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Critiques de Marie Gloris Bardiaux-Vaïente (176)
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L'enfer est vide, tous les démons sont ici

Le sujet est sérieux puisqu'il s'agit du procès du célèbre nazi Adolf Eichmann qui a été enlevé en Argentine par les agents du MOSSAD pour être jugé devant une cour de justice en Israël sous la direction de David ben Gourion alors premier Ministre. C'était un geste politique fort pour ce jeune état en quête d'unification par rapport à la mémoire commune de l'horreur absolue.



La délicate question qui divise est : fallait-il nécessairement appliquer la peine de mort dans une telle configuration face à un monstre qui joue le fonctionnaire zélé dans le genre « j'ai tué des millions de juifs car c'était mon boulot de fonctionnaire d'obéir aveuglément ». C'est là où on pourrait avoir des envies de meurtres.



En France, en droit pénal, nous avons ce qu'on appelle la théorie des baïonnettes intelligentes qui permet à un fonctionnaire de ne pas appliquer un crime lorsqu'il est gentiment demandé par le hiérarchique. Il y a des moments où il faut savoir dire « non » surtout dans des cas aussi extrême.



Par ailleurs, on apprendra que l'état d'Israël n'a plus jamais appliqué la peine de mort après l'exécution d'Eichmann. L'abolition de la peine de mort est un absolu qui ne souffre d'aucune exception.



Cette BD est d'une rare intelligence sur un sujet qui divise encore la société israélienne. A noter que j'ai beaucoup aimé ce qu'avait écrit Primo Levi à ce moment là. Ce n'est point du pardon mais de l'humanité dans un monde qui en manque cruellement.
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Sirènes et Vikings, tome 3 : La sorcière des me..

BD FANTASY / MYTHOLOGIE. En somme un projet collectif sympathique pour ne pas dire intéressant, où tout le monde semble mettre du sien pour obtenir une réalisation sympathique pour ne pas dire intéressante... Dans ce tome 3 le pauvre Gildwin enfant trouvé et amant maudit est coincé entre une mère qui prétend l’aimer mais qui n’hésiterait pas une seconde à le tuer et une maîtresse qui l’aime vraiment au risque d’inciter sa famille à le tuer… Guerre et Paix sur les mers du nord : To Be Continued, avec d'autres personnages et d'autres auteurs coordonnés par Gihef !
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Cléopâtre, la reine fatale, tome 2

Ce tome 2 d'une série qui au final devrait en faire 4 est presque un diptyque :

- dans un 1er temps nous sommes dans le game of thrones égyptien et Cléopâtre vampe César et Marc-Antoine pour se débarrasser sans aucune armée de son frère Ptolémée XIII qui en se débarrassant de Plothin et se mettant à dos Achillas scelle sa propre perte... Ptolémée XIII est mort, vive Ptolémée XIV époux, marionnette et paravent de la divine Cléopâtre !

- dans un 2e temps nous sommes dans le game of throne romain et Cléopâtre regarde impuissante César et Marc-Antoine essayer de dompter le peuple romain manipulé de tous les côtés par tous les mécontents d'autant de changement en aussi peu de temps... Et bien sûrs les prétendus défenseurs de la République regrettent bien trop les temps passé de la ploutocratie mondialisée où les riches étaient faits pour être de plus en plus riches avec tous les privilèges qui vont avec et où les pauvres étaient faits pour être de plus en plus pauvres donc asservis et exploités !

