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Citations de Manon Garcia (38)


Comme tout livre de philosophie, [celui-ci] ne cherche pas à donner des réponses toutes faites, mais à montrer la complexité du monde et des expériences vécues. Il ne s'agit pas de décider, une bonne fois pour toutes, si les femmes sont des victimes ou des résistantes, si tous les hommes sont fautifs ou non, si ce qui compte est l'individu ou la structure sociale.
Au contraire, examiner la soumission des femmes aux hommes, c'est étudier la façon dont les hiérarchies de genre dans la société façonnent les expériences des femmes.

(Introduction)
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… consentir, c’est donner à quelqu’un son accord sur quelque chose.
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Le sexe est donc à la fois un type de rapport qui est risqué moralement tant est grande la tentation d'utiliser l'autre, de le tromper et de jouer de la connaissance intime que l'on a de lui pour arriver à ses fins, et en même temps le sexe peut permettre un rapport véritablement moral entre personne car cette intimité permet une connaissance, un amour et un respect qui permettent de vouloir et de pouvoir traiter véritablement l'autre comme une personne.
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Manon Garcia
Le consentement est à l'intérieur du sexe. Le sexe est une conversation où l'on se parle de soi, de ses désirs, de ses plaisirs, où l'on fait attention à l'autre. Ce n'est pas dire "oui" au début, et ensuite ne plus s'interroger l'un l'autre sur ce que l'on pense et ce que l'on ressent.
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Si l'on s'y engage comme individu, une des grandes joies du sexe est sans doute qu'une relation s'y tisse, même si elle ne dure pas, même si elle n'est pas une relation amoureuse au sens romantique du terme. Comprendre le sexe comme une relation érotique de partenaires qui doit fonctionner comme une véritable conversation correspond sans doute à ce qu'est le sexe lorsqu'il a lieu de manière respectueuse entre égaux.
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Les hommes ne sont pas ( tous ) coupables
Dire que la soumission est le fruit de la situation n'est pas seulement émancipeur en ce qu'on comprend ainsi qu'en changeant la situation on pourra espérer échapper à la soumission, mais parce que cela permet de clarifier les responsabilités des individus. Par le concept de situation, Beauvoir montre que les femmes ne sont absolument pas responsables lorsqu'elles consentent à se soumettre, mais elle montre aussi que les hommes, en tant qu'individus, ne sont pas non plus complètement responsables de cette soumission. Les hommes particuliers ne font rien pour soumettre les femmes; comme les femmes, ils sont jetés dans un monde dans lequel des significations, des normes sociales sont toujours déjà là. À ce titre, Beauvoir n'assigne pas de responsabilité individuelle aux hommes. Elle se contente de souligner qu'ils bénéficient, du privilège du dominant, qui consiste à voir sa perspective comme la perspective neutre, objective et donc vraie, et à neutraliser l'altérité des autres.
Si les femmes, sont contraintes par leur situation, les hommes le sont aussi.
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(...) si les femmes sont structurellement soumises, de sorte que consentir à cette soumission est l'attitude statistiquement normale, alors ni leur soumission ni leur consentement ne leur sont imputables. Le consentement n'a plus de portée morale, il est purement juridique et n'est rien d'autre que ce que le droit définit comme tel, dans un contexte ou le droit est un droit établi par les hommes et qui porte sur les vies des femmes. Les femmes consentent, mais ce consentement n'est pas tant l'expression de leur volonté que ce qui est construit comme ayant cette signification par un système juridique fait par les hommes pour servir les intérêts des hommes.
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La soumission des femmes est donc très difficile à analyser philosophiquement : dans la mesure où elle renvoie à une expérience quotidienne, elle échappe sans cesse à l’analyse ; en tant qu’elle nécessite un renversement de la perspective sur le pouvoir, elle semble impossible puisque, d’un côté, elle ne peut être faite que par les opprimé-e-s et, de l’autre côté, elle est hors de leur portée puisque l’oppression consiste précisément à les empêcher de parler de leurs expériences et de les analyser.
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Dans les représentations comme dans la culture classique, cette soumission ne vient pas aux femmes tout à fait naturellement : les dizaines de milliers de pages que la théologie, la philosophie morale, la littérature consacrent à prescrire aux femmes la soumission et à indiquer aux hommes comment l’obtenir laissent penser que la soumission est bien une conduite que les hommes considèrent comme typiquement féminine, ou comme nécessaire à la vertu des femmes, plutôt que comme une attitude qui leur serait naturelle.
