Citations de Marie Vingtras (313)
Quand Magnus m’a ouvert sa porte, j’ai compris bien vite qu’ici les gens vous demandaient jamais d’où vous veniez. Vous pouviez vous être sorti les fesses tout droit de l’enfer ou être descendu du paradis, ça faisait pas de différence. Si vous étiez prêt à vivre au milieu de nulle part, à travailler dur, quel que soit le temps, et à pas vous plaindre, il y avait une place pour vous.
Après avoir connu si longtemps la fraîcheur de l’Alaska, la chaleur de la ville l’avait pris à la gorge. Un bon chrétien y aurait vu un avant-goût de l’enfer, disait-il. Je trouvais que l’enfer de cette ville ne tenait pas tant à sa météo qu’à ceux qui y vivaient
Il y a des choses qui ne durent pas et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bonheur occupe toujours la première place du classement.
Isolé dans nos terres, je n'aurais jamais imaginé à quel point la famille avait un sens.
Parfois les ours ne crachent pas sur un bout de bidoche humaine, surtout quand elle a essayé de vous tirer dessus comme un lapin.
Par ici, le "moi sauvage", il valait mieux le découvrir rapidement, sinon ça devenait compliqué de tenir dehors.
Mais, quelle que soit la technologie utilisée, l’homme trouvera toujours un moyen inédit de blesser, de trancher, d’amputer ses frères à n’en plus finir, c’est dans sa nature.
Mais il y a des choses qui ne durent pas et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonheur occupe toujours la première place du classement.
L’espoir trompe autant qu’il fait vivre, c’est ce que me répétait Bess et elle avait l’air de s’y connaître en espoirs déçus.
Avant les enfants, vous croyez que votre vie est pleine et palpitante, que les événements insignifiants qui la rythment suffiront à vous rendre heureux. Après, vous mesurez ce que sera le vide quand ils seront partis, quand il n'y aura plus rien qui vaille tout à fait la peine d'être vécu, rien qui vaille plus que le bonheur de les avoir vus grandir, changer de statut, d'enfants hésitants à jeunes adultes qui contestent la moindre de vos décisions.
C’était mon aîné, mon seul frère, et j’aurai volontiers mis mes pas dans les siens jusqu’à la fin de nos jours. Il était différent du reste de la famille, tandis que je ressemblais physiquement à papa, trait pour trait, tel père tel fils. Pourtant je voyais bien que le paternel ne le regardait pas de la même manière que moi. Thomas existait déjà comme un individu entier et complexe, alors qu’avec mes trois ans de moins je n’étais qu’un adolescent mal dégrossi. C’est ce qui nous a éloigné petit à petit l’un de l’autre, ce qui est paradoxal vu que nous n’étions déjà pas bien nombreux dans le coin.
C'est bien une idée de môme, ça, s'inquiéter de briser le cœur de quelqu'un.
Papa disait que c'était pire que la tempête en elle-même : ce moment où tout est suspendu, comme lorsque vous êtes dans l'œil du cyclone, et où vous commencez à respirer alors que le répit sera de courte durée et qu'il faudra lutter à nouveau.
Thomas s’était aussi mis en tête de ne plus manger d’animaux. Il disait que nous n’avions pas besoin d’ôter des vies pour assurer la nôtre, que nous pouvions nous nourrir de plantes, de végétaux, comme si le climat de l’Alaska se prêtait au jardinage. Maman se creusait la tête pour lui faire à manger et moi je prenais un malin plaisir à déguster devant lui ma viande grillée, dégoulinante de jus et de graisse.
... elle est morte dans son sommeil, exactement comme elle avait vécu, sans faire de vagues.
Il y a des choses qui ne durent pas et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonheur occupe toujours la première place du classement.
Mais il y a des choses qui ne durent pas et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonheur occupe toujours la première place du classement.
Quand je lui demandais comment il faisait pour savoir tout sur tout, il souriait. Il disait qu’il était loin de tout savoir, mais que le plus important, à part l’expérience, c’était de faire confiance à son intuition pour se sortir des situations délicates. Papa était convaincu que rien ne remplaçait notre instinct d’homme primitif, qu’il fallait s’écouter et écouter la nature.
Il ne comptait pas, il ne comptait que pour nous deux
C'étaient des New-Yorkaises avec des physiques si différents que j'avais l'impression qu'on avait mis toutes les civilisations du monde dans un bocal et qu'en remuant bien fort on avait abouti à ces drôles de combinaisons.