Un tome mine de rien très riche qui dépasse largement sa fonction de soap nobiliaire antiquisant. La relation entre César le conquérant qui cherche un héritier à qui léguer le monde et Cléopâtre qui cherche un partenaire à qui léguer sa vision du monde est très intéressante, avec moult dommages collatéraux où elle flirte charnellement avec Marc-Antoine et intellectuellement avec Cicéron. le parallèle est saisissant entre les Romains qui se sont construits en s'ouvrant aux autres civilisations et qui ici font preuve d'un racisme et d'une xénophobie qui historiquement causera leur extinction, et les Grecs qui n'ont jamais caché leur racisme et leur xénophobie mais qui ici revendiquent fièrement une culture métissée et cosmopolite qui leur permettra de survire à leurs conquérants pendant près de 1000 ans... Il y a intrinsèquement un dézingage de l'alliance maudite entre élitisme et populisme qui aujourd'hui pourrit tous les pays occidentaux : dans un système-monde, le repli sur soi ne peut être cause de malheurs pour soi et pour autrui, mais ces élites suprématistes qui nous dirigent ne le comprendront jamais donc continueront de nous amener dans les ténèbres pour nous y enchaîner par la peur et l'ignorance... D'un côté nous avons des interludes fantastiques dans lesquels les dieux parlent aux hommes et dans lesquels les hommes parlent aux dieux, et d'un autre côté nous avons un fil directeur centré sur la maxime « vox populi, vox dei » : et si au lieu de subir le fameux « diviser pour régner » si chère aux pervers narcissiques qui nous gouvernent, c'est l'accumulation de petites actions qui permettraient de se débarrasser d'eux pour réaliser de grandes choses ?

Les auteurs font certes du foreshawdowing avec Octave servant de nounou à son cousin Césarion, avec tous ces faux-culs traîtres à celui qui les a laissé en vie qui veulent séparer César et Marc-Antoine pour tuer l'un et manipuler l'autre, mais ce qui m'a frappé c'est les similitudes avec leurs multiples avatars : César le météore et Cléopâtre l'étoile ont laissé un trace indélébile non seulement dans l'Histoire de l'humanité mais également dans l'imaginaire de l'humanité, et c'est ô combien fascinant de voir leurs récits être reconfigurés encore et encore pour exercer toujours la même attraction... Et ici entre les dessins stylés de Joël Mouclier et les dialogues à la Michel Audiard du couple Gloris c'est champagne ! (d'ailleurs ils se payent même le luxe de clins d'oeil à des oeuvres aussi cool que "Deux heures moins le quart avant Jésus Christ" ^^)
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Ils ont fait l'Histoire, tome 37 : Talleyrand

BD HISTOIRE / XVIIIème & 19ème siècle.

Cet album consacré à Talleyrand ne m’a pas enthousiasmé de prime abord, mais il faut dire que le personnage m’était et m’est toujours plutôt antipathique. Marie Bardiaux-Vaïente a fait le choix de centre le récit sur le Congrès de Vienne, grande fête du retour à l’Ancien Régime qui s’étend de 1814 à 1815, où Talleyrand a joué l’Angleterre et l’Autriche contre la Prusse et la Russie, et les petits pays contre les grandes puissances pour qu’on foute la paix à la France. Il est parfaitement complété par le dossier d’Emmanuel de Waresquiel qui brosse la personnalité et le parcours d’un homme de paradoxes et de convictions à la fois, qui fait figure de « kingmaker » de la période révolutionnaire.
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Dans les couloirs du Conseil constitutionnel

Club N°56 : BD sélectionnée

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Pédagogie pour cette BD qui nous éclaire de façon ludique sur le conseil constitutionnel, ses fondements, comment il fonctionne, sa place dans notre démocratie !



Ce n'est évident d'expliquer clairement nos institutions, et je trouve cette BD très utile.



Sophie

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Du droit constitutionnel en BD, c'est si rare, cela vaut le coup...



Vincent

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Intéressant, bien fait !



Morgane R

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Cléopâtre, la reine fatale, tome 1

Décidément la série "Reines de sang" ne manque de bons sujets pour faire de bonnes histoires, car après Aliénor la légende noire, Isabelle la louve de France, Frédégonde la sanguinaire, et Tseu Hi la dame dragon nous découvrons Cléopâtre la reine fatale !

