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Critiques de Marie Caillou (72)
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La ligne droite

Publié en 2013 aux éditions Glénat, le roman graphique » La ligne droite « est le fruit de la collaboration entre le scénariste Hubert et l’illustratrice Marie Caillou.

Ne vous fiez pas à la couverture du livre qui paraît simple et naïve, le sujet qu’il traite est fort.

Hadrien est un jeune lycéen qui vit seul avec sa mère, dans le fin fond de la Bretagne. Scolarisé dans un établissement catholique très stricte, le jeune garçon semble particulièrement renfermé et isolé. Pas plus épanoui à la maison, il subit une éducation religieuse sans concession de la part de sa mère.

Lors d’une séance de sport au lycée, il est brutalement plaqué au sol par un certain Jérémie, sous l’œil moqueur du professeur, le père Kéméneur. Lorsque Jérémie vient s’excuser de son geste dans les vestiaires, Hadrien éclate d’une colère sans nom.

p. 20 : » MARRE, MARRE, MARRE DE CE LYCEE CATHO POURRI, DE CES CONNARDS SADIQUES ! Vous allez bien rigoler tout à l’heure, non ? » Trop drôle, tu lui as bien foutu sur la gueule ! Le pif explosé ! Arf ! Arf ! Arf ! » Alors, tes excuses, tu peux te les garder. Mais ce qui me tue, c’est ce prof ! On dirait que c’est comme ça qu’il prend son pied ! Tellement frustré dans sa religion à la con ! Tellement pas de vie qu’il espère bien gâcher la nôtre aussi ! «

Mais cette colère enfouie depuis si longtemps au fond de lui, a le mérite de faire rire Jérémie. Il faut dire qu’il n’a pas l’habitude de voir son camarade de classe exprimer ses émotions, et encore moins sa colère.

En rentrant chez lui, Hadrien retrouve sa mère en grande discussion avec sa marraine, la propre sœur de sa mère. Celle-ci est aussi ouverte et compréhensive que sa mère est bornée et fermée. Ce qui provoque parfois de vives tensions entre les deux femmes. Mais Hadrien est très proche de sa marraine.

p. 27 : » Parce que tu crois que c’est drôle d’être un ado dans un bled comme ici ? Il n’y a rien à faire, à part attendre que ça passe. Tu te souviens quand on avait leur âge ? «

S’apercevant des points communs, Jérémie et Hadrien décident de se voir en dehors du lycée. Puis un jour ces sentiments d’amitié évoluent et se transforment en une attirance réciproque.

p. 61 : » Depuis que j’ai douze ans. Je me suis rendu compte que je regardais les garçons, pas les filles. Et j’ai tout de suite compris qu’il fallait que je le cache. «

Malgré leur discrétion, leur secret est rapidement découvert. La réaction du proviseur, le père Kéméneur, est choquante et sans appel !

p. 89 : » Je ne suis pas là pour te juger. Tu es malade et nous ne jetons pas la pierre aux gens malades. Nous leur tendons la main. Tu vois, ce qui est arrivé est une très bonne chose pour toi. Maintenant que nous savons, nous allons pouvoir t’aider avant que ça ne devienne plus grave. «

Que des ouvrages comme celui-ci soient encore utiles pour dénoncer l’homophobie, et plus particulièrement l’intolérance de la religion catholique, n’est pas rassurant sur l’évolution de la société. Un double sujet traité, peut-être, de manière un peu rapide ? Il n’empêche que Hubert et Marie Caillou ont su mettre en images et en mots le mal être de ces adolescents. La tension omniprésente est parfaitement transcrite par l’alternance des couleurs pastels et des couleurs froides.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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La ligne droite

