui guident son œuvre. Après notamment L'homme-dé, dans lequel un psychiatre quittait la rationalité pour prendre toutes ses décisions en lançant des dés, et Vent Blanc, Noir Cavalier, dans lequel la poésie et l'humour servaient d'échappatoires à la violence d'une société sanglante de classes, Invasion décrédibilise le sérieux de la civilisation occidentale par la voie du jeu et de la rigolade.



Ce roman est ainsi le plus politique. L'auteur utilise le thème classique de la rencontre extraterrestre pour apporter une critique de l'autorité politique américaine dans ce qu'elle a de plus guerrière, conservatrice et économique. Dans sa lutte face à Louie et ses comparses, l'autorité apparait totalement absurde et farfelue à vouloir anéantir des « ballons de plage vivants », par son obsession à mener des enquêtes inefficaces, à édicter des infractions parfaitement improbables, jusqu'à envisager l'utilisation d'armes ultimes au détriment de toute réflexion. Un véritable régal.



Entre ces extraterrestres et les autorités, la famille Morton se trouve évidemment dans une situation bien délicate. Eux qui doivent gérer leur propre personnalité, leur vie conjugale, la relation des enfants avec Louie, ainsi que leur implication forcée dans cette « anarchie sympathique ». Il ressort de tout cela de bons et drôles moments de rebondissements et de complicité familiale.



Enfin, l’écriture est très américaine, très concrète. Les chapitres sont présentés sous la forme d'une alternance entre différents récits, ce qui apporte une variété de styles et plusieurs angles de vue personnels et officiels sur l'histoire, mais surtout un rythme qui permet de ne pas trop se lasser face à la longueur superflue du livre.



Il s'agit ainsi d'un roman un peu trop long mais qui apporte toutefois une bouffée d'oxygène par son histoire originale et sa critique sociétale. Cette invitation extraterrestre au jeu et à la rigolade ne peut qu'amener plus de plaisir dans cette vie quotidienne bien trop pesante ; amusez-vous donc bien, ne serait-ce qu'à travers cette lecture !
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Vent blanc, noir cavalier

Chronique : Faut-il décapiter son épouse pour être en paix avec soi-même ?



Depuis 1971, Luke Rhinehart chamboule de nombreux lecteurs avec son roman l'homme-dé dans lequel un psychiatre utilise le hasard pour se détacher de soi. Quelques années plus tard, ce thème du détachement le préoccupait encore, de sorte qu'il reprit sa plume et remplaça les fameux dés par quelques sabres bien affutés.



Lors d'une nuit de tempête enneigée du XVIIIe siècle, un temple bouddhiste abandonné devint le refuge de deux amis poètes aux tempéraments opposés. Si Oboko est ascétique et discret, Izzy est graveleux et porté sur la boustifaille. Si Oboko écrit des poèmes pour ses amis, Izzy les écrit pour être acclamé par la Cour impériale et s'enrichir. Si Oboko s'efforce de se détacher du décès de sa future épouse, Izzy est obsédé par sa propre mort. Alors qu'il entend du bruit à l'extérieur, Oboko y découvre un corps enneigé. Celui de Matari, une mystérieuse personne qui les bouleversera par sa beauté. Toutefois, Matari est poursuivie par son mari, le puissant Seigneur Arishi, qui a fait le serment de lui couper la tête pour rétablir son honneur conjugal…



Tout d'abord, remarquons la qualité du livre comme objet. Les éditions Aux forges de Vulcain ont l'art de créer des livres beaux et agréables, pour leurs couvertures, leur papier ou encore leur typographie. Leur lecture est déjà un plaisir sur le plan physique.



Ce plaisir est ici, dès les premières pages, renforcé par l'ambiance nippone et enneigée. On a froid, on est perdu dans les montagnes, mais on ressent également le réconfort des braises à l'intérieur de ce temple bouddhiste abandonné. Il s'agit d'une oeuvre réussie pour son atmosphère, sans devoir y lire d'interminables descriptions ; l'auteur utilise simplement la bonne poésie aux bons endroits.