Tandis que César et Pompée joue un game of thrones à l'échelle de la Mer Méditerranée, nous suivons un "Dallas" antiquisant que n'aurait pas renié HBO grand spécialiste des séries grimdark : Cléopâtre VII la peste, Ptolémée XIII le sale gosse, Pothin l'eunuque comploteur et Didia l'esclave espionne, le rusé ministre Appolodore et le bouillant général Achillas, Hopi l'ancienne favori nubien et Skall le nouveau favori celte… Ah ça les auteurs font bien sentir bien que Cléopâtre est un garce en privé et une crevarde en public, mais c'est une femme dans un monde gouverné par les hommes donc toutes les armes sont bonnes pour survivre, combattre, et qui sait remporter la victoire… Il faut dire que comme tous les personnages sont dotés d'une profonde amoralité, ses côtés détestables ne suscitent pas l'antipathie pour autant : d'un côté elle dégage autant de charisme qu'une Gina Lollobrigida de la grande époque, et d'un autre côté elle ressemble tellement à ces aristocrates qu'on adore détester, et dont on suit les frasques avec un plaisir coupable à peine dissimulé ^^

Après "Meridia", le très bon et sans doute très mésestimé Thierry Gloris retrouve son vieux compère Joël Mouclier qui lui offre donc nous offre des graphismes aux petits oignons très colorés et très expressifs. Ils s'entendent comme larrons en foire (un peu trop d'ailleurs, il y a pas mal de scène assez crues ^^), du coup ce tome associe très bons dessins et très bons dialogues pour une très bonne histoire sublimée par la touche féminine apportée par Marie Gloris… Que demander de plus ? d'autres tomes du même niveau évidemment ! blink



PS : mention spéciale pour le singe des "Aventuriers de l'arche perdue" ^^
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Isabelle, la Louve de France, tome 1

Voilà une collection, nouvelle de cette année, qui fait un peu parler d’elle : Les Reines de Sang, chez Delcourt ! Après Aliénor, c’est au tour d’Isabelle de France, fille de Philippe IV le Bel, reine d’Angleterre, la Louve de France, de voir sa vie adaptée en bande dessinée.



Saluons tout d’abord la bonne initiative de la part de Delcourt, qui surfe sur une nouvelle vague de féminisme relatif et d’intérêts historiques (pensons à la série débutante Sorcières chez Soleil qui vise un peu les mêmes thématiques que ces Reines de Sang).

Dès le début de cette histoire, on peut rapidement constater la relative facilité des choix scénaristiques, avec du grand classique (les références aux Rois Maudits, aux Templiers, etc. sont légion), toutefois, au moins, ce scénario à quatre mains (œuvre de Thierry Gloris et de sa femme, Marie Gloris) fait son boulot avec un enchaînement connu des événements, mais également quelques scènes-clés, dont notamment une cérémonie d’hommage particulièrement réussie, que je crois pouvoir tout bonnement qualifiée de parfaite en tout point ! Malheureusement, face à ces bons côtés, l’intrigue prend un tournant tragique et s’accélère radicalement sans parvenir à me convaincre à la toute fin. De plus, les deux auteurs abusent, selon moi, de scènes tendancieuses : d’allusions un peu coquines au départ, on passe très rapidement à des situations carrément obscènes dont l’intérêt historique et/ou fictionnel (notamment le chapelet d’Edouard II…) m’échappe complètement. Voyeurisme et racolage habituels ont l’air de s’être sérieusement immiscés dans le scénario.

