Marcel Pérès (II)

Recevoir un livre est toujours un plaisir, et je remercie Babelio et les éditions Glénat pour leur envoi.

Lionel Terray fait partie des grands alpiniste français de l'après-guerre. Il a de nombreuses "premières" prestigieuses à son actif (le Fitz Roy, le Makalu, le Jannu...), a fait partie de l'expédition française de 1950 victorieuse à l'Annapurna et a constitué avec Louis Lachenal l'une des meilleures cordées, réalisant, entre autres, la deuxième ascension de la redoutale face nord de l'Eiger.

Celui que les sherpas, admiratifs de sa force, avaient surnommé "Strong Man" était un grimpeur de haut rang.

On peut alors se demander pourquoi personne jusque-là n'avait écrit sa biographie, quand il existe quantité d'ouvrages sur des alpinistes bien moins connus.

La réponse est simple : il existe en fait déjà une biographie de Lionel Terray écrite par... lui-même. Une autobiographie sublime, un des plus beaux ouvrages qui ait jamais été écrits sur l'alpinisme. Un livre indispensable pour tout amateur de ce sport, et qui permet au lecteur moins averti de comprendre ce qu'est la passion de la montagne.

Un incontournable, une bible que ce livre magnifiquement nommé par son auteur "Les conquérants de l'inutile", sans doute en guise de pied de nez à ses parents qui dénigraient l'alpinisme et ses pratiquants. Jugez plutôt la définition que sa mère lui donna de l'alpinisme alors qu'il était enfant : "C'est un sport stupide qui consiste à grimper les rochers avec les mains, les pieds et les dents.". Et le père : "Il faut être complètement crétin pour s'esquinter à grimper une montagne, au risque de se rompre le cou, alors qu'il n'y a même pas un billet de 100 francs à ramasser au sommet."

Dieu merci, ces "encouragements" parentaux ne découragèrent pas le jeune Lionel ! L'entêtement a quelquefois du bon...

Mais, revenons à nos moutons !

Écrire sur Lionel Terray était donc périlleux : que dire de plus qui n'ait pas déjà été dit (et d'une façon sublime !) dans les "conquérants" ?

Marcel Pérès s'y est risqué et pour parler franchement, le résultat est décevant.

Le lecteur qui n'a pas lu les "conquérants" découvrira Lionel Terray et naturellement plein de choses passionnantes, sa vie a été si riche. Dans le cas contraire, il risque fort de trouver comme moi, que ce livre truffé d'extraits n'apporte rien et que de nombreuses pages ne sont que des citations commentées.

Je ne blâme pas l'auteur : encore une fois, l'exercice était vraiment difficile. Mais sans doute aurait-il fallu laisser Lionel Terray, seul, nous raconter sa vie.

Si vous voulez découvrir cet extraordinaire alpiniste et au-delà de ses récits comprendre ce qu'est la passion de la montagne, lisez Les conquérants de l'inutile. Un livre dont Marcel Pérès parle en ces termes (en faisant référence à Lionel Terray) : "... cet ouvrage, véritable sommet de littérature de montagne et vrai morceau de bravoure est assurément un de ses plus beaux exploits."

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Glenat de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique .

En premier abord il faut signaler la très belle édition de ce livre , à la fois classique dans sa présentation et ensuite moderne par la belle couleur orange de la tranche et de la quatrième de couverture .

Lionel Terray fut un alpiniste des années 40 aux années 60 , qui participa sous les ordres de Maurice Herzog à la première ascencion d'un 8000 l'Annapurna , il fut ensuite pendant près de quinze ans l' alpiniste le plus productif d'exploits , traceurs de nouvelles voies dans les Alpes mais aussi sur les montagnes de tout le globe , le précurseur de l'alpinisme moderne , un héros aussi de cette époque là .

Marcel Peres en trace un portrait tout en lumière , nous en faisant le portrait d'un homme passionné qui appartenait sûrement plus à sa passion et aux montagnes qu'à ses contemporains .

On pourrait regretter que ce portrait soit si angélique mais ce personnage aux yeux de Marcel Peres était un être d'exception et n'oublions pas que Marcel Peres est lui aussi un montagnard et que son avis pèse d'autant plus .

Merci à l'auteur pour ce récit de cette belle vie de Lionel Terray et pour ces belles lignes sur la montagne.

Nous sommes en 1955. Lionel Terray fait l'ascension du Characraju dans les Andes (plus de 6000 mètres). Un journal anglais de l'époque indique que "vaincre ce sommet nécessiterait soit un siège, soit un suicide, ou peut-être les deux à la fois, s'il est gravi un jour". Terray y arrive grâce au travail d'un groupe soudé. "Nous vivions là des instants uniques dont la sublime grandeur me pénétrait par tous les sens".

Lionel Terray est de ces hommes qui ont la montagne dans la peau. Né à Grenoble, il a durant toute sa vie essayé de dompter les montagnes les plus inaccessibles de la planète. Il a le goût du rocher, de la glace et de l'aventure de manière générale. Il ne vit au mieux son bonheur que quand il est dans une situation difficile.