L'auteur s'est également entouré de très bons personnages. Ceux-ci sont charismatiques et construisent toute l'intensité du récit, à travers la tempête de leurs quêtes et démons respectifs : le détachement et l'amour pour Oboko, la gloire et la fête pour Izzy, la liberté et la fidélité pour Matari, l'honneur et l'intransigeance pour Arishi. Qui est la neige ? Qui est le feu ? Cela dépendra des circonstances et de la capacité de détachement de chacun, tantôt à coup de poésie ou d'humour, tantôt à coup de décapitations.



On pourra voir, dans la chasse des noirs cavaliers, la pression de puissants principes sociaux face à la tentative de liberté individuelle portée par le vent blanc. On pourra également voir le poids des interdits personnels, face au désir et à l'horizon du bonheur. Ces névroses et confrontations s'inscrivent dans la droite ligne de l'anticonformisme chez Luke Rhinehart. Elles méritent d'être profondément méditées tant elles percutent encore pleinement notre époque et nos personnalités.



Si, comme l'affirme le grand poète impérial Izzy, « Il ne faut jamais remettre au lendemain les boustifailles que l'on peut faire le jour même », il en est de même pour la lecture de ce roman. Laissez-vous porter loin du quotidien par ce vent blanc, vers un refuge littéraire de liberté enneigée et d'émotions incandescentes.
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L'Homme-dé

Luke Rhinehart est un psychiatre qui ne croit plus en sa profession, qui s'ennuie, qui se sent entravé. Il va alors décider de jouer un grand nombre de ses décisions, de ses choix de vie, aux dés. Petit à petit ce qui ressemblait à un grand pas vers l'isolement, la folie et l'autarcie sociale et émotionnelle, va le mener à tenter d'autres personnes, des patients, des proches, des confrères voir des inconnus.



Cet engrenage aux allures de secte devient assez fascinant, mais ce n'est pas le seul ressort narratif utilisé pour le roman. L'aspect psychanalytique est aussi au cœur du récit, exposant la volonté de Rhinehart de détruire le "moi", mais pas pour le soumettre à une autorité divine, mais plutôt au hasard le plus complet. Le plus complet ? Oui et non car si le hasard détermine quel choix sera effectué, l'individu reste le créateur des choix initiaux, soumis à l'aléatoire.

Toute l'aspect psychologique du récit, les réflexions du narrateur, nous amènent à nous poser des questions sur nous-même, sur les intérêts et les abus de cette "religion", sur l’absence de barrière sociale qui libérerait l'individu et ne le contraindrai plus au malheur. Mais cette radicalité supposée amener un bien être collectif n'est-elle pas finalement qu'une justification à la satisfaction individuelle ? On peut être amener à le penser au vu des décisions récurrentes tournant autour du viol, du meurtre et autres abjects "dommages collatéraux".



C'est le tour de force de ce roman. Nous faire partager une expérience sociale, psychanalytique, en concevoir les enjeux, les limites, les conséquences, le tout par le biais d'un récit souvent drôle, qui se renouvelle fréquemment. Un livre atypique et assez indispensable !
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L'Homme-dé

J'ai dé-voré ce livre.



A lire absolument, car vous ne sortirez pas comme vous y êtes entrés. Il fait partie de ces livres qui ouvrent des portes sur autant d'autres portes comme autant de pluralité d'idées.



Un livre fou, dé-janté qui débusquera sans préliminaire, vos autres "vous" minoritaires et quand je dis sans préliminaire, croyez-moi c'est sans préliminaire... Mais ne nous égarons pas !



1- Le résumé

Luke, Docteur en psychiatrie, renommé et reconnu, bien installé dans la vie avec femme (belle, blonde, intelligente, compréhensive, ouverte) et deux beaux enfants. Bref tout va bien dans le meilleur des mondes sauf que Luke s'ennuie quand une idée soudaine va bouleverser sa vie mais pas que la sienne : et si il donnait sans concession tout pouvoir au hasard des dés ?



2- Mais c'est quoi la dé-vie ?

Bon, essayez d'imaginer (non, non, vous ne pourrez pas, votre imagination ne pourra pas aller aussi loin, alors laissez-vous entraîner dans ce manège grand 8 qui va vous tournebouler la tête) une vie où chaque fois que vous avez à prendre une dé-cision, vous offrez à chaque facette du dé, une option différente soit 6 options par dé.

