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EAN : 9782369902386
164 pages
Coédition Cà et Là (08/05/2017)
3.98/5   51 notes
Résumé :
Après "Une Métamorphose iranienne" et le "Petit Manuel du parfait réfugié politique", Mana Neyestani réalise un fascinant docu-fiction à propos d'un tueur en série qui a sévi dans l'est de l'Iran au début des années 2000. Basé sur des entretiens filmés par deux journalistes proches de Mana Neyestani, "L'Araignée de Mashhad" retranscrit le parcours de Said Hanaï, qui, au prétexte de se conformer à des prescriptions religieuses, assassina seize femmes prostituées ou d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Une BD qui nous vient d'Iran, un sujet assez révoltant.
Un brave maçon, courtois, qui selon sa femme, un homme qui ne ferait pas mal à une mouche et qui dit "Pardonnez-moi pour ce mensonge, oh mon Dieu ", quand il ment à sa femme pour une futilité,....eh bien ce même homme décide de nettoyer
la ville sainte de Mashad des prostituées, avec ses propres moyens , au nom de la charia dont il se sent l'exécuteur. Résultat, il étrangle 16 prostitués. Il aurait continué sa mission, s'il n'avait pas été coincé par la justice....
Librement inspiré d'un documentaire de Roya Karimi Majd et Maziar Bahari, une BD qui traite d'une histoire vraie. Les deux journalistes ont pu avoir accès à l'assassin en prison, et par la suite ont dû quitter le pays pour les raisons que vous pouvez imaginer.
Nana Neyestani, à côté du témoignage du tueur, met en scène aussi sa femme, son fils, le juge d'instruction, une prostituée et sa fille avec des passages étranges et terrifiants, comme celui du fils qui mime comment son père étranglait ses victimes.....dans leur propre maison.
Mon propre ressenti face à ces témoignages, est qu'il n'est nul question d'éthique ici. Un lavage de cerveau au nom de la religion, basé sur des principes recueillis dans le Livre, des principes interprétés et instaurés comme bon leur semble par des hommes avides de pouvoir, d'argent, et obsédés par leurs zizis.....
Quand à la débauche qu'ils condamnent, il s'arrange " en trompant Dieu" avec les mariages temporaires, l'autre nom de la prostitution, deux poids, deux mesures.
Heureusement l'Iran n'est pas peuplé uniquement de ces gens là, mais malheureusement ceux sont eux qui sont au pouvoir.
Je vous laisse découvrir cette BD , dont j'ai adoré le superbe travail graphique.
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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2017. Elle a été réalisée par Mana Neyestani, pour le scénario, les dessins et l'encrage. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, d'environ 150 pages. Il commence par une introduction d'une page de l'auteur expliquant la nature de l'ouvrage. Puis suit un texte d'une page présentant la ville sainte de Mechhed (Mashhad).

Dans la ville de Mechhed (Mashhad) à l'été 2000, les fidèles viennent se recueillir au mausolée de la tombe du huitième imam chiite, Ali ar-Rida (Alî pesar Mûsâ Rezâ, 766-818). Parmi eux, Saïd Hanaï demande à Dieu qu'il donne la force à son soldat d'éradiquer la débauche. Durant l'hiver 2001, la journaliste Roya Karimi Majd attend dans un couloir du tribunal de Mechhed pour être reçue par le juge Mansour qui instruit le dossier du tueur en série de prostituées. Monsieur Rahimi, l'assistant du juge, lui dit que c'est son tour. Elle est reçue par un homme affable qui comprend sa demande, et s'interroge sur le fait qu'elle souhaite également l'interviewer lui. Elle explique que le tueur a justifié ses actes en invoquant sa foi comme seule motivation, car la Charia condamne la prostitution. Son interlocuteur rappelle que l'état nomme des juges pour remplir la fonction d'application de la Charia et qu'il n'appartient pas à chaque croyant de l'appliquer par lui-même. Il accède à sa demande d'interview de Hanaï, en mettant à sa disposition une salle du tribunal, et en s'assurant qu'elle ne sera pas seule avec le tueur. Elle le remercie et sort à l'extérieur, allumant une cigarette pour se détendre. Puis elle téléphone à Maziar Bahari, pour lui indiquer le résultat de son entretien.

