Citations de Mana Neyestani (38)
Les morts n'ont pas besoin d'argent.
Laisse tomber. Le mec a son crack, Asqar son cul et le gardien son fric. Tout le monde est content. Pourquoi s’embêter ?
La liberté, c'est contempler tous les immeubles de votre ville à travers la vitre du taxi. Comme si vous les voyiez pour la première fois.
Quelle que soit la décision des autorités, je l'accepte. Mais je tiens à attirer leur attention sur une chose. Elles devraient réfléchir davantage. Je suis un individu. Comme un poisson dans un bassin. Qu'est-ce que ça peut faire qu'il y ait un poisson de plus ou de moins dans un bassin de 70 millions de poissons ? Ce qui compte, c'est que l'eau du bassin ne soit pas polluée.
Sur la fin, si je ne tuais pas, je n'arrivais pas à dormir. C'était devenu une drogue.
On n'a pas encore pu identifier la victime, mais elle est âgée de 30 à 35 ans et était probablement toxicomane vue les nombreuses traces de piqûres sur ses bras. Ses dents sont en très mauvais état. Ses vêtements sont usés et reprisés. Ses chaussures ont été retirées et laissées près d'elle. Il semblerait qu'elle ait été étranglée avec le foulard qu'elle portait, la trace est très nette.
Merci mon Dieu pour m'avoir donné cette passion pour la calligraphie. Elle apaise mon âme et elle me sauve du doute, de l'illusion, de l'agitation. Il n'est pas de faute plus grave que de douter de la justice divine. On dirait qu'il y a un complot général contre notre foi. L'ordre du monde est maintenu par l'équilibre et la mesure. Cet art en est une parfaite représentation. Selon la volonté divine, toute créature, tout phénomène, tout événement de ce monde est soumis à un principe. […] Le point d'équilibre de la vie humaine est constitué par la justice divine. Dieu en est le grand calligraphe et nous en sommes qu'un calame dans sa main. Les difficultés commencent lorsque chaque calame s'estime libre d'évaluer le nombre de points à sa guise. Il semblerait que parmi les points créés par Dieu tout-puissant, le diable ait glissé quelques points déviants. C'est à moi, homme de clergé, de les distinguer. Le pire crime de cet horrible tueur qui rôde encore n'est pas d'avoir assassiné ces femmes sans vertu. C'est de semer le doute quant à la justice divine et au règne de la loi islamique. C'est de faire croire que l'on peut impunément tracer des points formant une écriture obscène.
Je n'ai jamais tué de poules ou de moutons, j'ai trop de pitié pour les animaux. Pour moi, ces femmes valent moins que des bêtes.
J'avais pigé. Il carburait moins à l'opium qu'au fric. Je n'avais pas le choix de me laisser faire par lui et par qui il voulait.
Si je puis me permettre, je peux affirmer que je n'ai jamais parlé à une femme avant de me marier.
Essaie de le faire parler de ses motivations et de ce qu'il ressentait au moment des meurtres. Je veux comprendre ce qu'il avait dans la tête, ce type. Alors on commence par le passé, son enfance, tout ça…et on avance jusqu'aux motivations des crimes.
La charia prononce le jugement et désigne celui qui est chargé de l'exécuter. Hanaï n'est certainement pas à la hauteur pour appliquer la loi. Pourquoi l'état nommerait-il un juge si n'importe qui pouvait se lancer dans des opérations de nettoyage ?
Imputer une affaire criminelle à la religion constitue un crime contre la religion.
Donne à ton soldat, la force d'éradiquer la débauche. Donne-moi de la force, ô imam !
On a tout essayé, mais comme votre titre de voyage n'est pas enregistré dans le système, nous ne pouvons vous laisser prendre cet avion. Vous avez dû surement faire une erreur quelque part. On n'a pas encore trouvé laquelle.
La peur est la sœur de la mort.
L'enseignement de l'araignée n'est pas pour la mouche.
Il y a des moments où la réalité est tellement atroce, que l'esprit se réfugie dans la démence.
« Le pire crime de cet horrible tueur qui rôde encore n'est pas d'avoir assassiné ces femmes sans vertu. C'est de semer le doute quant à la justice divine et au règne de la loi islamique. C'est de faire croire que l'on peut impunément tracer des points formant une écriture obscène. » (p. 83)
- Monsieur Hanaï, vous avez dit que quand elles poussaient leur dernier soupir, vous étiez rassuré. Rassuré par quoi ?
- J'étais rassuré de voir qu'elles ne réagissaient plus et ne reviendraient plus à la vie.
- Qu'est-ce qui se serait passé si elles étaient revenus à la vie ?
- Je me serais remis sur leur cou alors qu'elles étaient à plat ventre.
- À vous entendre, on a l'impression que vous tuiez des poules ou des moutons. Vous ne faites pas de différences entre ces femmes et des bêtes ?
- Je n'ai jamais tué de poules ou de moutons. J'ai trop de pitié pour les animaux. Pour moi, ces femmes valent moins que des bêtes.