Le dé ou devrais-je dire le Dé tel un Dieu tout puissant, déterminera ce que vous devez faire et vous, vous n'aurez plus qu'à lui obéir, dé-barrassé des contraintes et hésitations sur les choix de votre vie.



3- Quelles sont les informations à connaître avant de se lancer dans la dé-vie ?

Oubliez votre "vous" unité de votre identité construite jour après jour depuis votre enfance à coup d'éducation, de religion (ou pas ), de tradition, de moral bref tout ce qui compose les règles du bien vivre ensemble dans notre société.



4- Résultat de cette dé-vie ? Une vie dé-viée, mais noooooon, trop facile !!!

Un "vous" éclaté en mille facettes d'autres vous où les autres "vous" minoritaires auraient enfin la part belle pour s'exprimer, désinhibés de toutes contraintes dite de normalité.



5- Mise en garde spéciale sur la lecture de ce dé-livre.

ATTENTION, ce livre comporte des scènes choquantes, susceptibles de choquer le lecteur 1er dégré. A lire sans modération.



Un livre inclassable, subversif puissance 10, intelligent, psychédélique, lucide, réflexif, pornographique (euh, ça Groucho, croyez-moi, quand il me l'a recommandé, il avait bien caché son jeu), dé-stabilisant, dé-sarçonnant, dé-licieux, dé-moniaque, dé-livreur doté d'un humour rare et puissant, très puissant où même en lieu public il m'a échappé des "pouffements" "couinements" indépendants de ma propre volonté où j'ai malgré moi provoqué des regards parfois interloqués mais que voulez-vous c'est le cocktail de ce dé-livre, on ne s'appartient plus...



P.S : C'est aussi une critique sur l'approche de la psychanalyse du moment (les années 60) où elle n'était souvent que trop passive ou trop directive.
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L'Homme-dé

Basta ! j’ai tenu 160 pages mais je n’en peux plus… j’abandonne

Ce livre est sans doute un peu daté mais surtout je ne supporte pas ce blabla de psychiatre psychopathe.

L’idée de vivre selon les lancers de dés était intéressante mais je n’ai vu qu’un certain conformisme de bobo.

J’ai feuilleté le reste, il y a sans doute une évolution de l’histoire mais rien ne m’a encouragé à continuer, ni le style assez pauvre, ni l’histoire.

De plus je trouve la typo très désagréable, les petits caractères sans interlignage n’aident pas la lecture.
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L'Homme-dé

En 1971, un livre sort en catimini aux États-Unis.

Plusieurs millions d’exemplaires vendus plus tard, L’Homme-Dé acquiert le statut de livre-culte et fait de son auteur, Luke Rhinehart, l’un des auteurs les plus importants du XXème siècle.

Mais comment expliquer ce succès et cette aura qui persiste encore de nos jours, une aura qui a conduit les éditions Aux Forges de Vulcain à nous offrir une superbe édition cartonnée sous une nouvelle traduction signée Francis Guévremont ?

Dissection d’un livre à Haut Potentiel Insidieux…



Et un jour, l’illumination !

Dans sa vie de père de famille, Luke Rhinehart s’ennuie.

Lillian, sa femme ainsi qu’Evie et Larry n’y change rien. Pire, ils sont l’un des symptômes évidents de cette existence morne et répétitive.

Luke est psychiatre à New-York, plutôt réputé et solidement établi dans le milieu. Mais, là aussi, Luke s’ennuie. Il réalise petit à petit que la psychiatrie, la psychanalyse et toutes les autres théories psychologiques qui l’entourent n’ont en réalité aucune efficacité.

Ses plus beaux succès seraient en fait des coïncidences et ses propres écrits en deviennent amers quand ils ne sont pas tout simplement inachevés.

C’est un soir comme les autres, après un échange houleux avec l’un de ses collègues, que Luke connaît une épiphanie.

Sous une carte de poker se cache un dé abandonné là au hasard.

Mais ce dé va changer la vie de notre psychiatre New-Yorkais bien sous tout rapport. En s’approchant de celui-ci, Luke Rhinehart s’imagine ce qu’il fera de sa soirée selon le résultat qu’il trouvera sur le dé planqué sous la dame de pique.

C’est ainsi qu’il décide d’aller violer sa voisine et amie qui vit à l’étage du dessous, Arlène, femme de l’un de ses plus proche collègues.