Quelques jours plus tard, Majd et Bahari sont dans la petite salle du tribunal, elle assise sur une chaise, lui derrière la caméra, prêts pour l'interview. Alors qu'on toque à la porte, il lui rappelle de bien cacher ses cheveux sous son voile. Saïd Hanaï passe la porte et Majd ne peut pas s'empêcher de regarder fixement ses mains, celles qui ont étranglé 17 prostituées. Ayant repéré son regard, il explique qu'il s'agit de mains de maçon, et continue en indiquant qu'il est prêt et qu'il l'écoute. S'en tenant aux conseils du caméraman, elle débute l'entretien en demandant au tueur de lui parler de sa jeunesse de son adolescence. Il fait partie d'une fratrie de six garçons, et sa mère avait un atelier de confection où travaillaient plusieurs jeunes filles. Il n'avait pas de petite amie et il ne parlait pas aux femmes. Elle lui demande alors comment il a rencontré son épouse. Il explique qu'il avait envie de s'acheter une moto et que son frère trouvait ça trop dangereux, donc il valait mieux qu'à la place il se marie. Son frère a tout arrangé : entre la première fois où il a songé à se marier et la cérémonie, il s'est passé à peine une semaine. le caméraman lui demande alors de parler de son service lors de la guerre Iran-Irak.

Dans son introduction, l'auteur explique bien la nature de l'ouvrage : il s'agit de l'adaptation d'un entretien filmé réalisé par le journaliste Maziar Bahari, entre Saïd Hanaï et la journaliste Roya Karimi Majd. Il n'a pas tenu à être fidèle point par point à la réalité des faits, mais plutôt à s'inspirer de l'esprit des événements décrits. le lecteur sait donc qu'il va plonger dans un récit entre fiction et réalité, entre supputations nées du ressenti de l'auteur et propos du tueur recueillis par une journaliste. Il alterne donc les plans fixes durant lesquels Hanaï est en train de parler, de répondre aux questions posées, avec des reconstitutions. le lecteur est frappé par la forme caricaturale de la tête du tueur : nez et mentons très allongés en avant, crâne très allongé en arrière, morphologiquement impossible, mais sans aller vers une caricature grimaçante ou laide. Au contraire, le dessinateur a conservé toute la douceur du visage, l'a même accentuée pour montrer un individu inoffensif. de même les plans fixes donnent à voir un homme très calme et très posé, à l'opposé d'un individu agité ou agressif. En cela, l'artiste reprend l'impression donnée lors de l'interview filmée, et le seul lien établi avec la brutalité des assassinats se fait lorsque que la journaliste regarde ses mains en se disant qu'il s'agit de l'arme du crime. Il rend compte de son ressenti au visionnage, prenant du recul par rapport à une représentation photographique, interprétant visuellement l'apparence du tueur pour orienter sa représentation, vers un individu gentil, humble, rationnel. L'auteur se sert du dessin pour prendre du recul par rapport au documentaire filmé pour rendre compte de sa perception, de son interprétation.

En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que la narration visuelle semble un peu naïve. D'un côté les dessins peuvent être détaillés : la vue du ciel de Mechhed, la représentation du mausolée de l'Imam, les façades d'immeuble, l'aménagement intérieur de l'appartement de la famille Hanaï, la cour intérieure du palais de justice, l'appartement du juge Mansouri. D'un autre côté, certains éléments sont représentés de manière simpliste : la bouille et les expressions de certains personnages, la caméra pour l'entretien, l'organisation de l'atelier de confection, l'uniforme de soldat, certains modèles de voiture, la vision d'une rue, des perspectives très basiques. Pourtant, le lecteur est régulièrement surpris par un visuel remarquable : la foule des croyants autour du mausolée de l'Imam, le dénuement du bureau du juge Mansouri, sa manipulation du mishaba, le regard de la prostituée Leïla en observant l'appartement de la famille Hanaï, le naturel du soldat et de Majd en train de s'en griller une dans la cour du palais de justice, la calligraphie du juge Mansouri, le naturel du fils de Saïd Hanaï après l'arrestation de son père, la sensation du quotidien qui reprend son cours pour Majd après la fin du dernier entretien. Sous des dehors qui peuvent sembler un peu limités techniquement, la narration visuelle sait faire passer des sensations et des émotions fugaces d'une grande justesse.

