Citations de Maria V. Snyder (82)
— Tu vas tellement me manquer… Au moins n’aurais-je pas besoin de feindre la tristesse.
— Tu veux dire qu’au lieu d’être acariâtre, lunatique et distant, tu te montreras acariâtre, lunatique, distant et triste ? Tu as raison, les autres n’y verront que du feu, l’ai-je taquiné.
D'un mouvement fluide, Valek sauta à terre. L'étoffe noire de ses vêtements épousait ses formes. Il tendit les bras à l'horizontale et tenta de prendre l'air innocent.
- Tu vois, je ne suis même pas armé.
- Menteur ! Veux-tu que je devine combien d'armes tu portes sur toi, ou bien dois-je te fouiller au corps ?
- La seconde solution est le seul moyen d'en avoir le coeur net, dit Valek avec délectation.
- Il faut être culotté, dit Cahil, pour croire que l'on peut réussir là où un maître magicien a échoué.
Et il partit à grands pas dignes.
- Il faut être stupide pour renoncer avant d'avoir tout essayé, lançai-je à son dos tourné.
Quain s’est plaint de nouveau de sa tâche actuelle, qui était selon lui de s’occuper de moi « comme une nounou ». Je lui ai alors proposé un autre travail.
- N’importe quoi. Tout plutôt que ça ! s’est-il récrié.
- Eh bien, cette jeune infirmière sympathique…Valorie…elle peut venir en patrouille tandis que tu nettoies les bassins et les pots de chambre.
- Je…
- Et que tu sutures, remets les os et lave les patients. Tu n’es pas délicat, n’est-ce-pas ?
- Je…
- Quel sens de la répartie, Quain ! s’est exclamé Loren. Ou devons-nous t’appeler messire Pot de Chambre ?
- pourquoi pas Sa Majesté du Pot ? a ajouté Flea à son tour, causant une vague d’hilarité.
Enric s’est levé.
- je crois que je vais me porter volontaire pour un tour de garde cette nuit. Dormez bien.
Quand il a disparu, Quain s’est penché vers moi pour me demander :
- Mais où diable l’as-tu déniché, celui-là ? Il est gai comme une porte de prison.
- Soyez gentil, votre Majesté…
J’ai toujours été fasciné par ton talent pour t’attirer la haine et la rancune des gens puissants. Mais cette fois tu as réussi à remonter un pays entier contre toi. (p. 307)
Ce cadeau m'avait profondément troublée. Au moment précis où je croyais avoir cerné Valek, il m'avait surprise.
La curiosité est une grande qualité.
- Tu veux être exécutée, guérisseuse ?
- Il ya des choses pire que de mourir, lui ai-je répliqué.
— Et si je refuse ?
Mais je n’ai pas eu le temps de répondre à cette question, car déjà Kerrick secouait la tête d’un air abattu en ajoutant :
— Si je refuse, tu te lèveras et tu partiras seule à la recherche d’un lys. D’accord, j’abdique.
-Daccord, mais ses troupes se battent au nom du Créateur.
-Pour moi, ils pourraient tout aussi bien lutter au nom du saint Brocoli. Le but reste le même.
"Une idée m'a soudain frappée et j'ai poussé une exclamation. Quand j'ai relevé la tête, j'ai découvert que Quain m'observait avec attention.
- Malheur ! S'est-il exclamé. Je reconnais cette expression. On est dans la panade
- Pas du tout, a corrigé Loren en me dévisageant à son tour. Ça, c'est quand elle a un plan, voilà tout.
- C'est bien ce que je dis, a grommelé Quain dans sa barbe."
- La vie est très risquée, rétorquais-je. Chaque décision, chaque rencontre, chaque geste, chaque fois que tu sors du lit, le matin, tu prends un risque. Survivre, c'est accepter ce risque, accepter de sortir du lit et d'affronter les dangers.
- Ta vision du monde n'est pas très rassurante.
- Justement, elle n'est pas censée l'être.
- Elle croyait que je serais utile. Elle ne se doutait pas que j'essaierai de...
- De me tuer ? Bienvenue au club. Vous êtes au moins six membres. Valek en est le président, puisqu'il a voulu me tuer deux fois.
Il a été le premier à rompre le silence.
- Soit tu es particulièrement stupide, soit…
- Soit quoi ? ai-je demandé.
- Soit tu es particulièrement stupide.
Je me suis appuyée contre le mur. Ma vie ressemblait de plus en plus à un jeu de chat perché... où j'aurais été en permanence celle qui se faisait attraper.
Faire confiance, c’est difficile, dit Valek. Savoir à qui faire confiance l’est encore plus.
"Un bruit de pas me fit sursauter. Avant que j'aie pu faire un geste, une grande forme noire se rua sur moi, m'arracha mon couteau et le plaqua contre ma gorge. La peur me suffoqua, et des images flottèrent devant mes yeux : celles des soldats qui m'avaient désarmée et arrachée au cadavre de Reyad. Mais le visage de Valek ne montrait aucune colère. Plutôt de l'amusement.
- On fouille dans mes affaires ? demanda-t-il.
Je maîtrisai ma peur et me forçai à respirer.
- J'ai entendu un bruit suspect. J'ai dû...
- Hum..., dit Valek. Tu inspectes cet objet pour voir s'il en est responsable ?
Du bout du couteau, il indiqua le papillon serré dans ma main.
- Tu fouines.
- Oui, avouai-je.
- Très bien. La curiosité est une grande qualité. Je me demandais si tu attendrais encore longtemps avant d'entrer ici."
J'ai souri. Ma vie, creuse et sans but, contre la sienne... Ce n'était pas si mal, après tout.
La maladie, elle, se moquait de qui était qui; elle frappait et tuait sans discernement ni raison.
Kerrick a jeté un coup d'œil à Flea.
Celui-ci a répondu à sa place.
-Environ cinq cent soldats humains, et peut-être huit cent morts-vivants. Sans compter la dizaine d'ufas morts qui gardent sa tente.
-Et nous sommes...
Loren a fait semblant de compter.
-...six, c'est ça. Aucun problème.