Bien sûr, ce « viol » ne va certainement pas non plus se passer comme prévu, marquant le début d’une aventure extra-conjugale incongrue et d’un bouleversement total pour Luke Rhinehart… et le monde !

L’Homme-Dé est un pavé de 500 pages qui a longtemps joué sur son côté fausse-autobiographie. Son auteur, de son vrai nom George Cockroft, était lui aussi un psychiatre New-Yorkais. Pour renforcer la confusion lors de sa publication, il prend le pseudonyme de Luke Rhinehart, le personnage principal de cette expérience littéraire.

Si l’on a longtemps cru que la chose pouvait avoir des racines authentiques, le roman s’inspire surtout en réalité de quelques anecdotes tirées de la vie de George Cockcroft, comme sa décision d’emmener deux jeunes femmes dans sa voiture après avoir joué aux dés… et que l’une d’elle devienne son épouse par la suite.

Comme si, au fond, l’on pouvait changer la structure de sa propre existence. Profondément marqué par l’époque où il a été écrit, c’est-à-dire les années 60-70, L’Homme-Dé est un ouvrage complètement fascinant et amoral qui remue son lecteur par la remise en question de nos principes les plus fondamentaux et indéboulonnables.

Et si le Hasard faisait bien les choses ?



Une liberté absolue ?

À partir de ce fameux« Jour-Dé », Luke Rhinehart va se mettre à prendre de plus en plus de décisions avec des dés, attribuant à chaque résultat une conséquence de plus en plus absurde. Être Jésus pendant une journée, avoir une éducation rigide pour ses enfants, rompre pendant un mois avec ses habitudes, changer de métier, écrire un livre, quitter sa famille, dicter ses émotions… bref, tout y passe.

Ce qui pousse le plus loin cette expérience, c’est que notre psychiatre va allouer des choix désagréables ou complètement contraire aux mœurs dans ce petit jeu qui finit rapidement par déborder.

Dès lors, Luke s’affranchit de la morale. Viol, meurtre, vol. Tout cela sera le fruit du Hasard ou ne le sera pas.

Petit à petit, Luke Rhinehart montre au lecteur que notre existence n’est basé sur la constance et la stabilité que parce que la société en a décidé ainsi depuis notre naissance. Mais qu’arriverait-il si le succès passait par l’instabilité, si le mérite passait par l’inconstance, si l’accomplissement se faisait par le changement ? Les conséquences de la transformation du psychiatre respecté en gourou de l’Homme-Dé vont être cataclysmiques, découvrant des pulsions ou, au contraire, en étouffant certaines.

La thérapie par le dé va autant séduire que repousser et son créateur, Luke Rhinehart, va engendrer un monstre qui va se répandre de façon incontrôlable dans la société qui l’entoure, créant des adeptes, des centres de formation et, bien sûr, une sorte de nouvelle Bible complètement surréaliste qui pousse ses participants à n’être jamais unique.

L’Hommé-Dé est un livre hautement dérangeant, non seulement parce qu’il tente de briser la structure commune de l’homme, sa faculté à rassembler les différentes facettes de sa personnalité en une seule entité indivisible, mais aussi parce qu’il renverse la table de la normalité.

La norme devient la folie, la folie devient la norme.

L’auteur américain prouve de façon particulièrement brillante que notre conception du fou ne tient que par la validation sociale. Si l’on en brise les maillons, l’ensemble se dérobe et l’on donne naissance à quelque chose de complètement et singulièrement différent. Comme si tout n’était qu’un immense banquet avec un Chapelier Fou.

Pour prouver son fait, l’auteur pousse le jeu très loin et L’Homme-Dé se confronte très tôt aux pulsions sexuelles de ses personnages, sortant les fantasmes du placard et n’hésitant pas à se vautrer dans la luxure la plus totale pour l’occasion. Pire encore, la croyance de l’Homme-Dé croise souvent un certain sado-masochisme, où l’on fait des choses que l’on a aucune envie d’accomplir. Comme d’avoir une relation homosexuel quand on est hétérosexuel, ou tuer un homme que l’on connaît.

