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Critiques de Marc Desaubliaux (78)
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Un été anglais

Je remercie AMH communication (Des auteur des livres) pour ce service de presse. J’ai découvert le style agréable de Marc Desaubliaux à travers ce roman dérangeant.



C’est écrit en sous-titre : Il avait 15 ans, elle en avait 40



Mais que l’on ne s’y trompe pas, il s’agit d’une histoire qui flirte fortement avec la pédophilie où la question du fameux « consentement » est très bien analysée. Certes, Fabrice a juste 15 ans, l’âge limite selon le dernier projet de loi de l’Assemblée nationale de mars 2021 (Aucun adulte ne pourra se prévaloir du consentement sexuel d’un enfant s’il a moins de 15 ans, ou moins de 18 ans en cas d’inceste…)

Vous imaginez bien qu’en tant que femme je n’ai pas pu m’identifier à la prédatrice sexuelle anglaise qui va jeter son dévolu sur le jeune français ingénu débarqué là pour un séjour d’un mois. C’est la femme qui attaque, alors on serait moins enclin à parler de viol ? Cela commence bien ainsi pourtant, elle s’impose et elle impose. Mariée et mère de famille, cette bourgeoise cache bien son jeu. J’ai abhorré son comportement jusqu’à la dernière page, même si la fin est surprenante. Tout est certes bien enrobé, « so british », dans un milieu très aisé où l’auteur nous fait voyager. Le dépaysement est total, l’horreur aussi.





Destruction de l’adolescent qui est pris entre la fulgurance de ses pulsions hormonales, la découverte de la sexualité et la confusion de ses sentiments, le poids de son éducation également.

L’adolescence est décrite avec soin, ainsi que ses tourments.

Le drame fait le lit de toutes les pathologies, psychosomatiques comme psychologiques, et la dépression s’est invitée insidieusement. Je ne révélerai rien de plus pour ne pas divulgâcher.



L’analyse psychologique de tous les protagonistes est très fine, celle du poids des secrets aussi.


Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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Deux garçons sans histoire

Sébastien et Jean-Denis sont deux adolescents, élèves d'une institution catholique , en province, dans le début de la décennie 7O. Le plus âgée va être attiré et s'éprendre du petit qui succombera aussi aux charmes de l'aîné. Les parents, mis au courant, œuvreront pour les séparer. Le drame arrivera, car dans ce milieu social ( mais en serait-il différemment dans d'autres familles à cette époque ?) il est interdit d'aimer différemment .

C'est bien écrit, intéressant, mais l'histoire semble surjouée rendant invraisemblable certains passages..

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Marceline ou le mondes des autres

Merci à SimPlement et à l'auteur, Marc Desaubliaux ,de m'avoir permis la lecture de ce bon roman .Marceline vit avec ses parents dans une cité à la périphérie de Rougemont à quelques kilomètres de Paris et rêve de frayer avec les familles bourgeoises du centre ville .Notamment la famille Frémy , une des plus anciennes de la ville ,qui est souvent montrée en exemple .Pour cela ,elle va se rapprocher des deux fils et se faire embaucher par le père qui va découvrir un passé qu'il ignorait .
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Marceline ou le mondes des autres

Voici mon retour de lecture sur Marceline ou le mondes des autres de Marc Desaubliaux, reçu en service presse.

2018.

A Rougemont, une petite ville située à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris, le temps semble s'être arrêté au milieu du XIXème siècle.

Il reste habité pour l'essentiel par les familles les plus anciennes de la cité ; l'entre soi y règne en maître, on refuse de s'ouvrir aux nouveaux arrivants. La famille Frémy, installée à Rougemont au XVIIème siècle.. Bonne situation, deux garçons adolescents..

La famille Fraisse, elle, habite dans une des deux petites cités construites à la fin des années 60 en périphérie de la ville.

Deux filles dont Marceline, l'aînée, qui rêve d'intégrer le monde de la vieille ville. Elle est prête à tout pour y arriver et ne reculera devant rien. Réussira-t-elle ?

Marceline ou le mondes des autres est un roman sur le choc de deux mondes qui vivent côte à côte mais ne se rencontrent pas.

Il est très intéressant, surtout qu'il y a de nombreux rebondissements en partie grâce à des secrets de famille croustillants.

Ce qui m'a un peu dérangé, c'est que cela se déroule en 2018. Cela aurait été un peu plus crédible quelques années auparavant.

Marceline quitte l'école à tout juste 16 ans car ses parents ont besoin d'aide pour faire bouillir la marmite.

OK, l'instruction n'est plus obligatoire ensuite alors pourquoi pas..

Toutefois, il est quand même rare de nos jours que les jeunes filles acceptent ainsi. Même dans des quartiers difficiles.

Et surtout, il est presque impossible qu'elles trouvent du travail alors qu'elles sont mineures, et.. dans un bureau ! Stage, oui, mais vrai travail.. j'ai des doutes.

Je connais des gamines de 17 ans qui ne vont plus au lycée, je peux vous assurer qu'il n'est pas facile pour elle de trouver du travail car elles n'ont pas 18 ans.

Transposer l'histoire vingt ans en arrière aurait été plus judicieux, là j'ai eu du mal à y croire.

Le langage de Marceline est un peu caricatural. Elle a des origines Ch'ti, la façon de parler qui va avec.. Là encore, en 2018, ce n'est pas toujours crédible. A l'école, au collège.. on lui aurait demandé de faire des efforts pour parler en bon français.