Le lecteur est frappé par le fait qu'il n'y ait pas de reconstitution des meurtres. Tout passe par la parole de Saïd Hanaï et par des réflexions d'autres personnes. En guise de reconstitution, le lecteur n'assiste qu'à un trajet en voiture conduite par le tueur, avec une prostituée sur le siège passager, et leur entrée dans l'appartement, et au fils de Saïd mimant les gestes de son père en train d'étrangler une prostituée pour montrer qu'il a bien compris ce qu'on lui a expliqué. Conformément au documentaire, Mana Neyestani s'en tient aux déclarations de l'assassin et de ses proches. Pour le lecteur, la réalité de ces meurtres n'a de la consistance qu'au travers des dires des uns et des autres. Cela accentue encore la prise de recul par rapport au fait, une narration à l'opposé de la diabolisation d'un individu. Comme Maziar Bahari, l'auteur évoque ces meurtres au travers de l'entretien avec Saïd Hanaï, les explications du juge Mansouri, une heure ou deux de la vie de la prostituée Leïla, l'entretien avec l'épouse de Hanaï, la journée du fils de Hanaï quand son père a été arrêté, les dessins de Samira, la fille d'une des prostituées. Ce choix d'exposition induit que le lecteur a une conscience aiguë que ce qui lui est raconté, l'est au travers d'individus différents, chacun avec leur point de vue découlant de leur âge, de leur relation personnelle avec le coupable, de leur histoire socio-culturelle.

Ce procédé de reportage mettant en avant la subjectivité de chaque témoin ne permet pas au lecteur d'avoir une position neutre, et lui fait prendre conscience que lui-même est un observateur subjectif, quelle que soit son origine socio-culturelle, ses convictions politiques, morales et religieuses. Il a forcément son propre avis, voire ses propres a priori sur la religion musulmane, dans un sens ou dans l'autre, sur le régime politique en Iran, sur le fait que l'église et l'état n'y soient pas séparés, etc. Bourré d'a priori positifs ou négatifs, il se retrouve à réagir à chaque propos, ce qui met aussi bien en évidence ses propres convictions que celles de l'individu en train de s'exprimer. Il n'y a pas de flou nauséabond de la part de l'auteur : il condamne les actes abjects du meurtrier. Les entretiens et les déclarations des uns et des autres donnent une vision très humaine de l'affaire, très incarnée, tout en restant mesurée. L'avis du juge n'est pas celui de la journaliste, ni celui de l'épouse ou du fils, encore moins de la fille encore enfant d'une prostituée assassinée. Contenu dans ces témoignages, il apparaît de nombreux facteurs systémiques : la pauvreté des habitants de Mechhed, le service militaire de Saïd Hanaï lors de la guerre Iran-Irak l'amenant à se considérer comme un soldat, l'usage de la drogue par certains, la prostitution comme seule source de revenu, l'autodiscipline pratiquée par Saïd Hanaï pour vivre une vie conforme à la religion avec les refoulements qui l'accompagnent, l'application de la Charia par des juges assermentés, la pratique du mariage arrangé, la place traditionnelle de la femme dans cette société en particulier, la capacité de l'individu à interpréter les paroles de Dieu, et son droit à le faire au sein de la société, ainsi par voie de conséquence que l'obéissance qui est attendue de lui, etc. Quelles que soient ses origines, cela amène le lecteur à s'interroger sur l'organisation et le fonctionnement d'une société qui peut produire ce genre d'individus, qui peut amener un individu à commettre de tels actes, en toute connaissance de cause, de manière raisonnée et intelligente. Bien sûr, cette question se pose pour tous les assassins, quelle que soit leur société d'origine et ses préceptes.