Ajoutons à cela, à la volée, des situations franchement caricaturales pour une royauté qui ne peut vivre sa vie quotidienne sans se sentir obligé de jouer des scènes dignes d’une tragédie grecque (la scène où le futur Edouard III joue devant son grand-père était une très bonne idée, mais vite gâchée par la caricature de personnalité attribué à Philippe IV le Bel), ainsi qu’une façon de parler, un langage, attribué au roi Philippe IV le Bel et à sa fille Isabelle notamment, qui correspond bien plus à la cour de Louis XIV ou à la bourgeoisie du XIXe siècle qu’à la monarchie du XIVe, surtout quand ces personnages sont en privé : le décalage est franchement bizarre, mais j’imagine que ça passe mieux et que ça parle davantage au lecteur dit « standard » ; et enfin, certains personnages, justement, apparaissent assez souvent, mais ne sont que très peu développés et sont, du même coup, bloqués dans un schéma de personnalité très strict : Philippe le Bel et sa belle-fille Blanche de Bourgogne en sont deux parfaits exemples.

On peut toutefois s’enorgueillir de bons graphismes en général, mais parfois discutables ; je crois même pouvoir distinguer au moins trois styles juxtaposés au gré des scènes, et pourtant nous avons là affaire à un seul et même dessinateur ! En effet, le style de couverture, un peu grossier, mais plutôt agréable, revient assez souvent ; le style de la page de titre, très gracieux et qui met en valeur la féminité d’Isabelle, apparaît pour quelques rares scènes où il s’agit bien de mettre en lumière les traits de la Louve de France ; enfin, ces deux aspects sont, de temps en temps, gâchés par l’apparition d’un style nettement moins racoleur, celui qui illustre la quatrième de couverture, c'est-à-dire un dessin aux traits franchement grossiers, rondouillards et péjoratifs au possible. De là à dire que le dessinateur a tout simplement voulu retranscrire, de manière particulièrement nette, des directives strictes sur comment présenter la reine Isabelle et que cela donne un aspect vraiment subjectif à l’affaire, il n’y a qu’un pas…

Pour finir, on peut regretter – et surtout ceux, néophytes, qui ne connaissent ou ne connaissaient pas l’histoire d’Isabelle de France et la découvrent avec cet album – de voir l’intrigue du deuxième tome dévoilée dès le quatrième de couverture du présent tome un…



Au terme de cette critique très revendicatrice, j’ai bien conscience de cracher un peu dans la soupe devant cette jolie bande dessinée, mais finalement, peut-être suis-je trop blasé de voir ce genre d’histoires dans l’Histoire, de voir toujours les mêmes thèmes repris inlassablement sans choquer personne, de voir ces "filons" historiques exploités jusqu'à la moelle sans franchement innover, de voir toujours des scènes racoleuses sans aucun intérêt direct pour l’intrigue… peut-être est-ce moi qui ne comprend rien à rien. Ça doit être ça, oui.



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Isabelle, la Louve de France, tome 2

Un peu plus proche de la réalité historique que le tome I, avec des planches très esthétiques, notamment sur le corps d'Isabelle dans les bras du "gentil" Mortimer.



Des batailles au trait évocateur, mais encore trop peu de détail sur la réalité du comportement d'isabelle à l'égard d'Edouard II qu'elle a continué d'aimer malgré ses amours avec Mortimer. La figuration d'Edouard III sous les traits d'un enfant plutôt mal élevé ne correspond certainement pas aux réalités de l'époque.



Il faut accepter les entorses à l'histoire dans ce genre de BD à laquelle il m'est impossible d'accorder plus de deux étoiles du fait de la présentation trop souvent inexacte de la personne et des actions d'isabelle de France.



Je poursuivrai quand même cette série sur "Les reines de sang" avec Aliénor d'Aquitaine, autre grande dame du Moyen Age.
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L'abolition : Le combat de Robert Badinter

Courage et détermination de Robert Badinter pour abolir la peine de mort en France. Quelques pages sur les derniers exécutés et l’élection de François Mitterrand. Des dessins sombres où il n’est pas toujours évident de reconnaître les personnages. Une bonne dose de rappel.
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L'abolition : Le combat de Robert Badinter

Dans les années 1970, la France était coupée en deux.

L'abolition de la peine de mort représentait un sujet explosif qui divisait l'opinion publique.