Très respecté par ses confrères et adulé dans les années 50 par toute une population, il a grimpé les montagnes les plus redoutables de la planète telles les Grandes Jorasses ou l'Eiger dans les Alpes (par leur face nord), le Fitz Roy dans les Andes ou encore l'Annapurna en Himalaya. C'est sans doute cette dernière qui restera la plus marquante de l'alpinisme français, puisqu'elle fut le premier 8000 mètres jamais réalisé. Terray ne fera pas partie de la cordée finale (réussie par Herzog et Lachenal), mais il sera un grand artisan de cet exploit.

Marcel Peres, l'auteur de cette biographie, indique qu'en plus de "sa prédisposition athlétique", on peut lui reconnaître "ses remarquable qualités humaines, sa volonté, sa témérité..."

Lionel Terray se l'est toujours joué collectif.

Le livre de Peres est bien documenté dans l'ensemble. Il nous donne bien à comprendre ce qu'était ce "détrousseur des cimes" ou ce "Livingstone de l'Alpe".

Il ne me reste plus qu'à entamer le livre de Terray "les conquérants de l'inutile".

Merci à Babelio et à Glénat

Au travers de cette vie de Lionel Terray, Marcel Pérès nous offre un panorama historique inhabituel de l'alpinisme du milieu du XXème siècle.

On y voit certes son héros dans des épisodes bien connus, comme la victoire sur l'Annapurna en 1950, ou la tragédie de Noël 1956 (Vincendon et Henry en perdition au Mont Blanc).

Des actions et épisodes forts nous sont aussi remis en mémoire, tels les fabuleux exploits de la cordée Terray-Lachenal.

Mais ce livre nous permet aussi de découvrir des mondes inconnus, notamment ceux de ses 20-25 ans, comme le rôle des alpinistes de haut niveau pour le harcèlement des troupes allemandes en 1944-45 (la Compagnie Stéphane), la survie alimentaire de Lionel Terray grâce à son travail colossal pour la remise en marche d'une petite ferme en 1942, ou la construction d'un chalet 10 ans plus tard. On peut aussi vivre avec lui les plus belles escalades et expériences de Lionel Terray, telle la « victoire de l'amitié » au sommet du Huatsan au Pérou, en terre inconnue et sans aucun espoir de secours en cas de pépin.

Ce caractère trempé ressort dans les coups de gueule ou de tête qui ont notamment fait vibrer les médias ou la Compagnie de Secours du CGC (Guides de Chamonix). Mais aussi dans cette « déception » après la conquête , jugée presque trop facile, du 5ème somment du monde ! (Malaku, 1955) ou le soutien fort à Maurice Herzog, accusé d'avoir trop tiré la couverture à lui après l'exploit collectif de l'Annapurna.

Ceux qui ont lu « les conquérants de l'inutile » retrouveront dans le livre de Pérès l'esprit et le coeur du montagnard ; Et les lecteurs de Pérès courront dévorer l'autobiographie de Lionel Terray (1961)

Une remarque : l'éditeur a dû se tromper de version, en utilisant un texte mal relu. Ceci explique des redites qui auraient pu être supprimées, et de nombreuses coquilles dans le texte (mots ou lettres en trop, ou manquantes , …) ...

Entre histoire vraie et romance, l'histoire d'amour entre une riche anglaise et son guide dans la vallée de Chamonix. Cependant, j'ai trouvé que ce n'est pas aussi bien écrit que chez Frison-Roche, les descriptions des montagnes sont moins évocatrices et poétiques.

Biographie pas si terne que cela contrairement à ce que j'ai pu lire dans les commentaires. Alors certes c'est un peu une exégète de "conquérant de l'inutile" dont les copieux extraits sont légions, mais on sent un attachement sincère de l'auteur pour Lionel Terray et aussi une certaine nostalgie de l'époque des années 50/60 que cet ouvrage nous fait revivre. Il n'apprendra malgré tout pas grand choses aux amateurs de récits d'alpinismes.

La vie extraordinaire d'un homme ordinaire. Ainsi pourrait-on résumer ce livre.

L'auteur nous offre un Lionel Terray attachant, dévoué, respectueux des autres et de la nature à laquelle il se confronte. Un Lionel Terray, humain, époux et papa. Un Lionel Terray qui sait l'humilité qui peut permettre l'exploit, et celle qui peut éviter la catastrophe.

Et pourtant, la montagne finira par avoir raison de lui. Mais est-il plus belle fin pour un amoureux des hauteurs que de finir en montagne...

Le style est très agréable, ni trop ampoulé ni trop technique ce qui aurait pu nuire à la continuité de la lecture. L'auteur sait nous donner l'envie d'avancer dans la vie de cet alpiniste hors pair, et sa manière de mêler tous les aspects de la vie fait de cette biographie un livre à destination de tous et pas seulement des amateurs de haute montagne. Un seul bémol pour moi, l'absence de photos qui auraient donné une autre profondeur à ce livre.