Citations de Marie Laberge (612)
… Les pertes mnésiques, les absences de mémoire si vous voulez, devraient s'espacer. En principe, vous devriez peu à peu retrouver votre passé. Là encore, les émotions joueront un rôle : ce que vous savez sans émotion reviendra probablement plus vite. Mais il n'y a pas de règle fixe — chaque personne réagit différemment. Cela dépend de tellement de facteurs, les études sur le sujet démontrent une telle variété…
Dans le coma, le libre arbitre n'existe pas — c'est un état animal.
C'est fou comme avoir peur, ça empêche des affaires.
Quand un être aussi intéressant trouve le moyen d'échapper au moule étroit et débilitant de sa vie, il ne lâche pas facilement sa chance — il essaie de s'y accrocher.
Ça sert à rien de s'inquiéter. Faut prendre les choses une par une, au jour le jour. Essayer de pas s'en faire d'avance, de pas angoisser avec ce qui n'est pas arrivé…
Retourner dans le rien et redevenir en harmonie. Elle veut flotter et ne pas être. L'inconscience béate et bienheureuse. L'esprit fermé, le cœur gelé et le corps absent. Sans lien avec quiconque, même pas avec elle-même.
Tout le monde a une famille. On vient de quelque part, on a des racines, des liens avec des gens qui nous importent ou qui devraient nous importer.
C’est un mensonge si on se dupe soi-même. J’ai une foi ébranlée, affaiblie, une foi qui boite, tiens. J’ai fait de la bonté mon apostolat. C’est ce qui me guide : la bonté. Vous pouvez me le reprocher, mais c’est ce que j’ai trouvé de mieux.
Vieillir a du moins l’avantage de calmer le corps.
Il est toujours bon d’apprendre que les grands-parents ont fait preuve de dignité avec celle qui a déblatéré contre leur petit. Ils l’ont payée grassement, ils ne lui ont fait aucun reproche, et ils ont veillé à ce qu’elle ne trouve rien à redire à son renvoi puisqu’elle ne possédait pas ce foutu diplôme. Pour une pie avide de ragots et animée de sentiments douteux, voilà une sortie plus qu’honorable. Un point pour eux.
Tous les goûts sont dans la nature. Dieu merci, cette orientation nous laisse le champ libre pour les très belles femmes…
L'amour d'après l'amour avait une indicible douceur.
"T'as peur de baiser, tu n'as pas peur d'aimer." Et moi, achève-t-elle dans sa tête, j'ai peur d'aimer mais pas de baiser.
« La seule éternité semble bien être ce cri inépuisable, cette constante exigence d’amour qu’il croyait bien pourtant avoir étouffé au fond de lui. »
« David reste sur le lit, déconfit, la bouche pleine d’excuses qu’il ne peut même pas dire. Il a toujours la bouche pleine de mots imprononcés. »
La beauté du moment achève de disperser son inutile préoccupation. Elle fixe les eaux tranquilles de la rivière, y dépose son souci, comme si c'était un petit bateau de papier plié, et elle l'imagine descendre doucement le courant paresseux.p.180