L’Homme-Dé ne s’interdit aucune fantaisie. Logique puisqu’il est la fantaisie ultime. Ce qui se retrouve dans ce récit qui n’en finit pas de suivre le délitement du personnage principal, entraînant tout ceux qui l’entourent dans sa chute. Une chute qui pourrait bien être un couronnement si l’on en suit la logique interne du roman.

Au fond, L’Homme-Dé parle d’interdits, de pulsions de mort et de vie, de sexe et de limites, de tabou et de lois. Il s’inscrit dans la droite ligne du courant hippie des années 60 et veut s’affranchir complètement des contraintes d’une société qui aliène ses constituants, faisant rentrer chacun dans un moule rigide duquel il semble impossible de sortir, condamné à une vie morne mais socialement acceptable. Reste cependant une considération particulièrement fascinante dans cette autobiographie du faux : à force de Hasard, on finit par se demander si le Destin ne revient pas au galop. Pire encore, le nouvel Homme-Dé inventé par Luke Rhinehart devient le prophète d’une nouvelle religion avec ses règles et ses enseignements. Montrant de façon particulièrement retorse que peu importe qu’on essaye de s’affranchir des contraintes, celles-ci finissent toujours par nous trouver. On pourrait même se dire que l’auteur nous livre une satire mordante du fait religieux par le plus absurde des cultes, celui de l’aléatoire et de l’inconnu.

Mais ne serait-ce pas simplement au final ce qu’on appelle « la vie » ?



Roman dérangeant, amoral et insaisissable, L’Homme-Dé est l’enfant terrible d’une contre-culture qui refuse la limite et le Diktat de l’existence. En résulte une expérience inconfortable qui questionne sur ce qui nous définit en tant que rouage sociétal.

Et si tout ça, au fond, n’était qu’un jeu pris beaucoup trop au sérieux ?
Lien : https://justaword.fr/lhomme-..
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L'Homme-dé

Après 150 pages et beaucoup trop de fois le terme "viol" (14 fois sur 2 pages) j'ai décidé d'abandonner la lecture.

Le concept était intéressant, le cynisme du personnage m'a fait rire plus d'une fois et j'étais curieuse au point de continuer malgré mon malaise de plus en plus présent.

Non la victime n'accepte pas de se faire violer et que ça se produise plus d'une fois. Non un être humain ne peut pas violer qui il veut quand il veut. Il ne faut pas banaliser les choses graves. Je sais que cette œuvre a été écrite à un autre temps mais je n'ai juste pas pu.
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Invasion

Le fond : lors d’une sortie en mer, Billy Morton, un américain moyen, est abordé par un ballon de plage poilu qui est en fait un extraterrestre bienveillant dont le seul but est de s’amuser. Avec ses congénères répartis sur Terre, l’Alien nous démontre à quel point notre société consumériste est pourrie (avait-on besoin d’eux pour cela ?).

La forme : le style est sans fioriture et les dialogues sonnent juste.

Pour conclure, le sujet stratosphérique et le début prometteur du roman se retrouvent rapidement ramenés à une critique terre à terre de la société US.

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L'Homme-dé

Sans doute un roman érotico-porno-humoristique.. Un environnement New-yorkais , une famille classique de Manhattan, un psychiatre pour qui tout va bien mais qui s’ennuie à mort. Pas du tout convaincu de l’efficacité des thérapies classiques sur les patients . Un jour par hasard il décide de jouer sa journée au dé , il s'invente 6 propositions , mais toujours des propositions que l’on se sentait capable d’accomplir dit il.. “Si c’est un, je descends violer Arlene (sa voisine et femme de son meilleur ami)..un oeil cyclopéen m’observait: le un…Qu’est-ce que tu as dit que tu voulais? a t’elle demandé, toujours assommée par le sommeil. - Je suis venu te violer”

Les aventures folles de ce psychiatre se poursuivent tout au long des 530 pages que j’ai eu du mal à finir . Si les cent premières pages peuvent être addictives et totalement hilarantes comme ces réunions avec ses collègues pour les convaincre d’adopter la thérapie par le dé ou bien la tête de ses patients éberlués. Toutefois on s'achemine rapidement vers un développement théorique de ses idées et cela devient franchement longuet . Un livre très déstabilisant disent certains, je l’ai trouvé plutôt racoleur..