Malgré ces petites critiques, j'ai aimé ma lecture dans l'ensemble même si j'ai eu un peu de mal à accrocher au premier abord. Heureusement, à un moment j'ai réussi à m'immerger dans cet ouvrage, n'ayant plus envie de le lâcher.

Je suis toujours amatrice des romans avec des secrets de famille, des rebondissements surprenants même quand ce n'est pas un thriller.

Ici, j'ai apprécié de nombreux passages et j'ai pris plaisir à le lire en une après-midi.

L'écriture est intéressante, on sent que l'auteur sait où il va et il a réussi à m'emmener avec lui.

Les deux familles sont très différentes et pourtant.. le sont t'elles tant que ça.. quand on creuse un peu ??

Les deux familles ont des fêlures, leurs enfants sont de sacrés garnements.. ça promet lol Et ils ont plus en commun que je ne l'imaginait au premier abord.

J'ai apprécié l'histoire. Je ne me suis pas réellement attaché aux personnages mais cela ne m'a pas dérangé.

Marceline ou le monde des autres est un bon roman, pas un coup de coeur mais il mérite trois étoiles et demie :)







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Un été anglais

2009 : Fabrice, vieux garçon dépressif, reçoit une lettre d'Angleterre. Margaret Crown, son hôtesse lors de l'été de ses 15 ans, lui demande de venir le voir. Fabrice, à sa grande surprise, accepte et reprend le chemin de l'Angleterre, où il n'était jamais retourné, depuis ce fameux été 1968.

Le sous-titre nous annonce clairement ce dont il s'agit : le jeu irresponsable et presque cruel d'une femme mûre avec un jeune adolescent, sous l'influence des hormones de son âge certes, mais encore un enfant, émotionnellement parlant. J'ai beaucoup hésité avant d'accepter la lecture ce livre, pour lequel je remercie AMH communication (Des auteurs, des livres). Je pressentais qu'il allait me laisser partagée. C'est effectivement le cas.

Le livre alterne entre le présent où Fabrice raconte son voyage vers Langley Manor et vers son passé, et le récit de ces trois semaines de l'été 1968, trois semaines dont les conséquences vont bouleverser sa vie, de façons différentes, et jusqu'à cet automne 2009….

J'ai aimé l'écriture de l'auteur ; celui-ci excelle à décrire les sentiments des différents personnages et principalement toute l'ambiguïté du comportement du jeune Fabrice, il est à la fois choqué et plein de désir, en quête d'affection et dépendant du plaisir qu'il éprouve avec cette femme. Les sentiments qu'il ressent sont très forts et le rendent littéralement malade à plusieurs reprises. Il est un jeune homme fragile, en manque d'affection, et il ne saura pas faire face à cette femme. Et la situation se complique encore pour lui lors de l'arrivée des enfants du couple….

La description de l'Angleterre est aussi très intéressante et d'autant plus qu'elle nous est racontée par les yeux de ce jeune français : cela m'a remis en mémoire quelques souvenirs de séjours linguistiques, même si je n'avais pas fréquenté des milieux aussi chics.

Ce qui m'a heurtée dans ce livre, c'est le comportement de cette femme, qui va ne laisser aucune possibilité Fabrice de lui échapper : elle joue avec lui de façon cruelle et savante, l'attirant, le repoussant parfois, le mettant dans des situations inconfortables vis-à-vis de leur entourage, son mari, ses enfants, sans prendre en compte les sentiments de l'adolescent, tout cela sous un vernis de bonne conduite et flegme si anglais. Je l'ai profondément détestée. Et je n'ai pas réussi non plus à m'attacher à Fabrice. Il est pourtant la victime, mais j'ai été déroutée par moments par son comportement.

C'est une lecture qui dérange, qui me laisse un sentiment de malaise. C'est aussi une lecture qui provoque la réflexion. L'auteur a le mérite de mettre en lumière cette version des relations adultes adolescents, où le prédateur est la femme, qu'on mentionne beaucoup moins souvent que ce soit dans les médias ou dans la littérature.

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Un été anglais

"L'ouverture du courrier. L'espoir de découvrir une nouvelle qui changera ma vie.....une écriture bleue, ronde, élégante qui ne m'est pas inconnue. La lettre est écrite en anglais"

Fabrice reconnait cette écriture... qui le ramène quarante ans en arrière, vers cette année 1968...une année pas comme les autres pour tous les ados de cette époque....je parle en connaissance de cause !

Margaret Crown, chez qui il avait vécu quelques semaines dans le cadre d'un séjour linguistique lui écrit : "Vous aviez quinze ans et vous ne pouvez pas avoir oublié. Mon cher, j'ai besoin de vous voir d'urgence, venez vite, s'il vous plaît."

Fabrice n'est plus un gamin, et pas encore un ado, il a 15 ans en cette année 1968. Il part pour Londres afin de perfectionner son anglais. Il ne pensait même pas aux petites anglaises mises en scène par Michel Lang. Non Fabrice est sérieux et travailleur. Il était heureux de partir, de découvrir une autre culture, et "l'art de vivre de ce pays si différent du nôtre"

À Londres il est hébergé dans une famille aisée. Le père toujours absent pour ses affaires travaille à la City. Alors Margaret, la mère de famille dirige la maison, aidée par des domestiques.

Le quinqua d'aujourd'hui n'a pas oublié Margaret, qui très vite s'adressa à lui, en l'appelant "My love"...et succomba au charme et à l'intelligence du gamin, de "Faébriss", comme elle l'appelait.