Le dessin est froid, le trait net, coloré uniquement par des aplats, avec des couleurs naturelles dont l'équilibre est parfois brusquement cassé par une couleur acide, agressive, un jaune citron par exemple. Ce choix graphique presque inconfortable est en total harmonie avec le propos. L'histoire raconte la vie au lycée ou collège, c'est à dire vers 15 ans, d'un enfant qui se sent différent. C'est une bande dessinée qui parle d'homosexualité, de la révélation de l'adolescent qui découvre qu'il est homosexuel. Sous cette apparente douceur du trait, du rythme du récit surgit une extrême violence, celle de l'hypocrisie sournoise de la société vis à vis de l'homosexualité, de la religion, de l'enseignement religieux, de l'éducation familiale. C'est une oeuvre très militante et absolument nécessaire, un pamphlet contre tous ceux qui pensent que l'homosexualité est une maladie et qui croient faire acte de compassion en proposant une possible “guérison”. Et justement, la force du propos c'est de dénoncer cette vision, de nous en faire vivre toute la cruauté. le mal être qui s'installe dans l'esprit de ces jeunes est raconté avec beaucoup de nuance, de pudeur, et de subtilité, brièvement et simplement, sans voyeurisme, les auteurs ne cherchent pas à ce que le lecteur s'identifie, ce n'est pas leur propos, ce garçon reste distant pour le lecteur comme il est distant avec les autres enfants, pour mettre en avant le malaise. En choisissant une famille et un univers scolaire bigots et conservateurs, Hubert appuie le trait, mais il ne tombe jamais dans l'outrance et la caricature et à l'arrivée, le récit touche et marque... Poignant.
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La ligne droite

Nous suivons dans cette BD de Hubert, la vie de Hadrien, jeune garçon écrasé par une mère directive et coincée, une école catholique à l'ancienne et une étiquette de tête à claques.

Le jeune homme a un seul ami mais, au détour d'un cours de rugby, Hadrien va se retrouver à discuter avec Jérémie, jeune homme populaire qui, sous son image de beau gosse, se révèle être plus profond et plus paumé qu'il ne veut bien le laisser paraitre.

A travers cette histoire touchante, et parfois poignante, j'ai le sentiment que Hubert nous a livré une histoire personnelle, dénonçant une société revêche, rigide et homophobe. L'histoire est bien amenée, les personnages sont complexes et on devine en eux des blessures qui ne seront malheureusement pas toutes expliquées.

Je regrette juste le choix du dessin. Celui-ci est terriblement froid. Les visages sont quasiment tous identiques et transposés d'une case à l'autre. Le tout est minimaliste, avec une mise en couleurs par aplats. C'est beau, ceci-dit et bien fait mais ça empêche le lecteur de s'immerger complètement dans l'histoire.

Dommage
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La chair de l'araignée

Dis moi ce que tu manges. .

L'absence comme la démesure créent problèmes.

L'anorexique a une silhouette de mannequin

L'obèse provoque la grossophobie..

Il y a du mal-être dans l'air.. et bien sûr au dedans..

Il y a surtout souffrance, de toutes les manières.

Quand deux anorexiques se croisent

sur le palier du psy, ils se reconnaissent.

Ils s'attirent, leur maigreur est asexuante, mais sexy.

Leur cohabitation, vite décidée, oscille entre

réconfort et miroir infernal.

Leur vie tourne en rond

La mort rode, elle est une possibilité

toujours accessible .

Ils restent la cible du regard "des autres".





L'incompréhension entre ces deux mondes

est une frontière très verrouillée.



Le propos est embrouillé comme cette pathologie

Le dessin, un peu terne, nous enferme

un peu plus dans cette problématique

sans solution miracle..

Dommage.





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La chair de l'araignée

Deux jeunes anorexiques se rencontrent en sortant de chez leur psy et finissent par vivre ensemble.

Déception.

Esthétiquement je n'ai pas aimé : dessins trop simplistes, trop géométriques.

Couleurs...moches, même la typographie ne m'a pas plu !

Les personnages, malgré une certaine approche psychologique, je n'ai jamais éprouvé d'empathie pour eux.

Non, vraiment désolé...suivant !
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La ligne droite

C'est l'histoire de l'extrême solitude d'Hadrien qui préfère les garçons.

