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4.05/5 (sur 20 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Perm , le 19/09/1878
Mort(e) à : Chabris (Indre) , le 27/11/1942
Biographie :

Écrivain, journaliste et critique littéraire, de son vrai nom, Michel Andréiévitch Ilyne (Ильи́н).
Natif de la ville de Perm, Mikhaïl Ossorguine (de son vrai nom Iline) se lança très tôt dans le journalisme tout en faisant des études de droit. Engagé dans le mouvement révolutionnaire, il fut contraint de quitter la Russie après 1905 et vécut une dizaine d’années en Italie. De retour à Moscou, il accueillit la révolution de 1917 avec enthousiasme. C’est alors qu’il créa la fameuse « Librairie des Écrivains » dont l’histoire est dans Les Gardiens des livres.

Arrêté en 1921, il est expulsé par le gouvernement bolchevique avec 150 autres intellectules du pays. Il se fixa en 1923 à Paris, où il fréquenta les milieux littéraires de l’émigration et se consacra à la littérature ainsi qu’à sa passion : la bibliophilie.
Il connait un grand succès aux USA en traduction. Pendant l'occupation nazie, il réside en zone libre et envoie courageusement des articles hostiles au nazisme et au communisme à la presse américaine qui les publie sous son vrai nom. M. Ossorguine publia une vingtaine de livres dont 5 romans.
Il était franc-maçon et reste connu pour son roman "Le Franc-maçon" décrivant les loges maçonniques de l'émigration russe.
Il mourut à Chabris pendant la guerre. Son livre le plus connu reste néanmoins Une rue à Moscou.





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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
En l’an de grâce 1919, Moscou fut conquise par les rats. On louait aux voisins de vigoureux matous pour toute une livre de farine par nuit. Des gens prévoyants se privaient de leur dernière bouchée pour nourrir le chaton qu’ils élevaient. Il était de la plus haute importance d’avoir un chat dans la maison. Il ne s’agissait que de l’élever ; ensuite, non seulement se nourrissait-il, mais ses maîtres tout aussi bien.
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On compte à Moscou, depuis l’époque du boyard Koutchka jusqu’à nos jours, cinq vérités. La première était celle des verges. Cette vérité se trouvait près de la porte de Kalouga, au service des recherches de Jitny Dvor. Là, durant l’enquête, le bourreau l’arrachait avec les verges et le bâton en attachant l’homme, entièrement nu, à un chevalet, tandis que, assis à une table, le greffier, de sa plume d’oie, griffonnait ligne après ligne. La deuxième vérité était celle des ongles. On fixait les mains du supplicié à un carcan, puis on serrait les doigts dans des tenailles et l’on enfonçait sous les ongles des pointes de bois. Quand la première méthode échouait, on essayait celle-ci : « Si tu n’as pas avoué la vérité des verges, tu avoueras celle des ongles. » La troisième vérité prospérait près de l’église Pierre- et-Paul, dans un bâtiment du quartier de Preobrajenskoïe, où elle se trouvait entre les mains du prince-césar Fiodor Iourévitch Romodanovski, « homme d’un caractère particulier à l’aspect d’un monstre et aux façons d’un tyran odieux, qui ne voulait de bien à personne ». De ses actes de justice, « les démons se grattaient la nuque ». Une quatrième vérité s’était, à un moment donné, établie près de l’église de la Résurrection de Kadachy, de l’autre côté de la Moskova, où vivait, vers le milieu du XIXe siècle, un célèbre marchand, Chestov, maire de Moscou, qui défendait les intérêts des pauvres de cette ville. Mais une vérité aussi anormale ne pouvait durer bien longtemps. Après cela, on s’embrouilla dans le compte des vérités de Moscou, et les dictons ne parlèrent plus séparément de chacune d’elles, pas plus de celle de la Boutyrka et de Taganka que de celle de la rue Gnezdnikovski. La nation, s’étant assagie, avait réuni toutes ces vérités en une seule, et cette unique vérité « avait existé autrefois, mais s’était enfuie dans les bois ». « Ta vérité et ma vérité sont partout et nulle part. » La cinquième vérité est née de nos jours à la Loubianka. Quand on lui avait extirpé la vérité, le misérable devenu inutile était « raccourci d’un quart et demi ». De nombreux endroits, encore vivants dans le souvenir de la population, furent choisis à Moscou dans ce but. Tout le long de la place Rouge, de la porte Saint-Nicolas à la porte du Sauveur, on éleva plus tard toute une rangée de petites églises sur « les os et le sang », et une autre « au bord du fossé ». Ivan le Terrible raccourcissait « sur la place », devant l’église Saint-Jean-Climaque, plus tard baptisée Ivan-le-Grand. « Et l’on jetait les têtes dans la cour du boyard Mstislavski », pour permettre aux démons de jouer à la balle. Il y eut d’autres lieux semblables à diverses époques : à la porte Serpoukhovski, près du Marais, de l’autre côté de la Moskova, non loin de Sainte-Barbe-la-Martyre, au coin de la Miasnitskaïa et de la rue du Cocher, partout où cela s’avérait utile, et, en hiver, même sur la glace de la Moskova. Il y avait à Moscou de nombreux, de fort nombreux endroits où l’on « redressait les cornes des chèvres », où l’on « cousait la langue plus bas que les talons », où les gens étaient « pesés sur une balance romaine », où on « lavait la tête », où l’on « nettoyait la boucle », où l’on « rétamait les côtes », où l’on vous « promenait dans la rue verte », où l’on vous « frottait avec un balai sec », où l’on vous « appliquait le bâillon », où l’on vous « torturait en trois phases ». La langue russe est musicale, pleine de richesse et de beauté. Elle est riche et s’enrichira encore. À l’époque de la cinquième vérité, celle de la Loubianka, on commença d’« expédier les gens avec leurs bagages », à « liquider », à « mettre au mur », à « régler les comptes ». De nouveaux endroits furent consacrés à Moscou à cet effet : le parc Petrovski, les sous-sols de la Loubianka, les locaux de l’ancienne compagnie d’assurances L’Ancre, le garage de la rue Varsonofievski et divers autres lieux.
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J'ai le pas léger,
Ma conscience est pure,
J'ai le pas léger,
La chanson chantante.