"Il avait quinze ans, elle en avait 40"...le sous-titre du livre est clair..le lecteur sait par avance ce qui l'attend...N'espérez pas vivre des scènes grivoises et torrides...non ce roman tout en retenue et en finesse, ce qui le rend encore plus troublant, s'attache à nous décrire l'atmosphère pernicieuse, l'emprise grandissante de Margaret sur le gamin, et dans un premier temps le trouble de l'enfant-ado, trouble qui sera vite oublié, le gamin passant toutes ses nuits avec Margaret.

Le roman est écrit par un adulte, dont on ne sait pas grand-chose. Fabrice est un quinqua célibataire et solitaire qui, pour ma part, ne m'a pas semblé totalement épanoui, ni très heureux ou bien dans sa peau. Un peu comme si cette expérience de quelques jours l'avait à jamais transformé.

Le trouble sera encore plus grand plus tard! Je n'en dirai pas plus

Quand AMH communication me proposa la lecture de ce livre dans le cadre d'un Service Presse, j'ai un temps hésité...en effet je suis principalement attiré pas des lectures me permettant la découverte d'autres époques, d'autres lieux, d'autres cultures. Si le roman avait abordé la pédophilie masculine, j'aurais sans doute décliné cette proposition, évoquée et lue dans d'autres lectures...déviance qui personnellement me révolte.

Mais comment refuser une approche toute autre...celle du trouble et du mal-être d'un homme victime d'une femme ?

Trouble, qui n'en est peut-être pas un, pour de nombreux hommes qui auraient peut-être, bien aimé découvrir le sexe à 15 ans avec une femme de 40 ans - alors que les hormones nous travaillaient .... Y aurait-il eu alors trouble ou au contraire fierté, sentiment de puissance et de force chez de nombreux ados ?

Troublante question à la suite de cette lecture !

Merci pour cette proposition, merci pour cette lecture. Merci pour ce trouble.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Un été anglais

1968. Le jeune Fabrice est envoyé en Angleterre passer un mois d’été dans une famille de la Gentry. Bien qu'issu lui-même de la bonne bourgeoisie parisienne, le choc est rude pour notre héros très timide confronté à un environnement et des codes inconnus. Ce trouble prend des proportions terribles quand la mère de famille décide d’en faire son jouet sexuel. L’affaire a tout de l’agression sexuelle voire du viol, à la fois parce que le jeune garçon vit très mal la chose sur le moment (il est pris de spasmes, vomit, perd connaissance, a des crises d’angoisses et pleure d’abondance) et parce que les 40 années qui suivront le verront devenir un adulte totalement paumé, sévèrement déprimé, à l’affect atrophié et sans relation amoureuse d’aucune sorte.



Aux lecteurs qui verraient là une histoire d’initiation amoureuse (du style "il faut bien déniaiser les garçons et de toutes façons ils n'attendent que ça"), proposons de remplacer notre Fabrice par une Martine qui serait « initiée » par le maître de maison pour que tout un chacun voit clairement cette « aventure » pour ce qu’elle est : une affaire de (non) consentement et d’emprise - celle-ci se manifestant par le goût que le garçon finit par prendre à la relation qui lui est d’abord imposée par une adulte qu’il voit comme une mère (œdipienne) de substitution.



Le livre, s’il ouvre ces questions et pourra avoir le mérite d’en faire parler, ne va pas vraiment au fond des choses, comme si l’auteur voyait bien qu’il y avait un problème mais ne savait pas bien quoi en penser. Or même si l’histoire se passe il y a 50 ans, il est quand même un peu compliqué de lire un livre aujourd’hui en faisant comme si on n’avait jamais entendu parler de Vanessa Springora ou d’Adèle Haenel (par exemple, et sans que cela ne dise rien de mon adhésion à leurs discours ou manières).



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Un été anglais

J’espère que vous vous portez bien, que vous trouvez le temps de lire. La lecture tient aujourd’hui un rôle plus important que jamais. A vous lire, je sais qu’elle peut vous aider à penser à autre chose, à évacuer le stress permanent qui ne nous quitte plus depuis mars 2020. En ce qui me concerne, depuis le début de la pandémie, j’ai changé de style de lectures. Moi qui ne raffolais pas de romans historiques, de romans policiers ou de romans de science-fiction, je les dévore désormais ! J’ai laissé quelque peu de côté les histoires de vie, qui, peut-être, ne me suffisent plus à cette évasion tant recherchée à la lecture d’un livre. Je tiens tout d’abord à remercier Babelio, ainsi que la maison d’édition, pour cet envoi. Je ne connaissais pas l’auteur, et je peux déjà vous dire que j’ai été conquise ! Encore une découverte pour ce mois de janvier…



Fabrice est un jeune adolescent de quinze ans. Ses parents, avec qui il n’est pas très proche, l’envoient passer un mois de l’été 1968, chez une famille, riche, anglaise : les Crown. Un séjour linguistique. Très vite, le jeune garçon voit en Margaret, la maîtresse de maison, épouse de Sir Crown, et mère de Mary et Wil’, une maman de substitution. Jusqu’au jour où Lady Crown propose à Fabrice de lui apprendre à embrasser… Un séjour éducatif sur bien des plans… Mais que gardera Fabrice de cet été 1968 ?



Un roman à deux temporalités : celle du jeune Fabrice de quinze ans, qui découvre l’amour, et celle du Fabrice, plus de quarante ans plus tard, qui fait le constat amer de cet apprentissage. Des descriptions précises permettent au lecteur de s’imaginer dans ce manoir anglais, auprès de l’étrange famille Crown. On plonge dans la tasse de thé, reflet de l’univers anglais des années 70. Parfois, on boit la tasse, tant le personnage de Margaret peut être cruel. Un coup de coeur pour ce roman !
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Marceline ou le mondes des autres

Marceline ou le monde des autres est le dixième livre de Marc Desaubliaux, un auteur dont j’avais bien aimé Un Homme sans volonté. L’univers à la fois sombre et dérangeant m’avait, contre toute attente, intéressée.