Il vit à la campagne avec sa mère, femme seule, rigide et conformiste .Scolarisé dans un collège privé d'obédience catholique, il y pointe régulièrement les décalages entre discours et pratiques.



Hadrien est brillant et courageux.

Il est surpris lors d'un baiser échangé avec Jérémie..et là tout explose!



Très belle bande dessinée au format à l'italienne. Hubert est son auteur comme il l'est de "peau d'homme". L'illustration est très réussie par Marie Caillou.



Ce livre est touchant et efficace. Il pose les bonnes questions en attendant que les temps changent.
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Kongjwi, l'autre Cendrillon

Il était une fois Une jeune fille à la beauté sans pareille. Elle s'appelait Kongjwi et vivait auprès d'une méchante marâtre et de sa fille. Un jour de bal, abandonnée à son lot de corvées, Kongjwi trouve une aide inattendue et peut à son tour rejoindre la fête, parée du plus somptueux des vêtements. Mais en chemin, elle perd l'un de ses souliers de soie. Le jeune gouverneur de la province le ramasse et, subjugué par sa beauté, se met en tête de retrouver cette jeune fille.



Vous le voyez à la lecture de ce résumé, et le titre de la couverture ne le cache pas non plus, Kongjiwi, album jeunesse paru en fin 2013 chez Père Castor n'est autre qu' une version asiatique de Cendrillon.



Mais si tout le monde connaît le si célèbre conte de Cendrillon raconté par Charles Perrault (et également le dessin animé de Disney), l'auteur Lim Yeong-Hee et l'illustratrice Marie Caillou se propose de revisiter ce conte de manière telle qu'on a l'impression de le découvrir totalement dans une version truffée de poésie et de couleurs éclatante, plein de couleurs fluorescentes, parfois surprenantes mais d'une grande beauté visuelle.



Un album, qui dès la couverture de l'album absolument magnifique arrive à nous dépayser avec une histoire qu'on pensait si bien connaitre.



Un album enchanteur que notre famille n'a cessé de relire sans jamais finir de nous enchanter que les 4 membres de la famille vous conseille sans l'once d'une hésitation.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Kongjwi, l'autre Cendrillon

Un superbe album, qui nous transporte au coeur de la Corée, à la rencontre de Kongjwi, cette jeune fille si similaire à notre Cendrillon européenne.

Une bien joli voyage !
Lien : http://yanasaule.canalblog.c..
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La chair de l'araignée

Difficile sujet : l'anorexie. Une jeune fille et un jeune homme en souffrent, se rencontrent, vont partager quelques mois de leur vie...

Les couleurs sont froides, le graphisme raide, anguleux avec tout à coup des envolées...

Ils ressemblent à des phasmes, ces drôles d'insectes que l'on prend pour des brindilles si on n'y prête pas trop attention. Les insectes, on les observe dans des bocaux de verre, des vivariums...et c'est difficile de les individualiser. Eux non plus, nous ne connaitrons pas leurs prénoms, et puis ils se ressemblent tant : même dégaine, même coupe de cheveux, même visage. Au fil des pages, c'est le monde extérieur qui est séparé d'eux par une vitre, comme celle à laquelle toque le pompier sur sa haute échelle pour les sauver, eux qui n'ont entendu ni les sirènes, ni senti l'odeur des fumées et du feu.

Il a certainement raison leur psy de leur dire que ce n'est pas une bonne idée de vivre ensemble, qu'ils vont encore plus s'enfermer dans leur monde, leur détachement..



Dérangeant et étonnamment déstabilisant ; le scénario trace un univers précis, souvent cru, où affleure leur désespoir-dégoût-espoir avec quelques belles échappées vers des tentatives de vraies vies.



Elégant et "plombant" !
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La chair de l'araignée

J'avais bien aimé "Peau d'homme" du même Hubert, alors j'ai voulu connaitre ce qu'il avait fait avant, c'est comme cela que je suis tombée sur "La chair de l'araignée", qui date de 2010.