J'étais d'ailleurs au lycée. En cours de français nous avons dû soumettre notre opinion: le débat était houleux.

Mais le 30 septembre 1981, notre pays a tranché. L'abolition de la peine de mort est adopté. L'avocat et garde des sceaux

Robert Badinter sort vainqueur de cette lutte de trente six ans. Combat acharné pour cet homme qui possède la conviction inébranlable que les exécutions sont des actes barbares. Tout avocat doit défendre son client et trouver une part d'humanité dans le monstre.

Ce sont les divers procès menés par Badinter qui permettront une avancée notable dans les consciences. Fini les têtes coupées sous la guillotine, la réclusion à perpétuité devient la sentence la plus sévère.

La voie s'ouvrira avec la présidence de François Mitterrand favorable à l'abolition.

Mais une terrible épreuve personnelle risque d'ébranler les convictions de Badinter. En tant qu'homme au cœur noble, Badinter ne plie pas durant le procès Barbie "le boucher de Lyon". Aucune dérogation même pour ce monstre. Maître Vergès doit défendre son client, c'est son devoir d'avocat. Badinter ne vacille pas d'un pouce; son "vœu incandescent " doit triompher.



On assiste dans cette bd à de vrais feuilletons qui m'ont happés. J'ai retrouvé cette crise que traversait la France où la société demandait la loi du talion pour les monstres.

Je regrette seulement le manque de ressemblance des portraits surtout pour les lecteurs qui ne connaissent pas les hommes politiques de cette époque.

Les choix de couleurs froides apportent cette atmosphère rigoureuse qui sied à la justice.



Ce récit éclairant donne la parole à un homme admirable, intègre et tenace. Dans la lignée de Gisèle Halimi et de Simone Veil.

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Bobigny 1972

Bobigny 1972 retrace les évènements et le procès pour avortement contre Marie-Claire Chevalier et sa mère, et défendu par Gisèle Halimi. C'est le procès contre une fille violée, dénoncée par son violeur, que Gisèle Halimi retournera contre la loi anti-avortement, un procès historique pour l'avancée des droits de la femme.



Le graphisme est classique, la colorisation joue sur les tons rétros qui cadrent bien avec le début des années 70. le dessin est au service du récit. La narration bénéficie d'une structure efficace, comme un montage de cinéma, ménageant le suspense, mettant en exergue les moments forts, et jouant adroitement entre l'angoisse de Marie-Claire, et la volonté sans faille de Gisèle Halimi. C'est bien construit, cela permet d'ajouter de l'émotion à ce récit, de tenir le lecteur en haleine et de magnifier ces évènements.



Cette lecture m'a bouleversé, entre joie et effarement, joie pour l'issue, pour l'admiration que j'ai pour Gisèle Halimi, effarement pour l'horreur face à l'ordre établi, sexiste dans les lois et les mentalités.



Alors cette lecture est vraiment enthousiasmante, parce qu'elle révèle un élan formidable, il faut propager cette histoire, la faire connaître, et cette bande dessinée est un moyen très efficace par sa simplicité, par l'émotion qu'elle provoque, par le débat nécessaire qu'elle met en scène. À mettre dans tous les CDI du monde !
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Isabelle, la Louve de France, tome 1

Ayant lu récemment l'excellente biographie d'Isabelle de France par Sophie Brouquet, j'ai souhaité prolonger ce temps avec la belle Isabelle par ces deux bandes dessinées qui lui sont consacrées sous la collection "Les reines de sang". Je savais bien sûr que cela n'aurait rien à voir avec un texte historique richement documenté.



Il reste donc la qualité du dessin avec de très belles planches, mais le contenu est bien éloigné de l'Histoire, ne serait-ce que par le titre "La louve de France" qui ne correspond pas à la réelle personnalité d'Isabelle.