Dieu m'a placée seule
Au milieu du monde:
Non point femme mais oiselle,
Alors- vole et chante !

Marina Tsvétaïeva- Le 19 octobre 1918
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En dépit d'un débit parfois énorme, il était rare que nous puissions vivre uniquement sur les revenus de la librairie, et chacun se débrouillait comme il pouvait, avec des conférences ou une activité d'enseignant, un peu grâce à la littérature - traductions, participation à de maigres ouvrages imprimés par des éditeurs privés. Néanmoins, en demeurant parmi les livres, nous remplissions une tâche discrète, mais capitale : nous étions les gardiens et les propagateurs des livres, et nous aidions les gens qui liquidaient leurs bibliothèques à ne pas mourir de faim.
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Et c'était vrai, nous parvenions à tout trouver, on nous achetait des livres par charrettes, par camions entiers. Etant donné la dévaluation quotidienne de l'argent, ce commerce à l'échelle de "toute la Russie" nous permettait de manger non seulement du millet, mais parfois même de la viande de cheval, et de venir en aide à des familles d'écrivains et de professeurs dans le dénuement. (p. 40)
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En temps normal, avec des opérations d'aussi vaste envergure, nous serions certainement devenus milliardaires. Mais il ne faut pas oublier que les livres, mis sur le marché par des particuliers qui les troquaient contre leur pain quotidien, avaient perdu toute valeur. (p. 18)
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Je pense que nos âmes, à ma sœur et à moi étaient liées par des fils invisibles.
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L'aveugle-né
Le monde n'avait jamais été pour lui vide et obscur. Avec une parfaite clarté, à sa manière, il "voyait".Son monde se composait se sons, d'odeurs et d'allusions à des contours... le soleil il le connaissait et l'aimait, l'attrapait avec son visage, le roulait sur sa peau. L'air au soleil infusait et s'épaississait...
Le monde principal de son être était le monde des sons, le plus plein, le plus clair, le plus magnifique et le plus douloureux.
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L'existence est un tourbillon qui se répète indéfiniment au travers des époques et des générations et dont personne ne connaît en réalité la raison ni le but. plus rares sont les voyants, rêveurs et autres "aveugles-nés qui abolissent ce temps dans l'image, les sensations, la sagesse naturelle. (postface p 156)
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Il est possible que, dans ces souvenirs consacrés à notre enfant chéri, je n'aie pu m'empêcher d'idéaliser un peu le caractère de cette entreprise commerciale. Je pense néanmoins que ce fut un phénomène historique, ne serait-ce que par l'époque même de son existence (les années 1918 à 1922), et qu'il valait la peine d'en dire quelques mots. La Librairie des écrivains représente un paragraphe assez particulier de l'histoire de la culture russe et plus précisément, celle du livre russe. (p. 33)
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