Les deux héros de cet album se ressemblent physiquement beaucoup, ils ont d'ailleurs le même problème : l'anorexie. Leur rencontre par hasard chez leur psy commun va leur ouvrir une porte vers l'espoir, qu'un seul des deux saura malheureusement passer...

Un sujet grave donc, mais que j'ai trouvé pour ma part traité de manière trop alambiquée et confuse : à force de faire se ressembler les deux personnages, on ne sait plus trop qui est qui, et on finit par ne pas comprendre grand chose. Attention, il y a aussi un ou deux passages un peu crus, à ne pas mettre sous les yeux des plus jeunes.

Bref, pas terrible.
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La ligne droite

J’ai beaucoup aimé cette BD, la ligne droite, qui se fait d’abord remarquer par son format à l’italienne, ensuite par sa couverture au dessin particulier, très stylisé, un brin naïf, sur laquelle on voit deux personnages dos à dos, installés sur une branche surplombant la mer. L’un deux porte une veste rose fluo, comme la couleur du titre. Il regarde sur la droite et semble triste.







La ligne droite parle de la découverte de l’homosexualité à l’adolescence, sujet un peu casse-cou de nos jours mais ici très bien mis en scène. Hadrien est un jeune homme réservé, sur protégé par sa mère qui le traite comme un enfant. Il est bon élève mais n’est pas bien intégré dans son école religieuse et il n’a qu’un ami. Evidemment, ses camarades du lycée le trouvent ringard et mal habillé. En fait, cette apparence est « une couverture de survie » derrière laquelle Hadrien se cache, comme le découvre Jérémie, qui vient de le plaquer un peu violemment au rugby. Ce petit accident de sport les rapproche et petit à petit ils deviennent amis avant que d’autres sentiments beaucoup plus forts apparaissent, ce qui n’est pas du goût de l’entourage, notamment le directeur du lycée…



La ligne droite est une très belle BD, aux dessins harmonieux, avec beaucoup de lignes et de cadres, comme pour exprimer l’espace rigide dans lequel évolue le jeune personnage. Les couleurs sombres parfois viennent renforcer cette impression de renfermement, d’asphyxie. Heureusement, Marie Caillou a choisi d’insérer dans certaines planches de beaux arbres qui déploient leurs branches vers le ciel et donnent de la respiration dans la narration sombre et douloureuse. Et les rencontres d’Hadrien avec Jérémie sont isolées du reste par des couleurs jaunes, reflétant les sensations pures que ressentent les personnages. Les auteurs ont même placé sur le chemin d’Hadrien des éoliennes qui pourraient lui insuffler l’énergie pour lutter contre les obstacles qui s’accumulent devant sa frêle silhouette…



Le scénario d’Hubert surprend par la profondeur des propos, la justesse des répliques. Les dessins de Marie Caillou s’allient merveilleusement aux textes, apportant une touche originale à cette histoire simple et terrible. Une BD réussie, une très belle découverte.


Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Les monstres de Mayuko

Des illustrations colorées mêlant modernité et tradition japonaises fort réussies. On se laisse porter aisément par l'aventure onirique de Mayuko mais je dois avouer qu'il m'a manqué certains codes pour apprécier pleinement la pronfeur du récit.

Une agréable découverte
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Kongjwi, l'autre Cendrillon

A qui est cet enfant sage ?

A un pauvre homme esseulé, désolé de ne donner à ce bébé que l'amour d'une moitié.

Pour qui sont ce balai et ses corvées ?

Des dames de maison ?

Sûrement pas ! La belle-mère de la belle criera à qui veut l'entendre que le foyer n'en a pas les moyens.

L'enfant sage qui a bien grandi n'a ni le temps de pleurer, ni le temps de se plaindre devant les répliques sournoises de sa demi-sœur.

Coiffe que je te coiffe, pare que je te pare de tes plus beaux atours pour un beau légendaire qui viendrait à passer. Si ce n'est aujourd'hui, cela sera peut-être demain.