Ici, une intrigue un peu à la manière de La vie n’est pas un long fleuve tranquille… Un roman sur le choc de deux mondes qui vivent côte à côte mais ne se rencontrent pas.

Un même lieu : Rougemont, une petite ville située à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris, où le temps semble s’être arrêté au milieu du XIXème siècle…

Deux familles : les Frémy, arrivés à Rougement au XVIIème siècle, bourgeois aisés ayant pignon sur rue dans la vieille ville, et les Fraisse, qui habitent aux Béguines, une des deux petites cités construites à la fin des années 1960 en périphérie de la ville…

Deux enfants des deux côtés, Paul et Henri Frémy et Sofia et Marceline Fraisse… Et ce n’est pas le seul points communs car de part et d’autre, il y a un parent alcoolique, on distribue des claques quand on n’arrive pas à communiquer. Les deux familles vont à la messe le dimanche mais ne se placent pas aux mêmes rangs dans la cathédrale. Et puis, la météo est la même pour tous !

Marceline, l’aînée des Fraisse, rêve d’intégrer le monde de la vieille ville. Elle est prête à tout pour y arriver et ne reculera devant rien.

Nous comprenons assez vite que des évènements passés concernent les deux familles et les séparent encore plus que les différences de niveau social.



La narration, datée comme un journal de bord de mars 2018 à avril 2019, passe d’un univers à l’autre au gré de clichés revisités : enseignement privé VS établissements scolaires publics, avenir prometteur VS voie professionnelle, intérieur cossu VS petit appartement HLM… Au calendrier s’ajoute la météo du jour, comme une indication scénique d’atmosphère.

Le père Frémy, Jean-Patrick, a besoin de comprendre une part mystérieuse du passé de ses parents, au moment de l’occupation allemande et de la collaboration. Pour cela, il se plonge dans la correspondance de son père et les dossiers de son grand-père, recherche les traces de son premier amour tragiquement rompu, l’occasion d’entrecouper le récit au gré de la lecture des lettres et des notes, du journal de captivité de son père, des confidences de son oncle.

Ce livre est un roman d’atmosphère, d’ambiance, avec des lenteurs, des longueurs que les frasques de la jeune génération rendent plus digestes. Des rappels de faits d’actualité de 2018 ancrent le récit dans une réalité qui, autrement, pourrait nous échapper, surtout si nous évoluons entre les deux mondes qui s’affrontent dans l’intrigue proprement dite et nous laissons immerger dans l’atmosphère surannée du roman. Personnellement, j’ai trouvé la description du milieu ouvrier un peu trop primaire ; je suis issue d’un tel milieu mais ne m’y reconnais pas… Certaines situations sont peu crédibles…Quant à la condescendance hypocrite de Jean-Patrick Frémy pour les Fraisse…



Un roman complexe sur un sujet qui l’est tout autant, synthétisé justement autour du personnage de Jean-Patrick Frémy, un roman sur la foi, sur la sincérité dans la pratique de la religion, sur le pardon…

Marc Desaubliaux continue à beaucoup m’intéresser avec son écriture introspective, soignée et ses ambiances particulières, ses études de milieux.


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Marceline ou le mondes des autres

Nous sommes en 2018 dans une petite ville au nord de Paris. Cette ville semble ne pas avoir évolué depuis le 19eme siècle. Nous voyageons au travers de vieilles ruelles, de maisons anciennes, d'anciens couvents... Ses habitants sont principalement des familles qui sont là depuis plusieurs générations. Les nouveaux arrivants ne sont pas forcément les mieux accueillis.



Dans la périphérie vit la famille Cherisy. Ils sont installés dans une petite cité construite dans les années 60. Ils ont horreur de la vieille ville et des habitants qui y sont plus fortunés. Le père est mécanicien et la maman est femme de ménage. Ils ont deux enfants, dont Marceline qui fera tout pour accéder à la classe supérieure et intégrer la vieille ville.



Deux mondes différents, deux luttes différentes. L'argent ne fait pas le bonheur d'une famille, il y a des bons et des mauvais côtés dans chacune des deux familles mises en avant dans le roman.



La réputation d'une personne peut amenée à ternir une famille entière, et ça, la vieille ville le sait bien ! Des secrets vont être révélés et vont amener les personnages à réagir de telle façon que nous avons quelques retournements de situation dans le roman.



Je trouve les familles caricaturales. C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de nuances. Connaissant des personnes aisées et défavorisées, les différences ne sont pas aussi grandes de nos jours. Je pense que l'année où se déroulent les faits n'est pas la plus propice (ça reste un avis personnel).



Comme d'autres avis, je doute fort qu'on trouve d'un coup un travail à 16 ans en tant que secrétaire sans expérience dans un bureau en 2018 vers Paris. Mais avec du piston qui sait 🤷



Quoiqu'il en soit, c'est une lecture que j'ai apprécié dans l'ensemble malgré les points abordés. J'ai adoré les plus jeunes 🥰
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Un homme sans volonté

C'est une découverte pour moi puisque je ne connaissais pas cet auteur avant de lire ce roman.



J'ai trouvé intéressant les thèmes abordés, notamment le carcan social dans lequel chaque personne doit se fondre, notamment ici la haute société où par exemple il faut se marier entre soi, au détriment du bonheur. L'auteur nous parle aussi du profond mal-être de certaines personnes, cette violence et cette fureur en soi, puis le repenti et la honte. Il est également question de l'anorexie mentale, sujet terrible abordé en arrière fond.



