Quand j'essaie de me remémorer les raisons de notre rupture, un seul mot me vient en tête : Tyran. Maniaque du contrôle. Dominateur. Nombriliste.
(J'avoue, ça fait plus qu'un seul mot, mais c'est la faute à l'inflation)
Les hommes ! Tous des imbéciles. Si j’avais su comment cela allait se passer, je ne me serais jamais pliée en quatre. Fichue testostérone. Je levai à nouveau les yeux vers Caleb.
— Tu comptes m’aider ou rester planté là, les bras ballants ? À moins, bien sûr, que tu ne préfères pisser en cercle autour de moi, histoire de marquer ton territoire ? ne puis-je m’empêcher d’ajouter, un rien sarcastique.
Depuis huit jours, je vivais un rêve éveillée. Cette croisière était certainement la meilleure chose qui m’était arrivée jusque-là. Le bateau était luxueux, sans pour autant être tape-à-l’œil, ma cabine – une mini suite, initialement prévue pour deux – était confortable, assez spacieuse, joliment décorée et avait l’avantage non négligeable d’avoir une vue sur la mer. Quand je n’y étais pas, j’étais sur le pont, occupée à admirer jusqu’à plus soif les merveilles de la nature offertes à mon regard ou à terre pour visiter les villages portuaires de chacune de nos escales. Ce voyage était riche en expériences et en émotions, tant visuelles que gustatives et, loin de me déprimer, le fait d’être en solo m’apportait une sérénité à laquelle je ne m’étais pas attendue.
Nous sommes une famille. Et en tant que telle, on doit se serrer les coudes, faire front ensemble. Pas courir se terrer quelque part à la moindre difficulté. Adam, la tête dans le sable, c’est fait pour les losers. Et toi… toi tu n’es qu’une foutue autruche butée et trouillarde.
Après tout, j’étais adulte et à nouveau célibataire, j’avais donc le droit de m’offrir un peu de bon temps avec un homme, d’autant que celui-ci était tout ce qu’il y avait de plus attirant et qu’il était responsable d’un dérèglement climatique de mon for intérieur. Depuis ma rupture avec Paul, trop méfiante envers les hommes, je n’avais pas ressenti le besoin d’avoir une aventure. Ainsi, depuis trois mois, je n’avais pas eu d’amant, n’ayant ni le temps, ni même l’esquisse d’une envie.
Sarah était une fille fantastique, super rigolote à ses heures, intelligente comme pas deux, jolie comme un cœur, mais son côté sauvage et phobique avait de quoi décourager… D’une beauté que nul ne pouvait ignorer – teint de porcelaine, cheveux flamboyants, yeux chocolat —, elle ne se rendait absolument pas compte du pouvoir de séduction qu’elle dégageait ni du fait que beaucoup de femmes tueraient pour avoir un corps comme le sien.
Il était beau, mais pas que. Il y avait en lui un mélange de charisme et de force brute. Il avait l’air… puissant, dangereux, animal et, à cet instant précis, captivée par son regard intense d’un vert si clair qu’il en était presque magique, je me sentis dans la peau d’une gazelle devant son prédateur.
Construire un pont entre leurs deux mondes … C’était le but de la jeune femme. Son quotidien depuis 18 mois. Surtout le rien lâcher, continuer, s’armer de courage et attendre. Attendre un signe, une micro-expression sur le visage de son petit garçon, si sérieux pour son âge.
Je n'étais tellement pas préparée à ce que ce soit lui qui ouvre ,que je sens ma mâchoire se décrocher. Mes poils se hérissent désagréable ment et je recule,incrédule.Environ 900 000 personnes vivent à San Francisco et il a fallu que je tombe à nouveau sur se connard.
« Peut-être faudrait-il que je m’applique à réapprendre comment faire. Sasha n’aurait pas voulu que j’oublie comment sourire. Elle passait son temps à me dire qu’il fallait que je m’amuse.
C’était son souhait… »