Toutes les filles de bonne famille rêve le beau mariage, même les cœurs paresseux.

Kongjwi, l'enfant sage, n'a pas le temps.

Mains vides, cœur généreux, la belle partage le panier de fruits offert par la vache noire pour calmer sa faim et saluer sa patience, son courage. Le sarcloir se transformera en délicieux gâteau de riz saupoudré de poudre de haricot rouge. Comme par magie.

Le crapaud se colle contre sa jarre pour puiser de l'eau, les oiseaux délivrent la montagne de grains de riz que Kongjwi devait décortiquer de leur minuscules gangues pour la soulager.

Peut-être là, finalement la belle enfant sage devenue femme aura t-elle le temps ?

Le temps d'une danse, d'une belle rencontre.

Il faut se hâter, la fête va commencer, mais pas trop pour ne pas tomber.

« A qui est cette chaussure ? » demande un beau légendaire .



Il une fois, il était plusieurs fois, autant de fois que le plaisir réclame son histoire, que les rêves s'animent d'imaginaire, que les conteurs continuent leur mission de récolte de part le monde et viennent offrir une histoire, qui semble ni différente ni complètement identique, aux oreilles friandes de malice, de magie, de frissons, de bel amour et de générosité. Aux oreilles qui aiment et ne comptent pas, écoutent et réclament leurs contes préférées afin de les graver dans leurs mémoires. Vous l'aurez reconnu, le titre ôte évidement tout doute possible, l'album de Lim Yeong-Hee et illustré par Marie Caillou est une version coréenne du célèbre « Cendrillon », raconté par le français Charles Perrault. « Kongjwi, l'autre Cendrillon » reprend le conte connu dans les grandes lignes, le transformant cependant de sa culture d'Asie, les décors changent. Mais pas que.

Les contes, rappelons nous sont transformables, ont mille visages, certains souvent familiers.

Hormis la méchanceté de la Belle-mère et sa fille adorée bien connue de « Cendrillon », les amateurs de contes se rappelleront avec délice, l'épisode de l'autre conte de Perrault, « Les Fées ».

Les épreuves impossibles feront échos avec excitation dans les boîtes à mémoire, renfermant nos plus belles histoires, « au petit vacher » par exemple auquel un roi donna des épreuves impossibles afin de ne pas lui donner la main de sa fille ou encore, la pauvre jeune fille du conte des frères Grimm, Grigrigredinmenufretin », obligé de pactisé avec le nain malfaisant pour se sortir de sa triste situation et transformer un tas de paille en fil d'or.

Bref. Cette version toute décorées d'aplats psychédéliques d'inspiration orientales, sur un fond rose qui s'impose tout du long, ne manquera pas de faire son office et donner autant de plaisir. L'idée du grand format est judicieux, nous plongeons dans ses immenses images fluos douces et pétillantes, un bonbon acidulé de romantisme et de délicatesse.

Une jolie proposition que voilà !
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La ligne droite

Un jeune lycéen d'une famille catholique et scolarisé dans un établissement privé catholique, cache depuis longtemps son homosexualité.

Cette BD m'a touché par le graphisme simple et émouvant. Un bémol sur le cliché de "l'école privé catholique" ...
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La ligne droite

La ligne droite est une ligne qui nous est imposé par les codes de la société moralisatrice ainsi que par la religion. Il ne faut pas s'écarter du droit chemin ou sinon gare. En l'occurrence, un jeune adolescent un peu rebelle car totalement embrigadé par une mère l'ayant enfermé dans une prison catho se découvre et passe de l'autre bord avec un camarade de classe. Il est question également des apparences et du regard que portent les gens. Notre jeune adolescent va découvrir que la société n'est pas très franche et qu'elle impose des choix à ceux qui se soumettent. La fin est assez emblématique de cette hypocrisie qui finira par le consumer totalement jusqu'à l'immersion.



