AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

2.89/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie Dupont est mariée et mère de quatre enfants.

Après des études de Lettres à la Sorbonne, elle a vécu trois ans en Argentine avant de revenir s’installer en France.

D’abord lectrice dans une société de presse puis professeur de français, elle a également travaillé au sein de la rédaction d’un site de régie publicitaire.

Ajouter des informations
Bibliographie de Marie Dupont   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La souffrance est la somme d'incompréhensions et de blessures involontaires ou non qui vous changent ou vous tuent. Je ne suis pas morte, mais je ne vis pas non plus, je navigue entre deux eaux. J'ai de plus en plus de mal à supporter ce flou pas artistique du tout, qui mène au bout de l'impasse.
Mon impasse à moi, elle est dans ma tête, pas ailleurs.
Commenter  J’apprécie          150
Je ne sais pas très bien de quoi j'ai peur, mais j'ai peur. De grossir, de changer, d'aller mieux ? Comment peut-on regretter d'aller mieux ? C'est délirant...
Si j'en crois les médecins, c'est uniquement une question d'ordre physiologique : tant que je n'aurai pas repris quelques kilos, mon corps ne pourra transmettre à mon esprit l'information nécessaire lui indiquant qu'il a changé et qu'il va mieux.
Au-dessous d'un certain seuil, je ne peux modifier ma façon de penser, elle est directement liée à mon métabolisme et, tant que celui-ci ne s'est pas renforcé de façon significative, tout est bloqué. D'où la peur de grossir, la peur de manger, les angoisses, les doutes, les faux pas et les marches arrière.
Commenter  J’apprécie          140
Le problème, avec ce genre de maladie qu'est l'anorexie, c'est qu'elle vous donne l'illusion du pouvoir. Le pouvoir de faire de votre corps un instrument malléable à merci. En réalité, c'est faux. Vous ne dominez plus rien, ni votre corps ni votre tête. La maladie est plus forte que tout, elle vous soumet à des diktats impitoyables. C'est ça, je suis devenue malade à force de vouloir prendre le contrôle. Le contrôle de soi rejaillit sur les autres.
Commenter  J’apprécie          140
Ma maladie est certes une maladie psychologique, mais je crois avoir encore suffisamment de lucidité pour pouvoir par ailleurs mener une vie normale, avec des références justes et des avis qui ont un sens. Au contact de personnes gravement atteintes dans leur intégrité mentale, je prends de plus en plus conscience de ma liberté. Malade, je ne me suis pas perdue. Je refuse d'être réduite à une pompe à pilules, et, d'ailleurs, je refuse de prendre systématiquement les cachets que l'on m'a prescrits. Je les prends si j'en ressens le besoin. On peut considérer ça comme de l'orgueil, mais c'est juste une réaction de survie, de sauvegarde presque. Je sauve ce qu'il y a de bon en moi, enfin ce que je crois être bon... Soigner ne veut pas dire masquer. Avec les médicaments on ne se contente pas de masquer, on plâtre et je refuse absolument d'être emmurée vivante dans un schéma de pensée qui ne me quittera plus jamais. Je préfère crever l'abcès une fois pour toutes, quitte à le nettoyer de temps en temps et vivre, vivre tout ce que j'ai à vivre, entièrement moi.
Commenter  J’apprécie          100