J'ai été quelque peu décontenancée par la narration qui passe parfois soudainement de la première personne du singulier à la troisième, mais cela n'a pas été un obstacle à ma lecture. Je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher aux personnages, peut-être trop éloignés de moi, mais ai néanmoins ressenti de l'empatie pour Louis et sa sœur, jeunes étouffés par leurs conditions, toujours régentés par le paraitre.



L'auteur nous a présenté de manière intéressante un personnage qui ne sait jamais ce qu'il veut et prenant difficilement sa vie en main. Celui-ci ne cesse d'hésiter, n'arrive pas à se décider et rate des occasions.



Les thèmes m'ont donc plus, même si je me suis parfois un tout petit peu ennuyée
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Un été anglais

Avis : ENTÊTANT



Troublant, envoûtant, pernicieux, tragique ; je ne sais quel adjectif utiliser vraiment pour qualifier ce roman qui m’a suffisamment prise au piège pour le lire sans m’arrêter. Il est ensorcelant à la manière de ces fragrances qui prennent la tête et vous donnent parfois mal au cœur.

Est-ce une histoire d’amour, un drame psychique, une catastrophe identitaire sous couvert d’une chance initiatrice ? À chaque lecteur de se faire une opinion car c’est un livre à découvrir pour sa magnifique écriture mais aussi pour l’élégance mise à initier un débat personnel interne pour chercher sa vérité d’opinion.

Fabrice a quinze ans, elle en a quarante. Nous sommes à la fin des années 60 et les séjours linguistiques sont très importants pour donner toutes ses chances à un cursus supérieur ; un peu aussi, dans certaines familles froides, pour éloigner les enfants. Quarante ans plus tard, Margaret va lui envoyer une lettre, un appel, et Fabrice va plonger dans les souvenirs merveilleusement sensuels et tragiquement dévastateurs de son été anglais.

Grâce à la duplicité d’une belle femme égoïste, mère de substitution le jour, mante religieuse la nuit, nous allons découvrir la vie anglaise, la culture britannique, les sites incontournables de Londres et de sa campagne chic.

L’auteur est aussi précis dans les descriptions paysagères qu’il est discret sur les ébats d’une éducation amoureuse que l’on peut qualifier d’imposée ; et c’est ce qui fait aimer la qualité de cette lecture. L’élégance et la sensibilité caractérisent l’écriture de cet auteur qui partage tout et ne dit rien, sinon que la vie d’un adolescent a été détruite, jusqu’à un dénouement inattendu. Et là, je dis bravo car d’un roman psychologique on bascule vers un récit d’action.

Je ne peux qu’être d’accord avec les professionnels qui disent que ce roman va compter ; il est dans l’air du temps et il est de qualité.

Je remercie Babelio et Masse critique privilégiée de janvier ainsi que www.desauteurs-deslivres.fr pour m’avoir permis d’assurer le SP de #Unétéanglais


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Un homme sans volonté

Un homme sans volonté est le septième livre de Marc Desaubliaux, un roman présenté par la quatrième de couverture comme « sombre et dérangeant ».



Il est vrai que, lorsque je l’ai commencé, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que cette lecture s’annonçait plutôt déprimante…



Louis s’ennuie dans sa vie, victime de sa paresse, du poids des conventions, incapable de donner corps à ses rêves ou à ses ambitions… Ce personnage, que nous allons suivre pendant cinquante ans, appartient à la grande bourgeoisie parisienne ; il évolue dans un milieu aisé, mondain…

Est-ce pour cela que je n’ai pas réussi à m’attacher à lui, que j’ai lu son parcours comme une plongée dans un monde inconnu dont les codes m’ont paru très surfaits, bien loin des préoccupations qui étaient les miennes aux mêmes âges de la vie, enfance dans les années 1960, adolescence et début de la vie adulte dans les années 1970-80… ? Certes, certaines thématiques et transgressions sont universelles mais le contexte et le cadre de ce roman leur donnent un écrin particulier, préservent un cocon où les difficultés et aléas de la vie prennent un écho feutré et esthétique ; tout y semble faussé par le souci des apparences, un certain décorum…



J’ai immédiatement pensé à Marcel Proust et à Huysmans en lisant ce livre ou encore à Baudelaire…

Comme le narrateur de La Recherche, Louis a le temps de se regarder vivre… Comme Des Esseintes, dans À rebours, il est mélancolique, névrosé, seul au milieu des autres. Suffisamment libéré des soucis matériels, il a tout loisir pour cultiver sa différence et se nourrir de son propre fond, s’abandonnant au flux ininterrompu de ses souvenirs, de ses rêveries et de ses réflexions.

Louis est en proie à une forme de spleen, un dégout et un détachement de la vie ; sa neurasthénie passe inaperçue, personne n’y pose de véritable diagnostic alors que la maladie mentale de sa sœur aînée est précisément nommée.



Contre toute attente, je ne me suis pas ennuyée en lisant ce livre.

Marc Desaubliaux donne la priorité à l’analyse psychologique de l’état de malaise et de mal-être de son héros mais Un homme sans volonté a aussi des accents de roman d’apprentissage, de récit d’aventure, de roman de mœurs… L’auteur y mêle des réflexions très intéressantes sur l’art, la musique, la peinture, la photographie…

J’ai apprécié les retours en arrière, l’alternance entre la narration omnisciente et les passages à la première personne. L’écriture est soignée, travaillée, porteuse.