L'épisode de l'exécution des templiers n'était pas nécessaire car sans rapport direct avec l'héroïne. En revanche, point de Gaveston qui fut le premier favori d'Edouard II avec lequel sa relation reste surtout sentimentale sans preuve encore d'homosexualité.



D'ailleurs, Isabelle a aimé Edouard, l'a protégé, et lui-même a été très généreux envers elle en la dotant richement de terres, châteaux, bijoux. Par la suite, leur relation a certes évolué, avec l'arrivée des Despenser traitée dans le tome II de cette bande dessinée.



La dénonciation par 'Isabelle des frères d'Aulnay reste une coïncidence car ils ont exhibé à leurs ceintures les aumônières offertes par la reine à ses belles-soeurs.



Donc, une très belle Isabelle dessinée avec talent, mais un scénario bien trop éloigné de la réalité historique avec des dialogues assez pauvres.
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Fille d'Oedipe

Une très belle couverture, un titre intrigant, une évocation de la mythologie grecque : obligée que j’étais d’ouvrir cet album.

La couverture vous donne une indication du type d’illustration : un dessin assez classique (qui manque d’émotion à mes yeux), du noir et blanc... à l’exception d’un peu de rouge qui apparaît au milieu de l’histoire et qui donne du sens.

La fille d’Œdipe c’est Antigone. (Son nom est connu, c’est un peu dommage de ne la définir que comme "la fille de", non?)

L’histoire commence lorsqu’elle part accompagner son père Œdipe qui s’est aveuglé, après avoir découvert le tragique de sa destinée.

Même si c’est bien elle, Antigone, qui est l’héroïne, l’album décrit aussi la lutte de pouvoir entre ses frères, entre elle et le tyran Créon, opposant sa féminité créatrice à leur masculinité toxique : une histoire d’émancipation (mot beaucoup plus joli que "empouvoirement", vous ne trouvez pas ?)

L’autrice est historienne, et les références sont nombreuses et pertinentes.

Toutefois j’aurais aimé voir approfondi le personnage d’Antigone, qui n’apparaît ici défini que dans son opposition aux hommes.



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Bobigny 1972

Bobigny 1972, le procès de femmes ordinaires exposées, traitées en criminelles pour avoir fait le choix d’une vie celle de Marie-Claire. Nous leur devons aujourd’hui l’extraordinaire…



On a beau connaître les grandes lignes et les grandes figures du combat pour la liberté des femmes, c’est avec les histoires individuelles qu’on prend pleine conscience de la violence d’une loi et d’un système qui réprimaient les avortées et rejetaient les fille-mères, « parquées » dans des centres à l’abri du regard des bien-pensants. Derrière cette affaire retentissante, c’est le drame intime d’un viol puis d’une grossesse non désirée devenu drame familial car Marie-Claire a toujours été soutenue par sa mère, une femme exceptionnelle. C’est donc avec beaucoup d’émotions que j’ai vécu leurs douleurs communes et leurs moments d’intimité magnifiquement retranscrits par des dessins tantôt angoissants tantôt réconfortants. Une œuvre qui par ses couleurs et son graphisme nous transporte avec vigueur dans les années 70, au service de l’histoire d’une noble cause.



Soutenues par Gisèle Halimi et l’association « Choisir », Marie-Claire et sa mère ont parlé au nom de toutes. Alors, tout simplement, merci!
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Sirènes et Vikings, tome 3 : La sorcière des me..

Les tritons doivent rester cantonnés dans leur grotte. Ils ne sont là que pour ensemencer les sirènes. En échange, celles-ci leur procurent de la nourriture. Rien de tel qu’un Norrois pour les sustenter. Mais pourquoi les tritons ont-ils chassé l’un des leurs. Serait-ce parce qu’il porte une rune gravée sur sa poitrine ? Parole de sirène, jamais on n’a vu cela… Et visiblement, cela ne plaît pas aux autres tritons qui n’hésiteront pas à le tailler en pièces s’il y retourne. Aegir, le puissant maître de ce monde sous-marin et époux de Ran n’est pas homme à tolérer une transgression de la loi. C’est donc en cachette que Ran va confier ce jeune triton à sa fille la plus douée, Blodughadda, une vraie peste qui joue des tours à ses sœurs et qui dispose de pouvoirs magiques très puissants. Mais la jeune sirène arrivera-t-elle à cacher à son très puissant père la présence de cet hôte hors de la grotte des tritons ?



