Interview du livre "J'arrête d'avoir peur" de Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont
A notre avis, le thérapeute ne sait pas mieux, ni davantage que la personne qu'il accompagne. Ses paroles, ses théories et ses hypothèses ne sont ni vraies ni fausses. Toutes ses interventions ont une seule et unique fonction : favoriser l'intégration et le changement.
"la créativité n'est pas un quelconque don artistique,elle va plus loin:c'est l'art d'inspirer sa vie en percevant toutes les possibilités en soi qui peuvent permettre de vivre pleinement"
THOMAS D'ASEMBOURG définit ainsi les besoins :
"Il est vrai que le mot besoin est souvent mal compris. Il ne s'agit pas ici d'un envie du moment, d'un pulsion passagère, d'un désir capricieux. Il s'agit de nos besoins de base, ceux qui sont essentiels à notre maintien en vie, ceux que nous devons satisfaire pour trouver un équilibre satisfaisant, ceux qui touchent à nos valeurs humaines les plus répandues : IDENTITE, RESPECT, COMPREHENSION, RESPONSABILITE, LIBERTE, ENTRAIDE."
La plupart des gens ignorent quels sont leurs véritables besoins parce qu'ils mélangent besoins et désirs sans faire de différence. Les besoins de base sont plus profonds et plus justes que les désirs, qui peuvent être vélléitaires et superficiels. La liste de nos désirs est certes très longue, mais faut-il chercher à tous les satisfaire. Il faudrait d'abord se poser la question suivante : la satisfaction de ce désir va-t-elle me procurer un plaisir sain ou, au contraire, va-t-elle m'être néfaste par la suite ? L'assouvissement d'un désir ne doit avoir aucune conséquence négative sur soi ou sur un autre être.
Le stress post-romantique plonge le couple dans un état d'irritation physiologique, émotionnel et psychologique chronique et diffus. Il est pré- judiciable au lien.
L'enfant en chacun a besoin d'amour et de sécurité. ll espère des signes lui prouvant que l'amour n'est pas remis en cause par les divergences et les oppositions. Nombre de personnes ont ressenti dans l'enfance quil était dangereux d'exprimer leur spécificité.
L'idée que le sentiment du devoir et de l'obéissance engendre l'amour est un des principes éducatifs les plus destructeurs.
Penser, et panser l'enfant intérieur comme un être uniquement fragile et vulnérable participe d'une perception largement stéréotypée qui passe sous silence le véritable génie de l'être enfantin, ce qu'il donne, partage et même sacrifie de son essence humaine.
Par nature, la sexualité est polygame mais le lien, lui est exclusif.
Les relations extraconjugales trahissent la difficulté de tisser une intimité prolongée.
La trahison n'est pas sexuelle, mais intime. C'est une trahison du lien qui engendre un sentiment d'insécurité et d'impuissance.
L'amour véritable n'est pas un sentiment tout-puissant, mais davantage un lien.
La relation extraconjugale est une revendication, déclarée ou dissimulée, vis-à vis de l'autre et parfois de la société.
Dans les situations d'infidélité. les deux partenaires ont chacun 100 % de responsabilité dans laffaiblissement du lien et de l'engagement.
Les différences s'ajoutent aux problèmes conjugaux, sans en être la cause. La valse des contraires s'installe dans un couple lorsque les partenaires se focalisent essentiellement sur ce qui est dissemblable. lls oublient peu à peu ce qui les unit et les tentatives de rapprochement se raréfient.
Pour le psychologue John Gottman, les tentatives de rapprochement sont les armes secrètes des couples heureux. Ce sont des éléments de connivence (sourires, blagues, gestes, mots, attitudes) qui dédramatisent la relation et recréent une résonance positive.
Le roi Minos et la reine Pasiphaé sont les images d'adultes incapables de gérer la honte et la culpabilité. Psychiquement, ces sentiments entraînent la construction d'une crypte ou d'un labyrinthe où sont enfermés les problèmes irrésolus et niés. Les systèmes humains semblent avoir la fâcheuse tendance à faire porter sur les frêles épaules de l'enfant les fardeaux son résolus du passé. Aucun enfant ne peut sauver ses parents ou ses aïeux de leurs propres problématiques. cette croyance es une idéalisation archétypale.
Le couple évolue entre deux récifs, entre la peur du contact et celle du retrait. Deux peurs, Cest-a-dire des envies contradictoires: l'envie de plus d'intimité en rejetant sur fautre I'impossibilité d'obtenir cette intmité, et l'envie de plus d'autonomie en projetant sur l'autre I'impossibilité de réaliser le moindre éloignement",» Chaque couple vit aussi avec la peur dun troisième élément (un amant ou une maitresse, un enfanit, un travail, etc) qui leur arracherait l'être cher.
On tente de désapprendre l'amour à son propre corps, à ne plus sentir ce qui est juste et bon, ce qui est source de joie et de bien-être.
On se protėge de la souffrance du manque par des cuirasses corporelles.
La contrainte de l'adaptation dans la relation se cristallise finalement sous la forme d'un message intériorisé: «Je ne peux pas être libre et lié à l'autre en même temps. » Voilà qui engendre nombre de difficultés en amour.