Sous des dehors un peu frustes et un sujet risquant d'être racoleurs, cette bande dessinée se révèle être un questionnement intelligent et réfléchi sur une série de meurtres abominables, amenant le lecteur à s'interroger sur ses propres convictions, sur les tenants et les aboutissants de la société et de la culture en Iran, et par voie de conséquence sur ceux de sa propre société. Même s'il peut sentir de quel côté penche le coeur de l'auteur, le lecteur n'a pas l'impression de subir un cours magistral, mais plutôt d'accompagner Mana Neyestani dans sa réflexion inconfortable dans des registres politiques, religieux, sociologiques, psychanalytiques. Un tour de force.
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Début des années 2000, un homme a assassiné seize femmes. Et pourtant c'est un héros et pour certains, presque une icône. Difficile de comprendre le pourquoi de ce fait véridique ? J'ajoute que c'est en Iran, à Mashhad, ville sainte du chiisme et que ces 16 femmes étaient prostituées. Une journaliste va l'interviewer dans la prison. Les révélations de celui qui sera bientôt exécuté, fait froid dans le dos. Seul remord : ne pas avoir eu le temps de faire plus de nettoyage pour la jeunesse qui va se dépraver et s'inquiète pour sa femme et son fils qui n'ont rien vu, alors que les meurtres avaient lieu dans son salon. Nous vivons sur la même planète au 21ème siècle, comment peut-on penser si différemment ? Une description d'un fanatisme avec juste les mots et les dessins qu'il faut, une belle réussite que je ne suis pas près d'oublier…
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Cette bande dessinée se base sur un documentaire que le journaliste irano-canadien Maziar Bahari a réalisé à partir d'entretiens filmés de Saïd Hanaï, surnommé « le tueur araignée », emprisonné et condamné à la pendaison pour l'assassinat de dix-sept prostituées dans la ville sainte de Mashhad, en Iran, entre 2000 et 2001. Outre les personnages principaux – l'assassin et la journaliste Roya Karimi qui l'interviewe –, le récit convoque plusieurs personnages secondaires très intéressants : le juge (qui est un imam, calligraphe à ses heures), l'épouse et le fils de Hanaï, la première prostituée assassinée et son mari opiomane, et enfin, par ses dessins naïfs et colorés, une enfant de huit ans, la fille de la dernière victime de « l'araignée ». En retrait, mais non moins importante, se situe la vox populi, représentée par les passants, hommes et femmes, qui expriment leur opinion sur les crimes, le criminel et la justice.
Ce qui est frappant, ce sont justement ces opinions. Si Saïd Hanaï, non repenti, exprime le point de vue de l'homme pieux qui n'a fait qu'accomplir son devoir religieux, et la journaliste Karimi, la femme émancipée de Téhéran, sans doute une dissidente, exprime celui dans lequel le lecteur occidental peut se reconnaître, toutes les autres opinions, même de condamnation du tueur en série, sont littéralement incommensurables avec nos propres (para)mètres.
L'on peut donc sortir de la lecture avec une saine réflexion sur le relativisme éthique, dans sa forme la plus radicale, c-à-d. celle où justement les paramètres du jugement du bien et du mal ne sont pas comparables avec les nôtres. (Ce qui ne correspond pas, naturellement, au relativisme épistémologique...)

Du point de vue graphique, hormis le chapitre qui se compose des dessins de la petite fille, les planches sont toutes tracées à l'encre noir, d'un trait fin, dont les lignes parallèles et croisées donnent le relief, la courbure et les ombres. Elles reproduisent les plans cinématographiques, avec quelques subtilités très remarquables comme les flash-back et les scènes oniriques (de l'assassin et du fils), sans pour autant avoir une ambition de réalisme. Les trois dernières pages de l'album, avec une grande intelligence, offrent une chute ouverte sur le pessimisme ou l'optimisme... au gré de la sensibilité du lecteur.
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Ce sont des titres comme celui-ci qui me font renouer avec le monde de la bande dessinée dans ce qu'elle possède de plus beau et de plus passionnant.

En effet, j‘ai trouvé le sujet fort intéressant car peu connu du grand public. Il faut savoir que dans l'Iran des Ayatollah, il y a également des meurtriers en séries mais qui ont leurs propres spécificités. Bref, un sérial-killer religieux. Cependant, celui-ci se considère comme un très bon père de famille qui fait le ménage à la place de l'Etat chiite pour se débarrasser des immondes prostitués qui inondent le trottoir de leur venin charnel. A l'écouter, il devient véritable héros à la nation, adulé par les commerçants de la place, vénéré par son fils et par son épouse. J'avoue avoir été bluffé du début jusqu'à la fin où l'on apprend la terrible vérité qui dépasse l'entendement.

Ce titre est mon coup de coeur du moment. Je m'aperçois qu'il n'y a pas que Marjane Satrapi comme auteur iranien et qu'il y en a un autre à savoir Mana Neyestani qui fait un véritable carton. le dessin est beaucoup plus abouti sans compter le scénario qui est maîtrisé d'une main de maître. Cela me donne même envie de connaitre les autres oeuvres de cet auteur qui est devenu un réfugié politique dans notre pays. On peut en comprendre aisément les causes en lisant par exemple l'araignée de Mashhad.