En conclusion : un univers littéraire que je vais continuer d’explorer !


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Un homme sans volonté



C'est un roman, disons, récit d'une vie supposée ratée.



Les personnages, tous de l'aristocratie ou haute bourgeoisie. le personnage principal, Louis, est un, à la fois, introverti et timide. Ces deux caractéristiques ne vont pas toujours ensemble, mais quand c'est le cas, ça donne des choses comme dans ce roman.



Ce livre raconte des morceaux de l'enfance, jeunesse et adolescence de Louis, personnage avec plein d'envies mais incapable de prendre des décisions. Il rate des occasions, il rate un éventuel mariage avec une copine avec qui il a eu une aventure très intime, Carole-Anne.



Il se montre capable d'avoir des actions osées, comme les relations intimes qu'il a avec CarAnne ou son voyage en URSS. Mais c'est toujours à l'initiative de l'autre, jamais de lui-même.



Les coups de colère sont même typiques de ce type de personnalité : introverti et timide. Il reconnaît ses limitations, il voit passer les opportunités ratées - il encaisse, il encaisse et fini par avoir besoin de défouler.



Il se sent mal compris dans ce qu'il fait. Ceci apparaît bien dans ses tableaux, certes appréciés, mais dont imparfait aux yeux des autres. Avec du tact on pourrait le convaincre d'aller plus loin - M. de Brétilly a ce tact.



Finalement, il laisse tomber la peinture et suit le chemin prévu dans sa famille - la Charge de son père. Celui-ci reconnaissant la faiblesse de son fils, désigne son beau-fils comme directeur général et son fils comme son adjoint.



Son indécision fait que ce n'est pas lui qui mène une vie mais la vie que lui mène.



Sa vie fait est une des déclinaisons possibles de la vie des surdoués. L'auteur ne dit pas, ou a voulu laisser au lecteur de l'interpréter.



40 ans après, il rencontre CarAnne... un échange anodin, des souvenirs reviennent... puis s'en vont...



Je ne pouvais pas ne pas remarquer le style du narrateur par rapport à Louis. Assez souvent, il parle de Louis, en début de chapitre, à la troisième personne, puis il passe à la première personne dans le même chapitre. Dans les chapitres où il n'est question que de Louis, c'est parfois le chapitre entier à la première personne.



La mention à un "pseudo-attentat" commit par des russes ainsi que l'arrestation de la famille russe qu'il a visité n'ajoutent rien au contenu du livre, d'autant plus qu'il n'y a aucune suite. Je n'ai pas vu l'intérêt.



J'ai beaucoup aimé ce romain, mais je remarque au passage que la mise en forme aurait pu être un peu plus soignée. C'est juste une remarque de forme qui n'enlève en rien la qualité du contenu. Une probable caractéristique des petits éditeurs. Cette pinaille est peut-être même une qualité face à l'industrialisation de la littérature.
Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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Un été anglais

Aujourd’hui je vous parle de « un été anglais » écrit par , gagné lors d’un concours Babelio.



Je n’avais pas regardé en détail le sujet du livre, une relation entre un français de 15 ans et une Anglaise de 40 ans. Sujet oh combien scabreux et délicat !



Cette histoire, qui se passe un été de 1968, est écrite à travers le prisme du jeune homme. Tous ses sentiments et états d’âme sont exprimés avec finesse et subtilité. Nous cheminons avec lui dans son parcours d’adolescent à adulte.



Nous le retrouvons 40 ans plus tard, lorsque cette femme lui demande de la retrouver en Angleterre. Pourquoi si longtemps après ? Qu’a-t-elle à lui dire ? Toutes ces questions m’ont tenue en haleine tout le roman.

J’ai hâte de rencontrer son auteur très bientôt !
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Un homme sans volonté

Tout est dans le titre : L’histoire d’un homme à qui tout fut donné au départ (le talent, la fortune, le réseau), et qui n’en a rien fait. Pas parce qu’il a échoué, mais parce qu’il n’a rien tenté. Le sous-titre est encore plus explicite : « quand l’âme est indécise, elle se meurt ». Ce jeune homme issu de la haute bourgeoisie est un éternel indécis, un suiveur, un fuyard. Négligé par ses parents, qui sont obnubilés par la grave maladie de sa sœur, il devient transparent, inexistant. Il a tout, mais paradoxalement il n’a rien. Il illustre parfaitement la chanson « L’envie » de Johnny Halliday, il lui manque la flamme pour allumer sa vie. Il peut bien faire vibrer et exister son corps dans quelques moments de débauches ou de violence, il n’a pas les clés du bonheur ; sitôt l’orgie passée, l’indécision, la paresse et la solitude reprennent le dessus.

J’ai vécu ce roman comme le héros a vécu sa vie : on tourne en rond, on n’avance pas, on patine, on s’ennuie. Il ne se passe presque rien. C’est pénible, mais c’est aussi, en même temps, une approche assez adaptée pour nous faire appréhender l’ennui de cette vie. Et je mesure à quel point je ne l’envie pas, que sans passion ni challenge l’argent ne fait pas le bonheur.



Merci aux éditions « Des auteurs et des livres » et à Babelio pour la découverte de ce texte et de cet auteur.

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Un homme sans volonté

Avant d'aller plus avant dans mon compte rendu, et sans entrer dans des détails autobiographiques qui n'intéressent que moi, je dois confesser mon appréhension à l'idée de lire un roman français contemporain, dans lequel je ne trouve presque jamais la substance qui inonde les oeuvres De Balzac, Flaubert, Proust, Céline, Giono, etc.