Quatrième d'une famille de neuf enfants, je suis née quinze mois à peine après une soeur lourdement handicapée. A deux ans, elle ne marchait toujours pas et j'ai appris à le faire en même temps qu'elle. J'étais propre depuis longtemps qu'elle portait encore des couches. Sur les photos, nous avions les mêmes robes, nous jouions aux mêmes jeux, si proches mais déjà tellement différentes... Je me tiens droite, j'ai les yeux grand ouverts, les joues rebondies ; son regard à elle dévie, ses bras et ses jambes sont trop maigres, son petit visage tout chiffonné. Un jour, elle s'est arrêtée de grandir, pas moi. Très vite, j'ai fait mien ce handicap, jusqu'à souffrir à la place de ma soeur d'une maladie dont elle n'avait pas conscience. Chaque soir, je m'endormais en priant pour qu'elle guérisse, qu'elle redevienne normale, et chaque matin je me précipitais à son chevet pour voir si j'avais été entendue. Evidemment, il ne s'est jamais rien passé et j'ai fini par comprendre, malgré moi, qu'il ne se passerait plus rien. Que cette petite fille que j'aimais tant resterait à jamais différente, marquée dans sa chair, comme absente au monde et aux autres, les "vivants". Le jour où j'ai compris cela, j'ai cessé de croire que l'enfance était le plus bel âge de la vie.
Commenter  J’apprécie          90
Je pense que l'anorexie n'est pas une fatalité ; s'il est décelé suffisamment tôt, quand il n'est encore qu'une tendance, on peut transformer ce refus en force.
Apprendre à dire non, mais autrement et peut-être même pour d'autres raisons.
J'ai tenu dix ans avant de mettre un nom sur mon attitude, dix ans avant de reconnaître qu'il s'agissait d'une maladie et non d'un simple caprice ou d'une mauvaise habitude. Même aujourd'hui, je répugne à dire que je suis anorexique, c'est un mot qui fait peur et qui traîne derrière lui son lot d'idées reçues et de culpabilité mal digérée.
Commenter  J’apprécie          60
Comme la plupart des jeunes femmes, d'autant plus en Argentine où le culte du corps est poussé à son paroxysme, je surveillais mon poids sans en faire pour autant une obsession. J'étais déjà mince et je ne cherchais pas à maigrir, juste à garder ma ligne. Insidieusement, cependant, mon regard a changé, je me suis voulue plus mince encore. Pourquoi ? Je l'ignore... J'agissais par à-coups, en fonction de mon humeur : à la moindre contrariété, j'arrêtais de me nourrir convenablement, comme pour me punir, mais de quelle faute ? Là encore, je ne sais pas.
Commenter  J’apprécie          40
Chaque anniversaire, chaque fête de Noël provoquaient chez moi un effet dévastateur; Au lieu de profiter pleinement de l'instant présent, de la joie ambiante, des sourires et des rires, j'anticipais le silence, la séparation et la fin.
Tout cela allait finir un jour, inexorablement, le bonheur n'était qu'un leurre.
Il l'est toujours.
Commenter  J’apprécie          40
Je sais bien que ça fait avancer les choses, de penser un peu à soi. On appelle cela faire de l'introspection. Mais à trop creuser, on déterre des cadavres qui n'ont plus de raison d'être. Comme les séquelles de mon enfance et de mon éducation. A quoi ça sert de revenir là-dessus ? Je sais ce qui s'est passé, je sais comment je l'ai vécu, et alors ? Le traumatisme est-il si grand qu'il faille encore s'y appesantir, des années après ? Non, je ne crois pas.
Le traumatisme de vivre, maintenant, l'instant présent, est bien plus vif.
C'est avec ce que je sais aujourd'hui que je dois vivre. Le passé est mort, il a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, c'est vrai, mais je ne peux ni le changer ni l'oublier.Alors autant passer à autre chose.
Commenter  J’apprécie          21
La lourdeur est plus mentale que physique. Je sais, là encore, que je pourrais très facilement supporter 5 kilos de plus. Mais rien n'y fait, mon cerveau refuse cette évidence avec une force inouïe, une détermination farouche, comme si ma vie en dépendait. Or, elle en dépend, mais dans l'autre sens.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marie Dupont (23)Voir plus

Quiz Voir plus

L'inconnu du donjon d'Evelyne Brisou-Pellen

Comment se prénomme notre jeune héros?

Guilhem
Garin
Trousse quelquechose
Torticolis

20 questions
420 lecteurs ont répondu
Thème : Garin Trousseboeuf, tome 1 : L'inconnu du donjon de Evelyne Brisou-PellenCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..