Le récit sera très fort et parfois assez poignant. Mais inutile d'ajouter que cela sera sidérant pour un lecteur occidental qui parviendra dès lors à mieux comprendre comment un Etat religieux peut bousculer les comportements et les consciences. Cela fait très peur sur ce qui nous attend si on approuve les entreprises de nettoyage qu'elles soient ethniques ou morales.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
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critiques presse (6)
Bibliobs
05 juillet 2017
Le tout est raconté et dessiné avec une intelligence éblouissante par Mana Neyestani, dont on avait déjà remarqué « Une métamorphose iranienne », où il relatait ses déboires de dessinateur sous Ahmadinejad.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BoDoi
05 juillet 2017
Jamais ennuyeux, malgré de longues séquences de questions-réponses, son récit restitue la puissance des mots de Hanaï, la façon dont ils atteignent une société excluante, intolérante. Jusqu’à justifier le meurtre.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
22 juin 2017
A la fois récit d'une enquête journalistique et portrait d'une sombre personnalité, "L'Araignée de Mashhad" révèle également les contradictions de la société iranienne, tout en confirmant les qualités du dessinateur.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
20 juin 2017
Partant d’un fait divers judiciaire, le bédéiste parvient, avec une économie de paroles et d’images, à décrire une société. Un joli tour de force.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
14 juin 2017
Au fil des entretiens menés par les deux journalistes, comme dans de petites scènes saisies sur le vif, Neyestani dépeint avec talent une société schizophrène dont les contradictions et les zones d'ombre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
26 mai 2017
Avec cet album, et ce fait moins divers qu’il n’y paraît, Mana Neyestani arrive ainsi parfaitement à montrer les hypocrisies d’une société rigoriste où les premières victimes sont les femmes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Merci mon Dieu pour m'avoir donné cette passion pour la calligraphie. Elle apaise mon âme et elle me sauve du doute, de l'illusion, de l'agitation. Il n'est pas de faute plus grave que de douter de la justice divine. On dirait qu'il y a un complot général contre notre foi. L'ordre du monde est maintenu par l'équilibre et la mesure. Cet art en est une parfaite représentation. Selon la volonté divine, toute créature, tout phénomène, tout événement de ce monde est soumis à un principe. […] Le point d'équilibre de la vie humaine est constitué par la justice divine. Dieu en est le grand calligraphe et nous en sommes qu'un calame dans sa main. Les difficultés commencent lorsque chaque calame s'estime libre d'évaluer le nombre de points à sa guise. Il semblerait que parmi les points créés par Dieu tout-puissant, le diable ait glissé quelques points déviants. C'est à moi, homme de clergé, de les distinguer. Le pire crime de cet horrible tueur qui rôde encore n'est pas d'avoir assassiné ces femmes sans vertu. C'est de semer le doute quant à la justice divine et au règne de la loi islamique. C'est de faire croire que l'on peut impunément tracer des points formant une écriture obscène.
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Quelle que soit la décision des autorités, je l'accepte. Mais je tiens à attirer leur attention sur une chose. Elles devraient réfléchir davantage. Je suis un individu. Comme un poisson dans un bassin. Qu'est-ce que ça peut faire qu'il y ait un poisson de plus ou de moins dans un bassin de 70 millions de poissons ? Ce qui compte, c'est que l'eau du bassin ne soit pas polluée.
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- Monsieur Hanaï, vous avez dit que quand elles poussaient leur dernier soupir, vous étiez rassuré. Rassuré par quoi ?
- J'étais rassuré de voir qu'elles ne réagissaient plus et ne reviendraient plus à la vie.
- Qu'est-ce qui se serait passé si elles étaient revenus à la vie ?
- Je me serais remis sur leur cou alors qu'elles étaient à plat ventre.
- À vous entendre, on a l'impression que vous tuiez des poules ou des moutons. Vous ne faites pas de différences entre ces femmes et des bêtes ?
- Je n'ai jamais tué de poules ou de moutons. J'ai trop de pitié pour les animaux. Pour moi, ces femmes valent moins que des bêtes.
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On n'a pas encore pu identifier la victime, mais elle est âgée de 30 à 35 ans et était probablement toxicomane vue les nombreuses traces de piqûres sur ses bras. Ses dents sont en très mauvais état. Ses vêtements sont usés et reprisés. Ses chaussures ont été retirées et laissées près d'elle. Il semblerait qu'elle ait été étranglée avec le foulard qu'elle portait, la trace est très nette.
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La charia prononce le jugement et désigne celui qui est chargé de l'exécuter. Hanaï n'est certainement pas à la hauteur pour appliquer la loi. Pourquoi l'état nommerait-il un juge si n'importe qui pouvait se lancer dans des opérations de nettoyage ?
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Vidéo de Mana Neyestani
Présentation de la bande dessinée "Trois Heures" de Mana Neyestani (c) 2020 Arte Editions / Editions çà et là
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