Je ne connaissais pas ses deux auteurs qui ont collaboré ensemble. Ils nous délivrent un one-shot bouleversant et brutal dans un format à l'italienne et avec une ligne de dessin plutôt classique. La modernité ne sera pas dans la forme mais dans le propos et dans le message délivré. J'avoue avoir été décontenancé par ce graphisme rigide et figé. Cependant, par la suite, j'ai littéralement été happé par l'intelligence du récit ainsi que la façon d'aborder une thématique plutôt difficile. C'est sombre mais c'est réaliste. Une bd qui invite également à la réflexion notamment des plus jeunes. En tout cas, une belle réussite.
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Les monstres de Mayuko

Fascinant cet album.

Sur une référence implicite au classique » Alice au pays des merveilles « , Marie Caillou nous entraîne à la suite de la jeune Mayuko dans l’univers des Yokaï, démons du folklore japonais.

Cet album est un conte, un conte-randonnée, un conte initiatique, saisissant par ce paradoxe particulier de sa modernité sur son sujet traditionnel.

Le ton des dialogues se veut résolument contemporain et enfantin. Pourtant, l’ouvrage ne s’adresse pas au jeune lectorat. L’atmosphère est plus qu’étrange, elle est angoissante; certains yokaï sont effrayants, la violence de certaines scènes est mise en images dévoilant des squelettes, des corps mutilés.

Le graphisme, d’aplats aux couleurs franches, réalisé par ordinateur, se prête à ravir ( c’est bien le cas de l’écrire) à cet univers onirique inquiétant. Beauté et malaise. Pas de noir, d’ombres, de sombre. Des courbes, des spirales, des fleurs étranges dans ce cauchemar, des contrastes forts et cependant une forme d’épure; rien de foisonnant dans le dessin, une nature stylisée et des teintes crues, froides. Beauté et malaise parfaitement rendus par cette remarquable maîtrise graphique qui offre des planches muettes et des planches ( deux fois double ) pleine page.

Un très bel album respectueux de la culture japonaise et de l’esprit du conte dont témoignerait à lui seul le dernier épisode de la cérémonie du thé. Et un très beau livre servi par son format généreux, son édition de qualité, le plaisir des pages épaisses.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Les monstres de Mayuko

C'est l'hiver. Mayuko est une petite fille espiègle qui s'amuse dans la neige à lancer des boules sur les statues en pierre des divinités familiales : Kitsune le renard et Tanuki, l'animal légendaire. A l'heure du coucher, Mayuko se sent fiévreuse. Elle se réveille alors soudain, en plein nuit, et se retrouve nez à nez avec Kitsune qui sous couvert de l'emmener rejoindre sa mère, conduit la petite fille dans un étrange univers peuplé de yôkais et d'esprits en tout genre qui ne lui veulent pas tous du bien... Il ne fait pas bon se moquer des divinités !



Marie Caillou signe ici son deuxième album de bande dessinée. Et quel album ! Plus habituée au monde de l'animation pour lequel elle travaille régulièrement (notamment sur Peur(s) du noir), on l'avait pourtant pu la croiser sur La chair de l'araignée réalisé avec Hubert. Ici, elle est seule aux commandes de cette histoire qui se veut une sorte d'Alice au pays des merveilles, version japonaise ( c'est l'auteur elle-même qui me l'a dit !).



Il est à noter tout d'abord que le livre est de grande qualité. Une couverture superbe, un papier au fort grammage très agréable à toucher, des couleurs mises en valeur : voilà déjà un fort bel écrin.

A la suite de Mayuko, le lecteur plonge dans un monde parallèle, situé entre rêve fiévreux (cauchemar !) et réalité. Si la petite fille sait qu'elle doit se méfier de Kitsune, elle finit par céder à ses pressantes invites et se retrouve bien vite perdue dans un monde dont elle n'a pas les clés. Sur sa route, elle croise bon nombre de créatures fantastiques du bestiaire japonais. Au nombre de ces yôkais : Kitsune le renard, le Tengu au long nez, le Kappa du lac, le légendaireTanuki, des rokurokubi aux long cous de serpent. Des yôkais bien effrayants qui n'hésitent pas à se jouer de la petite fille et à se venger gentiment.