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L'Homme-dé

L'Homme-Dé m'a fait penser à un mélange de "Mort aux cons" de Carl Aderhold et de "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole en raison de l'absurdité absolue qui émaille les choix de Luke Rhinehart. Le lecteur est témoin du dépouillement de sa propre personnalité par le Docteur Rhinehart afin d'embrasser une autre forme d'unicité faisant coexister par intermittence une infinité de personnalités possibles. Derrière cette lubie a priori fantasque, se cache un projet d'ordre prométhéen : "Comme la carapace de la tortue, le moi protège, mais son poids est un fardeau qui restreint la mobilité, le moi empêche de se rendre dans des endroits qui pourraient être dangereux. La tortue pense rarement à ce qui se trouve de l'autre côté de sa carapace : peu importe, cela ne peut pas lui faire de mal, ne peut même pas la toucher. Ainsi les adultes exigent la présence de la carapace du moi cohérent, pour eux-mêmes et pour leurs enfants, et ils exigent que leurs amis soient aussi des tortues. Ils veulent être protégés, ne veulent pas qu'on leur fasse de mal, qu'on les touche, qu'on les confonde, ils ne veulent pas avoir a penser. Si les gens ne changent pas, alors on peut se permettre de les ignorer quand on les a vus quelques fois. Mais moi, je voulais un monde où chacun pouvait devenir, d'un moment à l'autre, un amant, un bienfaiteur, un parasite, un agresseur, un ami, et tout autre chose le lendemain." (P.153, éds Aux forges de Vulcain) Ou encore : "Pourrais-je créer une situation expérimentale dans laquelle mes sujets auraient ce même sentiment de permissivité ?" (P.202)



Mais, cette quête, dans l'absolutisme qu'elle revêt, se perd, s'écarte du projet initial de libération de l'individu pour l'enfermer de manière différente dans une religiosité iconoclaste : "Quand on accepte de soumettre sa volonté aux diktats des dés, on met en pratique précisément le type d'abnégation dont parlent les Saintes Écritures." (p.237)



La quatrième de couverture annonce fièrement que, selon plusieurs titres élogieux de presse, le roman est un "livre culte", "un des cent plus grands livres du XXe siècle" (un des 50 même selon The Telegraph). A cet égard, la première réflexion de fond que je me suis faite lorsque Luke Rhinehart entame sa métamorphose en Homme-dé est: dans le contexte #metoo, est-ce que, en 2023, le livre ne serait pas accueilli avec plus de mesure, voire ne serait pas vilipendé pour certains passages explicites de violence à l'égard de femmes et de pédophilie.



Au-delà du sexe, il y a la question de la séduction qui semble proéminente (même si elle tend à s'effacer au profit des pratiques sexuelles de tous ordres) : "Pour que quelqu'un change, il faut que ceux par lesquels cette personne croit être jugée changent. Un homme se définit par ses juges: le peuple, les institutions, les auteurs, les héros de cinéma, les philosophies par lesquels il s'imagine être encouragé ou hué. (...) La séduction, c'est l'art de rendre normal, désirable, bon et gratifiant ce qui semblait jusque-là anormal, indésirable, mauvais et frustrant. La séduction, c'est l'art de changer les juges d'un autre et donc de changer sa personnalité." (Pp. 201-202)



D'ailleurs, est-ce que s'il avait été autre chose que psychanalyste, par exemple garagiste ou comptable, le sexe aurait joué un tel rôle moteur dans l'avènement de l'Homme-Dé?



Je me suis aussi demandé si le livre avait été pensé et écrit aujourd'hui, est-ce que les dés joueraient le rôle de médium décisif, instrument du Dieu Hasard, qui leur est attribué ? Je m'imagine alors Luke Rhinehart tapotant sur son téléphone portable et demandant à chatGPT comment il devrait se comporter en fonction des circonstances et de ses lubies du moment.



Nonobstant ces considerations personnelles et périphériques, malgré quelques longueurs, la lecture de l'Homme-Dé vaut le détour parce que c'est un ovni et que, pour conclure sur les titres de la quatrième de couverture, il s'agit bien d' "une interrogation originale et ludique sur le pouvoir du hasard, de la liberté individuelle et la morale" (L'Express) et "une virulente charge anti-establishment" (Les Inrockuptibles).



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