Critique :



Bienvenue dans ce conte de fées imaginé par Marie Bardiaux-Vaïente et scénarisé par Gihef. Les fabuleux dessins sont l’œuvre de Livia Pastore et les couleurs sont dues au talent de Bruno Pradelle. Les Vikings dans cet album ne sont que des faire-valoir juste bons à être donnés en pitance aux tritons. Dans ces mers du nord, une sirène d’un type redoutable est introduite par des Norrois qui ont pillé Séville et s’en revienne avec leur butin, dont cette étrange créature dont ils sont loin de se douter de ses pouvoirs maléfiques.

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Isabelle, la Louve de France, tome 1

En cette année 2012 voilà que Delcourt inaugure le lancement d'une toute nouvelle collection consacrée aux « Reines de sang », ces femmes qui marquèrent durablement l'histoire de l'Europe du Moyen Age et passèrent à la postérité. Deux séries ont ainsi d'ores et déjà vu le jour : la première dédiée à la célèbre Aliénor d'Aquitaine et la seconde à Isabelle de France à laquelle seront consacrés deux volumes. Fille du roi de France Philippe IV le Bel et reine d'Angleterre de part son mariage avec Édouard II, celle dont le tempérament implacable et violent lui valut le surnom de « Louve de France » est un personnage extrêmement captivant que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir dans ce premier album. Il est certes difficile de ne pas penser à la fameuse série des « Rois maudits » de Maurice Druon, dont les concepteurs de la bande-dessinée confessent d'ailleurs s'être beaucoup inspirés, mais Thierry et Marie Gloris disposent d'assez de matière pour proposer une version bien à eux, pour le moment davantage centrée sur la vie intime d'Isabelle et ses déboires avec sa famille que sur son influence politique.



Tout au long de ce premier album, ce sont ainsi les membres de l'entourage direct de la reine qui sont avant tout mis en avant : Philippe IV le Bel qui n'hésite pas à sacrifier sa fille au nom de la politique, le roi anglais Édouard II dont les penchants homosexuels sont ici très soulignés, le futur Édouard III encore enfant mais déjà bien décidé à faire triompher l'Angleterre sur la France, Roger Mortimer, dont on devine l'affection naissante qu'il éprouve pour la reine... Le portrait réalisé par les auteurs de cette souveraine implacable est à mon sens plutôt réussi, ni trop complaisant, ni trop noir : le lecteur découvre une femme fière, humiliée par son mari et bien décidée à purger la royauté de tous ceux qui oseraient se mettre en travers de son chemin. Les graphismes quant à eux sont, dans l'ensemble, très réussis, même si on pourrait parfois regretter le manque de naturel de certaines expressions du visage des personnages. Rien de très grave cela dit, d'autant plus que les couleurs sont, pour leur part, parfaitement utilisées et parviennent sans mal à nous plonger efficacement dans l'ambiance de cette Angleterre du début du XIVe siècle.



Ce premier album du diptyque consacré à Isabelle de France devrait donc ravir tant les amateurs d'histoire que de bande-dessinée et l'on peut saluer l'initiative de la maison d'édition Delcourt qui met ici à l'honneur ces femmes au destin passionnant. A quand le second volume?
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Bobigny 1972

Une claque, une vraie, belle claque.

Quelle lecture...je suis encore émue au moment où j'écris ces mots.