Véritable conte moral, Les monstres de Mayuko n'est pourtant pas, selon moi, destiné aux jeunes enfants. Certaines scènes sont d'une violence sourde, parfois même sanglante. L'atmosphère est ambivalente entre naïveté et noirceur plutôt effrayante. Squelettes pendus aux arbres, petite fille mutilée contrastent fortement avec le joli visage rond et fardé de blanc de Mayuko.



Graphiquement, l'album est somptueux. Entièrement réalisé à l'ordinateur, il fait preuve d'un graphisme particulièrement original. Entre inspiration traditionnelle japonaise et formes figuratives, cette histoire est tout autant à lire qu'à voir. On remarquera surtout les décors constitués de formes stylisées qui donnent une modernité certaine au dessin tout en prenant racine dans une tradition plus ancienne. La couleur est franche, forte et puissante, souvent en grands aplats, accentuant ainsi l'effet fantastique de l'histoire. Mélange des genres entre occident et Japon, le style de Marie Caillou est parfaitement maîtrisé et trouve son summum dans des illustrations pleine page plus que réussies.



Marie Caillou réalise ici un superbe album hybride qui s'appuie sur sa connaissance du monde japonais. Une histoire troublante, charmante et effrayante à la fois pour laquelle j'ai eu un véritable coup de cœur !!
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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La chair de l'araignée

Ce one-shot se rapproche de La Ligne droite que j'ai découvert il y a peu. Il aborde un sujet difficile sans le nommer à savoir l'anorexie mais sans tomber dans la dramatisation. Je découvre que cela touche également les hommes. La nourriture devient un véritable dégoût qui reflète un certain mal-être. La rencontre de deux jeunes partageant le même psy marquera le début d'une expérience de vie.



J'avais dans mes relations l'épouse d'un ami qui était atteinte de ce mal. C'était pas évident pour lui. Ils se sont séparés depuis. C'était pas évident de les inviter à dîner. J'ai compris bien des années plus tard que c'est un véritable problème psychologique pas évident à résoudre.



Cependant, j'arrive à comprendre ces personnes qui souhaitent se démarquer de la toute consommation des aliments à outrance. Il faut prendre conscience que le surpoids n'est pas une bonne chose non plus pour la santé. Encore une fois, tout est une question de trouver le bon équilibre. Cette bd donne à réfléchir.
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La ligne droite

Pas aimé du tout. Manipulateur.
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La ligne droite

Hadrien est un ado mal dans sa peau. Il faut dire qu'il n'est pas gâté entre une mère pénible le surprotégeant et des camarades de classe brutaux et moqueurs. Mais bon, faut faire avec, comme lorsqu'on s'amuse à vous faire tomber pendant le cours de sport. Contre toute attente, Hadrien, toujours désillusionné, va se laisser approcher par Jérémie, autre garçon de sa classe, et même plus parce qu'affinités. Au grand dam de la petite amie de ce dernier, et du directeur du lycée catho.



Cette petite bande dessinée, avec son format à l'italienne et ses couleurs sophistiquées, ne manque pas d'intérêt.



Les décors sont épurés, Hadrien vit au fin fond de la Bretagne, mais il pourrait tout aussi bien s'agir de l'Amérique profonde, le design étant soigné, les couleurs très tranchées qui impersonnalisent les lieux, la typo des textes aussi. Après s'être familiarisé avec ces ambiances et cette esthétique, on éprouve une profonde sympathie pour ce jeune solitaire très brillant mais menacé d'une forte misanthropie. Et puis cette histoire d'homosexualité adolescente, amenant son lot d'espoirs heureux puis de déceptions cinglantes, résonne avec une grande justesse, celle qui fait mesurer l'injustice.
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