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[...] la caractéristique de toute oppression est l'aliénation, la transformation de celui qu'on opprime en un autre, irréductiblement différent de soi. p. 157
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En réalité, la soumission est une expérience beaucoup plus générale et quotidienne : il y a de la soumission dans le fait de s'affamer pour rentrer dans une taille 36, il y a de la soumission dans la conduite d'une femme d'universitaires ou d'écrivains qui contribuent aux recherches mais ne sont pas considérées comme coauteures, il y a de la soumission à prendre en charge l'intégralité de la charge mentale du foyer.
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Le changement modeste mais réel, introduit par le mouvement MeToo dans la prise en compte sociale des violences sexuelles, contre les femmes mais aussi contre d’autres hommes et contre les enfants, laisse en effet penser qu’à la question de savoir « comment faire pour que les hommes arrêtent de violer ? », la réponse par les tribunaux n’est qu’une réponse possible et peut-être pas la plus importante. Si le sexe et le viol sont, comme ce livre s’est efforcé de le montrer, un problème politique qui concerne tous les hommes, toutes les femmes et toutes les personnes non binaires, il est probable que ce problème trouve davantage de solutions dans le changement des normes sociales et donc de la société que par le droit seul. […]
Un des chantiers centraux est celui de l’éducation sexuelle : il faut non seulement éduquer les jeunes gens à l’égalité de genre, mais il faut spécifiquement les éduquer à la sexualité. […]
Plutôt qu’une pénalisation accrue du non-consentement, qui risquerait de se heurter à des problèmes probatoires considérables, on pourrait imaginer un engagement de grande ampleur de l’État dans la promotion d’une norme positive du consentement sexuel avec des campagnes d’éducation populaire et de prévention des violences sexuelles. […]
L’obstacle à une sexualité choisie, morale et joyeuse que constituent les normes sociales et le patriarcat en général indique que la véritable solution est à chercher dans un changement social de grande ampleur et dans la remise en cause de la domination sociale des hommes sur les femmes.
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L'analyse beauvoirienne est originale et puissante ici en ce qu'elle renverse complètement la perspective habituelle : elle montre que la vie sexuelle épanouie n'est pas du côté des hommes. Au contraire, la domination masculine prive les hommes d'une sexualité épanouie en leur proposant une conception autocentrée, inauthentique de leur propre érotisme, parce qu'ils conçoivent la femme d'une manière qui les prive d'une relation authentique avec elles.
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À l'aveuglement devant les réalités de la domination masculine se sont parfois superposés des tabous sur la soumission féminine.
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Etre une femme, ce n'est pas seulement avoir le corps d'une femme et vivre dans un corps. C'est aussi avoir un corps social qui est objectifié. Les corps masculin et féminin peuvent être objectifiés dans les relations interpersonnelles, mais cette objectification est accidentelle. En revanche, la structure sociale de l'inégalité de genre donne un tel pouvoir aux hommes que cette objectification accidentelle devient structurelle et chronologiquement première : alors que les hommes sont d'abord des sujets et, à travers le regard d'autrui, peuvent se découvrir objets, les femmes sont d'abord des objets. Par conséquent, les corps des femmes sont objectifiés avant même qu'elles puissent en faire l'expérience comme corps propre/vécu.
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Elle implique qu'il va falloir penser la différence sexuelle à la fois dans sa dimension sociale et dans sa dimension individuelle : tout individu arrive dans un monde dans lequel la différence sexuelle existe déjà et, en même temps, tout individu, par son existence même, va avoir un impact sur ce que l'on entend par la différence sexuelle. En outre, cette conception signifie qu'on ne peut pas penser l'individu avant la différence des sexes : toute personne de sexe féminin naît dans un monde dans lequel cela signifie déjà quelque chose d'être une femme.
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La subordination des femmes par les hommes diffère essentiellement de celle des Noirs, des Juifs, des prolétaires en ce qu’elle n’est pas le fruit d’un évènement, qu’elle n’est pas datable, qu’elle a toujours été là. A ce titre, la femme n’est pas dans une position originelle égale de l’homme et à cet égard la relation homme/femme ne peut être comparée à la relation maître/esclave au sens hégélien.
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On voit donc qu’un double silence vient faire obstacle à l’analyse de l’expérience des femmes : les femmes n’écrivent pas l’histoire et elles ne font pas partie de la sphère publique qui est celle dont on fait l’histoire.
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… un des objectifs de ce livre est d’étudier le patriarcat, entendu comme le système sociopolitique qui organise l’oppression sociale des femmes, au prisme du consentement.
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Il y a une contradiction entre le temps de la prise de conscience et celui du consentement : si les dominés consentent à leur domination parce qu’ils partagent les représentations des dominants sur la légitimité de cette domination, il faut d’abord qu’il aient pris conscience de la domination des dominants. Or, pour en prendre conscience, il faut que cette domination existe antérieurement. Ainsi, il est impossible que le consentement à la domination soit à l’origine de cette domination.
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