Rares sont en effet les textes contemporains qui me transportent. Mais comme je ne veux pas passer pour ce que je suis en réalité – c'est-à-dire un nostalgique de l'Avant –, je m'impose de lire plus ou moins régulièrement des récits du temps présent. J'ai donc souhaité lire Un homme sans volonté, de Marc Desaubliaux. Tout ce qui va suivre n'est donc qu'un avis très subjectif…



« Après mon bac, la liberté. En fait la découverte du vide. Je mets enfin un nom dessus : l'ennui. » Telle est la précoce constatation du narrateur, Louis. L'ennui, « ce fruit de la morne incuriosité », écrivait Baudelaire. Pour poursuivre dans la veine baudelairienne, on trouve aussi cette phrase : « Il n'y a pas pire solitude qu'au milieu des gens heureux. » Constat sans appel et si évident…



Louis, jeune homme riche et de bonne famille, selon l'expression consacrée, tente de conjurer cet ennui dans des expériences destinées à éprouver un certain danger ; des expériences qu'il subit plutôt qu'il ne les commande, faute de volonté précisément. Parmi celles-ci, il développe une sexualité quelque peu morbide avec sa partenaire Carole-Anne, elle-même en quête d'extrêmes.



C'est ainsi une recherche angoissée et obsessionnelle d'un sens à son existence qui hante Louis, lequel se frotte de manière inconsciemment suicidaire aux limites du possible, jusque dans sa sexualité donc – évoquée de manière trop répétitive, ce qui est dommage. Existence dont on a peut-être tracé trop vite les grandes lignes au sein d'une famille où tout semble codifié. Et sa volonté se voit entravée par des contraintes insupportables, dont la maladie de sa soeur Eugénie n'est pas des moindres. Louis se trouve donc dans une impasse : « Refusant d'aller de l'avant, je me suis interdit de cicatriser mes blessures. »



Certains tenants de la lutte des classes verraient dans cette histoire une maladie de riches qui peuplent de frissons transgressifs leur confortable oisiveté. Mais se chercher n'est pas l'apanage des milieux aisés, Holden Caulfield – principal protagoniste de L'Attrape-coeurs, de J.D. Salinger – est là pour en témoigner.



Dès lors, tout ce qui est – ou lui paraît – exotique, est bon à prendre, notamment une amitié durable avec des membres de la famille impériale Romanov exilés à Paris, si éloignés de son propre modèle familial. Ce qui lui vaudra un apprentissage de langue russe et surtout un dangereux voyage en URSS à la fin des années 1970.



Son approche totalement libre de la peinture participe aussi pour Louis de cette recherche d'un ailleurs, autant qu'elle est un exutoire à ses états d'âme. Recherche qui sera l'occasion de rencontres avec des peintres, dont un certain Antoine de Brétilly, qui aura cette remarque très juste à propose de la peinture : « Un tableau n'est pas une vérité en soi : c'est surtout ce qu'en découvre le spectateur qui est une vérité. Et encore, le peintre peut avoir joué à dissimuler bien des choses que personne ne comprendra jamais. » À ce propos, les passages consacrés à la peinture et au processus de création sont les meilleurs à mon sens.



Oscillant entre le « je » et le « il », le récit, qui cède trop au langage parlé, déroute par ces ruptures narratives, ce qui empêche la pleine fluidité de la lecture. Mais, au risque de me répéter, je crois être un lecteur d'un autre temps, et ce roman mérite d'être lu car il émane de lui cette sincérité du malheur qui se raconte non moins sincèrement…



(PS : je tiens à remercier l'auteur pour sa disponibilité ainsi que sa convivialité lors d'une rencontre très agréable organisée entre lui et ses lecteurs dans les locaux de Babelio, mercredi 26 janvier 2022)

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Un homme sans volonté

Retour SP sur: "Un homme sans volonté" de Marc Desaubliaux .



GENRE: littérature blanche



2018, lors d'une réception mondaine, Louis revoit pour la première fois depuis des années une connaissance qui lui était très proche.

Les souvenirs remontent, se font lancinants, lui font mal et c'est donc inéluctablement qu'il fait un malaise, son corps n'ayant pas surmonter cette escalade d'émotions..

Il nous raconte alors sa vie, sa famille, ses rêves..



De 1948 à 1982, une histoire nous est contée, celle de ses parents, leurs vies, leur rencontre , leur mariage..

Puis Louis nous parle de sa venue au monde ainsi que celle de sa sœur et de leurs enfance, leurs envies, leurs espoirs, leurs rêves mais surtout leur peine et désespoir..



Une vie de famille pas tout à faire ordinaire.

Ils font partis de la haute société, alors ici c'est des secrets, des devoirs et presque que la soumission..



La sœur de Louis étant malade, c'est sur elle que toute l'attention est portée par ses parents et surtout de leur mère..



Louis, réservé, timide avec une colère en lui, va devoir trouver sa place au sein de cette famille..

Son grand rêve est de devenir peintre mais ce n'est pas ce que veulent ses parents pour son avenir.

Lui, le renfermé va plongé dans l'extrême de tout: alcool, sexe et drogue..

Il tombe souvent amoureux, mais jamais de "celle qui faut"..

Il a l'impression d'avoir le monde entier contre lui.



Parviendra-t-il à faire se qu'il veut de sa vie ?



Un roman touchant, plein de rêve et de désespoir.

Des vies gâchées, abîmées, des amours interdits et des mariages de raison et non d'amour.

Ce roman nous en met plein les yeux et plein le cœur...



RÉSUMÉ: je m'ennuie depuis toujours. Une vie toute tracée avec des règles. Des conversations répétitives.