Nous sommes en 1972, la loi ne permet pas encore aux femmes d'avorter, de faire le choix de garder ou non un enfant dont on ne veut pas, dont on ne peut pas s'occuper, qui parfois est le fruit d'un viol. La loi des hommes, faite par des hommes pour les femmes. Des hommes qui ont le droit de partir, de laisser la femme seule face à cette grossesse.

Comme Robert Badinter qui avait décidé de défendre n'importe quel homme qui risquerait sa tête, Gisèle Halimi défend les femmes qui se sont mises hors-la-loi en avortant.

Cette BD nous met face à l'inégalité de la femme, de par sa position sociale, face à la justice.

Cette BD retrace les circonstances qui ont conduit Marie-Claire Chevalier et sa mère, Michèle, devant le tribunal de Bobigny et nous rend les minutes du procès, les plaidoyers des avocats mais aussi des célébrités, des médecins.

Cette BD nous raconte ce verdict historique et les conséquences sur la législation française.

C'était en 1972. C'est si prêt finalement. Et quand on pense que l'avortement n'a été légal en Belgique qu'en 1991...ça laisse songeur.

Le dessin de Maurel est parfait (j'ai envie de dire : comme toujours), tant dans son traitement que dans son adéquation avec le sujet qu'il sublime.

Une lecture poignante et nécessaire. Un chef d'oeuvre
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Féministes

Le sujet m’intéressait. J’ai imaginé une BD façon « Culottées » de Pénélope Bagieu. Or, celle-ci est plutôt basée sur le sexe, les revendications comme celles des trans, intéressantes, qui expliquent leurs problèmes face aux pièces d’identité. Un peu d’humour et d’optimisme aurait fait du bien d’autant que les dessins, en noir et blanc, sont souvent sombres.
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Cléopâtre, la reine fatale, tome 2

Cléopatre a séduit le grand général romain César et va ainsi récupérer son trône d'Egypte. Mais elle voit plus loin pour son avenir et va poursuivre ses plans politiques grâce à César.



Tome 2 pour cette reine de sang qui a de l'ambition et peu de scrupule. elle se débarrasse de son frère pour pouvoir librement reconquérir le trône d'Egypte, en trompant par la même occasion César avec Marc-Antoine pour s'assurer de son soutien. La Cléopatre ainsi dépeinte n'est pas vraiment sympathique pourtant au cours de ce second tome où le temps passe, où César retourne à Rome en conquérant, ou elle vient s'installer dans la ville éternelle avec Césarion, on voit notre reine murir.



Le dessin est vraiment sympathique et les couleurs chatoyantes sont splendides. C'est très agréable à regarder.

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Dans les couloirs du Conseil constitutionnel

Le droit constitutionnel en bande-dessinée.



Qu'est-ce que le Conseil constitutionnel ? Quel est son rôle dans la Ve République ? Comment contribue t-il à la vie démocratique ? Cette bande-dessinée répond à ces questions et à de nombreuses autres.



C'est une excellente bande-dessinée de vulgarisation. Marie Bardiaux-Vaïente s'attache à expliquer la création et le fonctionnement du Conseil constitutionnel. A cela s'ajoute quelques notions de base en droit (hiérarchie des normes).



Le sujet est de base très aride, mais l'auteure a eu la très bonne idée de se mettre en scène avec son illustratrice. Les voilà en visite au Conseil constitutionnel pour préparer l'écriture de la bande-dessinée. Les explications sont claires et émaillées d'exemples. L'humour est également très présent et adoucit les passages techniques.



Le dessin est très agréable. Les couleurs sont sobres et naturelles. Les personnages sont dessinés façon cartoon pour les "anonymes", et réaliste pour les politiques ( Laurent Fabius, Simone Veil...). Ceux-ci sont immédiatement reconnaissables. De nombreux gags visuels apparaissent au fil du récit.



Bref, une bande-dessinée qui permet de découvrir le fonctionnement d'une institution de la République.
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