Les semaines durent des siècles.

Jamais je n'ai réussi à trouver la moindre issue à cette mort lente.

J'ai pourtant essayé par la violence et la peinture, mais ça n'a rien donné.

Un manque de volonté ? Ou le poids écrasant des conventions ?

Je regarde les autres vivre et s'amuser. .. je n'appartiens pas à leur monde.

Je ne sais toujours pas qui je suis. J'ai bien un nom, un corps. Mais qu'y a-il à l'intérieur ?

Des courants contraires m'entraînent dans un sens puis dans un autre.

Je ne suis même pas devenu vieux, car je n'ai jamais été jeune. Ma solitude augmente quand il y a du monde autour de moi. Je vis à côté d'eux. Des paroles sortent de ma bouche, ce ne sont pas les bonnes. Celles que je voudrais dire demeurent collées au fond de ma gorge. Alors je fais l'acteur et j'attends...la solitude. ..et le pire, celle qui sera toujours la même au moment de mourir...
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Un été anglais

Livre lu dans le cadre de la rencontre avec Marc Désaubliaux dans l'enceinte de Babelio

Marc Desaubliaux nous raconte dans son roman "un été anglais" l'histoire d'un amour impossible entre un jeune de 15 ans et une femme de 40 ans, mariée et 2 enfants.

Le jeune Fabrice, narrateur de l'histoire, declenche la narration des faits suite à une lettre reçue d'une certaine Margaret Crown, femme qui l'a perturbé à 15 ans pour le reste de sa vie.

Histoire d'une passion au goût amer.

Nous sommes en juillet 1968. Fabrice, 18 ans, est envoyé par ses parents dans une famille anglaise embourgeoisé . Un jeune homme qui manque d'amour de la part de ses parent et qui n'a pas forcément de lien très fort avec son frère et sa sœur.

Faébriss, comme l'appellera Margaret, mère de la famille Crown où il est accueilli, plait à cette mère de famille dû à son éducation, sa naiveté et son jeune âge. Du simple regard aux premier touché, le jeune Fabrice se braque par méconnaissance et timidité maladive. Mais Margaret insiste et organise des sorties pour se retrouver seule avec lui. jusqu'au jour où elle l'initie aux jeux plus adulte.

Le jeune Fabrice hésite entre un retour précipité chez lui ou assouvir cet amour naissant.

Dans ce roman qui est sans rappeler le film "le lauréat", Marc Desaubliaux pose la question du harcèlement envers les jeunes et questionne sur la majorité sexuel.

Un roman très bien écrit qui ne laisse pas indiffèrent.

Mais j'ai quand même quelques réserves quant à la temporalité des faits et à une fin un peu trop prévisible.
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Un été anglais

Je ne sais pas si l'auteur l'a fait exprès dans le choix de son titre, mais cet "été anglais" m'a fait penser à une autre été, "un été 42" d'Hermann Raucher dont on a fait un film avec une superbe musique de Michel Legrand. Dans les deux cas, le récit d'un jeune garçon découvrant les mystères féminins auprès d'une femme plus âgée, chose très désirée dans l'un, plus subite dans l'autre. Faut-il que la société ait fortement évolué pour qu'à cinquante ans d'écart, cette même histoire passe du rite initiatique plein de sentiments à une relation passant pour de l'abus et une certaine forme de défloration de l'enfance !



Cette évolution de la société est incontestable, prenons-en acte. L'auteur nous tricote donc l'histoire de Fabrice, 15 ans, jeune garçon partant en Angleterre pour améliorer son anglais. Une situation qui évoque immanquablement des réminiscences chez le lecteur. L'idée sympathique est de transposer l'action dans l'Angleterre des Beatles, dans une famille de la gentry, plus anglaise que cela, tu meurs. Tout y est : le manoir, les visites de sites, les bus à l'impérial, les tea-time bien orchestrés, les Jaguar avec chauffeur, les domestiques prévenants... Tout est là pour faire sourire à la façon de Downton Abbey. Sauf que Margaret, l'hôtesse, une belle femme d'une quarantaine d'années, est une ogresse de chair fraîche et se jette sur le jeune Frenchie avec volupté. Le jeune Fabrice qui semble avoir oublié la dictature de ses hormones, subit l'assaut, se défend un peu, et vit mal la chose, partagé par des sentiments de dégoût, d'incompréhension, et de malséance, tout en prenant aussi goût à l'exercice. Mais le bilan reste négatif, car son évolution future en tant qu'homme, le montre durablement marqué par l'agression, mal dans sa peau, et très solitaire.



Marc Desaubliaux a une écriture très féminine. Il décrit dans de multiples détails une Angleterre qu'il chérit visiblement. Tous les détails du quotidien donnent une forte impression de vécu. Il réussit aussi parfaitement à entrer dans la psychologie de son jeune personnage. Ses atermoiements de jeune jars dépassé par l'intensité du moment sont rendus avec subtilité, tout est crédible, même si l'identification du lecteur masculin n'est pas toujours évidente. Ce viol qui se perpétue, perturbe les repères entre victime et bourreau. Toutefois, l'auteur qui est un gentleman, ne raconte pas le sexe en lui-même, laissant le lecteur un peu sur sa faim du mode opératoire d'un viol au masculin.



L'histoire trouve un assez joli happy ending. L'évolution de ce Fabrice est, il est vrai, bien triste. A près de 60 ans, il est passé à côté de sa vie, son expérience britannique ayant été non pas une libération, mais une prison mentale. Un joli livre donc, même si je préfère l'insouciance de "l'été 42".
Lien : https://calembredaines.fr
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